Nancy - Stade Rennais : Rennes en période de mutation

Profitant de leur supériorité numérique, les Rennais ont largement disposé de Nancy (0-3) au cours de la deuxième journée de Ligue 1. Avançant désormais démasqué, le Stade Rennais peut jouer les trouble-fête au cours de cette saison 2010-2011, à condition de garder la même ligne de conduite et de réparer quelques petites défaillances. Retour sur la première victoire rennaise de la saison.

Un parfum de conquête

On joue la 13eme minute de jeu. Montaño chipe le ballon dans les pieds de N’Diaye et file vers les cages de Bracigliano. Comme un ultime geste de détresse, le défenseur nancéen accroche « Pepito ». La sanction ne se fait pas attendre : carton rouge, et l’AS Nancy-Lorraine est contrainte de jouer en infériorité numérique durant plus d’une heure.

C’est le tournant de la rencontre, qui permettra ensuite au collectif rennais d’avoir la mainmise sur le match. Timorés, les hommes de Frédéric Antonetti ne profiteront pas immédiatement de leur avantage numérique, à cause certainement de la sortie sur blessure de Lemoine. Dans un duel aérien plutôt engagé, le milieu de terrain stadiste est victime de la charge de Lemaitre et ne refoulera pas le synthétique de Marcel-Picot durant cette soirée.

Qu’on se le dise, l’expulsion de N’Diaye facilitera le dénouement de la rencontre. Face à une formation attentiste, Rennes arrivera à trouver la faille à trois reprises avec trois buts aussi beaux dans leur élaboration que dans la finition. Toutefois, à l’avenir, les « Rouge et Noir » ne devront pas réitérer certaines suffisances aperçues lors de ce déplacement notamment après le but du break de Brahimi, où les Rennais se sont montrés attentistes, ce qui provoqua notamment quelques invectives d’Antonetti depuis son banc de touche.

Difficile toutefois de tirer des enseignements de ces deux premières journées. Mais, force est de constater que les messages d’alerte de la part de la direction du club en ce début de saison ont permis à Rennes de retrouver humilité et rigueur dans tous les domaines. Des choses qui ont certainement manqué l’année passée au collectif rennais, et pour lesquelles, Antonetti et ses ouailles ne semblent pas vouloir répéter les mêmes erreurs. Au prix d’un recrutement intelligent, qui apporte concurrence et potentiel plus affirmés, le Stade Rennais parait bien plus armé cette année pour postuler au haut de tableau, par rapport à l’effectif mis à la disposition d’Antonetti.

Leroy-Montaño, ça déménage

Pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, Montaño a réussi son entrée dans la maison rennaise avec une disponibilité de tous les instants, que ce soit dans la construction ou dans la qualité de ses appels dans la profondeur. Outre un pressing incessant sur la première relance adverse, il s’est montré particulièrement intelligent dans ses initiatives comme sur le deuxième but rennais en temporisant et en attendant par conséquent un soutien qu’il trouvera en Brahimi. Sur sa réalisation, le Colombien impressionnera par son contrôle orienté pleine course et sa lucidité pour chercher le soupirail de Bracigliano.

Toujours dans le domaine offensif, Brahimi fut plus discret que la semaine dernière mais il est décisif en inscrivant un but de toute beauté d’une frappe imparable. Remplacé par Bangoura, l’international guinéen a profité de sa rentrée en jeu pour inscrire son deuxième but de la saison sur une offrande de Leroy. Comme face à Lille, le meneur de jeu stadiste a été le dépositaire du jeu rennais avec ses deux passes décisives et la recherche systématique de la profondeur. Son entente avec Montaño pourrait ressembler prochainement à une idylle tant les deux hommes semblent se trouver les yeux fermés. Rentré suite à la blessure de Lemoine, Kembo Ekoko a peu pesé dans les débats.

Au milieu, la prestation de M’Vila fut dans la même lignée que le match qu’il a disputé en milieu de semaine avec l’équipe de France. Omniprésent dans l’entre-jeu, le milieu de terrain rennais s’est montré impérial à la récupération tout en servant de rampe de lancement aux mouvements de son équipe dans le jeu court ou dans le jeu long. Enfin, Dalmat fut moins influent que samedi dernier, mais le travail défensif de l’ancien Sochalien est à mettre en vigueur, et il aurait même pu trouver le chemin des filets si son coup de tête n’avait pas trouvé le poteau en première période.

Défensivement, l’expulsion de N’Diaye a incontestablement changé la donne et, par conséquent, les initiatives nancéennes furent proches du néant. Peu mis au diapason, le quatuor Danzé - Fanni - Mangane - Théophile-Catherine n’a pas été réellement mis à l’épreuve. Intronisé au poste de latéral gauche au détriment de Souprayen depuis le lancement de la Ligue 1, Théophile-Catherine confirme quant à lui qu’il a les moyens de s’installer sur le long terme à ce poste. Enfin, dans les buts, Douchez fut au chômage technique mais ses rares prises de balles furent rassurantes tout comme son jeu au pied.

Le joueur du match : Victor Hugo Montaño

Sans conteste, le transfuge de Montpellier a frappé fort pour sa première apparition sous le maillot rennais. Véritable trublion de l’attaque bretonne, il a dynamité à lui seul les phases offensives de son équipe en étant toujours en mouvement devant le porteur du ballon. Le Colombien a gagné des points au poste d’avant-centre en marquant un but plein de spontanéité tout en étant actif au front de l’attaque rennaise.

Les échos d’après-match

- 24 heures chrono : Comme la saison passée, après la victoire 3 à 0 face à Boulogne-sur-Mer lors de la première journée, le Stade Rennais ne sera resté qu’une petite journée sur la plus haute marche du classement. En tête de la Ligue 1 dimanche matin, les "Rouge et Noir sont ce lundi troisièmes derrière Toulouse et Caen.

- Lemaitre, bon esprit : A l’origine de la blessure de Lemoine, le défenseur nancéen a pris l’initiative par deux fois (mi-temps et fin de match) de venir dans le vestiaire rennais pour prendre des nouvelles du milieu de terrain stadiste. Le lendemain, Lemaitre a assuré être "vraiment désolé" et que dans les prochains jours, il lui rendrait visite pour "s’excuser" tout en lui souhaitant un bon rétablissement.

- Big-Bang de retour : En profitant d’une passe de Leroy, Bangoura a marqué samedi son deuxième but de la saison en autant de matchs. Une belle réponse envers ses dirigeants, qui n’ont pas hésité à le mettre sur le marché des transferts avant l’ouverture de cette nouvelle saison.

- Montaño est incorrigible : Outre sa très bonne prestation, l’attaquant colombien n’a pas dérogé à sa réputation de joueur rugueux. En effet, Montaño est le joueur qui a commis le plus de fautes lors de cette rencontre avec le Nancéen Sami (4 fautes). Cependant, il est aussi celui qui a subi le plus de fautes, puisqu’il fut déséquilibré cinq fois au cours de la rencontre.

- Perche de Féret ? : Laissé libre en juin 2003 par le Stade Rennais à l’issue de sa formation, le milieu offensif nancéen ne conserve pas de rancœur à l’encontre de son club formateur comme il l’a confirmé dans L’Équipe : "Dès que je rentre aux vestiaires après les matchs, je demande toujours les résultats du match de Rennes". L’année dernière, son nom avait circulé du côté de la Route de Lorient pour prendre les clés du jeu stadiste.