À force de dire qu'à ce stade de la compétition, chaque rencontre prend des allures de tournant, le Stade Rennais ralentit et rétrogade au classement. Pendant ce temps, Marseille met le turbo dans sa dernière ligne droite et grille tous les prétendants à la Ligue des Champions. Avec deux points engrangés en autant de matchs, les coéquipiers de Bruno Cheyrou lancent mal leur sprint final. Si l'on pouvait se satisfaire du point récolté face à un Bordeaux d'un bon cru, celui obtenu en Champagne n'a pas la même saveur.
Dans l’obligation de gagner pour conserver un écart raisonnable avec le premier non-relégable, les Troyens se devaient d’emballer le match. Des attaques de Ligue 1, Mensah, Mbia, Edman et Melchiot, en avaient pourtant vu d’autres. Mais les défenseurs rennais avaient toutes les peines du monde en ce début de partie à maîtriser les appels incessants de la paire Bangoura-Jaziri. Une fois n’est pas coutume, l’arrière-garde stadiste cédait à deux reprises (18ème et 26ème). Deux buts encaissés en sept minutes, soit autant que lors des sept dernières journées. Devant, il fallait alors tout le talent de Briand [1], l’opportunisme d’Utaka pour que les Rennais reviennent par deux fois au score (24ème et 29ème). Au regard des occasions troyennes, surtout en début de match, les hommes de Pierre Dréossi pouvaient s’estimer heureux de rejoindre les vestiaires avec un score de parité. Un regret, toutefois, un nouveau but refusé injustement. Dans un jeu en triangle rapide amorcé par Utaka et conclu par Marveaux, bien servi par Briand, les Rennais auraient dû ouvrir le score. L’arbitre assistant n’était visiblement pas de cet avis : les orteils de John Utaka faisaient action de jeu. Cruel, d’autant plus que les “Rouge et Noir” n’étaient pas du genre à répéter les actions collectives de cette qualité.
Réduits à dix après l’expulsion du poète Kouassi, les Troyens ne cherchaient plus à jouer comme en première mi-temps et se regroupaient devant leur gardien. En face, une équipe rennaise qui n’est jamais aussi gênée offensivement que lorsqu’elle doit faire le jeu. Afin de profiter de sa supériorité numérique, elle tenta au fil des minutes de trouver le désequilibre en redoublant les passes. Dominateurs teritorialement et dans la possession, les “Rouge et Noir” ne trouvaient cependant pas la faille et pêchaient dans la dernière passe. Dans ce second acte, les meilleures oppurtunités rennaises étaient finalement la conséquence d’un corner ou d’une quelconque offensive...des Troyens qui se découvraient alors un peu. Cela ne suffisait à des Rennais, semblent-ils émoussés physiquement, pour espérer prendre l’avantage. Faute d’être parvenus à mettre suffisamment de rythme dans leurs actions placées et d’avoir su profiter de leur supériorité numérique, les Rennais laissent filer de l’Aube deux points précieux. De leur côté, avec ce match nul, les Troyens voient l’écart avec Nice, 17ème, se creuser. Un match nul qui n’arrange personne. Sauf, peut-être, Blaise Kouassi. Pour avoir contraint son équipe à reculer et par conséquent, celle de Rennes faire le jeu, l’ancien Guingampais aura réussi, grâce à son expulsion, à freiner non pas une mais deux équipes dans leurs objectifs respectifs. Une performance digne d’un Ballon de Plomb.
La feuille de match : ES Troyes AC 2 - 2 Stade Rennais FC
Notes[1] Briand, auteur d’un but qui n’est pas sans rappeler celui qui avait permis à Drogba de décrocher le titre honorifique de l’auteur du plus beau but de la saison de Ligue 1 2003/2004 : http://www.youtube.com/watch?v=jNG_9DI70tg
Ajouter un commentaire