Nantes - Stade rennais / Doku : « Même moi j’étais choqué de pouvoir jouer 120 minutes »

Avant le déplacement à Nantes, Jérémy Doku était le joueur présent en conférence de presse.

Comment va le groupe après cette élimination ?

Bien sûr, personnellement et je pense tout le groupe, on est tous déçus. Il y avait un truc à chercher. À la dernière minute on était en train de gagner. Donc c’est très dommage qu’on ait perdu. Après il faut vite basculer car il y a un derby, un match demain et pas un match comme les autres.

Le plus compliqué à gérer, c’est d’être monté très haut et redescendu en terme d’émotions ?

Oui parce qu’il restait une ou deux minutes. Ils marquent un but de nulle part alors qu’ils n’ont rien montré. On était plus forts, et c’est ça qui est difficile à accepter.

Tu as l’impression de retrouver tous tes moyens en ce moment ?

J’ai enchainé, physiquement ça va mieux. Je peux jouer les matchs, je cours sans problème. C’est le plus important, mais aussi mentalement bien sûr. Quand tu joues et que tu enchaines les matchs, tu commences à avoir la confiance, à tenter des trucs que tu n’aurais peut-être pas fait. C’est la grande différence.

Quel est ton état d’esprit quand tu vas tirer ton penalty ?

Quand le coach a demandé, j’ai directement levé la main car j’étais confiant. Quand Désiré marque, et que c’est à moi, je suis toujours aussi confiant. Quand j’ai frappé, j’ai senti toute la fatigue. Dans ma tête j’allais frappé fort, alors que quand j’ai frappé ce n’était pas si fort au final. Comme le coach l’a dit, à l’entrainement je frappe toujours là et c’est dedans. C’est dommage que je n’ai pas pu marquer. Après le match que j’ai fait, si j’avais marqué ce but, ça aurait été la totale, c’est dommage.

Ce n’est pas frustrant d’être le meilleur dans une équipe qui ne gagne pas ?

Je ne vais pas dire que je préfère l’inverse, mais je préfère qu’on gagne quand même et que je sois peut-être moins bon. Mais je pense que ça va venir. Je dois continuer mes performances comme ça, et être encore plus décisif. Tout le monde va être mieux, on va gagner des matchs et ça va marcher. Je manque de buts bien sûr, mais c’est plus aussi que quand tu es à bout de souffle et que tu peux encore frapper, c’est la lucidité surtout. Je travaille sur ça. Ce qui est bien c’est qu’avant je ne frappais même pas. Là chaque match que je joue, je suis dans les 30 derniers mètres, j’ai des occas’, et c’est ça le plus important pour moi. Je sais que dans les prochains matchs ça va rentrer dedans. Dès que je vais pouvoir marquer, je vais enchainer.

Tu as enchainé les blessures au Stade rennais, là tu viens de joué un match de 120 minutes. Est-ce que tu t’attendais à être si bien physiquement ?

Franchement, même moi j’étais choqué de pouvoir jouer 120 minutes. Même quand j’étais sur le terrain. 120e minute, ballon en profondeur, je courais encore. Je me disais « Jérémy t’es en forme » ! Ça me fait du bien bien sûr car ça faisait longtemps. Avec le public, tout ça ça m’a aidé. C’était un match énorme et je voulais vraiment gagner ce match. J’ai tout donné. Physiquement, il faut récupérer. Après ces matchs, le plus important c’est de récupérer mentalement. Si tu te dis que t’es bon, tu peux continuer et enchainer.

As-tu le sentiment de profiter du travail mis en place hors terrain ?

Je pense que ça a été mal compris quand j’ai dit que j’avais changé des trucs. J’ai dit que j’allais faire plus attention, mais ça ne voulait pas dire que dans mon hygiène de vie je faisais n’importe quoi car ce n’est pas le cas. Parfois c’est de la chance, parfois c’est comme ça, les blessures vont arriver, j’ai un profil très explosif, ce n’est pas comme les autres. Moi j’ai plus de chances de me blesser. Là je fais pareil, comme avant, mais je fais toujours plus attention à la récupération, à ce que je mange, le sommeil, comme avant. Le meilleur moyen de ne pas se blesser, c’est d’enchainer, et c’est ce que je suis en train de faire.

Comment Jeanuël Belocian gère t-il ce moment difficile ?

Je lui ai parlé mais pas de ça. Il sait ce qu’il a fait, on sait tous que ça lui a fait mal. C’est un jeune garçon, il a 18 ans. Comme vous avez pu le voir, pendant tout le match, il a été top. Moi je ne lui en veux pas du tout. Je lui ai dit, « on va jouer contre Nantes, bascule vite. Même moi, j’ai raté un penalty. Ce n’est pas toi, il ne faut pas penser que c’est à cause de toi. Regarde le match que tu as fait, ce n’est pas cette action qui va déterminer ton match. »

On t’a vu jouer arrêté, mais aussi lancé. Quelle est ta réalité ?

Je suis plus explosif, donc j’aime bien m’arrêter pour que le défenseur s’arrête aussi. Là quand je pousse la balle, c’est impossible de m’arrêter normalement. C’est pour ça que je m’arrête, pour que lui ralentisse et je redémarre et c’est parti. Mais je peux faire les deux. Quand vous me lancez en profondeur, je peux aussi aller très vite.

Un derby est-il le bon match pour rebondir après cette désillusion ?

Oui c’est exactement ça, en plus ça va être une ambiance de fou. On aime ça. Comme Warmed l’a dit, un derby on est là que pour gagner. On va aller là-bas et prendre les trois points.

Avec un match par semaine, as-tu le sentiment que la concurrence va être encore plus forte ?

Les entraînements (seront importants) bien sûr, mais aussi pendant les matchs. Il faut être performant. L’entraînement a toujours été important, même quand on jouait tous les 3-4 jours, mais maintenant ce sera encore plus important. Les semaines vont être longues, on aurait aimé continuer à jouer tous les 3 jours mais ce n’est pas le cas. Maintenant il y aura de la concurrence, mais le haut niveau c’est comme ça.

As-tu l’impression de ne pas être totalement protégé en Ligue 1 par l’arbitrage ? On a vu les arbitres en coupe d’Europe siffler davantage des fautes commises sur toi.

Oui, totalement. C’est vrai. J’ai remarqué qu’ici en Europa League, les matchs que j’ai joués, il sifflait les fautes. Surtout contre moi. Mais en Ligue 1, on me touche, on me tacle, on dirait que je tombe exprès ou qu’on ne me touche pas. Je ne comprends pas parce que je ne suis pas un mec qui tombe pour rien. Quand je tombe, que j’ai mal, c’est parce qu’on m’a touché, pas parce que je fais exprès.

Que devez-vous viser en championnat ?

Ce que je vois c’est qu’il y a encore 14 matchs, c’est beaucoup de points à prendre. On regarde match par match. On a des ambitions, on a tout pour. J’ai confiance en nous et je sais qu’on va le faire.

Aller chercher quoi, donc ?

L’Europe (rires). Le plus loin possible, il ne faut pas se mettre de limites.

Que te manque t-il pour être plus décisif devant le but ?

Je pense que c’est aussi le positionnement pour marquer des buts faciles, des buts en une touche. Moi quand je marque c’est souvent par des dribbles, des exploits. Peut-être aussi le relâchement devant le but. Tu peux le travailler à l’entraînement.

Quel coach est Bruno Genesio, bientôt 2 ans après son arrivée ?

Le coach, humainement il est très fort. Il parle avec tout le monde. Il dit ce qu’il pense de toi, comment il a besoin de toi. Tactiquement aussi il est très fort. Moi j’aime bien ce coach.