Stade rennais - OM / Genesio : « Ça peut complètement nous relancer, ou nous éloigner de la 2e place »

Avant la réception de Marseille dimanche, Bruno Genesio est passé en conférence de presse vendredi.

Groupe : Flavien (Tait) est toujours handicapé par une douleur à la cheville, il est très incertain pour dimanche. Jérémy Doku est incertain aussi, il ne s’est pas entraîné depuis 3 jours suite à un coup qu’il a prit au genou contre Nantes, et qu’il a ressenti depuis mercredi. Maintenant il n’est pas forfait, on va tout faire pour qu’il puisse participer au match de dimanche, mais une incertitude le concerne. Un hématome sur la rotule.

Victoire à Nantes : La première mi-temps a été je trouve plutôt de qualité dans le jeu. On a fait beaucoup de choses intéressantes. On aurait dû marquer quasiment d’entrée d’ailleurs. On a 2-3 occasions en 3-4 minutes où on doit scorer. La deuxième, on a reculé, on a eu un bloc beaucoup plus bas. Je pense que le match de jeudi a aussi été présent dans les jambes. Mais on a montré des qualités de solidarité, d’équipe, qui m’ont bien plu. Steve a été déterminant aussi, je trouve qu’on en a pas suffisamment parlé ou mis en avant. Tout ça a donné un score qui aurait pu être différent, mais un score qu’on aime bien à l’extérieur, puisqu’on n’a pas encaissé de but et ramené les trois points, ce qui était très important après la déconvenue de jeudi. C’est toujours important de rebondir après les défaites.

Equipe convalescente : Non, je pense qu’on a encore besoin de progresser dans beaucoup de domaines. Mais c’est une équipe qui a beaucoup changé par la force des choses. Il faut un peu de temps, on n’en a pas beaucoup mais il faut l’optimiser. C’est ce qu’on essaye de faire, qu’on a fait à Nantes, et je pense que c’est un match non pas référence en terme de jeu, mais en tout cas dans l’attitude, dans ce qu’on a été capables de faire face à un adversaire qui a fait un bon match. C’est plutôt encourageant.

Rassuré défensivement : Oui, car sur les 3 derniers matchs, si on s’en tient à 90 minutes, on fait 3 matchs sans encaisser de buts, ce qui est plutôt bien, même si à Nantes on a concédé quelques occasions. On doit encore s’améliorer, se perfectionner dans ce domaine et dans la gestion du ballon. En deuxième mi-temps on aurait dû faire mieux, mais il y a un critère à prendre en compte, qui est la débauche d’énergie fournie le jeudi, pas anodin quand même. En première mi-temps on a eu la possession, le contrôle dans l’ensemble du jeu. En deuxième ça a été l’inverse. Effectivement on peut penser que les 120 minutes de jeudi pesaient un peu, et on sait que dans ces moments là on perd de la qualité et de la lucidité. Mais je crois que ça fait aussi partie des axes de progression qu’on doit avoir parce que c’est aussi dans ces moments là qu’on doit être capables d’avoir davantage de maitrise et d’être capables de garder le ballon pour faire courir l’adversaire.

Envie de fixer une charnière : Je ne réfléchis pas comme ça, j’essaye d’analyser ce qui est le mieux pour l’équipe. Je sais que la stabilité dans une charnière c’est important mais pour différentes raisons on n’a pas eu beaucoup depuis la reprise post-coupe du monde. Mais c’est aussi un moyen de garder tout le monde sous pression. Avoir de la concurrence, je pense que c’est aussi dans le football de haut niveau et les équipes qui ont des objectifs importants indispensable. Evidemment que des choix seront faits, mais je ne pars pas en me disant que je dois stabiliser une charnière plutôt qu’une autre.

Marseille : On connait tous l’importance de ce match. Ça peut complètement nous relancer, ou nous éloigner de la 2e place. Concernant Marseille, je sais qu’ils vont réagir, que c’est une équipe qui a les ressorts nécessaires pour après la déception de mercredi venir ici avec des ambitions, leur jeu. Ils ont des certitudes, un plan de jeu bien identifié. On sait que quand vous avez une grosse déception, ça peut aussi amener une perte de confiance. On verra. On s’attend à un match très intense face à eux comme c’est tout le temps le cas.

Un match par semaine : Ce n’est pas facile car on est un nombre important de joueurs. Il va y avoir aussi des retours de blessure qui vont encore étoffer l’effectif et forcément il y a des joueurs qui vont moins joué, moins souvent. Ça fait partie du football de haut niveau. Quand vous êtes entraîneur ou joueur d’un effectif construit pour atteindre des objectifs élevés, il faut être capable d’assumer ces choix pour le coach que je suis, et pour les joueurs résister à ça, être capable d’assumer cette concurrence saine mais difficile à vivre pour ceux qui ont moins de temps de jeu.

Nouvelle approche dans le jeu : J’aimerais que mon équipe reste conquérante comme on l’a été la plupart du temps. Parfois c’est volontaire, parfois c’est aussi l’adversaire qui vous pousse à être organisé différemment. Notre jeu a un petit peu changé depuis quelques temps. On est l’équipe qui dribble le plus cette saison, alors que l’année dernière on était l’équipe celle qui dribblait le moins. Forcément il y a des choses qui ont évolué. Quand on est coach il y a deux solutions : soit on s’adapte, soit on est dogmatique. J’ai plutôt tendance à être pragmatique et à m’adapter.

Jeu flamboyant de la première partie de saison : C’est la rançon de la gloire (rires). On a tellement fait de très bonnes choses pendant un bon moment qu’effectivement tout le monde attend plus, nous aussi on attend plus. Mais ce qui est important c’est l’efficacité, le résultat au très haut niveau. On sait qu’on est jugés uniquement là-dessus. Il faut à la fois s’adapter dans les périodes où on a besoin de se rassurer, et petit à petit tenter de retrouver ce qui a fait notre force. Car c’est ce que j’ai envie de voir de mon équipe. Je n’ai pas envie de me renier.

Deux ans au Stade rennais / période la plus compliquée : Non car je me souviens du début de saison de ma première année qui n’avait pas été transcendant. Le début de saison n’a pas été non plus celui qu’on attendait cette année. Ce n’est pas le plus difficile, puis avec l’expérience on s’habitue à tout. Je réagis complètement différemment du jeune entraîneur que j’étais la première année à Lyon. Je prends plus de recul par rapport à tout ce qu’on peut entendre, lire, écrire. Le plus important c’est de rester focalisé sur le métier, le travail, ce qu’on souhaite faire avec mon groupe. J’ai la chance d’avoir un groupe top, réceptif, travaille bien, est motivé. Comme dans tous les groupes, des joueurs jouent, d’autres moins, et ce sont des choses, qu’on doit gérer. Mais pour le reste, je ne suis pas du tout perturbé par ce qu’il peut se dire ou écrire.

Bourigeaud / rôle dans l’axe : Oui je pense car il a des qualités dans l’intelligence de jeu et dans son placement pour l’assumer. Il a des qualités techniques dans la ressortie du ballon. Il doit maintenant avoir un peu plus d’agressivité pour gagner davantage de duels. C’est un peu ce qui nous manque au milieu de terrain globalement depuis quelques temps.

Usure psychologique des joueurs qui jouent tous les 3 jours : Je pense qu’il y a des moyens pour les joueurs et pour nous, non pas de lutter car c’est ce qui nous anime. On préfère jouer tous les 3 jours car on est compétiteurs. Mais de trouver des moments de répit. Il y a plein de moyens, c’est de faire d’autres choses que du foot, que de penser au foot, même si c’est difficile. C’est ce que je conseille aux joueurs et à mon staff d’ailleurs. Après ce n’est pas tout le temps possible, mais chaque fois que c’est possible, des choses simples, c’est important d’avoir des petites périodes de répit pour se changer un peu les idées.

Discussion avec Rodon et Wooh, comme avec Theate : Non, je ne l’ai pas fait car pour l’instant je n’ai pas jugé nécessaire de le faire. Parler c’est bien, utile, j’adore le faire. Mais il y a des moments où je ne vois pas l’intérêt de le faire. Ça fait partie aussi des groupes qui jouent le haut de tableau. Dans tous les clubs qui jouent le top 4-5, dans les championnats européens, il y a des joueurs qui ne jouent pas, ont des statuts très importants dans certains clubs. Ça fait partie du métier. Je ne dis pas qu’on doit l’accepter, mais on doit l’assumer.

Belocian prêt à ré-enchainer : Oui, je pense. Je pense que c’était utile pour lui de souffler après toutes les émotions qu’il avait connues jeudi. En tout cas, et je lui ai redis après le match de Nantes, qu’il fallait vraiment qu’il continue d’avancer, et de travailler comme il l’a fait, car il est sur la bonne voie, et que personne ne pouvait lui reprocher quoi que ce soit sur les 3 matchs qu’il avait disputé.

Jeu de Marseille : C’est une équipe qui met beaucoup d’intensité sur le pressing, le contre-pressing, très souvent avec du marquage individuel. Forcément il y a des espaces qui sont libérés. C’était déjà un peu la même chose l’année dernière lorsqu’on a joué ici. Maintenant, je ne pense pas que le coach change sa manière de jouer. Ça leur a beaucoup réussi depuis le début de saison, ce n’est pas parce qu’ils viennent de perdre deux matchs, en tout cas un match et une élimination, qu’il va changer sa façon de jouer. Evidemment que ça fait partie des choses qu’il faudra exploiter mais il faudra aussi être capable d’avoir de la maitrise, et d’être capable de s’installer dans leur camp pour les faire courir et ne pas leur rendre trop facilement le ballon parce que c’est une équipe qui gagne beaucoup de duels, met beaucoup d’intensité et vous met beaucoup de pression de vagues. À un moment donné, il faut être aussi capable de leur imposer autre chose.

6e place pas européenne : Non, je pense qu’on est là pour faire le mieux possible. On sait que l’objectif est d’être européen. Maintenant on sait qu’il faut terminer dans les 5 premiers pour l’être. Ça ne change rien dans l’approche.