Stade Rennais Online

Yvon Goujon, buteur breton

Rodighiero 3 octobre 2012 à 19h20 8 commentaires

Un œil dans le rétro. Lorientais pur beurre, Yvon Goujon est l'un des plus grands joueurs bretons de l'histoire. Formé dans la cité des cinq ports, il a brillé de mille feux à Saint-Étienne, avant de faire les beaux jours de plusieurs autres clubs, dont le SRUC. Stade Rennais Online revient pour vous sur le parcours sportif de l'ex-international morbihannais.

« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans »

Né le 21 janvier 1937 à Lorient, Yvon Goujon ne peut échapper à une carrière de footballeur. Cousin de l’emblématique Antoine Cuissard, sa voie est ainsi toute tracée. Le jeune morbihannais découvre les joies du ballon rond à l’âge de sept ans, dans le club de sa ville natale. Avec les « Merlus », il se retrouve rapidement sous le feu des projecteurs, et remporte plusieurs concours honorifiques du jeune apprenti footballeur. Attaquant puissant, doué et rapide, il incorpore l’équipe première du FCL alors qu’il évolue avec les cadets deuxième année. Âgé de seize ans seulement, ses incroyables qualités sont alors finement exploitées par son mentor Georges Girot, l’entraîneur lorientais de l’époque. Aux côtés de Roland Guillas et de Lucien Philippot notamment, ce surdoué du ballon rond se ballade déjà sur tous les terrains de Division d’Honneur. Après dix belles années passées à Lorient, Yvon Goujon prend ensuite la direction du Forez en 1954, où il signe un contrat en tant que stagiaire chez les « Verts ». Repéré par Jean Snella, un ancien entraîneur du FC Lorient, le gamin effectue alors un pas de géant vers le professionnalisme. International junior puis amateur, il accomplit ses premiers pas chez les grands à Metz en D1, alors qu’il n’est pas encore majeur (dix-sept ans). Même s’il ne fait que de rares apparitions dans l’élite, Yvon Goujon devient tout de même Champion de France trois années plus tard (1957), en compagnie de Claude Abbes, Jean Oleksiak, Rachid Mekhoufli et Eugène N’jo Léa, pour ne citer qu’eux. Dans la foulée du premier titre national des Stéphanois, l’attaquant morbihannais signe un contrat professionnel dans la cité minière. Au cours de la même année, il devient également Champion du Monde militaire en Argentine, au côté de Georges Peyroches notamment. Grand, solide, bon frappeur et redoutable de la tête, il réalise ensuite deux belles saisons avec les « Verts », et met à profit toutes ses qualités de buteur patenté. Il remporte ainsi la Coupe Drago en 1958. Entre temps, il est même présélectionné pour la Coupe du Monde en Suède, mais n’est finalement pas du voyage. Il est ensuite transféré en octobre 1959 à Sochaux, après sept saisons à Saint-Étienne. Quelques mois plus tard, Yvon Goujon est appelé pour la première fois en équipe de France, alors qu’il évolue en D2 dans le Doubs. Dans la lignée de l’exceptionnel Jean Prouff, le Morbihannais fait ses grands débuts avec le maillot frappé du coq, le 28 septembre 1960 à Varsovie contre la Pologne (2-2). Pour son baptême du feu, il côtoie des « vedettes » telles que Just Fontaine, Raymond Kopa, Roger Piantoni et Jean Vincent. Puis, lors de sa seconde apparition sous la tunique bleue, il marque un doublé au cours d’une sévère défaite en Suisse (6-2). Parfois irrésistible, élégant et doté d’une belle détente, son talent naturel lui permet de transpercer n’importe quelle défense en pleine période du « béton-roi ». Arrivé à Limoges en novembre 1960, la carrière d’Yvon Goujon s’essouffle pourtant quelque peu. Les Limougeauds descendent d’ailleurs en D2 à l’issue de l’exercice 1960-1961.

Stade rennais, saison 1962-1963

Capé à onze reprises

Inconstant, forte tête, Yvon Goujon n’en est pas moins particulièrement doué. Recruté par le Stade rennais le 3 octobre 1961, pour succéder à Jacky Faivre parti à Saint-Étienne, le Morbihannais espère retrouver ses sensations de buteur sur les bords de la Vilaine. Motivé comme jamais, il dispute son premier match sous les couleurs rouges et noires cinq jours plus tard, lors d’une défaite face au RC Paris, sur le score de trois buts à un. Associé à Mahi au cours de l’exercice 1961-1962, il donne un sacré punch à l’attaque rennaise. Valeur sûre du football français, l’attaquant morbihannais termine même deuxième meilleur buteur du club (dix buts), derrière le flamboyant Mahi et ses dix-huit réalisations. De son côté, le SRUC termine le championnat de D1 à la douzième place, loin derrière le Stade de reims. Quelques semaines plus tard, au moins de novembre 1962, Yvon Goujon est contacté par le FC Gênes pour discuter d’un hypothétique transfert en Italie. Mais les représentants italiens lui font finalement faux bond, le jour du rendez-vous. Yvon Goujon reste donc à Rennes, pour le plus grand bonheur des supporters bretons. Joueur individualiste par excellence, il s’éclate comme inter de pointe sous la houlette de son cousin Antoine Cuissard. C’est d’ailleurs à cette époque, qu’il prend réellement goût au jeu collectif. Plein d’allant, il possède une remarquable technique et un très bon tir. Devenu l’un des piliers de l’équipe de France, Yvon Goujon passe finalement deux saisons à Rennes, et joue six rencontres supplémentaires au sein de la sélection tricolore. Auteur de dix buts en championnat durant son second chapitre rennais, l’ancien lorientais rejoint ensuite les « Diables Rouges » du FC Rouen en 1963. C’est avec l’équipe rouennaise qu’il effectue son dernier match en « bleu », le 25 décembre 1963 à Paris contre la Belgique (1-2). International français à onze reprises de 1960 à 1963, il aura marqué six buts pour la sélection tricolore dont trois de la tête. Ses belles statistiques en font le meilleur marqueur breton en équipe de France, devant Yoann Gourcuff. Transféré à Angoulême, où il pose ses valises en 1966. Il brille plus tard dans l’épreuve de la Coupe de France, alors que le club évolue en seconde division. Capitaine de l’équipe angoumoisine en 1967, il doit cependant s’avouer vaincu lors du troisième match de la demi-finale contre l’Olympique Lyonnais, emmené de belle manière par le « petit prince » Fleury Di Nallo. Après trois matches nuls (3-3, 1-1, 1-1), c’est finalement à la pièce que les deux équipes sont départagées. La chance ne sourit pas à Angoulême, qui échoue alors aux portes de la finale. Rebelote la saison suivante contre l’AS Saint-Étienne, alors qu’Yvon Goujon est devenu entraîneur joueur de l’équipe. Après un dernier périple à Limoges, Yvon Goujon se consacre ensuite pleinement à sa carrière d’entraîneur. À Angoulême d’abord, puis à Aixe-sur-Vienne ensuite. Il la prolonge jusque dans les années 1980, devenant notamment sélectionneur du Congo, l’espace d’une année. Par la suite, Yvon Goujon retourne à Lorient, où il reprend un bar avec son épouse. Désormais retraité, l’ancien international vit des jours paisibles dans sa région natale, à Plouhinec. Yvon Goujon demeure l’un des plus grands talents du football breton et français. Oncle de Yannick Stopyra, il aurait pu devenir le successeur de Raymond Kopa en équipe de France. Son destin et ses choix de carrière en ont voulu autrement.

Sa carrière en bref

Joueur :
1944-1954 : FC Lorient
1954 - octobre 1959 : AS Saint-Étienne
octobre 1959 - novembre 1960 : FC Sochaux-Montbéliard
novembre 1960 - octobre 1961 : FC Limoges
octobre 1961 - 1963 : Stade rennais UC
1963-1964 : FC Rouen
1966-1970 : AS Angoulême
1970-1972 : FC Limoges

Entraîneur :
1969-1970 : AS Angoulême
1970-1972 : FC Limoges
1972 - novembre 1973 : AS Angoulême
1974-1977 : AS Aixe-sur-Vienne
1986-1987 : Sélectionneur du Congo

Voir sa fiche complète

Sources :
http://www.letelegramme.com
- « Les grands noms du football breton » par Georges Cadiou
http://www.lorient.maville.com

Sources photos :
srfc.frenchwill.fr

8 commentaires

  1. Louis G
    4 octobre 2012 à 06h05

    Joueur doué et élégant que j’ai surtout connu au Stade Rennais avec son cousin et entraineur Antoine Cuissard...bien qu’ayant été international j’ai toujours pensé qu’il aurait pu faire une carrière plus brillante compte tenu de ses qualités nettement au-dessus de la moyenne...Il a d’ailleurs commencé très tôt (16 ans) à jouer en 1ère au FCL de Lorient...mais a t’il été bien conseillé au cours de sa carrière ?...on pourrait penser que oui avec des entraineurs comme Jean Snella à St-Etienne , Jean Prouff en équipe de France , son cousin au Stade Rennais !!...

  2. lebrasseur35
    4 octobre 2012 à 09h57

    Juste un Hors sujet vu que je connais pas ce joueur (trop jeune) :
    Avez vous vu les 2 buts du breton knockaert ? dans un même match ! juste grandiose même si c’est de la 2ème division anglaise ! ça vaut les 2 d’alessandrini et pour un score final de 2 à 0 ! la classe !

  3. lebrasseur35
    4 octobre 2012 à 14h18

    Deuxième hors sujet vu qu’il y a beaucoup de people ici !
    Mavinga et Pajot en espoir ok ! mais devinez qui il y a en plus ... Mister Yann M’VILA ! ça ça fait bizarre mais c’est bien cool ! :p

  4. 4 octobre 2012 à 21h55

    moi aussi je l’ai connu, on était à l’école ensemble

  5. T’as Roazhon
    5 octobre 2012 à 16h43

    Une sacré famille de footballeur. 3 joueurs de la même famille sélectionnés en équipe de France... Cuissard, Goujon, Stopyra... Et 3 passés par le Stade Rennais.
    Y-a-t-il mieux ?

  6. vincent
    5 octobre 2012 à 19h50

    oui et sinon demain y a un match contre Sochaux, ça serait bien de le gagner.

  7. 6 octobre 2012 à 12h05

    Oncles et père m’en parlait de ce gars là !!! Un grand et en plus un breton !!! J’aimerai tant que le moule qui faisait éclore ces talents bretons ne soit pas cassé

  8. Crepin
    10 février 2021 à 23h51

    Il fut aussi entraîneur du stade vierzonnais en 1974 où j’étais gardien de but, il m’a emmené à aix sur Vienne mais malheureusement j’ai fait un mauvais choix qui a eu d’énormes conséquences dans ma vie

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