Désormais habitué des compétitions européennes depuis six ans, le Stade rennais doit respecter les règles de l'UEFA et de son fair-play financier, qui va devenir de plus en plus contraignant.
L’évolution du Stade rennais ne se joue pas seulement sur le terrain, mais en coulisses, où le club breton doit déjà s’adapter aux nouvelles règles du fair-play financier, bien plus contraignantes. Lors d’un point presse en présence de plusieurs journalistes, Benoît Muller, directeur général adjoint du SRFC, a donné plus de détails sur l’impact de ce changement.
« Dans le fair-play financier aujourd’hui, il y a trois piliers : ne pas avoir de dette échue ; l’équilibre financier ; et désormais, la volonté de ne pas dépenser plus de 70 % de ce que vous générez dans l’équipe professionnelle, c’est-à-dire les salaires, l’amortissement des contrats des joueurs et les commissions d’agents, présente-t-il dans des propos relayés par Ouest-France. En effet, le clubs pouvaient jusqu’ici réinvestir 90% de leurs recettes dans les charges liées à l’équipe première. Ces deux prochaines années, cette proportion diminue : elle sera de 80% maximum en 2024 et de 70% en 2025. Un véritable coup dur pour un club comme le Stade rennais.
« On connaît les règles depuis un certain temps donc on pilote nos dépenses en fonction de ce que l’on a le droit de faire. Et l’on sait qu’aujourd’hui, les règles du fair-play financier ne nous facilitent pas la tâche dans un développement logique, poursuit Benoît Muller. On sait que l’on a des désavantages forts par rapport à nos concurrents européens, notamment en termes de charges patronales, alors qu’ils doivent apporter les mêmes réponses que nous. Si le Stade Rennais était de l’autre côté du Rhin, il dépenserait plusieurs dizaines de millions d’euros de charges sociales en moins tous les ans. »
Un changement de paradigme qui peut expliquer la balance positive de près de 100 millions d’euros cet été durant le mercato rennais. « Clairement, le fair-play financier rentre en compte, même s’il n’y a pas que cela, confirme Benoît Muller. Financièrement, il n’est pas possible de réinvestir toutes les sommes de ce que l’on vend, parce que cela nous emmènerait vers un coût d’équipe beaucoup trop élevé pour les règlements 2024 et 2025. Et je pense qu’il y a un caractère exceptionnel au marché de cet été, même si l’on n’en sait rien. »
Pour l’instant, le club affirme qu’il « n’est pas en danger », grâce à une « gestion prudente », indique France Bleu Armorique. Le SRFC espère générer plus de revenus de sponsoring, de merchandising et de billetterie, ce qui explique aussi la réflexion autour d’un nouveau stade. Les droits TV de la Ligue 1, en cours de négociations, seront aussi un enjeu crucial pour les clubs français et donc pour Rennes.
Pour les clubs qualifiés pour une compétition européenne, le fair-play financier va devenir un concept de plus en plus concret et l’UEFA prévoit des sanctions en cas de non-respect : d’une simple amende à une exclusion des Coupes d’Europe. France Bleu Armorique rapporte également que le SRFC travaille avec d’autres clubs français pour convaincre l’instance européenne d’ajuster ses sanctions et ses règles pour les écuries françaises, déjà pénalisées par les cotisations sociales largement plus importantes dans l’Hexagone que dans les pays voisins. Une chose est sûre, le Stade rennais a du pain sur la planche et des leviers à activer pour ne pas se retrouver plombé par le fair-play financier.
Kerberos
20 octobre 2023 à 12h05Très intéressant à savoir.
On comprend mieux désormais pourquoi la balance super positive du dernier mercato, n’a pas été réinvestie pour l’instant (à juste titre)
et pourquoi ce projet de nouveau stade fait tant parler en ce moment (à juste titre également)
Ces règles sont quand mêmes très restrictives, c’est dur de grimper dans la hiérarchie européenne, même avec proprio riche comme Pinault.
je me demande quand même pourquoi des magouilles à coup de sponsoring via sa holding Kering, ou ses sociétés diverses ne serait pas possible ?
avec des acrobates financiers, ça devrait être faisable sans trop de risques.
Mururoa
20 octobre 2023 à 12h29Merci Benoît Muller. Enfin les précisions que nous attendions tous. Indispensable pour comprendre le solde estival de 100 millions. Ce travail informatif eût pu être réalisé plus tôt via la « presse ». Hélas…
CondateFan
20 octobre 2023 à 13h06Typiquement l’heure où l’on regrette d’avoir manqué l’école. Ou de s’être assoupi, sur sa table, dans le fond de la classe, pendant les cours d’eco-gestion.
Nan parce que si j’étais resté éveillé ou si l’assiduité scolaire avait été un de mes points forts, nul doute, maintenant, que je comprendrais sans problème cette histoire de finance en mode fair play. Mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs même le directeur adjoint, Benoît Muller, n’en sait rien, et ne comprend pas, lui le spécialiste, ce qu’il s’est passé cette été sur le marché. C’est vous dire si c’est simple, cette histoire.
Genre on peut dépenser toute la thune qu’on veut dans les actifs physiques, par exemple un centre d’entraînement, ou un nouveau stade, mais pan-pan sur les doigts si l’excédent pecunier dû à la vente de 2-3 joueurs est réinjecté dans le bidule machin chose parce que du coup, vous comprenez, c’est pas fair play du tout, d’accord.
Pardon ? Eh mais dis moi Jamy, comment ça marche exactement le fair-play financier ?
CG
20 octobre 2023 à 13h21@Mururoa Ce n’est pas trop fatigant d’être aigri et désagréable à longueur de journée, cher Hervé ? Allez, bonne journée quand même.
manilalegrand
21 octobre 2023 à 01h21Il faut un système où tous les clubs européens partent à égalité.
Les charges en France sont parmi les plus élevées d’Europe d’une part et il y a souvent des montages financiers obscures en Espagne pour cacher des dettes par exemple.
penduick
21 octobre 2023 à 08h16Comment Monaco avec 1750 persones en moyenne dans son stade peut il être dans les clous du FPF. Et que dire de toutes les facilitées... dont bénéfice ce club au regard de tous ses concurents en ligue1 ?
Vinz
21 octobre 2023 à 16h39C’est là qu’on voit qur c’est ballot d’avoir « brader » un Serhou Guirassy qui vaut 40 millions selon Trsfmrkt et même un un Mathys Tel qui a doublé de valeur en 1 an.
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