Stade Rennais Online

Eux aussi, ils y vont tout droit...

Duhault 17 mars 2014 à 10h18 8 commentaires

Coupe Gambardella (8es de finale), Stade rennais 5 - 0 Quevilly. En laminant une équipe de Quevilly, submergée de toutes parts, les espoirs rennais bondissent vers les quarts de finale de la Coupe Gambardella, déjà remportée à trois reprises par le club. Et en les voyant évoluer de cette façon, on se dit que la quatrième n'est peut-être pas très loin...

Le temps était donc venu pour Quevilly de payer. Après la double claque de 2010 et 2012, reçue par leurs aînés en Coupe de France, les espoirs rennais les ont vengés en infligeant une lourde défaite au club amateur de la banlieue de Rouen. La démonstration de force a été telle qu’ils n’ont jamais laissé penser à l’équipe adverse, vaillante mais pas brillante, qu’elle pouvait échapper à la défaite.

Pour s’en sortir, le Stade rennais a même sorti l’arsenal complet, piochant dans toutes les matières premières de son jeu. Aujourd’hui, Laurent Huard et Julien Stephan dirigent des joueurs dont la palette s’est considérablement étoffée : à Paris, dans l’adversité, ils avaient réalisé un exploit retentissant, un peu occulté par la victoire des pros le même jour à Nantes. Cette fois, face à Quevilly, Maxime Etuin and co ont développé un football rempli de sérénité, rétrécissant ainsi le champ des espoirs quevillais. D’ailleurs, les Normands, surclassés, ont reconnu la supériorité des Rennais, à tous les étages. « Contrairement à Lille [1-1, 4-3 t.a.b.] il y a deux tours, pour comparer ce qui est comparable, Rennes nous a pris très au sérieux. Cela s’est vu, notamment, dans leurs déclarations, confiait Arnaud Cambremer, le coach quevillais qui poussait davantage son analyse sur la nouvelle cuvée du Stade rennais. Dans l’approche du match, on sent que c’est très sérieux. Dans la qualité de jeu également. Avec le PSG, qu’ils ont d’ailleurs sorti au dernier tour, c’est ce qui se fait de mieux. Ils jouent un football agréable. »

Effectivement, pendant plus d’une heure, les « Rouge et Noir » ont déployé une mécanique rutilante, s’offrant un match à sens unique, paisible et reposant, en partie grâce à la qualité de passe et de frappe d’Ahmad Allée, qui a libéré et tranquillisé la suite des événements. Surtout que les vingt premières minutes, poussives de part et d’autre, n’offraient aucun gage de garantie pour des Rennais maîtres du ballon, mais qui jouaient alors sur une seule vitesse.

C’est alors qu’Ahmad Allée décidait de mettre son grain de sable dans l’histoire. Son amour de coup franc, imparable, fuyait les gants du pauvre Turcen (1-0, 26e). Dans la continuité, son corner, tiré au second poteau, aboutissait au break, signé Arenate (2-0, 30e). Puis, comme face au Mans l’an dernier en Coupe Gambardella, le poteau droit renvoyait une de ses frappes (34e). À ce moment là, pour être honnête, on ne donnait pas bien cher de Quevilly, complètement noyé dans l’expression collective rennaise, qui ne parvenait toujours pas à allonger ses séquences de possession.

La deuxième mi-temps confirmait la tendance de la première. Mis sur orbite par Etuin, Salles-Lamonge corsait le score en décochant un tir précis sous la barre (3-0, 46e), suivi de près par Fleury, servi dans le bon tempo par Ahmad Allée (4-0, 58e). C’en était trop pour des Normands éreintés à force de courir derrière le ballon. Il faut dire que les Rennais n’ont laissé que des miettes à Quevilly, avant de fixer la note finale par Arenate, à la réception d’un service de Salles-Lamonge (5-0, 70e).

Le visage radieux, Laurent Huard savourait cette qualification pour les quarts de finale de l’épreuve. Forcément, avec cinq buts et un public conquis, il ne pouvait pas en être autrement. « Offensivement, on a débridé le match sur des coups de pied arrêtés. Après, il y a eu de beaux enchaînements, de beaux buts, donc c’est un après-midi plein pour la Gambardella, soulignait l’ancien milieu de terrain professionnel du Stade rennais. On est resté concentré, on n’a rien laissé aujourd’hui [dimanche]. On peut dire que l’on se rapproche de la dernière ligne droite, mais nous ne sommes qu’au début du sprint. On a un 100 mètres à faire. Et, pour l’instant, on ne l’a pas encore enclenché. On l’enclenchera au prochain tour, mais il ne faudra rien changer. » Si près du but, ce serait quand même dommage de se dénaturer.

Les joueurs

Pattier (1996) : il n’a rien eu à faire, ou presque. Sa faute de pied, avant le quart d’heure de jeu, a cependant donné un coup de chaud à la défense rennaise. Fort heureusement, Dembi, sous la pression de Gru, a mal joué le coup en manquant de lucidité. Toutefois, même si on se répète, cela reste un de ses points forts. Pour le reste, pas grand-chose à signaler, hormis une claquette sur un essai de Basque en fin de match. La seule et unique frappe cadrée côté quevillais.

Magnora (1996) : défensivement, il n’a pas souffert. Un retour intelligent et salvateur, vers la demi-heure de jeu, sur une percée de Pandi. Ceci dit, sur l’apport offensif, l’ancien élément de l’INF Clairefontaine a souffert de la comparaison avec Namakoro Diallo, son pendant à gauche. Mais cela contribue aussi à l’équilibre de la formation rennaise. Bon match.
Remplacé par Antoine Guiziou (1996), poste pour poste. Ce n’est pas un spécialiste de la fonction, mais il s’y plie. Titulaire face à Guingamp (0-0, 3-0 t.a.b.) lors du premier tour, il est entré à un moment où le Stade rennais était en mode gestion.

Coulibaly-Gru (1996 et 1995) : ces deux-là sont liés sur le terrain comme dans la vie, alors on ne va pas commencer à les séparer pour une histoire de jugement. Très solides, comme d’habitude. Pandi, l’avant-centre quevillais, n’a pas existé. De toute évidence, la réussite du Stade rennais passera par ce tandem qui se connait sur le bout des ongles. S’ils restent à ce niveau de performance, les Rennais ne seront pas loin du sacre, c’est presque une certitude.

N. Diallo (1996) : le football, ça va vite. Namakoro Diallo en sait quelque chose. C’est l’histoire d’un gamin qui, lors de ses deux premières saison au centre, a connu moult galères. En tout et pour tout, il a joué une dizaine de matches en vingt-quatre mois de compétition. Alors aujourd’hui, s’il y en a un qui profite de ce qui lui arrive, c’est bien lui. Durant tout le match, il a participé activement aux attaques de son équipe, s’acquittant aussi de sa tâche défensive. Il a distillé également quelques bons centres qui n’ont, hélas, pas abouti. Mais cela monte, graduellement, en pression depuis janvier. Il confirme de tour en tour.

A. Allée (1996) : le Monsieur plus. Ses coups de patte ont été d’une importance capitale. Qui sait si, sans lui, on ne se dirigeait pas vers le même type de match que face à Brest en 2010, où les Rennais n’avaient pas trouvé la solution avant d’être éliminés aux tirs au but. Dans le football moderne, détenir un vrai tireur de phases arrêtées, cela compte. Et Ahmad Allée l’a encore prouvé. Même son apport dans le jeu a été manifeste, puisqu’il est passeur décisif sur le but de Fleury. Un de ses matches les plus accomplis en 2014.

Poha (1997) : il a bien tenu la baraque. Et pourtant, ce n’était pas évident pour lui. Annoncé sur le banc, il a remplacé au pied levé Wesley Saïd, parti aux urgences sur les coups de 14h30. Inhibé par sa première en Coupe Gambardella ? Même pas. Sa puissance a rayonné au milieu de terrain, tout comme ses divers renversements de jeu, à droite comme à gauche. Non retenu en équipe de France U17, a contrario de ses camarades de promotion (Cagnon, Dembélé et Gélin), le natif de Lannion a été au rendez-vous de ses ambitions sur cette rencontre.

Arenate (1995) : il a évolué un peu plus haut que d’habitude. Mais ce poste, il le connait par cœur. De toute façon, Alexandre Arenate est un couteau suisse. Mettez-le où vous voulez, ce milieu polyvalent y mettra la même implication, la même détermination. C’est un joueur atypique, mais très précieux. Un vrai Marsupilami. Encore une fois, Alexandre Arenate a fait des siennes à la conclusion des actions. C’est aussi une des caractéristiques marquées de son profil (9 buts l’an dernier en U19 Nationaux !). Cela prouve que c’est un joueur qui sent le jeu, et ce n’est pas donné à tout le monde.

Etuin (1995) : capitaine à la place de Séga Coulibaly, le Finistérien a bossé dans son couloir, créé des brèches par ses changements de direction, utilisé sa lecture de jeu à bon escient, assuré défensivement. Il a souvent combiné avec Namakoro Diallo, qui n’a pas hésité à plonger dans le dos du milieu offensif pour apporter le surnombre, à l’image de cette occasion de Fleury (19e). Le contre qu’il mène intelligemment, en début de seconde période, aurait dû aboutir sur une passe décisive si Salles-Lamonge n’avait pas trop ouvert son pied droit. Un élément moteur.

Fleury (1996) : sevré de ballons la semaine dernière face à Lorient (0-2, U19 Nationaux), le néo-international français U18 s’est distingué en marquant son tout premier but dans la compétition, en trompant l’infortuné Tuncer. Sinon, fidèle à lui-même, Maxime Fleury s’est servi habilement de son corps pour conserver le ballon. Un match dans la lignée de ce qu’il fait habituellement. Cette saison, c’est 14 buts en 15 matches de U19 Nationaux.
Remplacé par Thibault Candia (1996) qui, en vingt minutes, n’a pas eu un ballon potable à exploiter.

Salles-Lamonge (1996) : stimulé par la perspective d’un quart de finale de la Coupe Gambardella, le Tarbais s’en sort avec un but et une passe décisive. Il a été particulièrement en vue dans la finition, et dans le jeu court, où il excelle.
Remplacé par Alexandre Leroyer (1996). Difficile de le juger sur un temps de jeu aussi restreint. Il a apporté de la fougue et quelques centres.

Feuille de match

STADE RENNAIS FC 5 - 0 US QUEVILLY (score à la mi-temps : 2-0)

Coupe Gambardella, 8es de finale
Dimanche 16 mars 2014 à 15 h 00

La Piverdière

Arbitre : M. Merré

Buts : A. Allée (26e), Arenate (30e, 72e), Salles-Lamonge (46e) et Fleury (58e).

Avertissement : Mancel (53e) à Quevilly.

Stade Rennais FC : Pattier - Magnora (Guiziou, 77e), Coulibaly, Gru, N. Diallo - A. Allée, Poha, Arenate - Salles-Lamonge (Leroyer, 77e), Fleury (Candia, 70e), Etuin (cap.).

Entraîneurs : Laurent Huard et Julien Stephan.

US Quevilly : Tuncer - Pelletier, Franc (cap.), Mancel, Dupré - Ascola, Dembi, Rimbert (Dupuis, 63’), Das Neves (Monnier, 63’) - Basque (Stalin, 63’) - Pandi.

Entraîneur : Arnaud Cambremer.

8 commentaires

  1. 17 mars 2014 à 14h30

    Lolo 77, un troisième objectif après le maintien et la CdF ( post article précédent ) : la Gambardella.
    Allez Rennes.
    Rennaise.

  2. takac
    17 mars 2014 à 15h15

    enfin une bonne nouvelle............pourvu que ça dure ??????????? l’équipe A du stade aurait sans doute perdu ce match

  3. tenma
    17 mars 2014 à 15h54

    3 voire 4 objectifs pour la fin de saison
    - maintien en ligue 1
    - coupe de France
    - coupe Gambardella
    - remontée en cfa

    Allez Rennes ... l’issue peut encore être grandiose !!!

  4. mvilayann34
    17 mars 2014 à 16h12

    C’est peut etre un peu tot mais étant donné le nombre de coup de pied arrétés que l’on a et la facon catastrophique dont ils sont tirés,pourquoi pas essayé Ahmad Allée ?
    Et puis honnetement vu nos milieux de terrain il pourrait difficilement faire moins bien

  5. Mandjana
    17 mars 2014 à 16h59

    Quelqu’un sait si les quarts sont diffusés à la télé ? Si non peut-etre pour les demis ou la finale ?

  6. Louis G
    17 mars 2014 à 17h08

    Bravo à nos jeunes espoirs qui nous font honneur !...maintenant il faut aller jusqu’à la finale !...ce sont eux nos seules satisfactions du WE passé car l’équipe B a encore fait match nul ; quant à l’équipe C en perdant une nouvelle fois à domicile et étant avant dernier de leur groupe c’est sans doute la relégation à la fin de la saison !!...

  7. ocean35
    17 mars 2014 à 20h14

    Deux petites comparaisons suite aux 2 rencontres de ce week end ; celle entre le pauvre Danzé et l’excellent Aurier, qui peut contester ici la faiblesse technique du premier. et l’autre entre les 2 latéraux rennais titulaires (encore Danzé) en ligue 1 et ceux de la Gambardella qui sont EUX techniques, dynamiques, durs sur l’homme, et qui sont de bons contre attaquants. Mais certains à Rennes sont protégés.....ce qui risque de mener tout droit en L2.

  8. artmorik
    17 mars 2014 à 20h16

    Les guerriers !
    Et si c’était eux nos guerriers ??!!!
    Des jeunes qui ont un peu faim ( ils viennent pas des favelas non plus )
    A moins que nous les prêtions , les vendions les laissions partir !!

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