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Saint-Sernin : « La défaite en finale de Coupe de France, la pire souffrance de ma vie »

14 octobre 2012 à 20h14

Frédéric de Saint-Sernin était l’invité de Stade Bleu dimanche soir sur la radio France Bleu. Le président du Stade rennais a répondu pendant près de trente minutes aux questions de Jacques Vendroux, qui l’a d’abord interrogé sur ce qui avait changé au Stade rennais depuis son départ en 2010 pour des raisons de santé.

« J’ai une autre approche et une autre vision du Stade rennais après deux ans de recul un peu forcé. J’ai trouvé le club un peu trop opaque, un peu trop fermé sur l’extérieur. J’ai décidé d’ouvrir les portes, les fenêtres, de nous montrer beaucoup plus transparents dans la gestion des choses », analyse Saint-Sernin, pour qui cette période de retrait a été l’occasion « de relativiser les choses, de réorganiser [sa] propre vie. Je crois que c’était utile ». L’ancien homme politique, qui assistait auparavant à toutes les rencontres de son équipe, n’effectue désormais plus certains déplacements. « Dans ma relation avec la famille Pinault, il a été décidé que je ménagerai certains week-end, en particulier des week-end de déplacement. Lorsque nous recevons à Rennes, nous avons une tâche de relations publiques à exercer, ce qui n’est pas le cas à l’extérieur ».

C’est donc un Frédéric de Saint-Sernin désormais « plus serein, plus décontracté » qui est à la tête du club. « Mon secret, c’est de ne plus être seulement attaché à la victoire ou à la défaite du samedi. J’ai toujours été habité par le fait qu’une entreprise de football est une entreprise de service public. Je pense qu’on a une autre mission que le simple score. C’est important que l’on puisse délivrer un message politique, ou en tout cas éthique. Ce message là, il y a six ans, n’était pas toujours entendu. Depuis trois mois, il l’est beaucoup plus. Nous sommes une entreprise au service du public », explique celui qui « rêvait d’être footballeur ». « Nous devons créer du plaisir, du lien social », poursuit Saint-Sernin qui, comme son prédécesseur Patrick Le Lay, est attaché à la notion d’« entreprise de spectacle » pour qualifier le Stade rennais.

Le président du club breton a ensuite été interrogé plus précisément sur les difficultés des "Rouge et Noir" à franchir un véritable cap ces dernières années. « C’est vrai que nous ratons la dernière marche, mais cela ne fait que quelques années que nous ratons la dernière marche. Sous les quatre ou cinq dernières années, nous nous sommes rapprochés du graal. Voilà pourquoi je me dis que ce graal, nous pouvons l’atteindre », espère Saint-Sernin, qui revient ensuite plus particulièrement sur un de ces moments où Rennes a failli atteindre le « graal ». « La pire souffrance de ma vie, ça a été la défaite en finale de Coupe de France contre Guingamp, pas ma défaite aux législatives. Vous créez une immense frustration parce que le Stade rennais n’a pas gagné de coupe depuis 1971, parce que les supporters sont venus par milliers, et vous repartez avec rien. C’est une souffrance que je garderai toute ma vie ».

Cette saison, Rennes a connu « un départ très difficile. Il y a plusieurs raisons à cela. Dans la constitution de notre effectif, nous avions anticipé le départ sur le plan sportif de Yann M’vila. Finalement, il n’y a pas eu d’offre suffisante. Cela a compliqué notre mercato. Il a fallu faire avec cette contrainte qui n’était pas du tout prévue. C’est une remise en cause pour lui, pour le club aussi. Yann s’est remis en cause. C’est un joueur très intelligent. C’est toujours un joueur qui m’a intéressé car très jeune, il a intégré le groupe professionnel, et était très mature. Il participe au fait que le Stade rennais va mieux aujourd’hui. Il va redevenir le joueur qu’il a été grâce à cette remise en cause », assure Frédéric de Saint-Sernin.

Frédéric de Saint-Sernin à propos de Frédéric Antonetti :
« Je l’apprécie beaucoup. Quand Pierre Dréossi m’a soufflé son nom, on a eu quelques débats. Je me suis rendu compte que c’était un homme intéressant parce que cultivé et capable de parler d’autre chose que de football, ce qui n’est pas le cas d’autres entraîneurs. On a régulièrement des débats autres que footballistiques, ce pourquoi j’ai un attachement pour Frédéric Antonetti. La première année, il a été très calme. M. Pinault me disait “Mais, Frédéric Antonetti est bien calme. Il ne ressemble plus à celui qu’on a connu à Nice”. Il est capable d’être éruptif, mais je trouve qu’il s’est beaucoup policé avec le temps. Être éruptif, de temps en temps, quand on a de jeunes joueurs ce n’est pas mal non plus. Une personnalité comme celle d’Antonetti convient bien à un groupe jeune. »

Frédéric de Saint-Sernin à propos de François Pinault :
« C’est un passionné de football. Il a toujours aimé le football, il a toujours aimé la Bretagne, il a toujours voulu rendre à la Bretagne ce qu’elle lui avait apporté. François-Henri lui-même est né à Rennes et est très attaché au Stade rennais. Cela fait deux personnalités qui sont passionnées de football depuis toujours. Quand M. Pinault a racheté le Stade rennais, il a beaucoup investi dans le rachat et dans des joueurs qu’on lui conseillait. Depuis quelques années, nous devons être raisonnables car cela correspond à notre philosophie entrepreneuriale et à notre philosophie de gestion d’un club. »