Stade Rennais Online

Une descente. Quelques raisons de se réjouir.

Sylvain 8 mai 2011 à 03h48 3 commentaires

CFA, Cherbourg 3 - 1 Stade rennais. L'an prochain, la réserve du Stade rennais évoluera en CFA2. C'est désormais chose acquise avec la défaite concédée samedi soir en Basse-Normandie. Mais au-delà de cette relégation - inéluctable depuis de longues semaines - on retiendra le bon comportement des jeunes pousses rennaises.

À l’heure de faire le bilan de l’infructueux déplacement rennais à Cherbourg, deux conclusions peuvent s’opposer. La plus pessimiste consiste à brocarder la nouvelle défaite de l’équipe de Laurent Huard (la seizième de la saison), laquelle condamne définitivement la réserve à évoluer en CFA2 la saison prochaine.

Malgré la victoire obtenue le week-end dernier face à Saint-Pryvé Saint-Hilaire, qui aurait pu croire encore possible le maintien de la réserve rennaise à l’issue de cette saison ? Pas les responsables du centre de formation du club breton, visiblement. Privé des quelques professionnels qui renforcent parfois la réserve (l’équipe première ne jouant que ce dimanche), Laurent Huard était également privé de la plupart de ses joueurs nés en 1992, partis en moins de 19 ans histoire de sauver une équipe également en difficulté dans son championnat.
De fait, l’entraîneur stadiste se retrouvait avec une équipe hybride, composée pour moitié d’habitués du CFA, et complétée par une ribambelle de très jeunes joueurs, dont la plupart n’avaient encore jamais goûté au football dit « d’adultes » : huit joueurs sur les quatorze du groupe découvraient ainsi le Championnat de France amateur, avec des profils allant de 16 à 18 ans. Face à une équipe cherbourgeoise expérimentée, qui alignait des éléments rompus aux joutes du CFA et même du National, l’affaire était entendue d’avance. Restait à en connaître la manière.

C’est là qu’un deuxième bilan, beaucoup plus positif lui, peut également être dressé. Car malgré une moyenne d’âge inférieure à 19 ans au coup d’envoi, l’équipe rennaise a joué, et bien joué. Jeu à terre, en triangle, décalages sur l’aile, transversales réussies, les Rennais auront répondu à la problématique du jour en faisant ce qu’il fallait : produire du jeu.
Bien meilleurs techniquement que leurs adversaires du jour, les Rennais démarraient ainsi pied au plancher, surprenant les Cherbourgeois par un bon pressing au milieu de terrain. Du coup, ce sont eux qui se procuraient les premières occasions, dès le début du match. À la suite d’une récupération au milieu, Julienne était ainsi lancé en profondeur, plein axe, avant d’être repris de justesse par Simon Lugier, le portier adverse.
Quelques secondes plus tard, c’est Quentin Rouger qui réalisait une belle percée côté gauche. Son centre parfait parvenait au second poteau au jeune Alexandre Huot qui, malgré le but grand ouvert, plaçait son tir de la tête juste à côté du cadre. Sur corner, Bira Dembélé y allait également de sa tête. Le ballon filait devant la ligne, et Cyril Durand manquait de peu de reprendre en se jetant au second poteau.

Évidemment, Cherbourg réagissait, plus mature dans le jeu, plus consistant au milieu de terrain également. Après avoir buté sur la défense rennaise, et accumulé quelques maladresses, les Bas-Normands faisaient parler expérience et réalisme en marquant sur leur première véritable occasion. Lancé en profondeur entre Dembélé et Basse, Thomas Vauvy profitait d’une hésitation de Diallo pour glisser son tir croisé entre les jambes du gardien rennais (1-0).
Bien mal rétribués de leur bonne entame de match, les « Rouge et Noir » prenaient un coup sur la tête, et allaient laisser la demi-heure suivante à l’avantage quasi exclusif des Cherbourgeois. Ceux-ci n’en demandaient pas tant, et doublaient rapidement leur avantage. Servi dos au but à l’entrée de la surface, Vauvy se défaisait du marquage naïf de la défense centrale rennaise en se retournant, et se présentait seul balle au pied devant Diallo. Au point de penalty, l’attaquant normand ajustait tranquillement son tir pour signer un doublé (2-0).

À 2-0 à la mi-temps, les jeux étaient déjà faits, et le second acte semblait ne devoir être qu’un long chemin de croix pour l’équipe rennaise.
Pourtant, les jeunes bretons - probablement remotivés par leur entraîneur - revenaient sur le terrain avec nettement plus d’allant. Remuant en première mi-temps, le néo-professionnel Quentin Rouger mettait d’abord à contribution Lugier d’une frappe lointaine, de peu au-dessus. Ayant changé de côté après l’entrée d’Antoine Tchang-Tchong, c’est finalement à droite que le gaucher allait trouver l’ouverture. Sur une action quasiment similaire à celle ayant entraîné le premier but de Vauvy, le Mayennais se présentait seul devant Lugier... et glissait son tir entre les jambes du gardien adverse (2-1).

On croyait alors à une éventuelle égalisation, mais un nouvel exploit de Vauvy venait définitivement enterrer les espoirs rennais. Après une perte de balle des milieux de terrain stadistes, l’attaquant cherbourgeois était alerté côté gauche. Il repiquait dans l’axe, à la limite de la surface, et son tir enroulé du droit ne laissait aucune chance à Diallo (3-1).
Le score acquis, l’AS Cherbourg laissait alors l’initiative au Stade rennais, sous une pluie de plus en plus intense. Courageux et volontaires, les joueurs de Laurent Huard ne parvenaient cependant pas à réduire le score, malgré un long siège du but adverse. Ainsi, Alexandre Huot obligeait d’un tir lointain Lugier à détourner en corner. Sur celui-ci, rapidement joué, le jeune Jordan Cuvier - entré en jeu pour le dernier quart d’heure -, trouvait le poteau d’une frappe en pivot, bien servi par Julienne.

Une occasion qui aura été la dernière action dangereuse de Rennais loin d’avoir démérité au final, jouant le coup à fond avec leurs armes, devant une équipe qui aura eu pour elle son expérience et un maximum de réussite. Le Cherbourgeois Thomas Vauvy, meilleur joueur sur le terrain ce samedi, n’aura ainsi eu que quatre véritables occasions à se mettre sous la dent, mais en aura converti trois.
C’est ce qui aura fait la différence contre des Rennais plus talentueux, mais aussi plus tendres défensivement et manquant parfois de simplicité pour se projeter vers le but adverse. Un match en tout cas riche en enseignements pour des jeunes que l’on reverra sans doute très vite à ce niveau.

Le jeu et les joueurs

Le système de jeu

Obligé de composer avec les moyens du bord, Laurent Huard aura choisi d’évoluer dans un système en 4-2-3-1. Un système qui se transformera parfois en 4-4-2 au gré des montées de Frank Julienne, positionné globalement derrière l’avant-centre.
Le premier changement redistribue complètement les cartes vers l’heure de jeu. Initialement ailier gauche, Quentin Rouger laisse alors son poste au nouvel entrant Tchang-Tchong, et passe à droite. Ailier droit au début du match, Alexandre Huot se positionne lui au poste de milieu axial qu’occupait Alexandre Even avant sa sortie.
Pour le dernier quart d’heure, deux nouveaux jeunes entrent en jeu. Jordan Cuvier remplace Cyril Durand poste pour poste comme avant-centre, alors que Maxime Bocel remplace Cédric Hountondji. Le Boulaire descend en défense, Bocel rentre milieu offensif côté droit, et Rouger prend l’axe associé à Julienne.

Les joueurs

Dans les buts, Abdoulaye Diallo a eu du travail. Sur les trois buts concédés, seul le premier semble lui être véritablement imputable : pas forcément parce que le tir de Vauvy lui passe entre les jambes, mais plutôt parce que le gardien rennais avait mal préparé son face-à-face, commençant à s’avancer avant de se raviser, puis de revenir au-devant de l’attaquant cherbourgeois. Une hésitation qui lui est fatale.
Abandonné par sa défense, puis pris à défaut par un tir lointain parfaitement placé, il ne peut rien sur les deux autres buts. Reste une impression mitigée, malgré quelques bonnes prises de balle, avec quelques fautes de main et pas d’arrêt réellement décisif.

La défense centrale était l’une des curiosités du match côté rennais, avec d’un côté le vétéran de l’équipe, Bira Dembélé, du haut de ses 23 ans, et de l’autre l’un des éléments les plus jeunes du onze titulaire, Cédric Hountondji, 17 ans seulement. Malheureusement, Dembélé n’aura pas été exempt de tout reproche sur cette rencontre, laissant notamment Vauvy filer dans son dos pour le premier but, avant de commettre quelques bévues.
Hountondji aura lui pris confiance au fil du match, réalisant quelques interventions tranchantes, tout en montrant plus d’aisance dans la relance que son compère de l’axe central. Une prestation intéressante, même si le jeune rennais se fait totalement prendre à revers par la malice de Vauvy sur le but du 2-0. Remplacé pour les dernières quinze minutes par Maxime Bocel (16 ans). Habitué à évoluer en défense, celui-ci a dû apprivoiser un poste de milieu offensif droit qui n’est pas le sien, mais a rempli correctement sa tâche.

À gauche de la défense, Benjamin Basse n’aura également livré qu’une prestation mitigée, avec un match sans grand relief.
Tout le contraire du jeune Pierre Lemonnier, 17 ans, positionné à droite. Plus habitué à l’axe, le jeune joueur a été impérial dans les duels, intraitable défensivement. Jamais ses adversaires directs n’ont été en mesure de le passer, sinon en profitant de ses quelques glissades sur un terrain détrempé. Prudent offensivement en début de rencontre, il s’est ensuite davantage libéré, réalisant quelques bonnes montées. Une vraie satisfaction qui demandera confirmation l’an prochain.

Au milieu, Laurent Huard avait choisi de se passer de Gaëtan Caro pour aligner un duo de récupérateurs composé de Vincent Le Boulaire et Alexandre Even (17 ans). En première mi-temps, les deux joueurs ont énormément souffert au milieu de terrain, avant de relever la tête progressivement par la suite. Even, plus jeune joueur sur le terrain pendant plus d’une heure, a visiblement trouvé ses marques au fil du temps, parvenant à intercepter un bon nombre de ballons. Remplacé pour la dernière demi-heure par Antoine Tchang-Tchong (17 ans), qui a démontré une belle activité en position de milieu offensif côté gauche.
En comparaison d’Even, Le Boulaire a lui davantage a travaillé dans l’orientation du jeu et a tenté de porter le ballon vers l’avant. Une partie correcte, sans plus. Le Vannetais a ensuite été replacé en défense centrale pour le dernier quart d’heure.

Parmi les jeunes lancés dans le grand bain, c’est probablement Alexandre Huot (18 ans) qui a laissé l’impression la plus mitigée. Sur le côté droit de l’attaque, il a semblé un peu perdu, et a forcément souffert de la comparaison avec Rouger, son alter ego à gauche. À son crédit, une certaine application dans le travail défensif, et une prestation plus convaincante une fois repositionné dans l’axe.
Quentin Rouger, lui, n’a pas ménagé ses efforts durant le match. Si le Mayennais a montré l’étendue de ses qualités techniques, il n’en a jamais rajouté, et a toujours cherché le geste juste. Certainement l’attaquant rennais ayant démontré dans son jeu le plus de maturité. Récompensé d’un but, son cinquième de la saison.

Très en vue également, Frank Julienne a évolué dans l’axe, quasiment en position de meneur de jeu. Par ses dribbles courts, son habileté dans les petits espaces et sa vitesse, c’est lui qui a le plus déstabilisé la défense cherbourgeoise. Positionné plus en retrait que d’habitude, il n’a eu que peu l’occasion de s’ouvrir le chemin du but. Pour autant, sa prestation s’est révélée très intéressante, et pourrait donner des idées au staff technique rennais quant à son utilisation à l’étage supérieur...
Devant Julienne, c’est Cyril Durand (18 ans) qui a occupé le poste d’avant-centre. Peu aidé par un gabarit limité (1.71 m, 69 kg), il a éprouvé des difficultés à exister face à une défense centrale qui ne lui a pas beaucoup laissé l’occasion de s’exprimer. Remplacé pour la fin de match par Jordan Cuvier (17 ans), dont le physique plus massif a davantage pesé sur la défense bas-normande. À son actif, une belle occasion, avec un tir en pivot renvoyé par Lugier aidé de son poteau.

Feuille de match

AS CHERBOURG 3 - 1 STADE RENNAIS FC (score à la mi-temps : 2-0)

CFA, 31e journée
Samedi 7 MAI 2011 à 19 h 00

Stade Maurice-Postaire
Affluence : 700 spectateurs environ

Arbitre : Stéphanie Frappart

Buts : Vauvy (20e, 30e et 71e) pour Cherbourg ; Rouger (66e) pour Rennes.

Avertissements : Miranda (48e) et Vauvy (75e) à Cherbourg ; Dembélé (12e) à Rennes.

Stade rennais FC : Diallo (cap) - Lemonnier, Hountondji (Bocel, 78e), Dembélé, Basse - Le Boulaire, Even (Tchang-Tchong, 64e) - Huot, Julienne, Rouger - Durand (Cuvier, 78e).

Entraîneur : Laurent Huard.

AS Cherbourg : Lugier, Ouattara, Schneider, Hérauville (cap), Travers, Gambillon, Revert, M’Doumbé (Binet, 70e), Vauvy (Diongue, 77e), Lecacheux (Mangara, 46e), Miranda.

Entraîneur : Jean-Marie Huriez.

3 commentaires

  1. Alf29
    8 mai 2011 à 06h33

    « Dans les buts, Abdoulaye Diallo a eu du travail. (Sur les trois buts concédés, seul le premier semble lui être véritablement imputable : pas forcément parce que le tir de Vauvy lui passe entre les jambes, mais plutôt parce que le gardien rennais avait mal préparé son face-à-face, commençant à s’avancer avant de se raviser, puis de revenir au-devant de l’attaquant cherbourgeois. Une hésitation qui lui est fatale.)
    Abandonné par sa défense, puis pris à défaut par un tir lointain parfaitement placé, il ne peut rien sur les deux autres buts. Reste une impression mitigée, malgré quelques bonnes prises de balle, avec quelques fautes de main et pas d’arrêt réellement décisif. »
    Moi j’attendrais un peu avant de lui confier une place de titulaire l’année prochaine. Je pense qu’il faut recruter un gardien qui ne restera que 2 voir 3 au poste de numéro 1. Mais ce qu’il y a de rassurant c’est qu’il n’a pas a trop se reprocher les 3 buts encaissés.

    « La défense centrale était l’une des curiosités du match côté rennais, avec d’un côté le vétéran de l’équipe, Bira Dembélé, du haut de ses 23 ans, et de l’autre l’un des éléments les plus jeunes du onze titulaire, Cédric Hountondji, 17 ans seulement. (Malheureusement, Dembélé n’aura pas été exempt de tout reproche sur cette rencontre, laissant notamment Vauvy filer dans son dos pour le premier but, avant de commettre quelques bévues.) On comprend pourquoi Antonetti ne lui a pas fait confiance. »

    « Quentin Rouger, lui, n’a pas ménagé ses efforts durant le match. Si le Mayennais a montré l’étendue de ses qualités techniques, il n’en a jamais rajouté, et a toujours cherché le geste juste. Certainement l’attaquant rennais ayant démontré dans son jeu le plus de maturité. Récompensé d’un but, son cinquième de la saison. »
    Le néo-pro rennais aura sans doute sa chance la saison prochaine s’il continue comme ça, en voila une bonne nouvelle pour l’avenir.

    « Très en vue également, Frank Julienne a évolué dans l’axe, quasiment en position de meneur de jeu. Par ses dribbles courts, son habileté dans les petits espaces et sa vitesse, c’est lui qui a le plus déstabilisé la défense cherbourgeoise. Positionné plus en retrait que d’habitude, il n’a eu que peu l’occasion de s’ouvrir le chemin du but. (Pour autant, sa prestation s’est révélée très intéressante, et pourrait donner des idées au staff technique rennais quant à son utilisation à l’étage supérieur... »).
    Pourquoi ne pas lui avoir fait confiance quand l’attaque rennais fût décimée, en plus étant gaucher ce qui manque cruellement à cette équipe là seul Souprayen en défense et Camara et Marveaux en attaque.

  2. Louis G
    8 mai 2011 à 12h21

    A lire cet article , je me dis que Rennes B devrait être bien classée en CFA2 l’année prochaine !!....mais je regrette que le Stade Rennais n’ait plus d’équipe en CFA car pour les joueurs de la Ligue1, je pense, que c’est préférable quand ils ne sont pas retenus en A1ou pour les joueurs en reprise de jouer à ce niveau !!!...

  3. 10 mai 2011 à 09h42

    @ Louis G

    Tu crois franchement que des joueurs non-retenus en Ligue 1 ont envie de jouer en CFA ?? Donc que la réserve descende ça va pas changer grand chose...

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