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Rennes régale de nouveau son public

5 mars 2005 à 20h42

Après 120 minutes de jeu et une élimination en Coupe de France dans les jambes, les Rennais enchaînaient leur troisième match en l'espace de six jours. De quoi se demander comment les Stadistes allaient réagir... La réponse intervint rapidement puisqu'après seulement 4 minutes de jeu, Frei ouvrait le score sur une passe de Monterrubio, du grand classique du côte de la Route de Lorient. Källström confortait l'avance des « Rouge et Noir » quelques minutes plus tard, d'une frappe surpuissante (12ème). 2-0 à la mi-temps, il faudra attendre la fin d'un match marqué par 5 expulsions (Jeunechamp, Menez, Daf, Guy Lacombe et le médecin rennais) pour voir Alexander Frei réalisé un doublé et prendre par la même occasion la tête du classement des buteurs avec 13 réalisations.

On ne change pas une maison qui gagne, le Stade Rennais s’est une nouvelle fois imposé sur sa pelouse désormais fétiche. Cette fois-ci, la victime se nomme Sochaux. En dominant largement un adversaire lui aussi en course pour une place européenne, les "Rouge et Noir" ont ainsi pu consolider leur septième place au classement. Désormais, six points les séparent d’une place qualificative en coupe de l’UEFA occupée pour le moment par Monaco (qui compte un match en retard). Tout reste donc possible.

Éliminés de la Coupe de France depuis mercredi dernier, les Rennais n’ont plus que le championnat pour espérer accrocher l’Europe. Si ce rendez-vous face à Sochaux n’était pas "déterminant" , il restait néanmoins "important". Guy Lacombe, l’entraîneur sochalien, voyait juste car avant cette rencontre de la 28ème journée, seul un petit point séparait Rennes, 7ème, de Sochaux, 8ème. Autant dire que le vainqueur de cette confrontation pouvait, d’une part, continuer à rêver d’Europe mais également voir l’avenir sereinement, le maintien (quasi) assuré. Si la crainte d’une descente à l’étage inférieur ne semble plus être à l’ordre du jour chez les deux équipes, l’espoir d’une qualification directe en UEFA continue de subsister. Mais avant d’espérer, il fallait jouer cette rencontre qualifiée par Isaksson d’"importante", à l’instar du coach doubiste. Tout le monde était d’accord pour dire que ce Stade Rennais - Sochaux pouvait constituer un tournant pour la suite de la saison. Et de ces deux équipes, une allait trouver le bon équilibre durant le match. Car on le sait, l’équilibre dans un tournant : c’est capital.

L’équipe alignée par Laszlo Bölöni en début de partie comportait une petite surprise. En effet, Faty n’était que remplaçant au coup d’envoi, laissant sa place dans l’entre-jeu rennais à Bourillon, de retour après une blessure. La défense était la même que face à Monaco, Jeunechamp et Perrier-Doumbé permutant juste de côté. Quant à Monterrubio et Frei, après avoir été respectivement blessé et suspendu, ils allaient rapidement montrer que le jeu offensif rennais reposait en grande partie sur leurs quatre épaules. Et ce davantage sans Maoulida, blessé à la hanche et indisponible pour ce match.

En effet, dès la 4ème minute, Monterrubio adressait un bijou de centre en destination de Frei qui ne se gênait pas pour transformer sa première occasion en but. Une nouvelle fois, le meilleur passeur et l’attaquant le plus prolifique du club avaient frappé. Premier constat : l’absence d’un des duos les plus performants du championnat de France face à Monaco avait été préjudiciable bien qu’ils aient été "correctement remplacés" remarquait Olivier Sorlin. Toujours est-il que le score était déjà de 1 but à 0 en faveur des "Rouge et Noir".

Six minutes plus tard, les stadistes mettaient sous l’eau des Sochaliens cueillis à froid, à tous les sens du terme. Après une action rondement bien menée, Jeunechamp jouait en retrait pour Källström qui d’une frappe puissante, légèrement déviée par un défenseur adverse, trouvait la lucarne de Richert. Le deuxième but en Ligue 1 du Suédois était accueilli comme il se doit, par des chutes de neige ! Les ballons rouges demandés par Gilles Veissière, arbitre de cette rencontre, n’allaient finalement pas servir.

L’entame de match ravissait et réchauffait un public nombreux (plus de 23 000 spectateurs). Elle confirmait aussi les statistiques qui montraient que lors des cinq derniers Stade Rennais - Sochaux, les Bretons l’avaient emporté 3 fois, dont un 4 à 0 la saison passée, pour deux nuls.
C’est donc sur ce score de deux buts d’écart que les Rennais rejoignaient les vestiaires. « Mes joueurs ont fait une excellente première mi-temps » déclarera Laszlo Bölöni à l’issue de ce match. C’est tout dire de la prestation des protégés de l’entraîneur roumain, le Stade Rennais venait de jouer une mi-temps de haut niveau, en atteste ce chiffre très étonnant : aucune faute en 35 minutes ! Rennes faisait vivre ce ballon, statistique logique, donc.

Au retour des vestiaires, le jeu baissait d’intensité jusqu’à cette 64ème minute : après une faute de Ménez sur “Rubio”, Jeunechamp s’énerve et vient le faire savoir au Sochalien. Agacé, ce dernier lui colle sa main au visage. La sanction est sans appel : carton rouge pour les deux joueurs. Les hommes de Guy Lacombe voyaient rouge. Et ce n’était pas fini. Omar Daf écopait à la 71ème d’un deuxième avertissement pour une main semble-t-il volontaire. A 10 contre 9, les Rennais se contentaient de gérer leur avance. Malgré tout, les Sochaliens étaient à deux doigts de réduire le score. C’était sans compter le très bon arrêt d’Isaksson après un tir de Kader, sans doute le meilleur jouer adverse. Et c’est finalement sur un contre que Frei, après avoir récupéré une longue chandelle, s’en allait marquer le 3ème et dernier but rennais, son 12ème personnel, qui fait de lui le meilleur buteur du championnat avec Pagis.

La « belle soirée » vécue par Bourillon leur permettait de viser plus haut, de revoir les ambitions à la hausse. Si Rennes est « toujours à l’aise à domicile », Didot et ses partenaires devraient cependant se montrer plus décisifs loin de leur stade “porte-bonheur”. Une qualification en coupe d’Europe en dépend. Ca tombe bien, les "Rouge et Noir" se déplacent deux fois pour les deux prochaines journées. A Metz comme à Caen, il faudra montrer autant d’envie et d’efficacité qu’à domicile. Après, tout reste possible...

Guy lacombe avait effectivement raison : ce match était bien « important »...

Par roy keane

La feuille de match

Stade Rennais 3 - 0 Sochaux
- Championnat de France de Ligue 1 - Orange
- Samedi 5 Mars 2005 à 20h00

- Stade de la Route de Lorient
Affluence : 23 472 spectateurs

- Temps nuageux (2° C environ)
- Pelouse en mauvais état

Arbitre : Gilles Veissière

Buts : Frei (4ème et 91ème) et Källström (12ème) pour le Stade Rennais.

Cartons jaunes : Monterrubio (58ème) pour le Stade Rennais ; Touré (29ème), Paisley (54ème), Daf (67ème et 72ème) et Santos (69ème) pour Sochaux.

Expulsions : Monterrubio (65ème) pour le Stade Rennais ; Menez (65ème) et Daf (72ème) pour Sochaux.

Stade Rennais FC : Isaksson - Jeunechamp, Ouaddou, Adailton, Perrier-Doumbé - Bourillon - Sorlin, Källström (Mvuemba, 88ème), Didot (Gourcuff, 80ème), Monterrubio (N’Guéma) - Frei.

FC Sochaux : Teddy Richert, Francileudo Santos (Ibrahim Tall, 73ème), Omar Daf, Souleymane Diawara, Sylvain Monsoreau, Grégory Paisley, Johann Lonfat (Guirane N’Daw, 45ème), Mickaël Isabey (Cap.), Romain Pitau, Jaouad Zaïri (Jérémy Menez, 64ème) et Kader.

Le film du match

4ème minute (1-0) : belle ouverture de Källström pour Monterrubio dans la profondeur, qui centre pour la tête de Frei : le Suisse prend Richert à contre-pied.

12ème minute (2-0) : bien servi à l’entrée de la surface, Källström envoie un missile dans les buts sochaliens, même si sa frappe est légèrement contrée.

91ème minute (3-0) : lancé en profondeur, Frei trompe Richert d’une frappe croisée, signant par la même occasion un doublé.

Statistiques

Stade Rennais : 7 frappes, dont 4 cadrées
Sochaux : 7 frappes, dont 3 cadrées

Réactions

Alexander Frei : « On a pris notre revanche par rapport au match aller où Sochaux nous avait humiliés (NDLR : 3-0). La semaine qui avait suivi avait été très dure puisque l’entraîneur avait remis beaucoup de choses en question. J’ai inscrit deux buts mais je ne suis pas forcément content de moi. Je peux mieux faire... »

Étienne Didot : « On a mis une grosse intensité dans le premier quart d’heure car on voulait empêcher Sochaux de développer son jeu. On marque deux buts rapidement puis on gère même si on a eu un passage à vide en seconde période. On a un gros état d’esprit, un gros bloc-équipe et c’est ça qui fait mal aux adversaires. »

Grégory Bourillon : « Encore une belle victoire à domicile ! On a bonifié le point engrangé à Lille, c’est bien. Il faut continuer comme cela et prendre des points à Metz et Caen. »

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