Ce samedi, aucun match de football n’est disputé au niveau national. En Ligue 1, Ligue 2, National, CFA et CFA2, les matchs ont tous été avancés au vendredi, ou reculés à dimanche voire lundi, comme celui du Stade rennais.
Une journée sans football pour marquer les vingt ans de la catastrophe du stade de Furiani, qui a coûté la vie à dix-huit personnes et en a blessé plus de 2300 autres. Pour mémoire, une tribune provisoire construite à la hâte s’était effondrée, quelques minutes avant le coup d’envoi d’une demi-finale de la Coupe de France, en 1992, qui devait opposer Bastia à Marseille.
Présent lors de ce match, lui qui était alors entraîneur au centre de formation bastiais, Frédéric Antonetti a raconté ce déchirant souvenir au micro de RTL : « C’était complètement irréel, se remémore l’entraîneur rennais. C’était une atmosphère de guerre. Vous savez avec des hélicoptères de l’armée. Vous vous demandez si vous rêvez. Vous voyez des brancards sur tout le terrain. Vous allez voir un match et puis vous vous retrouvez face à un drame ».
Le technicien corse impute cette catastrophe à la « pauvreté » de son île natale. « Le problème c’est que beaucoup de monde voulait aller voir le match, explique Antonetti. Il y avait pas les infrastructures pour les accueillir. Les dirigeants de l’époque, plein de bonne volonté, ont fait ce qu’ils ont pu. Ça s’est terminé par un drame ».
Amer, Antonetti regrette au passage la suite donnée à cet épisode douloureux par le football français. « C’est un drame pour la Corse, que le continent a vite oublié quand même, souligne-t-il. L’année d’après, je me rappelle de clubs qui ne souhaitaient même pas faire un match amical. C’est bien de se rappeler. Et que ça ne se reproduise plus surtout, c’est ça qui est important ».