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Les déboulés de « Loulou » Floch

Rodighiero 15 novembre 2012 à 13h55 6 commentaires

Un œil dans le rétro. International tricolore, « Loulou » Floch est certainement l'un des plus grands joueurs de l'histoire du football breton. Ailier aussi efficace que fantasque, il a défendu les couleurs du SRUC durant quatre années, entre 1965 et 1969. Stade Rennais Online revient pour vous sur la magnifique carrière du joueur saint-politain.

Un ailier virevoltant

Louis Floch est né le 28 décembre 1947 à Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère. Cet ailier droit rapide, percutant, aux changements de rythme vivaces intègre l’équipe première du Stade léonard, à l’âge de seize ans seulement. Le club finistérien évolue alors en Division d’Honneur, comme l’autre club de la ville, l’Étoile Sportive de Kreisker. À cette époque, le jeune joueur étudie au lycée de Morlaix et rêve déjà d’une carrière professionnelle dans le football. Performant avec son club, « Loulou » est rapidement considéré comme l’étoile montante du football breton. Son dribble long, sa grande rapidité ainsi que ses incroyables chevauchées ravissent les nombreux supporters de Saint-Pol-de-Léon. Son talent est ainsi vite repéré par le Stade rennais, qui l’engage à la fin de l’année 1965. Il débarque d’ailleurs en compagnie d’un autre joueur finistérien particulièrement prometteur, en l’occurrence Robert Rico. Tout juste majeur, le Saint-Politain ne tarde pas à s’imposer en équipe fanion du SRUC, et joue même le match aller de la Coupe d’Europe face au Dukla de Prague. International junior sous la baguette de Georges Boulogne, le jeune ailier marque son premier but en D1 le 3 octobre 1965, au cours d’une défaite à Angers (3-5). Six autres suivront pour sa première saison au plus haut niveau. Durant cette période, Louis Floch joue beaucoup, beaucoup trop selon les dires de son entraîneur Jean Prouff, qui prévient à qui veut bien l’entendre : « Il ne faut pas que Loulou Floch joue avec les juniors, mercredi, contre la Belgique. On le sollicite trop. Je vais l’attacher au pied de mon lit ! ». En vain. Le Léonard se blesse gravement à Charleroi, lors d’un choc avec le gardien adverse. Le pied gauche de l’international junior a malheureusement cédé en ce 16 mars 1966. Le verdict est sans appel : fracture du péroné et cheville disloquée. La carrière du Saint-Politain prend alors un gros coup dans l’aile, si bien qu’on le croît définitivement perdu pour le football de haut niveau. Absent des terrains pendant une saison, « Loulou » est finalement remis en selle, après avoir suivi sa rééducation au centre-hélio marin de Roscoff. Élégant et efficace, il fait son retour sur les pelouses en 1967. Dans la foulée, le joueur breton retrouve rapidement la plénitude de ses moyens physiques. Cette saison-là, le SRUC joue avec deux ailiers. « Loulou » Floch à droite, et Robert Rico à gauche. Avec son compère finistérien, ils forment un incroyable tandem offensif. De son côté, le Saint-Politain utilise régulièrement les centres en retrait, et manie cette nouvelle arme du football moderne avec brio. Revenu sur le devant de la scène, il use toujours de son sublime dribble déroutant et de son tir rapidement décoché, afin de tromper la vigilance de tous les arrières latéraux de l’hexagone. Percutant et aimant déborder, il est devenu l’un des meilleurs techniciens du football francais. International espoirs, il est doté d’une panoplie complète. Peut-être ne varie-t-il pas encore assez son jeu, seul reproche que l’on peut lui faire. Au cours de l’exercice 1967-1968, Louis Floch est désormais le leader technique de son équipe. « Loulou » dribble, agite les défenseurs et inscrit encore sept buts. Formé par Jean Combot, il effectue une dernière saison rennaise, où il trouve le chemin des filets à trois reprises. Après quatre saisons sur bords de la Vilaine aux côtés de Daniel Rodighiero, Silvester Takač ou Robert Rico, Louis Floch quitte Rennes en mai 1969. Il prend la direction de Monaco, qui évolue alors en deuxième division. Avec le club phare de la Bretagne, il aura disputé la bagatelle de 93 matches et marqué dix-neuf buts.

Stade rennais, exercice 1966-1967

Le « Chouchou » du Parc des Princes

Après avoir animé la ligne offensive rennaise de très belle manière, cet ailier de grande classe découvre la D2. En proie à de sérieux problèmes financiers, le SRUC a du se séparer de quelques-uns de ses joueurs vedettes, dont Louis Floch. Quand bien même, son extraordinaire pied droit va faire des ravages sur tous les terrains de seconde division, si bien qu’il est appelé en équipe de France le 7 octobre 1970, contre l’Autriche (1-0). En l’espace de trois ans, « Loulou » Floch inscrira deux buts avec le maillot frappé du coq. D’abord contre la Norvège le 11 novembre 1970, puis face à une sélection d’Afrique en juin 1972. Entre temps, le club de la Principauté retrouve la D1 à l’issue de l’exercice 1970-1971. L’ASM ne parvient cependant pas à s’y maintenir, faisant l’ascenseur la saison suivante. Malgré trois belles saisons sur le « Rocher », le Saint-Politain ne souhaite pas continuer l’aventure et demande à être placé sur la liste des transferts. Rennes et d’autres clubs de l’élite sont alors intéressés par l’excellent profil du rapide ailier. Mais il s’engage finalement avec le Paris FC en 1972. Un club qui évolue alors en première division. L’attaquant breton devient rapidement le chouchou du Parc des Princes, où sa vitesse de course foudroyante et ses fantastiques déboulés font merveille. Timide, émotif et modeste, il éblouit le public parisien de toute sa classe pendant deux saisons. Entre 1972 et 1974, « Loulou » marque trente buts (en 59 matches) et connaît ses heures les plus glorieuses. Freiné dans sa fulgurante ascension par un problème au ménisque, le Léonard reste ensuite dans la Capitale, puisqu’il s’engage avec le Paris Saint-Germain FC. L’un des joueurs bretons les plus doués de l’histoire marque alors huit buts, au cours de ses trente-neuf apparitions avec la tunique du PSG. Il n’a que vingt-huit ans en 1976, mais il décide pourtant de terminer sa carrière à Brest en D2. En effet, il a déjà une idée derrière la tête à l’époque, et souhaite préparer sa reconversion le plus rapidement possible. C’est dans cette optique qu’il achète un tabac-presse à Roscoff. Sous l’égide d’Alain de Martigny, « Loulou » Floch retrouve ses sensations, qui sont celles d’un ailier rapide et percutant. Dans la foulée, le Stade brestois monte en D1 pour la première fois de son histoire, à l’issue d’un formidable exercice 1978-1979. En compagnie de l’incroyable Drago Vabec, le Saint-Politain est l’un des joueurs clés de l’irrésistible aventure brestoise. Sous le charme, le public de l’Armoricaine vibre à chacun de ses magnifiques débordements. Il goûte alors de nouveau à la D1, et y inscrit son dernier but le 27 mai 1980 face à l’Olympique de Marseille (7-2). Le Stade brestois redescend pourtant en D2, en dépit des trois réalisations de l’ex-international aux seize sélections. L’idole de l’Armoricaine raccroche alors les crampons à 32 ans, après avoir essuyé un différend avec ses dirigeants. Resté pendant près d’une année sans jouer, « Loulou » continue cependant à s’entraîner, tout en s’occupant de son commerce. Par la suite, le Saint-Politain collabore avec plusieurs clubs du Finistère. À Cléder, Roscoff, Saint-Pol-de-Léon où il devient même président, puis en tant que conseiller de l’entraîneur à Morlaix (Division d’Honneur). Plus de trente années plus tard, les supporters brestois parlent encore de ses folles chevauchées sur l’aile droite, ainsi que de ses parfaits extérieurs du pied.

« Loulou » Floch en action

Sa carrière en bref

Joueur :
Stade léonard
1965-1969 : Stade rennais UC
1969-1972 : AS Monaco
1972-1974 : Paris FC
1974-1976 : Paris Saint-Germain
1976-1980 : Stade brestois
1981-1985 : Cléder (entraîneur-joueur)
1985-1987 : Roscoff (entraîneur-joueur)

Saint-Pol-de Léon (entraîneur des jeunes)
Stade Léonard Kreisker (président)

Sources :
- Wikipedia
- « Les grands noms du football breton » par Georges Cadiou

Sources photos :
forum footnostalgie

6 commentaires

  1. LeBretonDu37
    15 novembre 2012 à 15h49

    Ami(e)s Supporters Bonjour,
    Merci encore une fois @Rodighiero de me replonger dans ces souvenirs d’enfance mais en lisant cet article je prends d’un coup....Plus de 40 ans !!!!
    J’ai encore son autographe dans ma petite collection et même les fameuses images « Panini » que l’on collait sur les albums et il est vrai que c’était mon chouchou à cette époque tant l’on parlait de lui ! Bel hommage pour lui que d’en parler en 2012. Un des joueurs qui m’a fait pratiquer le football à cette periode de mon enfance, comme quoi il est important pour tout joueur de donner une excellente image tellement cela a un imapct pour nos jeunes pousses....
    Ami(e)s Supporters Bonne journée.

  2. Louis G
    15 novembre 2012 à 16h21

    Encore merci pour cette rétrospective sur Loulou Floch dont je me souviens bien des « déboulés » à l’aile droite...le lendemain de sa grave blessure en 1966 je lui ai écrit pour l’encourager d’autant plus que je venais moi-même d’être privé de terrain pour une fracture au bras...je ne sais pas s’il a reçu mon courrier car je n’ai pas eu de réponse de sa part...après son départ de Rennes je ne me suis plus intéressé à sa carrière(peut-être par chauvinisme !!)...aujourd’hui j’apprécie de connaitre la suite de son parcours professionnel...

  3. 15 novembre 2012 à 22h25

    J’étais postier à l’époque et je me souviens lui avoir remis en main propre votre courrier qui lui a fait chaud au coeur

  4. Roudoudou
    16 novembre 2012 à 07h11

    Les déboulés de Loulou ont dû être les moments dans l’histoire du stade de la route de Lorient où la clameur du public était la plus grande.
    J’y vais aussi de mes souvenirs personnels : son père, qui l’avait eu très tôt, semblait presque aussi jeune que lui. Peu après ses débuts, il s’était cassé la jambe avec l’équipe de France junior et on le voyait, l’âme en peine, se morfondre à béquilles dans les rues de Rennes.

  5. athos
    30 novembre 2014 à 18h36

    j’ai joué contre Loulou en 1964 à Lanmeur ,nous avions pris une « raclée » 6-0
    L’année suivante il signait au Stade Rennais, ses déboulés
    sont restés légendaires .Je me souviens notamment d’un Stade Rennais OM où il avait « ridiculisé » Jean Djorkaeff le père de youri
    Puis au Paris FC sa meilleure période sans aucun doute. Il était devenu l’idole du Parc des princes
    Sa grande simplicité lui aura certainement couté une carrière post Football

    Je n’ai jamais revu ce style de joueur

  6. BATTAIS
    9 juillet 2016 à 20h43

    Nous avons joué contre loulou courant 1964 à Lanmeur ,il avait déjà signé au stade Rennais .Je l’ai vu jouer pour le stade jusqu’en 1969 ,puis au Paris FC,puis au PSG ,ainsi qu’en équipe de France . Il était très rapide Balle au pied ,il était réservé mais était devenu l’idole du Parc des Princes où les « loulous ,loulous » fusaient des travées.

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