Rennes accueillait en amical samedi Lorient (1-1) pour se rassurer, mais n’a fait que s’inquiéter davantage, alors qu’un derby face à Brest se profile dimanche. Après un mois de janvier cauchemardesque, le SRFC doit se sortir d’une mauvaise période où sa confiance a considérablement chuté.
Quatre tirs cadrés, en 90 minutes. Les rencontres se suivent et se ressemblent pour le Stade rennais, méconnaissable samedi au Roazhon Park. A huis clos et face à un FCL largement à sa portée, le SRFC n’a pas assumé son rang, obtenant un nul à l’arrachée dans le dernier tiers-temps, celui consacré aux jeunes des deux effectifs. Le « match des titulaires », Rennes l’a perdu 0-1, sur un nouveau but d’un ancien de la maison, Armand Laurienté. Si l’on compte ce dernier, le Stade rennais a encaissé en 2022 5 buts dont 4 par des joueurs passés par le club : Wesley Saïd, Lucas Da Cunha, Jordan Tell, et donc Armand Laurienté. De quoi remuer le couteau dans une plaie ouverte depuis l’élimination surprise en seizièmes de finale de coupe de France face à Nancy, alors lanterne rouge de Ligue 2. Ce revers reste toujours en travers de la gorge de Bruno Genesio et ses hommes, et l’on constate que Rennes ne semble toujours pas revenu de Lorraine, alors que ce mois de janvier d’enfer prend fin. Mais le doute quittera t-il les Rennais en février ? Pas si sûr.
Plus que le résultat final samedi, le contenu proposé par les Rouge et Noir fût particulièrement inquiétant, « plus que laborieux » dixit Bruno Genesio. « On a manqué de jeu vers l’avant. On sécurise notre jeu, c’est bien, mais à un moment donné il faut être capable de prendre un risque de dribble, de passe vers l’avant pour peut-être casser une ligne, qui va peut-être amener une situation. On l’a trop peu fait. » Difficile de contredire le coach breton, tant les onze éléments présents sur la pelouse ont fait preuve de frilosité dans leurs transmissions et combinaisons. Comme si la peur de perdre le ballon dominait. Comme si l’audace était proscrite. Comme si la prise de risque n’était pas une option.
Il y a presque deux mois, Rennes mettait fin à sa série de 13 matchs sans défaite, 13 rencontres durant lesquelles le club breton avait affiché un jeu léché, porté vers l’avant, enthousiasmant, presque trivial. La défaite face à Lille le 1er décembre était un coup d’arrêt comptable, mais pas dans le contenu. Face à Saint-Etienne, Nice, Lorient et même Monaco, Rennes avait affiché un beau visage, fidèle à ses principes de jeu et son ambition. Il faut croire que les déconvenues s’empilant, la confiance est peu à peu partie en lambeaux côté rennais. « Je pense que c’est énormément mental. » analysait Genesio samedi après la rencontre, gêné par l’attitude de ses joueurs. « On a un comportement qui est totalement différent à l’entraînement. On n’arrive pas à retranscrire en match ce qu’on fait à l’entraînement, ce qui était complètement différent il y a deux mois, où on reproduisait ce qu’on faisait. »
A l’entraînement justement, deux psychologues étaient présents jeudi pour observer en activité les joueurs qu’ils peuvent recevoir en séances individuelles. L’accent a été mis cette saison sur cet aspect mental au Stade rennais, une dimension non négligeable du coaching de Bruno Genesio, porté sur l’humain autant que le sportif. Attentif aux conséquences que peut avoir la situation sanitaire sur la santé mentale de ses joueurs, le technicien ne peut que constater les vrais coups de mou de son effectif lors d’un même match. Lorsque Rennes encaisse un but, c’est quasiment la fin du monde. Preuve en est, seulement un pion a été encaissé lors des 10 victoires rennaises en Ligue 1 cette saison, celui anecdotique de Lucas Paqueta au terme du récital rennais face à Lyon (4-1), le 7 novembre. A Clermont (1-2), Rennes a concédé pour la première fois la défaite après avoir ouvert le score cette saison. Mené au score cette saison, Rennes n’a pris qu’un point, à Troyes (2-2). Enfin, lorsque les Rennais encaissent le premier but dans une rencontre, ils perdent systématiquement. Accablant.
Les faits sont là et pourtant, Rennes a cette saison réalisé la très bonne série qu’on connait, s’est qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue Europa Conférence en premier de son groupe, et pointe toujours à la cinquième place en Ligue 1. Le tableau est évidemment noirci par ce mois de janvier calamiteux, mais surtout par un contenu de plus en plus pauvre, fourni par un effectif certes amoindri, mais néanmoins compétitif. Samedi, Romain Salin, Warmed Omari, Jonas Martin, Serhou Guirassy, Lesley Ugochukwu, Jérémy Doku et Flavien Tait étaient tous forfaits, s’ajoutant à la liste d’absents déjà garnie par les internationaux de la CAN Alfred Gomis, Nayef Aguerd et Hamari Traoré. « Une équipe entière sur le flanc » résumait Bruno Genesio, contraint de se reposer sur une stratégie assumée en début de saison, celle de donner leur chance aux jeunes.
Jeanuel Belocian titulaire une heure au côté de Loic Badé, Andy Diouf, Loum Tchaouna, Pépé Bonet, Yanis Dede-Lhomme et Mathys Tel ont tous eu 30 minutes pour se montrer dans un Roazhon Park à huis clos. Si Tel a égalisé en fin de rencontre face à une équipe lorientaise elle aussi garnie de jeunes, il n’est pas rassurant de se dire que le banc rennais est aujourd’hui occupé presque entièrement par de précoces éléments n’ayant pour la plupart que très peu de temps de jeu en Ligue 1.
Le Stade rennais devra pourtant s’en contenter, aucune recrue n’était prévue au mercato, comme l’ont réaffirmé à l’envi Bruno Genesio comme Florian Maurice. Les recrues seront Gomis, Traoré, Aguerd et Sulemana, à leur retour de la CAN. Doku est lui forfait pour encore 3 semaines, une nouvelle fois blessé et bien parti pour vivre la pire saison de sa carrière. Matthis Abline prêté cette seconde partie de saison, Junior Kadile et Metehan Güclü devraient en faire de même. Le jeu appartient cependant à d’autres joueurs depuis de nombreux mois. « On sent que l’équipe est moins en confiance qu’elle a besoin de se rassurer. » tranche Genesio. « Il faut être capable d’avoir du caractère car c’est dans ces moments-là qu’il faut, au contraire, se montrer et prendre le ballon, être capable de jouer. Ceux qui ont ces qualités-là doivent assumer ce rôle. »
Avec Traoré et Aguerd notamment, Rennes va retrouver deux cadres importants de son onze, mais peut-être pas les deux moteurs qu’ils étaient il y a un mois. Eliminés avec le Mali et le Maroc, les deux titulaires en défense ont vécu une vraie désillusion. Attention donc au coup de mou pour des éléments n’ayant pas connu le repos depuis juin dernier. Il faudra pour ce Stade rennais puiser dans ses réserves pour remonter la pente, et inverser la tendance. Tout est encore possible dans ce championnat du siècle où tout le monde bat tout le monde, et c’est bien la chance du SRFC. Tout se mérite, et pour avoir la chance de jouer à nouveau les premiers rôles, Rennes doit retrouver ce qui a fait sa force cette saison : le goût du risque.
marchandor
31 janvier 2022 à 08h26Rennes doit retrouver le goût du risque, mais surtout le goût de la victoire ,une chose me choque, l’absence du président pour cause de maladie, non remplacé, on ne sent pas l’exigence de résultat que requiert l’enjeu d’une place européenne, ni chez Maurice,ni chez Genesio,une fois de plus le club semble livré à lui même...
Et pas de recrutement pour pallier les errances de Bade et d’un milieu après les blessure de Martin et Tait , bizarre vous ne trouvez pas ?
Rodighiéro 65
31 janvier 2022 à 09h27L’article résume parfaitement la situation actuelle . Les matchs retour seront très difficiles , Marseille à Rennes (pas un cadeau) et déplacements chez tous les rivaux , Psg, Monaco, Nice, Lille, Lyon, Srasbourg « hé oui » Montpellier et un derby à Nantes en prime , de beaux voyages , mais le problème c’est qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion .
CondateFan
31 janvier 2022 à 09h48Ah nan mais là le mal dont souffre le Stade Rennais est facilement identifiable. Et le diagnostic, que pourront confirmer les deux psychologues, paraît inéluctable. On a clairement affaire ici, malheureusement, au syndrome dit, de « Gires Kembo Ekoko ». Cette affreuse maladie qui affecte le footballeur qui, pourtant, excelle à l’entrainement, mais qui est incapable de reproduire ses performances en match.
Bloquage total. Et on sait pas pourquoi.
Les mystères du mental. Tiens, par exemple, si un psy m’avait soumis au test de Rorschach il y a de celà quelques mois, j’aurais aperçu clairement la ligue des champions se dessiner. Alors que maintenant je ne vois plus qu’une grosse tâche toute molle.
Mais qu’est-ce que ça signifie ? C’est grave docteur ?
thabor35
31 janvier 2022 à 11h47Non je ne crois pas au syndrome du mental surtout aux 11 joueurs. Il manque un Président qui souffle l’envie de la Victoire. L’entraineur fait ce qu’il peut.Il manque un leader dans notre équipe, Bourigeaud fait déja beaucoup.
On ne peut pas battre Lyon et le PSG et se liquéfier en un mois, les absences de Tait et Doku ne sont pas des excuses suffisantes.
Nous y croyons encore.Réveillez vous !!!!! et allez Rennes
Mochaillon
31 janvier 2022 à 13h14Bon article, sinon cher Thomas on écrit la locution « à l’envi » sans e. Rien à voir avec l’envie.
CRICRI 71
31 janvier 2022 à 16h17Article réaliste assurément.
Triste parcours de ce mois de janvier qui est celui d’un relégable mais qui nous laisse encore à portée d’une place Européenne (4e ou 5e mais pas mieux).
J’ajouterais 3 observations :
- Absence de patron dans l’équipe qui fait cruellement défaut ; ces jeunes qui jouent parfois avec suffisance, ont besoin d’un directeur de jeu, d’un aboyeur (vus les buts qu’on encaisse avec une passivité défensive affligeante ..)
- L’absence du Président au niveau du staff impacte évidemment l’équipe qui a besoin de coups d’aiguillon dans les périodes de moins bien.
- Nos défaites de janvier sont aussi à mettre au passif d’un milieu qui n’est plus créatif ni distributeur ; Tait et son association avec Majer nous font cruellement défauts.
Il nous faut malgré tout rester optimiste et penser aussi que notre prochain match en coupe d’Europe C. doit servir de tremplin et booster l’équipe sportivement et mentalement.
Lulu Berlu
31 janvier 2022 à 17h20A l’instar de la 3eme dose de vaccin il faudra aussi un booster pour remettre le Stade Rennais dans le droit chemin et éviter les complications graves. Sera-ce dès le week-end prochain contre les Brestois ou le 13 au Parc des Princes ou encore en Conférence League ?
En tout cas s’il doit avoir lieu il vaut mieux que ce soit le plus rapidement possible car en raison de l’extrême fragilité mentale du groupe on ne sait pas où pourrait s’arrêter cette mauvaise glissade !!
Raclur
1er février 2022 à 05h56J’aimerais y croire car cette équipe nous a donné le plus beau football que j’ai jamais vu à rennes en 30 ans et quelques de « supportariat ». Mais il semble que quelque chose soit cassé dans cette équipe qui est en train de sombrer mentalement et de lâcher prise. Vu le programme à venir ça va être très difficile de se relever. Si on y arrive alors nous mériterons assurément de jouer l’Europe car ce sera vraiment fort. Si on y arrive pas je nous vois plonger complètement et la fin de saison sera très longue et difficile. J’étais enthousiaste mais attention car la désillusion risque d’être à la hauteur des espoirs suscités à l’automne. Reprenez vous messieurs ! Des actes désormais !
Tutuaal
1er février 2022 à 10h18Ils sont brillants à l’entraînement et crispés en championnat ? Qu’à cela ne tienne, qu’ils considèrent les échéances à venir comme des séances à la Piverdière et tout va s’arranger.
L’ADN des Rouge et Noir est ainsi fait qu’une saison sans trou d’air n’est pas une saison réussie. La faute à qui et à quoi ? Oh ça n’a pas vraiment d’importance car de toute façon le SRFC va demain ou après-demain nous faire à nouveau vibrer. Les futures victoires sont déjà écrites, ne les entendez-vous pas ?
Loic
3 février 2022 à 15h26De toute façon les résultats patinent depuis que je me suis abonné à Amazon, fin novembre !
Je résilie…..et tout devrait rentrer dans l’ordre
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