Quatrième épisode de notre rétro. Aujourd'hui, retour sur le réveil offensif d'un Stade Rennais, qui coïncide avec une spectaculaire remontée au classement. Fers de lance de ce regain de forme, Jimmy Briand et John Utaka finissent par former un duo d'attaque percutant, alors même que chacun ont connu de grosses difficultés en début de saison.
Briand râle, puis convainc
« Si ça continue comme ça, je resterai au grand maximum jusqu’à la fin de la saison. Le coach a un groupe, et je comprendrai qu’il ne veuille pas me laisser partir à la trêve. J’ai envie de jouer. Si ce n’est pas ici, ce sera ailleurs. On verra d’ici le mercato d’hiver. Je vais prendre mon temps. Pourquoi pas l’étranger. Tout est envisageable. Par contre, la Ligue 2, sans la dénigrer, ça ne m’intéresse pas ».
Le coup de sang est signé Jimmy Briand, le 23 novembre 2006, dans les colonnes de L’Équipe. L’attaquant s’épanche dans la presse de sa frustration.
Enfin bombardé titulaire en début de saison, Briand doit alors son temps de jeu à une blessure de John Utaka. Mais Dréossi compte sur son Nigérian, et quand celui-ci retrouve le chemin de l’entraînement, l’entraîneur rennais n’hésite pas à reléguer Briand sur le banc. Mi-novembre, quelques spectateurs privilégiés auront même eu le loisir d’observer à la Piverdière un futur international A jouer avec la réserve rennaise en CFA...
En cette première partie de saison, Pierre Dréossi s’enferme dans un dispositif de jeu à une seule pointe hérité de l’ère Bölöni, mais inefficace : Utaka est apathique, Monterrubio moins percutant et l’absence d’un meneur de jeu crève les yeux.
« Si je faisais l’équipe, je serai favorable à un système à deux attaquants. Un 4-4-2 classique, c’est ce que je fais sur ma console de jeux. J’ai été deux fois champion de France avec Rennes, à chaque fois j’ai fini meilleur buteur du club ». Non sans humour (?), Briand anticipe un changement de politique de Pierre Dréossi qui interviendra... deux mois plus tard.
Pourtant, Briand n’attend pas tout ce temps avant de reprendre sa place à un Utaka en disgrâce après une longue période d’inefficacité. Briand marque ou fait marquer, et gagne la confiance de Dréossi, émergeant parmi les meilleurs rennais dans une période hivernale bien terne.
Utaka, enfin
Mi-février, c’est au tour de John Utaka de se réveiller. Un but égalisateur après une rentrée en fin de match contre Nancy, un doublé dont il a le secret à Geoffroy-Guichard, et l’on entrevoit à travers quelques actions de classe les prémices d’une future entente entre les deux joueurs.
Bientôt régulièrement alignés ensemble, la naissance de leur duo va coïncider avec le réveil offensif rennais. Toujours solide derrière, enfin percutant devant, le Stade Rennais commence à enchaîner les résultats, et à remonter vers le haut du classement.
En l’espace de 11 matches, les deux joueurs cumuleront ensemble 10 buts sur les 15 marqués (5 pour Briand, 5 pour Utaka) et 3 passes décisives (toutes d’Utaka).
Récompensé de sa superbe saison par un premier appel chez les Bleus début juin, Jimmy Briand devra néanmoins se passer de son acolyte la saison prochaine, parti à Portsmouth. Sa fin de saison a en tout cas fait de lui un titulaire quasi-indiscutable dans l’effectif rennais.
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