En conférence de presse, Julien Stéphan et Benjamin Bourigeaud ont longuement répondu côte à côte sur l’évolution de leur relation, depuis 2019. Échange croisé retranscris ici.
Benjamin, toi qui a connu le coach lors de son premier passage, as-tu noté une évolution dans le discours et la méthode ?
Le discours et la méthode non car il n’y a pas si longtemps que ça j’avais noté une similitude dans une causerie. On en a rigolé après, dont j’avais fait part à Enzo Le Fée bien avant. Je trouve qu’il venu plein de fraicheur, je le trouve vachement plus proche de ses joueurs aujourd’hui, même s’il l’a été auparavant. Forcément il a pris de l’expérience aussi, elle fait qu’il est différent sur ce plan là. Mais je retrouve quasiment le même coach que j’ai connu auparavant, avec un peu plus d’expérience.
Julien, est-ce que tu es d’accord ?
Oui plus de recul ça c’est sûr. Plus de proximité certainement parce que plus d’assurance aussi et de confiance. Au début, quand on commence dans ce métier, ce n’est pas simple de trouver le bon positionnement, entre la nécessité d’avoir une forme de hiérarchie et gagner le respect de son vestiaire, mais aussi une proximité nécessaire avec les joueurs. Peut-être que ce juste milieu là à trouver n’est pas toujours simple. Mais oui je me trouve plus à l’aise dans cette relation. J’ai pris un peu d’expérience entre temps, j’ai vécu d’autres choses. Ça me permet de relativiser et d’avancer dans certains domaines. J’espère que ce n’est que le début et qu’il y aura d’autres évolutions dans le temps. Je reste encore un jeune entraîneur, avec un peu de bouteille maintenant, différentes expériences vécues et la volonté de profiter. Profiter de ce vestiaire qui est vraiment un top vestiaire, avec ces mecs qui sont vraiment des bons mecs, qui ont souffert sur la première partie de saison et méritent aujourd’hui ce qu’ils sont en train de vivre en terme de rebond. Vraiment, ils s’accrochent, travaillent, sont investis, pros. Vraiment, je suis heureux pour eux, de ce rebond là, qu’ils puissent vivre ce genre de matchs. Ils le méritent, sincèrement, ils le méritent. Il y a eu des évolutions oui, mais très heureux de pouvoir profiter de ces moments là.
Julien, Benjamin a changé depuis 2019 ?
Son pied est toujours aussi clinique, ses coups de pied arrêtés sont toujours top. Après, le joueur a pris un peu de bouteille, d’expérience. Je trouve l’homme toujours aussi généreux. Le joueur est à l’image de l’homme ou l’homme à l’image du joueur. Il donne toujours tout, il est entier, généreux. Forcément il a lui aussi pris un peu de maturité. Son fils a grandi, il est devenu un papa différent certainement d’il y a quelques années mais par contre encore plus impactant dans le groupe parce qu’il a aussi cette étiquette de joueur historique du club. C’est un grand mot, mais moi je trouve qu’il fait partie des légendes du club aujourd’hui Bourige. Il faut dire les mots. Nécessairement, ça lui confère un rôle et un statut différent dans le vestiaire. J’ai dû prendre une décision en arrivant, lui retirer le brassard, qui n’est pas une décision neutre, on en avait discuté ensemble, on avait échangé sur les raisons qui m’avaient amené à prendre cette décision. Cette maturité, cette générosité… Ça ne l’a pas impacté dans son rendement au quotidien, dans la relation avec les autres. Et ça je trouve que ça le caractérise complètement. Il n’a pas besoin d’avoir un morceau de tissu autour du bras pour s’investir, s’engager, prendre ses responsabilités. Je pense que cette séquence représente bien l’homme qu’il est. Quelqu’un d’entier, généreux, qui ne calcule pas. Je l’ai trouvé forcément un peu plus nature, mais avec ces qualités fortes qui restent très fortes.
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