Stade Rennais Online

Un œil dans le rétro : Nicolas Goussé

Rodighiero 22 novembre 2012 à 12h21 11 commentaires

Dans le rétro. Venu tout droit du National, Nicolas Goussé a défendu les couleurs du SRFC pendant trois années entre 1996 et 1999. Meilleur buteur du club lors de l'exercice 1997-1998, il ne réussira véritablement jamais à s'imposer en équipe première. Passé ensuite par les clubs de Nantes et de Troyes notamment, Stade Rennais Online revient pour vous sur la carrière du buteur thouarsais.

L’espoir de Thouars

Né le 2 janvier 1976 à Thouars, Nicolas Goussé découvre les joies du football dans le sillage de son père. Alors jeune supporter du Mauzé-Thouarsais, il se balade régulièrement sur tous les terrains des Deux-Sèvres. Il est ainsi accompagné de son papa, homme passionné et fidèle à ses couleurs. Dans la foulée, Nicolas Goussé signe logiquement sa première licence de footballeur dans son club de cœur. Le jeune garçon aventureux et téméraire, évolue d’abord comme gardien de but dans la catégorie poussin : « Mais très vite, j’en ai eu marre de voir les autres courir » explique-t-il. Le jeune thouarsais se reconvertit alors comme attaquant, et fait rapidement le bonheur de son équipe. Joueur technique et particulièrement habile devant le but, Nicolas Goussé s’engage ensuite avec les Cheminots de Thouars. L’équipe phare des Deux-Sèvres évolue à l’époque en N1 (équivalent du championnat du National). Le changement de décor est cependant plutôt rude, pour celui qui ne se destinait pas à une grande carrière : « Moi c’était plutôt le foot-loisir. Un entraînement par semaine et la fête à côté ». Avec les Cheminots, il caresse tout d’abord le cuir avec la réserve, avant de découvrir plus tard les arcanes de l’équipe fanion, lors d’un huitième tour de Coupe de France. Nicolas Goussé en profite pour faire trembler les filets adverses, puisqu’il est l’auteur d’un retentissant doublé face au Véloce Vannetais. Il prend alors part à la belle aventure du club thouarsais, qui élimine Nozay (DH, 2-0) puis Martigues (D1, 1-0 après prolongations), avant d’être défait en huitièmes de finale par l’équipe nîmoise de Pierre Mosca, futur finaliste malheureux de l’épreuve contre Auxerre (2-1). Ses performances individuelles ne passent pas non plus inaperçues, puisque Nicolas Goussé se retrouve ainsi dans le viseur de Gérard Lefillâtre, recruteur pour le Stade rennais. Longtemps hésitant, le jeune homme de vingt ans entre finalement de plein pied dans le monde professionnel, en rejoignant le club phare de la Bretagne dès 1996. Titulaire d’un Bac G2 (anciennement Baccalauréat Comptabilité), le longiligne attaquant fait ses premiers pas au sein du groupe stagiaire. Ncolas Goussé est également la première véritable recrue du mercato estival rennais. Il goûte aux joies de l’équipe fanion quelques semaines plus tard, lors d’un match de Coupe Intertoto, disputé le 20 juillet 1996 contre les Suédois d’Örgryte (1-1). Ce soir-là, il remplace Ulrich Le Pen à un quart d’heure du terme de la rencontre, et foule pour la première fois la pelouse du stade de la route de Lorient. Quelques mois plus tard, Nicolas Goussé fait sa première apparition en D1 avec les « Rouge et Noir », le 14 février 1997 au stade Marcel Picot contre Nancy (0-1). Rentré en lieu et place de Pierre-Yves André sur le front de l’attaque bretonne, il est instantanément lancé par Yoann Bigné. Mais il négocie mal son premier ballon, et rate la cible alors qu’il s’est retrouvé seul devant le gardien nancéien Grégory Wimbée. Pire, Rennes essuie une nouvelle défaite à l’extérieur, et s’enlise encore un peu plus au classement. Mais au cours de l’exercice 1996-1997, Nicolas Goussé s’aguerrit surtout avec l’équipe bis, qui évolue en National 2 (équivalent du CFA). Il inscrit d’ailleurs son premier doublé, dès la troisième journée du championnat face à l’équipe réserve de Caen (2-0). Il joue à l’époque aux côtés de Mickaël Buzaré et de Jean-Claude Darcheville notamment, et marque ainsi une dizaine de buts pour sa première année avec la tunique rouge et noire.

Goussé, joker marqueur

Dès le début de la saison suivante, Nicolas Goussé décide de ne pas traîner en route et souhaite saisir les opportunités. Buteur dès l’ouverture du championnat de CFA1 contre Segré (2-0), il complète la marque avec Fabrice Fernandes. C’est suffisant pour qu’il soit testé dans l’élite, par le nouvel entraîneur breton Guy David. Dans la foulée, il inscrit son premier but en D1 lors d’un match nul du SRFC à Bordeaux (2-2). Mis en confiance par sa première réalisation chez les professionnels, Il réalise un étonnant doublé la semaine suivante face à l’AS Monaco. Ce soir-là, son réalisme devant le but fait mordre la poussière au Champion de France en titre (2-1). À vrai dire, Nicolas Goussé est un garçon que l’on attendait pas aussi vite à ce niveau. Mais il prouve pourtant qu’il a la carrure nécessaire pour être titularisé sur la pointe de l’attaque rennaise. Particulièrement volontaire, il ne cesse de progresser physiquement par la suite, et devient de plus en plus ambitieux au fil du temps. Son jeu de tête va ainsi faire des merveilles, tout au long de l’éprouvant exercice stadiste. En effet, le SRFC vit une saison sportive difficile, et doit attendre les réceptions de Châteauroux (3-0) puis Cannes (2-0) avant de se découvrir un formidable instinct de survie. Le jeune thouarsais commente alors le sursaut d’orgueil rouge et noir : « Depuis quelques temps, on nous a dit qu’il fallait plus oser, car c’était parce qu’on ne le faisait pas assez que l’on ne concrétisait pas nos bons matches. Alors, on a compris qu’il ne fallait plus calculer. Prendre les matches les uns après les autres. Et surtout ne pas être crispés parce qu’alors, on jouerait mal le coup ». Mais surtout, et de manière inexplicable, Rennes réussit bien à domicile mais peine à l’extérieur : « Je ne sais vraiment pas expliquer la différence entre les matches à domicile et ceux à l’extérieur. Moi, je n’ai pas l’impression de changer de style ». C’est finalement le joker Kaba Diawara, qui sauve le Stade rennais à l’ultime journée face à Toulouse 1-0. Sous la coupe de Guy David, Nicolas a été la révélation rennaise de la saison. Meilleur buteur du club avec neuf réalisations et quatre passes décisives, il a disputé trente-deux matches de championnat. Mais avec l’arrivée des capitaux de François Pinault, Rennes lorgne désormais vers quelque chose de plus grand. Paul le Guen prend ainsi les rênes du club, accompagné de deux grosses recrues offensives : Shabani Nonda et l’ex-attaquant lyonnais Cédric Bardon. Du coup, l’avenir s’assombrit pour le Thouarsais. Toujours aussi opportuniste, Nicolas Goussé ne se laisse pourtant pas abattre et inscrit son premier but de la saison lors de la réception de Strasbourg (1-1), au cours de la quatrième journée du championnat. Titulaire sur le front de l’attaque au côté de Nonda, il est ce soir-là au four et au moulin. Doublure de Cédric Bardon, il réalise également un grand match face à Monaco, quatre journées plus tard. C’est d’ailleurs lui qui ouvre le score, mettant le SRFC sur les rails du succès (2-1). Même s’il est le plus souvent remplaçant, Nicolas Goussé ne rate pas une seule occasion de se mettre en évidence. Malheureusement pour lui, Paul Le Guen lui préfère la pugnacité d’un Bardon. Dans le même temps, Rennes squatte le podium.

Stade rennais, saison 1997-1998

Un buteur irrégulier

Buteur à l’ultime seconde du match contre Montpellier (3-2), puis encore contre Nancy (2-1) et Toulouse (1-0) en fins de rencontres, Nicolas Goussé s’est métamorphosé en remplaçant en or. En un seul coup de baguette magique, le meilleur réalisateur breton de la saison précédente est devenu le buteur de la dernière heure. En dépit de ses buts précieux, il connaît la règle : « Nous sommes en concurrence Cédric et moi. Un coup, c’est lui, un coup c’est moi » et plus souvent Bardon que lui. Les rentrées en force de Goussé ont pourtant été importantes, et ce tout au long de l’exercice 1998-1999. Occupant le plus souvent le flanc droit de l’attaque rennaise, le « numéro 13 » a marqué six buts et joué trente-quatre matches de D1, dont seize en tant que titulaire. Malgré des prestations honorables sous le maillot rouge et noir, Nicolas Goussé est transféré à Metz en juillet 1999. En Lorraine, il ne marque qu’un but et ne fait pas l’unanimité. L’attaquant charentais se relance l’année suivante sous les couleurs de Troyes, où il marque neuf fois. Avec l’ESTAC, et sur les conseils avisés de son entraîneur Alain Perrin, il inscrit quinze buts en D1 lors de l’exercice 2001-2002. Des statistiques qui lui valent de terminer quatrième meilleur buteur du championnat. Vainqueur de la Coupe Intertoto en 2001, ce joueur athlétique et efficace enchante le stade de l’Aube. Devenu l’arme offensive « numéro une » de l’équipe troyenne, Nicolas Goussé découvre la Coupe UEFA à l’âge de 25 ans. L’aventure européenne auboise se terminera en beauté, après deux épiques rencontres face à Leeds (3-2 puis 2-4). Grand artilleur et révélation du championnat, il ne confirme cependant pas la saison suivante. En effet, il ne trouve les chemins des filets qu’à six reprises. Après un dernier chapitre peu concluant dans l’Aube, Nicolas Goussé s’engage alors en faveur de l’En avant de Guingamp, où il retrouve Bertrand Marchand. C’est ce dernier qui l’avait fait venir à Thouars lors de la saison 1995-1996. Fraîchement débarqué dans les Côtes d’Armor, il a la ferme intention de redonner du peps à sa carrière. Mais son second passage en Bretagne n’est pas une franche réussite. Buteur à quatre reprises seulement, il décide de quitter la petite cité costarmoricaine, et tente une brève aventure à Mons, en Belgique. Il prend plus tard la direction d’Istres, où il inscrit six buts entre 2005 et 2007. Alors en fin de contrat, il est placé sur la liste des joueurs professionnels au chômage, et trouve un accord avec le FC Nantes. Meilleur buteur du club avec dix buts, il est le principal artisan de la remontée du FCNA en L1. Une longue traversée du désert débute ensuite pour le Deux-Sévrien. Persona non grata sur les bords de l’Erdre, Nicolas Goussé s’engage alors avec Évian-Thonon-Gaillard (ex-Croix-de-Savoie) lors du mercato hivernal 2009. Avec le club haut-savoyard, il participe aux deux montées successives en Ligue 2 puis en Ligue 1. Après avoir décroché le titre de champion de France de seconde division, il décide de prendre sa retraite sportive à l’âge de 35 ans. Il a depuis rejoint le groupe Danone.

Sa carrière en bref

Mauzé-Thouarsais
CSC Thouars
1996-1999 : Stade rennais FC
1999-2000 : FC Metz
2000-2003 : ES Troyes AC
2003-2004 : En Avant de Guingamp
2004-2005 : RAEC Mons (Belgique)
2005-2007 : FC Istres
Juin 2007 - janvier 2009 : FC Nantes
Janvier 2009 - juin 2011 : Évian Thonon Gaillard FC

Sources :
- Wikipedia
- Onze Mondial
- Archives Ouest France

Sources photos :
srfc.frenchwill.fr

11 commentaires

  1. Louis G
    22 novembre 2012 à 14h58

    Nicolas Goussé m’était un joueur sympathique et j’étais déçu de voir que le Stade Rennais ne voulait pas le garder car je pensais qu’il n’avait pas pu donner sa pleine mesure à Rennes... je m’aperçois que son parcours n’aurait pas été des plus convaincant dans les Clubs qui ont suivi son séjour au bord de la Vilaine !...cependant avec son bac G2 déjà en poche en arrivant chez nous, il ne semble pas avoir eu de problème de reconversion après sa retraite footballistique !...je lui souhaite une pleine réussite dans sa nouvelle fonction...

  2. klose35
    22 novembre 2012 à 17h05

    ne pa oublier que c est grace a un but de ce joueur contre Montpellier que le stade Rennais avec Guy David a l epoque je crois avait reussi a se maintenir..

  3. lebrasseur35
    23 novembre 2012 à 10h44

    C’est pas kaba Diawara ?

  4. nostra
    23 novembre 2012 à 13h37

    C’est kaba Diawara qui nous offre le maintien cette saison là. titre de OF le lendemain de la victoire contre Toulouse il me semble : « kaba Diawara au bout de la nuit ». Celui là, on peut dire qu’il valait de l’or.

  5. klose35
    23 novembre 2012 à 14h04

    je crois que Diawara.ce n etait pas cette saison la....on a froler la relegation plusieurs fois.....a verifier

  6. nostra
    23 novembre 2012 à 16h33

    Je rajouterai même que sans l’arrivée de kaba (au mercato d’hiver ou en joker à l’époque) le destin des rouges et noirs aurait été tout autre puisqu’à l’intersaison Pinault débarquait. Aurait t il pris les rènes du club si celui ci était descendu à ce que l’on appellait alors « le purgatoire » ? On ne le saura jamais mais que ce but venu effectivement au bout de la nuit (on devait jouer les 10 derniéres minutes) fut important

  7. Bibi peau de chien
    23 novembre 2012 à 18h04

    Rien à voir avec N.Goussé que l’on a apprécié à sa juste valeur ; mais comme la roue tourne , il vaut mieux profiter du dernier article pour placer un nouveau commentaire , puisque ce sont les derniers qui restent plus facilement consultables .
    Donc avant de passer à la suite , ( tout en remaquant qu’on a eu pour une fois une certaine baraka - avec en plus ,l’absence du monstre Ibra - ! ) & donc au match de demain soir , je veux revenir sur une réflexion relative à l’exclusion de B.Costil que bcp considèrent sévère par une décision trop rapide de l’arbitre - d’ailleurs dans la zone de réparation , c’était le péno assuré , avec les conséquences que l’on peut imaginer - !
    C’est donc encore ce fait injuste qui m’oblige à évoquer une fois de plus la nécessité de faire appel à la VIDEO ; tôt ou tard il faudra bien y penser sérieusement , n’en déplaise au « maître » Platini .
    De nombreux sports utilisent ce moyen sans contestation - même si ce n’est pas la panacée universelle : la perfection n’étant pas de ce monde - .
    Pourquoi à l’instar du tennis , ne pas admettre son recours à raison de 2 ou 3 appels maxi par mi-temps & par équipe ( en tennis , on nomme celà un « challenge » , je crois ) .
    Ces interruptions ne prendraient pas plus de temps que les discussions parfois interminables ( voir en corollaire la conséquence pénalisant Jean II Makoun ) entre joueurs & arbitre , qui accompagnent certains cas jugés litigieux , & sur lesquels l’homme en noir ne veut ou ne peut pas revenir , par blocage obstiné , même s’il y a incertitude flagrante !
    La VIDEO permettrait d’aplanir & éviterait certaines décisions injustes !
    Le débat reste ouvert , mais le pire serait d’opposer une fin de non - recevoir systématique .

  8. Stan
    23 novembre 2012 à 18h30

    Non, la vidéo n’est pas la solution, car chaque arbitre a son avis perso et il peut se tromper de décision même avec. Seul un système pour savoir si le ballon est rentré me paraît judicieux. Le football doit garder son aspect humain. Les erreurs d’arbitrage font partie du sport et il faut savoir les accepter même si c’est pas facile parfois.

  9. nostra
    23 novembre 2012 à 19h25

    Toute la problématique de la vidéo est de savoir comment l’on veut voir évoluer ce sport qu’est le football. Si on prend en compte l’aspect humain du foot et les joies(et les peines...) qu’il nous procure, on peut peut penser que ne pas recourir à la vidéo est peut être un bien, ça laisse part à des scénarios de folie, comme on a pû le voir samedi au parc, à une incertitude d’autant plus grande que le sort du match repose bien souvent sur les épaules d’un seul homme. On peut aussi penser que le foot a pris une telle dimension, qu’il implique tellement de personnes (et d’emplois), qu’il génère tellement d’argent qu’enlever un peu de pression sur les arbitres et rendre les resultats un peu moins aléatoires ne serait pas non plus une si mauvaise chose, on peut en tout cas toujours essayer.

  10. Bibi peau de chien
    24 novembre 2012 à 17h08

    VIDEO : D’accord avec Nostra , pas du tout avec Stan -
    Faudra m’expliquer pourquoi de plus en plus de sports y ont recours , en particulier le RUGBY qui n’est pas un exercice de seconde zone , ni de fillettes .
    D’autre part , les enjeux - surtout financiers - sont tellement importants , qu’il y a quand même nécessité au moins d’essayer au lieu de se bloquer obstinément pour des raisons sentimentales ou autres arguments dépassés !
    Et je suis persuadé que ce système oterait de la pression sur le corps arbitral , car la responsabilité serait ainsi partagée .
    Quant au ballon garni de testeurs électroniques , çà limiterait déjà son utilisation à une seule situation , sans parler des conditions techniques difficiles à dominer .
    Non , il faut aller plus loin & faire preuve enfin d’initiative dynamique ; à ce sujet , le RUGBY a été bcp plus inventif & ambitieux en modifiant des règles qui pour certains auraient paru figées « ad vitam aeternam ».

  11. papa tango sharlee
    24 novembre 2012 à 18h13

    nostra tu dis ça parce que l’on a gagné , mais quand une equipe ce fait voler un match a cause d’un arbitrage digne de la ligue 2 ça fou la haine , humainement et économiquement , moi j’étais méme pour le micro de l’arbitre , on entendait les discussions entre l’arbitre et les joueurs et je trouvais qu’ils discutaient beaucoup moins violemment que d’habitude ( j’en déduit par rapport aux ganaches des gars quand ils contestent ) . la video est trés importante , c’est la justice parfaite .

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