Omari, quand les gens le voient…

Ils veulent tous savoir comment un parfait inconnu a pu devenir une valeur sûre en si peu de temps en défense centrale. A 21 ans, Warmed Omari a inscrit hier soir son premier but en professionnel, après 18 matchs disputés cette saison, ses premiers avec l’équipe première. Le but de la victoire, de la qualification, mais surtout une nouvelle confirmation que le Stade rennais tient un patron en devenir, en train de se faire un nom.

« Il a un potentiel infini » entend t-on régulièrement aux abords de la salle de presse. Numéro 3 annoncé dans la hiérarchie des défenseurs centraux, Warmed Omari bouleverse cette saison les plans de Bruno Genesio, qui en a fait le titulaire au côté de Nayef Aguerd en charnière centrale. Hier soir, Omari était associé à Badé, son concurrent habituel au poste d’axe droit. Mais c’est bien Warmed qui a conservé son poste habituel, Badé étant allé se positionner axe gauche, avec certaines limites observées pendant 90 minutes. Omari a lui veillé au grain, solide, précieux, et toujours aussi serein. « Il dégage cette maturité, cette sérénité. Depuis qu’il est avec nous il travaille dur. C’est quelqu’un qui a première vue a l’air nonchalant, mais il a une qualité technique incroyable, il casse des lignes avec ses passes. » observait hier Benjamin Bourigeaud. « En plus, il est assez dur dans les duels. Il nous fait beaucoup de bien, malgré son jeune âge il est déjà bien installé au sein du groupe. C’est bien qu’il soit récompensé par ce but. »

Ce but, il survint à la 22ème minute, après un début de match assez morne, comme la suite de la rencontre. Une reprise du droit à la retombée d’un corner, après des tentatives de Traoré puis Tait. « Il vient de changer de coupe de cheveux, et juste avant le match je lui ai dit que s’il marquait de la tête je lui coupais une tresse. Le problème c’est qu’il a marqué du pied, je ne peux rien faire. » se marrait Bourigeaud, le sourire aux lèvres tout comme son capitaine Hamari Traoré. « Je suis très content pour lui, et fier de lui. Avant le match, je lui avais dit dans le vestiaire que je sentais qu’il allait marquer aujourd’hui. »

Un air de Mexer

Au sein du vestiaire, Warmed Omari fait partie de ce tiers de jeunes joueurs encadrés par les plus anciens, cette partie du groupe pour qui le « grand frère » Hamari Traoré tient une place particulière. Hier soir, c’est vers le banc et ses potes que Warmed a couru célébré son premier pion au Roazhon Park, sous les yeux brillants de Bruno Genesio. « Je suis toujours heureux pour les joueurs qui marquent, mais c’est son premier but en pro, c’est un moment important, surtout pour un défenseur car ça n’arrive pas tous les jours. Je trouve que ça récompense aussi sa régularité. Ce soir encore il a été très bon, ça fait quelques temps que ça dure. »

Plus exactement 1286 minutes, en Ligue 1, Ligue Europa Conférence, et désormais Coupe de France. En janvier, le Stade rennais sera privé de ses deux patrons de défense, partis à la CAN. Lorenz Assignon attendu côté droit, Omari tiendra la charnière en l’absence de Nayef Aguerd. De quoi peaufiner une stature qui rappelle de bons souvenirs à Hamari Traoré. « Il me fait penser à Mexer. Je pense qu’il est plus imposant que Mexer. Il parle, il guide. A lui de continuer à faire ce qu’il est en train de faire aujourd’hui, je pense qu’il peut aller très loin. » La CAN, Omari ne la disputera pas avec les Comores, comme cela fut envisagé il y a quelques mois lorsque le sélectionneur Amir Abdou avait pris contact avec le joueur, intéressé, qui a depuis donné la priorité à Rennes cette saison.

Il y a un an, aucun point de chute n’était trouvé pour un prêt en National pour un Omari en manque de temps de jeu. Aujourd’hui titulaire chez les pros, Warmed apprend chaque jour. « C’est quelque chose de nouveau pour moi. (…) Je suis surpris, mais en même temps j’étais prêt. (…) Qu’on me fasse confiance aussi tôt et aussi rapidement, je ne m’y attendais pas non plus. ». concédait-il récemment. Mais à la mi-saison, Warmed Omari tient une place particulière sur le terrain et dans le vestiaire. Lanceur du cri de guerre à chaque victoire, il a hier soir mené le dernier clapping au Roazhon Park en 2021, devant un public ne demandant qu’à le revoir. Encore et encore.

Premier but de Warmed #Omari en pro, pour son 18ème match cette saison. La belle communion avec tous les jeunes du SRFC ?#SRFCFCL pic.twitter.com/lOHvxQXQnE

— Thomas Rassouli (@ThomasRassouli) December 18, 2021