Stade rennais - Le Havre : Rennes et Julien Stéphan au tournant de leur saison

Alors que se profile la 9e journée seulement, ce Rennes - Le Havre semble être le point de bascule pour le SRFC, et pour Julien Stéphan.

Huit points, en huit journées. Pour un club visant l’Europe à nouveau après l’avoir laissée filer cette saison, le Stade rennais est pour le moment loin de son objectif, comptablement, mais aussi dans le contenu. La majeure partie du match contre Brest est venue confirmer que le SRFC marchait en ce moment à l’envers, même s’il semble avoir retrouver son chemin juste avant la fermeture des portes, grâce à un but salvateur de Jota. Rennes s’en est sorti sur un fil, qui pourrait ou non se rompre à l’issue de ce prochain match, selon plusieurs facteurs révélateurs.

Début de bloc de 3

Après avoir trouvé sur sa route Lyon, Paris, Monaco et Brest pour ne citer que les équipes européennes, Rennes enchaine Le Havre, Auxerre et Toulouse. Deux matchs à la maison contre les 15e et 16e, un déplacement chez le 12e. Sur le papier, ce bloc de 3 matchs est abordable et Brest y avait été inclus au retour de la trêve internationale, mais Rennes a déjà perdu 2 points ce qui l’empêchera de faire le plein.

Dans les discours aussi, l’urgence est présente. « Aujourd’hui on est dans une situation où on doit vraiment voir à court terme, et c’est vendredi, la victoire très importante pour nous », rappelle Mandanda qui n’a eu de cesse que d’appuyer sur l’importance du « résultat ». Face à ces trois équipes, Rennes peut refaire une partie de son retard et affirmer qu’il n’est pas définitivement en crise. Mais cela passera nécessairement par une victoire et pas autre chose, pour ne pas vaciller. Et pour Stéphan ne pas se retrouver dans une situation intenable.

Changement de système

Après deux matchs en 4-4-2 losange, puis un match en 4-4-2 à plat, Julien Stéphan avait au retour de la première trêve internationale installer son 3-4-3 pendant 5 rencontres. Bilan des courses, aucune de ces dispositions ne semble avoir fait l’affaire et à la 9e journée, Julien Stéphan devrait opter pour un 4e schéma déjà, avec un retour à une défense à quatre. Tergiversation ? Hésitation ? Le coach a surtout pointé « le premier match où on va avoir à disposition tous les profils de l’effectif ».

Surtout, le match de Brest a servi à entériner le fait que cette équipe n’obtenait pas les résultats espérés lorsqu’elle jouait seulement pour ne pas perdre, sans idées devant, en pensant uniquement à être solide derrière. « Il va falloir être totalement libérés, aller de l’avant, emballer ce match, essayer de vite marquer aussi. On a besoin de points, de gagner », a expliqué Mandanda, corroborant son coach voulant « libérer les énergies ». Il n’en reste qu’après deux mois de compétition, le Stade rennais ne connait toujours pas sa meilleure formule avec son nouvel effectif. Ce match contre Le Havre doit servir de base de repères, tant recherchés.

Stéphan face à un « environnement extérieur »

Les changements attendus sont nombreux pour Rennes. Changement de système, changement de joueurs dans le onze, changement de dynamique. L’état de fait depuis quelques semaines invite également à envisager par les supporters et observateurs du club breton un changement d’entraineur. Face aux premières rumeurs, Julien Stéphan a lui aussi changé son fusil d’épaule, sans réussite cependant.

Toujours tendu mais sans une animosité qui a pu transparaitre certains avant-matchs récemment, l’entraineur a loupé sa communication en affirmant « une opportunité de faire fermer des bouches et d’avancer ». L’expression passe mal, et révèle un coach sorti de sa réserve pour, une fois de plus cette saison (mais un peu plus clairement ici), faire face à un « environnement extérieur » qu’il n’a pas nommé, et « lutter contre des vents contraires, des ouï-dire ». Médias ? Supporters ? Cercles d’influence ? Pas de réponse mais une constatation : ce Rennes - Le Havre s’annonce au vu de l’attitude et du discours du coach rennais déterminant quant au prochain cap sportif que prendra un club revendiquant vouloir rester le fer de lance de la Bretagne.