A l'issue des matches allers, le Stade Rennais pointait à une triste treizième place. Avec six points d'avance sur le premier reléguable et sept de retard sur la quatrième place qualificative en coupe de l'UEFA, on était loin de penser à une fin de saison aussi heureuse. Et pourtant, une seconde partie de championnat du tonnerre permettait aux « Rouge et Noir » de se mêler dans la course à l'Europe pour finalement terminer à la place que l'on sait. Récit d'une remontée...
Pour le premier des matches retours, Rennes reçoit le troisième du championnat, Auxerre. Sur une pelouse en très mauvais état, les « Rouge et Noirs » parviennent difficilement à s’imposer (1-0, Frei) et signent par la même occasion leur troisième victoire d’affilée à domicile en championnat. Cinq autres viendront compléter cette série qui ne prendra fin que lors de la 33ème journée. Avec huit points d’avance sur Bastia, premier reléguable, on se dit que le Stade Rennais n’a plus à craindre d’une éventuelle descente, certes. Mais l’Europe continue de fuir les partenaires d’Alex Frei. Une constatation d’autant plus vraie quand, lors de la journée suivante, ils s’en vont perdre chez le voisin nantais (2-0). Comme souvent, Rennes se retrouve dans l’obligation de vaincre chez soi pour ne pas voir ses poursuivants lui reprendre du terrain. C’est chose faite contre Ajaccio (2-0 Frei, Bonnal csc) malgré une pelouse qui laisse toujours à désirer. Pauvre de trois petits points pris en dix déplacements, le Stade Rennais ne se fait guère d’illusions avant d’aller affronter le leader lyonnais. Pour ce match, Bölöni surprend son monde et aligne d’entrée Nguema et Briand, en lieu et place de Monterrubio et Frei, tous deux sur le banc. Malgré la défaite, les « Rouge et Noirs » ont montré qu’ils étaient capables de tenir à l’extérieur mais deux buts coup sur coup de Lyon juste avant la mi-temps les empêchèrent de réaliser l’exploit (2-1, Monterrubio). Onzièmes, les Rennais stagnent dans le ventre mou du classement. La réception de Bordeaux, huitième à deux longueurs, leur permettraient de basculer dans la première partie de classement. Toujours à l’aise à domicile, les Bretons s’imposent avec brio (2-0 Ouaddou, Monterrubio sp) et s’emparent de la neuvième place. On se dit alors que ça y est, le Stade Rennais peut s’approcher des places européennes. Las. Un nouveau déplacement se solde par un échec, à Marseille cette fois, et remet les stadistes à leur place, celle de dixième (3-1 Maoulida). Douze points les séparent des olympiens. Mais voilà qu’une folle série de dix matchs sans défaite attend le club de la capitale bretonne.
A l’aube de la 26ème journée, les Rennais sont donc dixième. Ce soir, c’est Nice qui leur rend visite. Malmenés, dépassés, pris de vitesse : les Azuréens prennent l’eau. De leur côté, les « Rouge et Noir » régalent leur public et gagnent largement (4-1 Frei, Monterrubio, Maoulida x2). A domicile, l’équipe dirigée par Bölöni est incontestablement l’une des meilleures du championnat. Reste à savoir si elle a fait des progrès à l’extérieur. Pour cela, direction Lille qui affronte Rennes. Sur une pelouse en piteux état et bien aidé par un Isaksson des grands jours, les Stadistes parviennent à ramener le point du match nul. A défaut d’avoir bien joué, l’équipe a fait preuve d’un esprit irréprochable. De bonne augure pour les prochains déplacements. C’est dans une confortable place de neuvième que les Rennais accueillent Sochaux. Comme face à Bordeaux, une victoire leur permettrait de passer devant leur adversaire d’un soir. Le beau jeu est au rendez-vous, les buts également, et donc la victoire (3-0 Frei x2, Källström). Grâce à cette nette victoire, les « Rouge et Noir » s’installent à la huitième place avant deux déplacements. A Metz (1-1 Frei) comme à Caen (2-2 Frei, Ouaddou), les Rennais se procurent bon nombre d’occasions mais ne ramènent qu’un point à chaque déplacement. Des regrets après un nul, signe des ambitions revues à la hausse. La venue de Bastia doit à priori ne pas poser de problèmes aux Rennais qui aborde ce match à la dixième place, à seulement deux points du sixième. Les « Rouge et Noir » se montrent moins convaincants que lors de leurs réceptions précédentes mais s’imposent malgré tout (1-0 Källström). Après Bordeaux et Sochaux, c’est au tour de Toulouse de pouvoir se faire passer devant Rennes en cas de défaite. A la différence des deux premiers matchs, les Bretons doivent cette fois chercher leur victoire à l’extérieur. Et ils le font ! C’est la première victoire des Rennais hors de leurs bases et elle vaut cher (2-0 Frei, Källström). Les voilà sixièmes !
La réception de Saint-Etienne fait le plein, le stade Rennais peut frapper un grand coup lors de cette 33ème journée. Malheureusement, la passe de neuf victoires d’affilée à domicile n’est pas réussie et les deux équipes partagent les points (2-2 Frei, Monterrubio). Il faut donc s’imposer à l’extérieur pour espérer accrocher l’Europe et une victoire à Istres permet d’entretenir l’espoir (2-0 Maoulida, Frei). Avant d’affronter Monaco, les Rennais pointent à la cinquième place mais n’arrivent à déjouer l’équipe de la Principauté (0-0). Paradoxalement, Rennes ne gagne plus à domicile mais s’impose à l’extérieur. Le match à Lens s’annonce cependant délicat. Trop pour les Rennais qui sombrent (5-2 Frei x2). La série de matchs sans défaite s’arrête donc au onzième match. Il reste deux matchs, deux matchs pour l’Europe. Le premier, à domicile est parfaitement négocié puisque les « Rouge et Noir » s’imposent avec la manière face à des Strasbourgeois déjà sauvés (4-0 Maoulida, Didot, Frei, Källström). Marseille a perdu, Auxerre également : Rennes est quatrième ! Le public exulte, les joueurs font un tour d’honneur, le feu d’artifice peut commencer. Il reste une journée. Les coéquipiers de Jeunechamp ont l’Europe entre leurs pieds et la dernière journée de championnat les amène dans la capitale, à Paris. Une victoire assurerait le club de disputer la coupe UEFA la saison prochaine mais les joueurs rennais sont incapables de battre les Parisiens. Ils perdent, même. Mais qu’importe, c’est à Bordeaux, qui reçoit Marseille que tout se joue à présent. L’OM vient d’égaliser, au Parc, le match est fini. Les « Rouge et Noir » patientent. A Monaco, le match se termine sur un nul, Saint-Etienne est hors de portée. Marseille l’est presque simultanément.
Bölöni peut crier sa joie, les joueurs rennais peuvent saluer leur public. Le Stade Rennais, qui n’était que treizième à l’issue des matchs allers, décroche la place directement qualificative en coupe UEFA pour la première fois de son histoire.
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