En marge de la rencontre opposant le Stade rennais au Paris Saint-Germain, pour le compte de la deuxième journée du championnat de France de Ligue 1, Stade Rennais Online vous propose de revisiter une rencontre capitale disputée entre les deux clubs, en mai 1995 au stade de la route de Lorient.
Battu à Nice sur le score de un but à zéro lors de la 34ème journée de championnat, le Stade rennais cuvée 1994-1995 s’est sérieusement compliqué la tâche juste avant d’attaquer la dernière ligne droite. À quatre encablures seulement de la fin de la saison, les joueurs du « druide de Kergrist-Moëlou » alias Michel Le Milinaire, ne disposent plus que d’une petite marge de sécurité vis-à-vis du premier relégable. En effet, avec trente-huit points au compteur, les coéquipiers de Jocelyn Gourvennec, le capitaine du SRFC, voient Saint-Étienne revenir très fort derrière le club breton, avec trente-cinq unités et une dix-huitième place au classement général provisoire. La réception du Paris Saint-Germain, bien calé en troisième position de la D1 (derrière Lyon et Nantes), s’annonce donc très périlleuse. La victoire des « Rouge et Noir » est dorénavant essentielle dans l’optique du maintien.
Sous pression avant cette rencontre capitale, l’optimisme est pourtant de rigueur du côté stadiste. En effet, le club breton peut compter sur le soutien de ses indéfectibles supporters. Le stade de la route de Lorient est comble pour la visite du Paris Saint-Germain. 19 931 spectateurs se sont rués dans les travées du vieux parc des sports. La rencontre débute sur un faux rythme, et il faut attendre quelques minutes avant de voir la partie se débrider quelque peu. À la treizième minute de jeu, Jean-Christophe Thomas tire le troisième corner stadiste. Et Patrice Carteron, en défenseur de devoir, s’élève plus haut que les défenseurs parisiens et place le ballon dans le coin droit des buts du dernier rempart parisien, Bernard Lama (qui viendra sur les bords de la Vilaine quelques années plus tard). Le latéral droit costarmoricain en profite pour inscrire son premier but en D1.
Soir de première donc, dans un stade en délire tout acquis à la cause des « Rouge et Noir ». Rennes ouvre le score sur sa première situation dangereuse, et s’offre une belle bouffée d’oxygène. Le Paris Saint-Germain encaisse par la même occasion son premier but sur corner depuis le début de la saison. Puis, six minutes plus tard, Thomas - intenable ce soir-là - adresse un centre millimétré que Marco Grassi, dos au but comme à son habitude, reprend tranquillement de volée, avant de lober de l’intérieur du pied l’infortuné Lama, quelque peu avancé pour le coup. Rennes double ainsi le score et ravit le nombreux public présent. Le Stade rennais FC déroule et se montre de plus en plus fringant au fil du temps.
Quelques minutes plus tard, Jocelyn Gourvennec s’amuse avec Antoine Kombouaré, avant d’être finalement accroché par l’ex-nantais dans la surface de réparation parisienne. Le milieu de terrain stadiste s’écroule alors, et Monsieur Sars, l’arbitre de la rencontre, n’hésite pas une seule seconde et accorde un indiscutable pénalty. Marco Grassi se charge de transformer la sentence, après que le ballon ait touché le poteau droit du gardien parisien.
Après trente-six minutes de jeu, Rennes mène trois buts à zéro. Incroyable scénario, la rencontre est déjà pliée. Le Stade rennais passe une soirée magnifique, profitant des opportunités et utilisant avec brio les qualités qui sont habituellement celles de ses adversaires, à savoir : la puissance, le réalisme, la rigueur et la bonne gestion des opérations. Jocelyn Gourvennec l’expliquera justement après la rencontre : « À la différence d’autres matches, on a eu la chance de transformer nos occasions. Quand on marque rapidement deux buts, quand on ne commet ensuite aucune erreur derrière, il n’y a pas de problèmes ».
À la mi-temps, l’avance stadiste est de trois buts. Un score qui reflète amplement la différence de motivation qui sépare une formation décontenancée et privée de quatre pièces-maîtresses (NDLR : Alain Roche, Vincent Guérin, Georges Weah et Raï), à une formation totalement transformée par l’envie de frapper un grand coup dans la quête du maintien.
En effet, les « Rouge et Noir » sont déterminés comme jamais, particulièrement efficaces, élégants, et mettent en exergue les insuffisances d’un soir de son adversaire, que l’on avait pourtant connu plus coriace au cours de la saison. Le club de la capitale est sur le point de sombrer face à une équipe qui réussit absolument tout ce qu’elle entreprend. Et alors qu’il ne reste plus qu’un petit quart d’heure à jouer, le défenseur danois Brian Jensen adresse un longue ballon dans le dos de la défense parisienne. Ricardo, l’arrière-central du PSG, encore à la ramasse sur cette action, laisse filer le virevoltant Pierre-Yves André. Du bout de la chaussure, l’attaquant costarmoricain arrive à glisser le ballon antre les jambes de Bernard Lama.
Quatre buts à zéro pour le SRFC, qui l’eût cru ? Sur le plan individuel, Jocelyn Gourvennec se distingue comme le grand bonhomme de la rencontre. La tête dans les étoiles, il distribue, oriente le jeu à merveille, et fait des misères à Valdo et Kombouaré. La défense tient également la route, et c’est une bonne surprise. Côté parisien, seul David Ginola essaie d’apporter de la percussion, mais en vain. Rennes domine largement les débats et n’est que très peu inquiété par un ensemble parisien bien amorphe. De l’autre côté, le bloc stadiste répond présent et montre une solidarité de tous les instants. Rennes réalise assurément son meilleur match de la saison, et ce, pour le plus grand bonheur des 20 000 supporters présents.
Cinq minutes avant le terme de la rencontre, David Ginola trouve le poteau de Pascal Rousseau, mais Rennes ne lâche rien. Devant un public enthousiasmé par la performance de ses protégés, le SRFC écrase Paris sur le score net et sans appel de quatre buts à zéro. Les « Rouge et Noir » ont fait danser le Paris Saint-Germain.
Élégants, efficaces, les joueurs bretons ont passé quatre buts à une formation diminuée et peu motivée par les évènements. La fête est pleinement réussie. « Ginola une chanson, Ginola une chanson ! », « et ils sont où, et ils sont où les Parisiens ? ». Le kop rennais a chambré et le public rennais a chanté comme jamais depuis le début de la saison. Une soirée de gala sous le chaud soleil breton d’un soir. C’était beau, insensé, imprévisible. Paris à la ramasse. Le Paris Saint-Germain, pourtant demi-finaliste de la Ligue des champions, est écrasé par la tonicité bretonne. « À la mi-temps, Luis Fernandez nous a demandé de ne pas abîmer davantage l’image de marque du PSG et d’éviter d’encaisser six, sept buts » raconte Daniel Bravo après la rencontre.
Avec cette victoire nette et sans bavure, le Stade rennais s’est donné de l’air au classement général de la première division. Dans le même temps, Saint-Étienne a été accroché par Lille à domicile (3-3) et la marge de manœuvre stadiste s’est donc considérablement augmentée. Avec cinq points d’avance et trois matches à disputer, le club de la capitale bretonne est en bonne voie pour assurer son maintien parmi l’élite hexagonale.
Dans la foulée du rayonnant numéro dix rennais, Jocelyn Gourvennec, le club breton aura su ressouder son collectif et rempli les objectifs fixés en début de saison. On sait alors que Rennes disputera probablement une seconde année consécutive en D1, et qu’un avenir plus radieux semble se dessiner sur les bords de la Vilaine. Le centre de formation est performant, et les jeunes joueurs formés au club pointent déjà le bout de leur nez, comme Sylvain Wiltord par exemple, buteur à cinq reprises pour ses premiers pas dans l’élite.
Stade rennais 4 - 0 Paris Saint-Germain
Division 1, 35ème journée
6 mai 1995
Stade de la route de Lorient
Affluence : 19 931 spectateurs
Buts : Carteron (13ème), Grassi (19ème et 36ème s.p.) et André (76ème) pour Rennes.
- Rennes : Rousseau - Fugier, Carteron, Denis (L’Helgouac’h, 88ème) - Jensen, Thomas, Lambert - Ohrel, Gourvennec, Grassi, Wiltord (André, 40ème). (Entr. : M. Le Milinaire)
- PSG : Lama - Llacer (Allou, 63ème), Colleter, Ricardo, Dieng - Kombouaré, Bravo, Séchet (Le Guen, 55ème) - Valdo, Mboma, Ginola. (Entr. : L. Fernandez)
Source :
- Archives Ouest France
Crédit photos :
- srfc.frenchwill.fr
- Ouest France
Boris
12 août 2011 à 23h16Je me souviens de ce match. Ma mère m’avait envoyé moi et mon frère chez ma grand-mère. Impossible d’écouter le match.
Le lendemain, j’avais qu’une hâte : ouvrir le Ouest-France. Quand on a vu le 4 à 0 avec mon frère, on s’est dit que ce n’était pas possible car à l’époque le PSG, c’était le PSG quoi...
Merci Rodi !
PS : l’année prochaine, tu nous fais le Rennes - PSG de 1996 avec le doublé de Guivarc’h et notre Lama à quatre pattes sur sa ligne de but. La belle époque !
the miz
13 août 2011 à 00h30Boris je pense que l’ont doit être de la même époque a quelque chose près.
Je me souvient de ce match comme si c’était hier,MAGNIFIQUE !! INCROYABLE !
Comme tu dis le Psg de cette époque c’était une des meilleures formation d’Europe avec Weah,Lama....
1996-1997 avec la boulette de Lama sur une tête de Guivarc’h j’étais au stade ce soir la en 1996 du haut de mes 15 ans,snif... comme le temps passe vite et ce n’est pas les « vieux » fans des 60’s ou 70’s qui me contredirons.
Louis G
13 août 2011 à 09h28Espérons que l’ état d’esprit de ce soir soit celui de 1995 et que le Stade Rennais soit crédité de 6 points de plus que le PSG !!... ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué...si la défense a fait des progrès , j’ai confiance en l’attaque de cette année pour « planter » un ou deux buts de différence avec notre Club visiteur !!!...
kaylet
13 août 2011 à 11h00Ah la bonne époque ! Rennes n’était toujours pas sauvé à la 35ème journée ! c’était vraiment bon ! Aujourd’hui on se qualifie pour la coupe d’europe tous les 3 ou 3 ans en étant au pire et une seul fois 9ème, beurk !!! c’était vraiment mieux avant. Vivement que le club n’est plus une gestion saine et qu’on demande de l’argent aux supporter à l’entré du stade pour sauver le club.
Ceci dit je me souviens bien de ce match et c’était un bon moment c’est vrai.
Syracuse
13 août 2011 à 13h33Bonjour à tous !
Vu à la télé et lu sur un canard pour ne pas le nommer, l’ Equipe ! Excusez du peu .
Le PSG veut nous faire payer l’addition...!!!!!!!!!!
Attention messieurs de la Capitale vous risquez de repartir de Bretagne avec une note de frais plus importante que vous ne le croyez...
BONJOUR,
J’étais présent au match Rennes PSG en 1995 dans la tribune de Lorient et cela reste pour moi un des plus beau souvenir . Je me rappel d’un vilain geste de B Lama il me semble sur P Carteron et de la Holla interminable dans le parc des sport de la route de Loriernt une super ambiance pendant le match et après avec un public qui reste applaudir ses joueurs dans le stade.
come back L-P
15 août 2011 à 11h31Surtout, au 2èmes buts les sup.parisiens tournent le dos au terrain,au 3ème ils débâchent, au 4ème ils quittent la tribune. Que du bonheur .
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