À la mi-championnat, le Stade Rennais occupe une honorable cinquième place. Des grosses performances face aux cadors aux désillusions face aux petits, Vincent Pajot nous livre son analyse quant à la première partie de championnat, le parcours en Europa League, ses performances personnelles ainsi que la bonne dynamique de l’équipe de France espoirs.
Vincent, à la mi-championnat [1], le Stade Rennais occupe une honorable cinquième place en Ligue 1. Quel est ton sentiment après ces 19 matchs ?
Nous sommes satisfaits, au niveau du jeu mais également au niveau comptable. En début de saison, l’objectif était d’arriver à la trêve avec 30 points ou plus. Nous en avons 32, donc pour le moment, nous sommes dans les objectifs qui sont de terminer dans les cinq premiers. Nous avons gagné à Marseille (0-1) et à Lyon (1-2) et concédé un résultat nul contre Paris (1-1), ce qui montre que nous sommes à notre place en haut de tableau. Cependant, nous avons vécu un mois de décembre frustrant où l’on aurait dû faire largement mieux. Notre ultime victoire face à Bordeaux (1-0) permet de terminer sur une note positive et nous a fait beaucoup de bien.
Justement, au cours de ce mois de décembre, vous avez perdu à Nice (2-0), Ajaccio (1-0) et fait match nul contre Brest (1-1). Comment expliquer de telles contre-performances face à des adversaires supposés inférieurs ?
On arrive au mois de décembre, donc avec l’accumulation de matchs, notamment due à l’Europa League, les organismes commencent à être à bout de forces. Individuellement, nous n’avons pas tous été performants quand il le fallait, ce qui impacte ensuite le collectif. Après il ne faut pas se cacher, on a eu des moments de relâchement. Ces trois rencontres ont vraiment été des non-matchs pour nous. C’est dommage car on a perdu des points bêtement. Mais on ne doit s’en prendre qu’à nous même. Après il faut aussi préciser que les équipes qui se battent pour le maintien ont souvent tendance à fermer le jeu, ce qui ne nous favorise pas. Nous sommes beaucoup plus performants face aux équipes qui jouent. Mais pour cette deuxième partie de saison, il faudra impérativement éviter de perdre des points face aux équipes de bas de tableau.
Outre ces problèmes récurrents face aux équipes plus faibles, que manque-t-il au Stade Rennais pour pouvoir viser plus haut ?
Je pense que notre problème majeur reste l’efficacité offensive. On fait souvent le plus dur en ouvrant le score mais on rate un nombre important d’occasions pour faire le break. On reste sous la menace de nos adversaires jusqu’au coup de sifflet final. On n’arrive pas à boucler nos matchs et à nous les rendre faciles.
C’est peut-être la conséquence de l’absence d’un vrai buteur dans ton équipe ?
C’est un problème chronique pour le Stade Rennais, c’est une certitude. Depuis le départ d’Alexander Frei, Rennes n’a jamais eu de réel buteur. Cela dit, nous sommes une équipe où chacun peut marquer. Puis nous sommes quand même la cinquième meilleure attaque de Ligue 1, ce n’est pas si mal.
On peut voir que, mis à part l’irrégularité d’Hadji, les recrues jouent quand même un rôle majeur dans la réussite du Stade Rennais…
C’est vrai que les recrues se sont très vite adaptées et nous ont immédiatement apporté une réelle valeur ajoutée. Julien Féret apporte sa touche technique, sa justesse dans la passe et la créativité qu’il manquait à Rennes l’année dernière. Benoît Costil a parfaitement remplacé Nicolas Douchez et s’impose comme une valeur sûre de notre équipe. Quand à Jonathan Pitroipa, c’est clairement l’une des révélations de cette première partie de saison. Après, nous restons un collectif soudé où les individualités se mettent au service de l’équipe. Mais si je devais ressortir un joueur ce serait plutôt Jean-Armel Kana-Biyik, qui est, à mes yeux, le meilleur défenseur de Ligue 1.
Malgré un parcours encourageant en Ligue 1, le Stade Rennais a été éliminé sans gloire de l’Europa League…
Certes, on termine dernier de la poule (avec 3 points, ndlr), mais je pense que l’élimination est davantage la conséquence d’un manque d’expérience que d’un problème de niveau. Nous étions opposés à des adversaires très réputés (Atlético Madrid, Celtic Glasgow et l’Udinese, ndlr) et nous avons été loin d’être ridicules. Mais nous avons payé cash notre problème de réalisme quasiment à chaque match, et au niveau européen ça ne pardonne pas.
On peut pourtant douter d’un quelconque intérêt de Rennes pour l’Europa League sachant que Frédéric Antonetti faisait beaucoup tourner lors de ces matchs.
Mais, justement, pour les joueurs qui sortent du banc, comme moi, c’est l’occasion de nous montrer face à des grandes équipes et des grands joueurs. C’est toujours une fierté de pouvoir disputer une coupe d’Europe, et ce serait idiot et irrespectueux de ne pas jouer ces matchs à fond. C’est vraiment autre chose que le championnat. Jouer face à des joueurs comme Falcao ou dans un stade comme Celtic Park, c’est très impressionnant. Ces rencontres sont, pour nous, l’occasion d’engranger de l’expérience et de voir ce qui nous manque pour être à la hauteur de ces équipes-là. L’objectif est d’y retourner l’année prochaine et de mieux y figurer.
On dit souvent qu’une élimination précoce est un mal pour un bien. Partages-tu cette opinion ?
Je suis plutôt mesuré quand à cette analyse. Bien sûr, nous aurons moins de matchs à disputer donc nous pourrons être en meilleure forme pour aborder les matchs de championnat. C’est évident que c’est un plus. Mais en même temps, c’est toujours bien de jouer des matchs de coupe d’Europe, pour le prestige, l’ambiance et surtout le niveau. Je vois vraiment ça comme une chance.
Justement en parlant de chance, tu as disputé pour le moment 18 matchs toutes compétitions confondues dont 13 comme titulaire. Frédéric Antonetti te fait clairement confiance en cette première partie de saison.
Oui, et j’en suis très satisfait. Je suis revenu de Boulogne pour découvrir la Ligue 1 et pour le moment tout se passe bien pour moi. En plus, j’ai disputé tous les matchs d’Europa League. Ce qui est important aussi c’est que je vois que je progresse, que mon évolution continue. Si j’en suis là, c’est grâce à la confiance du coach qui me laisse m’exprimer. Mais j’ai encore beaucoup à apprendre pour m’imposer dans le onze de départ.
On constate également qu’à l’image de ton équipe tu as quelques soucis devant le but (rires)…
(rires) C’est clair que je ne suis pas un buteur né. Mais je rate des occasions vraiment faciles comme celle face à Bordeaux. Je me suis d’ailleurs bien fait chambrer par les joueurs et le coach (rires). C’est souvent un manque de concentration ou de sang froid à ce moment-là. Je suis de nature fougueuse et j’y vais souvent à l’instinct sans trop réfléchir, sans grande réussite. D’ailleurs j’ai toujours eu des problèmes de finition, ce n’est pas nouveau. J’ai souffert de ce manque de réalisme à Boulogne. Cela fait partie des choses à améliorer. C’est la raison pour laquelle je m’incruste souvent dans les ateliers avec les attaquants à la fin des entrainements.
Période oblige, un départ de Vincent Pajot du Stade Rennais cet hiver est-il envisageable ?
Non pas du tout. Je me sens bien à Rennes, je n’ai vraiment aucune raison de partir. Puis j’ai déjà connu un prêt du côté de Boulogne l’an passé, donc maintenant j’ai envie de me poser. Tout est réuni pour que je m’épanouisse à Rennes. Je ne cesse de progresser et le coach me tire vers le haut. Je suis donc 100 % Rennais.
Un petit mot sur l’équipe de France espoirs, qui effectue un parcours brillant aussi bien au niveau de la manière que des résultats. Quel est le secret de la réussite ?
Je pense sincèrement qu’il n’y a pas de secret. C’est juste que l’on a vraiment plaisir à évoluer ensemble. Nous sommes proches les uns des autres, il y a une réelle cohésion entre nous, ce qui se ressent ensuite sur le terrain. Après au niveau personnel, on donne tous le meilleur de nous car évoluer avec le maillot bleu est une véritable fierté. C’est aussi la possibilité de jouer au niveau international, découvrir d’autres footballs. C’est également l’occasion de répondre à d’autres attentes que celle du club et d’évoluer sous un style de management différent. Même si, au niveau de la tactique et de la philosophie de jeu, l’équipe de France et Rennes ne diffèrent pas totalement. Mais ça change vraiment la donne pour ceux qui viennent de club qui ferment le jeu et qui évoluent sans réel numéro 10.
Jonathan Lopes - Sharkfoot.fr
Notes[1] Interview réalisée avant Caen - Rennes.
Alf29
17 janvier 2012 à 17h47Et celle des supporters aussi !!!
nostra
17 janvier 2012 à 18h03Sobre, elegant, efficace et par dessus tout intelligent, une belle carrière devant lui à coup sur. c’est le futur capitaine du navire rennais mais quand on s’appelle pajot quoi de plus normal :) Bon vent à toi vincent.
Takac
18 janvier 2012 à 14h03boff !!!!!il va bientôt être transféré comme Didot et Lemoine
on ne garde personne
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