Lyon - Stade rennais / Genesio : « Eux ont plus de pression que nous sur ce match »

A la veille de revenir à Lyon, Bruno Genesio est passé en conférence de presse ce samedi.

Groupe : Tout le monde a bien récupéré. On a fait l’entrainement ce matin et tout le monde était frais et dispo. On a le même groupe à notre disposition pour le match de demain.

Etat d’esprit : On a déjà reparlé de ce qui nous avait manqué pour ce match, et aussi sur ce qu’on a fait de bien. C’est beaucoup de bonnes choses à ne pas occulter. Mais on sait qu’on a beaucoup d’axes d’amélioration dans l’efficacité offensive mais aussi dans la gestion du temps stratégique d’un match, et notamment la fin de match. On doit s’améliorer, ce n’est pas que l’expérience, c’est de la maturité et ce sont des choses sur lesquelles on doit travailler.

Changement de discours : Forcément j’essaye aussi d’analyser ce que je prône, ce que je dis, pour savoir s’il peut y avoir une influence qui peut être néfaste à ces moments là du match. Je me dis que peut-être j’avais beaucoup parlé de jeu, de qualité de jeu. Peut-être qu’il faut parfois qu’on sache, notamment sur les gestions de fin de match, se dire que si on arrive pas à égaliser, le résultat n’est pas un mauvais résultats, notamment en coupe d’Europe où il y a deux matchs. Peut-être que dans mon discours je dois aussi nuancer cette notion de jeu, de plaisir. On doit le garder car c’est une de nos forces, mais peut-être le nuancer par rapport à des moments clés du match.

Rennes tendre à face à Leicester : Non moi je suis pas d’accord avec cette analyse là, pas du tout. Ils ont été supérieurs à nous dans l’efficacité, ça c’est clair. Sur le match je n’ai pas eu l’impression qu’on se soit fait manger. Je pense qu’on a fait 20 premières minutes où ils n’ont quasiment pas passé le milieu de terrain alors qu’ils jouaient chez eux. Une deuxième mi-temps où on a eu beaucoup de maitrise et des situations, 25 minutes entre la 20ème et la 45ème en première mi-temps où effectivement on a été un peu sous pression mais c’est normal quand vous jouez à l’extérieur en coupe d’Europe contre une équipe bâtie pour la Champions League. Ce qui nous a manqué et ce qu’eux ont eu c’est l’efficacité. 3 tirs cadrés, 2 buts, le match est résumé à ça. Nous 14 tirs dont la plupart à l’intérieur de la surface de réparation, un seul tir cadré. C’est juste là-dessus qu’ils ont été meilleurs que nous, mais c’est aussi le plus important, dans les deux surfaces.

Manque d’efficacité malgré 4 campagnes européennes : C’est très peu pour un club, une équipe, quand on voit les autres clubs. Il faut accumuler ce genre de matchs, c’est ça l’expérience, pas forcément l’âge mais avoir vécu certaines situations. Ce n’est pas en 10 matchs de coupe d’Europe qu’on peut acquérir ça. Forcément on a un déficit là-dessus, on aimerait apprendre plus vite. On a un axe de progression là-dessus. Il y a un match retour, on a toutes nos chances pour se qualifier. Mais avant ça il y a le match de demain.

Même scénario qui se répète / quelles solutions : C’est pour ça que j’ai dit que j’avais aussi ma part de responsabilité. Dégager le ballon oui, mais ça peut être aussi garder le ballon collectivement. En fin de match je n’ai pas vu une équipe venir presser pour mettre le deuxième but. Ils attendaient simplement que l’arbitre siffle la fin du match.

Rennes « agneau » face à Leicester : Oui peut-être plus d’agressivité offensive à l’image du premier but qu’ils marquent. Ils ne se posent pas de question et frappent. Eux ont mis. Peut-être qu’on a manqué d’un peu d’engagement dans le dernier geste pour être efficaces, ça oui. Mais sur l’approche, la construction de nos attaques, les occasions de but, et l’aspect défensif car on a été très peu en difficulté à part sur 20-25 minutes en première mi-temps, difficile de reprocher grand chose à mes joueurs et mon équipe.

Regret du système : Non je ne pense pas que ce soit un problème de système.

Enchainement Leicester-Lyon-Leicester : Dur ? Non. La seule chose c’est que Lyon a eu un jour de repos en plus et ça, ça compte. On était bien ce matin, les joueurs ont bien récupéré.

Prioriser les matchs : On a l’habitude de prendre les matchs les uns après les autres. On retrouve un groupe plus étoffé laissant plus de possibilité de changer en cours de match ou à son entame.

Tait peut-il commencer : C’est une possibilité, on va encore réfléchir car il y a le match de demain, et de jeudi. Il n’y aura pas de rattrapage. On ne va pas négliger celui de demain non plus.

Lyon : C’est une grosse affiche, je pense que ça va être un match de niveau Champions League. Lyon est dans une bonne période avec une équipe modifiée et renforcée avec le mercato. Nous aussi on est dans une bonne période en championnat. On devrait assister à un bon match.

Retour à Lyon : Il y a deux façons de répondre à votre question. La première est de faire de la langue de bois et vu que je n’aime pas ça, je vais vous dire ce que je pense vraiment. C’est un match particulier pour moi. Si je disais le contraire, je mentirais. J’ai commencé à jouer à Lyon à 5 ans et demi. J’ai été professionnel là-bas, j’ai eu la chance d’être entraineur pendant 3 ans et demi avec beaucoup de joie, de très bons souvenirs. Particulier par l’histoire que j’ai avec ce club, cette ville, car je suis né là-bas et je ne peux pas effacer ces 30-35 ans de vie à Lyon et avec l’Olympique Lyonnais. Maintenant je suis entraîneur du Stade rennais, je vais à Lyon pour gagner comme on va dans tous les autres stades. Mais évidemment c’est un moment particulier pour moi de me retrouver dans le vestiaire visiteur. Je vais essayer de ne pas me tromper de côté quand on arrive.

Banderole à Lyon pour lui : Ça dépend la teneur de la banderole (rires). Honnêtement et ça fait bientôt 3 saisons que je ne suis plus entraineur de Lyon, et j’aimerais honnêtement qu’on cesse avec tous ces clichés. Bien sûr qu’il y a eu des critiques, des choses qui se sont passées. Mais on voit bien que c’est inhérent à beaucoup de clubs maintenant. J’ai connu de très très bons moments, y compris avec les supporters la première saison, avec les gens du club, les gens dans le staff ou l’encadrement qui sont encore là-bas. Ça sera un bon moment pour moi demain de retrouver tous ces gens là. Des échanges ? Avec quelques-uns oui. Il y a beaucoup de respect entre nous, on a vécu trois ans et demi ensemble, c’est beaucoup dans un club comme Lyon. On a vécu beaucoup de joie, de désillusions, deux échecs qui m’ont marqué qui sont pour moi les deux demi-finales contre l’Ajax, et contre Rennes. C’est peut-être un signe du destin que je retourne à Lyon pour mon premier match en tant qu’entraîneur du Stade rennais face à l’entraîneur qui nous avait éliminé avec l’Ajax (Peter Bosz).

Rennes-Lyon le match le plus accompli : Oui je pense, sur 90 minutes. On a eu de bons matchs contre Montpellier, Paris, Strasbourg et Nantes. C’est un match à 11 contre 11 avec chacun ses forces, ses faiblesses. On va y aller en jouant notre jeu, en essayant d’être plus malicieux et vicieux que ce qu’on a été jeudi.

Beau bilan à Lyon : Les stats sont importantes car en tant qu’entraîneur on est soi-disant jugé sur les résultats. Ça prouve qu’avec mon staff on a quand même fait un travail correct, même si j’assume les deux échecs des demi-finales, les deux points noirs de ce passage à Lyon où on aurait dû faire mieux. Il y a des choses bien, moins bien, ce n’est pas à moi de juger mon parcours. Le plus important est que moi j’ai pris énormément de plaisir pendant ces 3 saisons et demi à Lyon.

Lyon : C’est une équipe différente car elle a retrouvé de la confiance en son jeu, avec des joueurs différents. Ils ont un effectif très solide. Houssem Aouar n’est pas titulaire tous les matchs, ça montre toute la qualité de leur milieu de terrain. C’est une équipe bâtie pour jouer la Champions League, avec un des plus gros budgets du championnat. Pour l’instant ils ne sont pas dans leurs objectifs. Je sais qu’à Lyon il y a aussi la culture de la fin de saison où tout le monde élève son niveau. Je m’attends à un match engagé, difficile. Je sais que mon équipe est capable de répondre à ça, de tenir tête à cette équipe.

Opposition directe : Plus pour eux que pour nous. Si on les bat, ça fera 8 points. A 10 matchs de la fin, ça commence à être difficile. Eux sont dans l’obligation de nous battre, nous évidemment qu’on aimerait gagner le match. Mais je pense que eux ont plus de pression que nous sur ce match.