Loïc Badé : la jauge à 250

Passé sur le banc le temps de deux rencontres, Loïc Badé va retrouver la pelouse jeudi soir à Arnhem. Une seconde chance à saisir, deux mois après son arrivée en Bretagne.

Dix-sept millions d’euros, vingt en prenant en compte les différents bonus. C’est la première chose qui vient généralement au supporter du Stade rennais lorsqu’on évoque Loïc Badé, première prise du mercato estival de Florian Maurice. Débarqué le 5 juillet lors d’un stage à Dinard, le défenseur était alors le socle d’un recrutement qui s’annonçait ambitieux, et devait commencer par un renfort à ce poste précis de défenseur central. Seulement un tel prix pour un transfert, surtout lorsque celui-ci s’accompagne d’une communication en grandes pompes, ça laisse des traces.

Pour Loïc Badé, il s’agit à Rennes de franchir un cap. Révélé au Havre, il n’a finalement qu’une saison de Ligue 1 dans les jambes (31 apparitions la saison dernière avec Lens en Ligue 1), au sein d’une défense à trois centraux, un point sur lequel il aurait peut-être fallu davantage insister. Car depuis son arrivée à Rennes, Badé peine à convaincre dans une charnière souvent dépassée, devant un gardien loin de rassurer. Si Nayef Aguerd a connu un creux en début de saison, lié lui aussi à un mercato agité compte tenu de l’intérêt de West Ham, c’est Loïc Badé qui a connu un coup de mou. Titulaire tout le mois d’août, il craquait juste avant la trêve internationale en prenant deux cartons jaunes évitables à Angers, synonyme de carton rouge et donc d’exclusion. Face à Marseille pour son retour, Badé a là aussi pris un jaune évitable, pour un geste d’humeur. Cette mauvaise habitude n’est pourtant pas nouvelle pour celui qui a écopé la saison dernière de 9 jaunes dont 2 dans le même match, face à Lorient pour sa troisième joute de Ligue 1 alors.

Le péril jeune

Cette exclusion face au SCO a par la suite entraîné la titularisation de Warmed Omari face à Reims. Loin d’être à son aise, le numéro 3 dans la hiérarchie a sombré comme toute son équipe cette après-midi là. Badé pouvait donc revenir face à Tottenham en Ligue Europa Conférence (2-2), puis contre Marseille en championnat (0-2), une formalité pour le joueur recruté à prix d’or dans un secteur dépeuplé, et où la seule concurrence en attendant Jérémy Gélin se nomme Warmed Omari. Et c’est tout. Seulement voilà, Bruno Genesio surprenait son monde en titularisation ce même Omari face à Clermont mercredi (6-0), aboutissant à la meilleure prestation dans le contenu du SRFC depuis le début de la saison, avant de renouveler Omari à Bordeaux (1-1).

Coup de bambou pour Badé, qui voyait alors émerger un improbable concurrent, et était forcé à la remise en question, un peu plus de deux mois après son arrivée. Si l’on a un temps cru que la hiérarchie était remise en question, Genesio a clarifié les choses ce mercredi en visioconférence de presse. « J’ai parlé à Loïc, on oublie parfois qu’il est un jeune joueur et qu’il a le même âge que Warmed. » rappelle le technicien. En effet, 12 jours d’écart seulement séparent les deux joueurs nés en avril 2000. « C’est un poste qui demande beaucoup d’expérience, de concentration. Je lui ai dit que j’avais 250% confiance en lui, que parfois il y a des moments dans une carrière plus difficiles mais que ça allait aussi le faire progresser. »

Badé sera donc titulaire face au Vitesse Arnhem. Après deux matchs à ronger son frein sur le banc, la recrue aura l’occasion de se rattraper sans attendre un faux pas de son concurrent Omari, que Genesio entendait « récompenser ». « Je pense que Loïc avait besoin aussi d’une période de récupération. Il y a eu un gros transfert, il a dû assumer les responsabilités aussi, et ce n’est pas anodin. » rappelle l’entraîneur du Stade rennais qui assure, et rassure. « il a pleinement ma confiance. » A 250% donc.