Un point en quatre matches : sur le plan comptable, le début de saison des Rennais est très mauvais. Peu efficaces, ils comptent deux points de moins que la saison dernière à la même époque. Mais les quelques bonnes dispositions entrevues dans le jeu et le retour de certains titulaires sont de bon augure pour la suite du championnat.
Sur ces quatres premiers matches, le niveau de jeu affiché par les Rennais est plutôt rassurant. Sur le papier, le potentiel technique de cette équipe est indéniable. Avec Cheyrou et Sorlin dans l’entrejeu, deux joueurs qui ont souvent évolué plus haut par le passé et pour qui la qualité de passe et la vision de jeu sont des atouts, le Stade Rennais a tout intérêt à faire le jeu.
Lors de la 3ème journée, face à une équipe monégasque campant devant son gardien après le but de Koller, les Bretons ont eu 70 % de possession du ballon. Une statistique impressionnante mais finalement révélatrice des difficultés des Rennais obligés de faire circuler le ballon longtemps avant de trouver l’ouverture. Dans ce cas, un joueur capable de faire la différence seul est nécessaire. Pas étonnant de voir que la rentrée du virevoltant Marveaux ait été bénéfique pour le Stade Rennais.
Et quand, comme contre Marseille, les Rennais parviennent à se créer des occasions, c’est à la finition que le bat blesse.
Bruno Cheyrou : à première vue recruté pour pallier le départ de Kim Källström vers Lyon, Bruno Cheyrou a été utilisé différemment que l’international suédois. Positionné plus bas dans un milieu à trois récupérateurs lors des matches amicaux et face à Lille et Valenciennes ou à deux, au côté de Sorlin, contre Marseille et Monaco, l’ancien Bordelais a montré quelques belles dispositions à Marseille où il fut l’un des meilleurs rennais et contre Monaco. Offensivement, il compense sa lenteur par une bonne vision du jeu et une qualité de passe non négligeable. Mais son apport offensif reste encore un peu timide. La présence d’un milieu défensif (Mbia, Jeunechamp...) dans son dos pourrait l’inciter à prendre plus de risques offensifs.
Défensivement, il lui arrive souvent d’être en retard sur certains duels ce qui l’oblige à commettre certaines fautes évitables.
Daniel Moreira : utilisé en pointe à Toulouse, Daniel Moreira n’a pas caché en arrivant à Rennes sa préférence pour le côté droit. Face à Lille, il a débuté à droite mais la rentrée de Hadji l’a entraîné à jouer plus haut au côté de Briand en seconde mi-temps. A Marseille, il a retrouvé son côté droit. En l’absence de Monterrubio à gauche (repositionné derrière l’attaquant), les centres sont surtout venus de son côté mais la maladresse devant le but a empêché Moreira de repartir du Vélodrome avec une passe décisive. Sur ce match, son entente avec Mbia, n’hésitant pas à dédoubler, a été intéressante. Face à Monaco, il a retrouvé l’axe de l’attaque au côté d’Utaka. Avec un “John U” plus en forme, leur entente s’annonce prometteuse. En attendant, Daniel Moreira a pour partenaire Jimmy Briand à qui il a déjà délivré une passe décisive contre Monaco. Face à Valenciennes, l’ancien Toulousain aura eu deux occasions franches d’ouvrir le score mais par deux fois, il a buté sur le gardien. Le manque de réalisme, triste refrain de l’été pour les Rennais.
Mario Melchiot : arrivé sur le tard de Birmingham, Mario Melchiot n’a pas fait la préparation du début de saison. Pas assez en condition pour débuter avant, l’ancien Blue de Chelsea a donc fait ses débuts en “Rouge et Noir” face à Monaco lors de la 3ème journée. Pour son premier match, il a d’abord cherché à assurer puis est monté en puissance en apportant davantage offensivement, Monaco n’étant pas très dangereux. En revanche, à Valenciennes, il a été plus souvent mis à contribution défensivement. Solide sur son côté droit, Mario Melchiot apporte de la sérénité et de l’expérience à la défense rennaise, comme l’a pu faire Edman la saison passée. La sortie de Faty l’a fait glisser dans l’axe où il a connu quelques difficultés. Mais son intégration sur le côté droit de la défense, son poste de prédilection, semble déjà réussie. Au complet, la ligne des quatre défenseurs - Melchiot, Bourillon, Mensah, Edman -, a fière allure. A confirmer sur le terrain.
Christophe Revault : venu comme deuxième gardien, il aura pour mission d’apporter toute son expérience à Simon Pouplin mais aussi d’instaurer une concurrence de façon à tirer le jeune gardien rennais vers le haut.
Avec les départs de Källström et de Gourcuff, le Stade Rennais a perdu deux meneurs de jeu obligeant Pierre Dréossi, devenu « manager à l’anglaise », à opter pour un nouveau système de jeu. Au revoir le 4-2-3-1 cher à Bölöni, place au 4-3-3 avec 3 milieux tous plus défensifs que ne pouvait l’être le meneur de jeu (en l’occurrence, Källström) au temps de l’entraîneur franco-roumain. Mais il aura suffit d’une mi-temps face à Lille pour changer un système utilisé lors des matches amicaux. A partir de cette rencontre et de la seconde mi-temps en 4-4-2 plutôt convaincante, “Docteur Dré” a évolué en 4-2-3-1 à Marseille en osant (sans grande réussite) positionner Monterrubio juste derrière l’attaquant, plus en 9 1/2 qu’en 10, puis en 4-4-2 contre Monaco pour finalement retrouver le 4-3-3 des débuts contre Valenciennes. Pour expliquer autant de changements, une raison : les blessures. Pierre Dréossi doit faire avec, ou plutôt sans. En attendant de pouvoir enfin aligner son équipe-type, qui devrait se dégager au fil des retours de joueurs comme Mensah voire Utaka, trop juste pour être titularisé à Valenciennes.
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