Stade rennais - Shakhtar Donetsk / Genesio : « Il faudra à la fois amener beaucoup de folie, mais aussi d’intelligence et de patience »

Avant la réception du Shakhtar Donetsk, Bruno Genesio est passé en conférence de presse ce mercredi.

Groupe : Rien de nouveau par rapport au dernier match. Toujours les mêmes joueurs absents. Et Benjamin Bourigeaud qui sera suspendu.

Tait disponible : Oui. Et j’en profite pour donner un petit conseil. Quand il y a des informations qui sortent comme ça, ça serait bien de vérifier avant de les relayer. Parce que c’est très grave ce qu’il s’est passé. Je ne parle pas du fait qu’il ne soit pas dans le groupe. Le tweet qui a été relayé d’une manière amateure, après le match, pour moi c’est très grave. Ça ne me fait pas rire du tout, je sais qu’il y a encore des gens qui ont rigolé. Moi ça ne m’a pas fait rire du tout. Et je pense que votre devoir à vous journalistes, c’est de vérifier les informations avant de les relayer. Et non pas de les relayer bêtement comme ça a pu être fait par certains d’entre vous. Je ferme la parenthèse. C’était juste un choix sportif, et uniquement un choix sportif sur ce match .

Match retour : Important oui, car c’est une compétition qu’on a envie de jouer à fond, car on est devant notre public, car c’est un match retour d’une confrontation directe et on sait ce que ça implique. Mais le gros danger de ce genre de matchs ce serait encore une fois de faire preuve d’impatience. Il faut qu’on soit conscients qu’on a 90 minutes ou un peu plus pour se qualifier.

Match sans Bourigeaud ni Traoré : Ce sont deux joueurs expérimentés, en Ligue 1 mais aussi en expérience européenne. On sait que dans ce genre de matchs, ce sont des critères importants. Evidemment que pour nous c’est un manque. Mais pour « Hama » on le fait depuis un certain temps. Benjamin Bourigeaud est vice-capitaine et un joueur intelligent qui règle beaucoup de problèmes par rapport à son placement et son expérience. Mais comme je le dis souvent, c’est aussi dans ces moments là qu’on la force d’une équipe, la force d’un club, être capable de faire face quand il y a des joueurs importants qui sont absents. On peut aussi parler de Martin (Terrier), Xeka, Lorenz (Assignon). C’est là qu’on verra si on est un groupe suffisamment fort pour lutter dans les joutes européennes comme on souhaite le faire.

Capitaine : Je ne l’ai pas encore communiqué donc je n’ai pas vous donner des infos lorsque je ne les ai pas donné à mes joueurs. Mais je pense que ce n’est pas très compliqué à devenir.

Ce qu’il faut faire de plus, de mieux que face à Clermont : Je pense que le match de Clermont n’est pas le meilleur match qu’on ait fait en terme de qualité, de jeu abouti. Mais c’est en tout cas je pense dans la manière qu’on a construit notre victoire, un match qui doit nous inspirer pour le match de demain. Evidemment qu’il faudra marquer deux buts de plus que cette équipe ukrainienne, mais je pense qu’il faudra aussi être suffisamment intelligent pour ne pas compromettre nos chances, en se faisant contrer comme on a pu le faire au match aller, ou sur d’autres matchs. C’est une équipe pour moi pas mis suffisamment en valeur. J’ai entendu beaucoup de commentaires après notre match. C’est normal qu’il y ait de la déception, qu’on soit critiqués sur le match aller, mais je crois qu’on ne se rend pas bien compte du niveau de cette équipe. Malgré ce qu’on veut bien dire, effectivement il y a contexte particulier pour eux et ça on ne peut pas l’occulter, et c’est une équipe régulièrement qualifiée en Champions League, qui dans la phase de groupes a fait des très très bons matchs comme le Real Madrid, Leipzig, donc ce n’est pas une équipe amateure qu’on rencontre, c’est une vraie bonne équipe. Eux ont été un peu dévalorisés au match aller, et c’est sûr qu’on se doit de faire un peu mieux que ce qu’on a fait la semaine dernière, mais le match de Clermont doit nous aider dans la construction du match, la patience qu’on a su mettre. Le match de Clermont était aussi important, il fallait absolument rebondir après les séries négatives. On l’a fait avec intelligence, et pas forcément avec panache, et le jeu qu’on l’habitude de voir, de faire ou ce qu’on aimerait faire. Mais je pense que dans cette période, c’était important de le faire comme ça et demain il faudra à la fois amener beaucoup de folie, mais aussi beaucoup d’intelligence et de patience.

Tirs aux but possibles : On est concentrés sur le match, la préparation du match, ce qu’on veut mettre en place pour se qualifier. Après je dis souvent que les tirs aux but, c’est un exercice mental avant tout. C’est vrai qu’on peut en faire à l’entraînement, mais le contexte de l’entraînement et celui d’un match à élimination directe avec beaucoup d’enjeu est complètement différent. Pour moi c’est avant tout un exercice mental et non pas technique. Sinon, tous les grands joueurs qui ont raté des penaltys n’auraient pas raté.

Équilibre : Il faudra être capable de mettre de la folie, mais de la folie avec de la réflexion et de l’intelligence. Il ne s’agit pas de mettre de la folie en attaquant à dix et sans un seul défenseur et un attaquant qui vont contrer pour se mettre en danger. Mais évidemment qu’il faudra mettre du rythme, qu’il faudra emballer le match. On aura notre public et on connait l’importance du public et de l’ambiance du Roazhon dans ces matchs là. Evidemment qu’on ne va pas se regrouper et mettre le bus devant nos 16m à l’entame du match. Il faudra le faire de manière intelligente, collectivement et de manière organisée. Sinon on s’exposera à des difficultés plus grands à combler par la suite.

Défense : Le risque existe toujours lorsque vous lancez un jeune ou des jeunes, mais il est assumé. Je ne suis pas complètement fou non plus, si je prends mes décisions, c’est qu’elles sont réfléchies et pensées avant. Il n’était pas question de balancer le match comme j’ai pu l’entendre. J’ai été satisfait de leur comportement après le match à Varsovie. Ça a été confirmé avec le match de Clermont. Après on a un groupe étoffé, de qualité, qui vit bien, qui travaille bien. Il y a une concurrence, saine, et mon devoir et mon métier c’est de faire des choix parfois bons, parfois moins bons. Mais à chaque fois qu’ils sont faits, ils sont faits pour l’équipe, pour le contexte d’un match, d’une compétition, et non pas pour faire des effets d’annonce ou je ne sais quoi.

Doku et Gouiri remplaçants face à Clermont : Concernant Jérémy, c’était ne pas le faire enchainer un troisième match en sept jours. Il avait déjà jouer un match entier puis quasiment tout le match à Varsovie. Pour un joueur qui n’avait pas cette habitude là mais qui a eu pas mal de pépins, c’était important de le faire souffler. Pour Amine, c’était aussi ça mais aussi car je vous l’ai dit, j’ai sur les postes offensifs beaucoup de choix. Dans l’animation, dans le choix des hommes. Il me semblait intéressant d’avoir une animation différente sur ce match. C’est Amine qui n’a pas débuté ce match, ça aurait pu être un autre joueur mais c’était un ensemble de choses qui m’a fait prendre cette décision là.

Rennes équipe de Ligue 1 subissant le moins de fautes : J’ai été aussi un peu surpris. C’est une statistique sérieuse. Je pense qu’effectivement on a un jeu plus basé sur un jeu de passes et forcément on évite plus les duels qu’on ne va les chercher. C’est une des explications que je peux voir à chaud. Avec l’apport de Jérémy, un joueur davantage de duels et dribbles, on peut penser que ça peut amener davantage de fautes subies. Mais pour moi ce n’est pas une stat très révélatrice de quoi que ce soit, car on peut subir des fautes, c’est d’abord l’endroit où on les subit, sur quelle type d’action… Beaucoup d’autres paramètres rentrent en compte. J’étais un peu surpris car on est une équipe qui a plutôt tendance à avoir la possession, le ballon, et je pense qu’on devrait faire commettre plus de fautes à nos adversaires que ce que j’ai pu lire.

Choix récents / remise en question évoquée pour certains : Sur les entraînements c’est difficile de répondre car quand on enchaine les matchs c’est plus de l’entretien que des entraînements. Il y a beaucoup de récup’ pour le joueur qui a joué, du travail intensif pour celui qui n’a pas joué. J’en ai aussi profité pour échanger en tête à tête avec certains sur ce que j’attends de plus, ce que j’attends d’eux. Ça fait partie du métier d’être soumis à la concurrence. Parfois ça peut faire du bien aussi cette remise en question. Pour tout le monde. Quand je parle de remise en question, elle n’est pas uniquement destinée aux joueurs, elle est destinée à tout le monde, au staff, à moi, à tout le club. C’est le haut niveau demande ça. Peut-être qu’on l’a un peu oublié car on a eu une première partie de saison où on a eu beaucoup de louanges, à juste titre, mais c’est souvent ce qui est dangereux.

Theate : Je l’ai vu, je ne vais pas vous dire ce que je lui ai dit. Je l’ai vu, c’est mon job de le faire, de lui expliquer. Je suis comme ça, un coach qui aime expliquer les choses à mes joueurs, leur faire comprendre les choses. Je pense que c’est comme ça qu’on avance, qu’on fait aussi progresser les joueurs, les jeunes, les moins jeunes. On a eu un entretien très enrichissant cette semaine.

Un an de guerre en Ukraine : Je pense qu’avant d’être entraîneur ou joueur on est citoyens, des gens avec un coeur. On est tous très touchés de ce qu’il se passe en Ukraine. À notre époque on a du mal à imaginer qu’on puisse encore vivre des moments comme ça. C’est le cas aussi dans d’autres régions. On en parle un peu moins. On ne peut qu’être peinés de tout ça, et touchés par tout ça. Car ce sont des choses qu’on aimerait ne plus voir en 2023. On aimerait tous pouvoir vivre en paix, vivre tranquillement, chacun avec ses convictions, sa culture qui peut être différente.

Toko Ekambi : Je pense qu’il est capable d’évoluer dans deux systèmes différents et il est en progrès. Il est arrivé dans un moment où il était en difficulté à Lyon, pour plein de raisons, surtout des raisons extra-sportives, liées au contexte. Je pense qu’il a retrouvé le plaisir et la joie d’être dans une équipe qui l’a bien accueilli, bien intégré. Petit à petit, il retrouve le Karl qu’on a connu, capable de marquer, faire marquer, travailler pour l’équipe. C’est une bonne chose aussi pour nous. Je pense qu’on a une équipe qui est non pas en reconstruction, ce serait un peu exagéré de dire ça, mais qui a subi beaucoup de modifications pour diverses raisons et j’ai parlé tout à l’heure d’un peu de relâchement, mais il y a peut-être aussi cette explication à donner dans cette série un peu difficile qu’on a pu avoir entre janvier et cette première partie du mois de février.