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Trois retours, trois revanches à prendre

Sylvain 23 novembre 2011 à 00h42 12 commentaires

Anciennes gloires. Ce samedi, le match opposant le Stade rennais à Évian Thonon-Gaillard sera le cadre du retour de trois joueurs au stade de la route de Lorient. Très attendu, celui de Jérôme Leroy sera complété par ceux de Cédric Barbosa et Olivier Sorlin. Trois joueurs qui n'ont pas quitté le Stade rennais dans la sérénité.

Avec Évian ce samedi, ce sont trois anciens rennais qui feront leur retour route de Lorient. Chacun avec une bonne raison de se rappeler au bon souvenir de leur ancien club. Trois anciens, désormais trentenaires, qui ont trouvé en Savoie un terrain propice pour partager leur expérience et ont pour mission d’accrocher le maintien.

« Bölöni m’a pourri la vie »

Le premier, et celui qui a quitté la Bretagne depuis le plus longtemps, c’est Cédric Barbosa. Au stade de la route de Lorient, le milieu de terrain retrouvera Frédéric Antonetti, qu’il ne porte pas spécialement dans son cœur depuis une altercation en mars 2008 (voir par ailleurs). Il retrouvera aussi une pelouse qu’il n’a plus foulé depuis un match disputé avec Troyes en décembre 2006.
La suite de sa carrière s’est d’abord révélée assez chaotique : relégué avec le club de l’Aube, Barbosa a connu le même sort avec Metz, qu’il a ensuite accompagné en Ligue 2. En 2009, son arrivée à Évian Thonon-Gaillard est un tournant dans sa carrière : plutôt que de continuer à rétrograder, Barbosa va désormais monter. En deux saisons, le club savoyard passe du National à l’élite, que le milieu de terrain retrouve avec délice cette année.

À Rennes, le parcours de Cédric Barbosa avait été fait de hauts et de bas. Valeur sûre de Montpellier, il fait - comme de nombreux joueurs à l’époque - le voyage entre l’Hérault et la Bretagne. Solide joueur de Ligue 1, il devient rapidement l’un des hommes de base du collectif emmené par Laszlo Bölöni, et obtient 29 titularisations en championnat lors de la saison 2003-2004. L’été suivant, c’est une rupture des ligaments croisés du genou qui vient marquer un coup d’arrêt dans sa carrière. De retour à la compétition en février 2005, il ne retrouvera jamais les faveurs de Bölöni, alors que des joueurs comme Kim Källström ou Yoann Gourcuff se sont affirmés entretemps. Du coup, lors de la saison 2005-2006, l’entraîneur roumain le laisse faire banquette, Barbosa devenant alors un cadre... de l’équipe réserve en CFA, où Danzé, Marveaux, Sow ou Kembo font alors leurs gammes.
Une mise au placard que n’a logiquement pas goûté l’ancien montpelliérain. « Je lui en veux, il m’a pourri la vie la dernière année, explique t-il au sujet de Bölöni en décembre 2006. Ce qui lui est arrivé à Monaco (Bölöni avait été limogé au bout de quelques mois dans la Principauté, NDLR) ne m’étonne pas, ça aurait pu aussi lui arriver à Rennes, car tout le monde en avait ras-le-bol ». Un entraîneur qui n’avait pas été la seule cible du courroux du joueur : « J’en veux aussi un peu à Pierre Dréossi qui m’a endormi avec son discours », avait également affirmé Barbosa.

« Pas là pour faire le bouche-trou »

Comme Barbosa, Olivier Sorlin a dû son départ du Stade rennais à des relations détériorées avec son entraîneur. C’est fin 2007, avec l’arrivée de Guy Lacombe, que sa carrière en Bretagne bascule. Depuis le retour de son court intermède monégasque de 2005, le Stéphanois est le joueur de base de l’effectif par excellence. Après le départ d’Olivier Monterrubio à Lens, il en est le membre le plus ancien, et compte près de deux cent matchs sous le maillot rouge et noir.
Pas épargné par les critiques, il est cependant bien installé au milieu de terrain, et fait partie des régulateurs de l’équipe de Pierre Dréossi, aux côtés notamment de Bruno Cheyrou et Étienne Didot. Ce dernier, l’une des premières "victimes" de Lacombe, doit rapidement abandonner son capitanat. Prenant le parti de l’écarter, l’entraîneur aveyronnais confie d’abord cet honneur à Sorlin... avant de le lui retirer et de nommer Mensah puis Hansson capitaines. La volonté de Lacombe de replacer Sorlin durant l’été est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Il voulait m’utiliser à un poste qui ne me convenait pas et cela ne m’intéressait pas, je n’étais pas là pour faire le bouche-trou », explique le joueur quelques mois plus tard.

Après avoir eu des mots avec Lacombe, Sorlin est écarté du groupe professionnel au début de la saison 2008-2009. D’août à décembre, il ne dispute que quatre matchs, dont aucun en Ligue 1. En janvier 2009, son départ est inéluctable. Il s’effectue sous la forme d’un prêt au PAOK Salonique. Son départ en Grèce est sans retour, et le dernier match de Sorlin route de Lorient date de la fin septembre 2008. Ce soir-là, accompagné d’autres "placardisés" (Wiltord, Katongo, Luzi) et de quelques jeunes (dont Théophile-Catherine, pour son premier match pro), il tire sa révérence lors d’une rencontre de Coupe de la Ligue en éliminant Le Mans après une séance de tirs au but (2-2 a.p., 4-3 t.a.b.).
Convaincant en Grèce, il y est définitivement transféré à l’été 2009. Après un an et demi d’exil, il revient cependant en France et signe à Évian, faute d’avoir trouvé un club de Ligue 1 désireux de le recruter. « Je n’ai pas eu de proposition. Ça fait mal mais ce n’est pas nouveau. Quand j’ai quitté Rennes pour Salonique, je n’avais pas grand chose non plus. Les dirigeants pensent sans doute que je suis cramé », regrette t-il en novembre 2010, après des débuts concluants en Savoie. Cette saison, il a encore l’occasion de prouver le contraire. À 32 ans, il lui reste encore sans doute quelques belles années de football devant lui.

« Des donneurs de leçons »

Son départ étant plus récent, le retour de Jérôme Leroy est forcément le plus attendu, notamment par ses anciens supporters. Véritable artiste qui a enchanté pendant quatre saisons les travées du stade de la route de Lorient, le meneur de jeu y évoluera pour la dernière fois (sauf hasard de la Coupe de France) ce samedi avec le maillot d’Évian Thonon-Gaillard sur le dos. En mai prochain, au soir de la trente-huitième journée de Ligue 1, Leroy prendra une retraite bien méritée à 37 ans révolus.
L’été dernier, son départ avait été marqué du sceau de l’incompréhension, Leroy reprochant à ses dirigeants leur manque de franchise. Le joueur en fin de contrat, ceux-ci ont semble t-il mis trop de temps avant de prendre leur décision quant à une prolongation pour une ultime année. « Frédéric Antonetti et moi avons hésité longtemps, jusqu’à la dernière minute, pour décider de le faire resigner ou pas. Ça a vraiment été un choix difficile parce qu’il a fait une très bonne saison », explique Pierre Dréossi après coup.

Des hésitations que Leroy a visiblement pris comme de la lâcheté. « Ce qui me fait rire, c’est que ces gens disent qu’ils détestent les hypocrites. À l’arrivée, il n’y a que des donneurs de leçons et ils sont incapables de dire les choses en face », assène t-il quelques jours avant la mise au point de son manager général.
Cinq mois plus tard, l’histoire ne dit pas s’il y a eu, ou s’il y aura réconciliation entre les deux parties. De son côté, Leroy goûte avec bonheur ses derniers mois de footballeur professionnel, avec un dernier challenge à relever. « J’espère que je laisserai le club en Ligue 1 en fin de saison. Comme ça, je pourrais partir la tête haute. Si l’ETG se maintenait, ce serait beau. Avec l’un des plus petits budgets, pour moi, ce serait comme un titre ». Une opération maintien qui pourrait passer par un bon résultat sur la pelouse de ses exploits passés.

Sources déclarations : Ouest-France (Barbosa), RTL et L’Équipe (Sorlin), RMC et Le Parisien (Leroy)
Crédit photo : srfc.frenchwill.fr

12 commentaires

  1. ben jammin
    23 novembre 2011 à 03h34

    Pas facile de se défaire des vieux sans les vexer... En même temps, ca n’est pas une situation qui se présente très souvent à Rennes. Qu’en est-il de Pagis et de sa reconversion ?

  2. 23 novembre 2011 à 09h56

    « J. LEROY »

    Je voudrais tout d’abord rendre un hommage appuyé pour l’ensemble de la carrière de cet excellent joueur !

    Jérôme LEROY c’est 127 Matchs joués avec Rennes en L1 sur 4 ans, il n’en aura joué que 121 avec Paris sur environ 6 saisons (il y a eu des départ en cours de saison) "selon les sources de « l’ Equipe ».

    Se séparer d’un joueur cadre n’est jamais chose facile, surtout en fin de carrière, je ne connais pas les circonstances exactes de ce départ, je m’abstiendrais donc de le commenter......

    Toujours la crainte de la saison de trop ! c’est difficile d’un coté comme de l’autre, mais il faut faire un choix ..

    Juste une remarque concernant ce que Jérôme aurait pu « apporter » ou « transmettre » aux plus jeunes...je ne sais pas si cette piste à été explorée ou évoquée avec lui !

    C’est peut-être dans cette direction qu’il aurait fallu « creuser »

    Bienvenue route de Lorient JEROME..../ CEDRIC / OLIVIER !

    Sportivement !

  3. ESYLANA
    23 novembre 2011 à 09h59

    Sorry, j’ai oublié de « signer » mon message !

  4. Tommaso
    23 novembre 2011 à 10h24

    Merci pour cet article !
    Je me permets quelques commentaires personnels sur les joueurs en question...

    Barbosa me laisse l’image d’un joueur utile, mais finalement assez moyen. Effectivement, il est tombé sur l’explosion de Kallström et Gourcuff, ce qui n’est pas rien.. au final ça donne l’impression qu’il a la réaction assez typique du mec un peu aigri, ce qui est dommage car il a eu une bonne année avec le club.

    Sorlin, à l’inverse, est un joueur que j’ai profondément admiré.. Le système à deux ailiers avec Monterrubio et lui pour alimenter Frei et Utaka était vraiment chouette, et s’il y avait eu un peu plus de rigueur défensive ces années là on aurait peut-être pu en tirer quelquechose de grand : on est pas passés loin d’ailleurs.
    Il était sans doute trop inconstant pour être un grand joueur, mais il avait quand même une belle frappe, un bon coup d’oeil, faisait de beaux centres, etc.. On n’a pas assez valorisé son apport au collectif ces années là, ses deux comparses ayant une tendance naturelle à prendre davantage la lumière que lui.

    Leroy, c’est plus frais.. Je fais partie de ceux qui trouvent qu’on a un peu exagéré son apport à l’équipe ces dernières années. Un artiste, un très bon joueur de foot, c’est sûr, mais aussi une sacré bourrique doublée d’une mentalité de mercenaire (bon, j’y vais fort, mais tant pis, je maintiens), parfois transparent sur des matchs entiers, et un peu agaçant de nonchalance dans ses transmissions, son replacement. Rennes avait besoin de renouveler ce poste par quelqu’un de plus jeune et plus constant (qui remplacerait Féret par Leroy dans l’effectif actuel ?), la décision me semble totalement justifiée. Après, que les formes n’aient pas été respectées, je veux bien le croire...

  5. le breton du 76
    23 novembre 2011 à 13h14

    Leroy ou le joueur le plus décisif l’an dernier.

  6. moyyy
    23 novembre 2011 à 19h47

    4 saisons consécutives à Rennes pour quelqu’un qui a une « mentalité de mercenaire », c’est pas mal... On peut le déplorer mais les mercenaires sont maintenant majoritaires dans le milieu des joueurs pro et le plus important, ce n’est pas leur parcours professionnel, mais ce qu’ils font sur le terrain.
    A tout prendre je préfère ces joueurs qui ne font que passer en faisant progresser le club (les exemples ne manquent pas, à commencer par Cech, 2 saisons et Melchiot, une seule) à ceux qui s’éternisent sans rien apporter.

  7. Djib
    23 novembre 2011 à 22h11

    Sans Leroy l’an passé et ce match plus que décisif qu’il nous sort contre Saint-Étienne on pouvait oublier l’europa league cette année...Pour moi, lui permettre de finir à Rennes aurait été une juste récompense pour sa fidélité au club (certes non représentative de l’ensemble de sa carrière ^^).

    Bref j’espère qu’il aura un accueil digne de ce nom ce WE.

  8. 24 novembre 2011 à 00h38

    Djib

    Si tu parles du Sainté-Rennes (1-2) de la 36ème journée, une défaite n’aurait rien changé au final, puisque Rennes termine 6ème avec 5 points d’avance...

    Cela dit, je suis d’accord pour reconnaître que Leroy a été encore l’an dernier décisif à certains moments. En même temps il a commencé à montrer certaines limites...ce qui est compréhensible à son âge.

    Lui laisser une chance de jouer plus souvent dans un club de L1 comme Evian est pour moi la meilleure des choses qui pouvais lui arriver. Compte tenu de l’effectif actuel à Rennes cette année, je pense que l’on ne l’aurais pratiquement pas vu...ce qui risque d’arriver bientôt à Dalmat...

  9. 24 novembre 2011 à 00h41

    « Leroy ou le joueur le plus décisif l’an dernier. »

    Le Breton du 76.... ou tu arrêtes de fumer la moquette..ou tu arrêtes de picoler....

    ...Sérieusement ? tes commentaires sont affligeants....

  10. le breton du 76
    24 novembre 2011 à 11h34

    non pas affligeant réaliste, en comptant ses nombres de buts, ses passes décisifs et ses implications sur les buts, Leroy a été LE joueur le plus décisif du stade rennais l’an dernier que ça plaise ou non à certain.

    c’est peut-être d’ailleurs plus affligeant de ne pas le reconnaître.

  11. XxXTheFoxXxX
    24 novembre 2011 à 20h43

    leroy a été un élément important la saison passée, décisif sur quelques matchs important. Maintenant j’espère un belle ovation pour un joueur respectueux du stade, qui je l’espère ne marquera pas contre nous.

  12. butineuse
    27 novembre 2011 à 00h58

    Parler de reconnaissance est purement utopique ; ce n’est pas faux de dire qu’il a une mentalité de mercenaire ; rien ne prouve qu’il était particulièrement attaché au club. Sa nonchalance est aussi une réalité. j’aime bien les avis qui prennent du recul comme celui de Tommaso, le meilleur du genre.

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