Samedi à Marseille, le Stade rennais retrouvera Stéphane Mbia. Un peu plus d'un an après son arrivée à l'OM, les frasques de l'international camerounais continuent de détonner sur la Canebière. Fantasque et sûr de lui, à son aise avec le jeu médiatique, Mbia amuse parfois, irrite le plus souvent. Toujours fixé sur certaines de ses lubies (positionnement au milieu de terrain, rêves de grandeur), le Camerounais ne semble pas avoir changé. À moins que sa récente paternité...
Marseille, 10 juillet 2009. Après quelques semaines de suspense, marquées par les intérêts supposés de plusieurs clubs anglais, Stéphane Mbia signe un contrat de quatre ans en faveur de l’Olympique de Marseille. Quelques heures plus tard, le milieu de terrain commence à montrer au microcosme marseillais le visage qu’on lui connaissait déjà à Rennes. Celui d’un personnage atypique, capable de déclarer deux jours après son arrivée qu’il a « choisi Marseille pour suivre un plan de carrière », et que, pisté - selon ses mots - par de « très grands clubs », il a « fait comprendre à ces clubs-là de [lui] donner une année supplémentaire afin d’éventuellement les rejoindre la saison prochaine ».
Treize mois plus tard, Mbia est toujours Marseillais. À son palmarès se sont ajoutés un titre de champion de France et une Coupe de la Ligue. Les « grands clubs », eux, n’ont pas précipité son transfert. « Le coach voulait absolument que je reste, s’est justifié Mbia dans les colonnes de L’Équipe jeudi dernier. Le fait de ne pas être parti dans un grand club comme le Real, Manchester, qui m’ont approché, ce sont aussi des leçons à retenir ».
Il est comme ça, Stéphane. Capable à tout moment de sorties médiatiques mémorables, comme lorsqu’il avait, à l’été 2008, justifié un désir d’augmentation de salaire par la nécessité de nourrir sa famille au Cameroun. Capable aussi de considérer successivement tous ses entraîneurs - Dréossi, Lacombe et désormais Deschamps - comme étant ses « deuxièmes papas ». Capable enfin d’annoncer en conférence de presse, le plus sérieusement du monde, qu’il marquera à coup sûr lors du prochain match de son équipe (voir vidéo ci-dessous).
Reste que, la caisse de résonance médiatique marseillaise étant plus forte que celle de Rennes, ses propos, ses lubies, ses attitudes provocatrices trouvent nettement plus d’écho dans les médias.
Pour preuve, son obsession d’évoluer au milieu de terrain a presque viré à l’affaire d’État dans la cité phocéenne, alors qu’elle avait fait en Bretagne au mieux l’objet de sourires amusés, au pire d’un léger agacement. Malgré les avis communs de Pierre Dréossi - ancien défenseur central - et de Didier Deschamps - ancien milieu défensif - Mbia lui n’en démord pas et exècre toujours ce poste de défenseur qui l’éloigne du jeu. S’attirant les foudres de l’entraîneur marseillais, le Camerounais a pourtant dû se résoudre à mettre un peu d’eau dans son vin, finissant par accepter à demi-mot sa situation, et affirmant que dans tout cela « l’important c’est le succès du collectif », et non pas ses désidératas.
L’été dernier, il a également pu mesurer tout l’impact qu’avait eu son retard de quelques jours à la reprise de l’entraînement de l’OM, entraînant une nouvelle fois la colère de Deschamps. « S’il a envie de partir, c’est simple. Si un club met 18 millions (NDLR : à savoir le montant de sa clause libératoire), je l’y amène demain », tempêtait alors l’ancien champion du monde. Un début de saison médiocre n’ayant rien arrangé, son image a sérieusement été écornée. Une image qui avait auparavant été rendue très positive par son apport décisif dans la course au titre de champion de France.
Depuis, Mbia n’a pas manqué de s’excuser, et a invoqué des problèmes extra-sportifs pour expliquer ses derniers déboires. « J’avais trop de choses dans la tête » (sic), confiait-il ainsi à L’Équipe, avant de soutenir que, désormais, « tout est derrière [lui] ».
Devenu père d’une petite fille le 18 septembre dernier, le Camerounais affirme être conscient d’avoir plus de « responsabilités ». Une façon d’appréhender une maturité qui semble lui faire défaut depuis ses débuts professionnels ? « Être papa m’a changé la vie, mais je suis un peu fatigué. Ça risque d’être pénible, mais je dois faire la part des choses. J’ai du mal à me lever le matin, car ma fille pleure la nuit. Heureusement, j’ai pris une chambre à part ». Sacré Stéphane.
- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr
Toto (Africa)
26 octobre 2010 à 08h35J’espère surtout qu’il arrive à nourrir sa famille - grâce à ses revenus Olympiens.
Frédéric Antonettou
26 octobre 2010 à 10h38Aussi intelligent en conférence de presse que lorsqu’il faut défendre sur corner ...
Hi Han Stéphane, Hi Han...
Fred B
26 octobre 2010 à 12h18Commerçant à Rennes, j’ai rencontré à de nombreuses reprises Stéphane. Il est adorable et est resté toujours abordable même lorsqu’il est devenu connu. Je vous confirme que c’est quelqu’un de bien. Si tous les joueurs de football pro étaient comme lui...
Il est sûrement adorable mais n’a aucuen humilité, n’a pas grand chose dans la tête ! LE jour où il comprendra qu’il est bien meilleur en défense... il deviendra ptr grand... Mais bon j’pense pas que ce soit gagné !
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