Arrivé au Stade rennais cet été, Sébastien Tambouret a pris les rênes des U19, mais aussi du groupe Gambardella. Avant un quart de finale attendu face à l’Olympique de Marseille dimanche (15h00), le coach s’est confié à SRO.
Comment se profile ce quart de finale contre Marseille ? Est-ce le premier gros morceau dans cette compétition ?
Non, je ne suis pas d’accord avec ça. Chaque tour a son histoire particulière, chaque tour c’est le match le plus important, car sans victoire, il n’y en a jamais d’autres. La coupe, ça a quand même une sensation particulière. On en avait parlé tous ensemble dès l’entrée. Les garçons ne connaissent pas ces matchs à élimination directe, ce parfum particulier. Sans connaitre vraiment ce qu’on peut louper ou ce qu’on a à gagner, parfois on ne joue pas la Gambardella. Ça se prépare, surtout sur l’organisation. On s’interroge déjà, on va chercher les informations sur Marseille, pour que lundi (l’entretien a été réalisé le 22 mars, ndlr) on puisse savoir comment on va attaquer, accrocher la qualif’. Avant ça, on est dans un processus de former le garçon du lundi au vendredi, et le week-end la compétition.
Est-ce dur de garder le groupe éveillé sur le championnat quand il joue dans le même temps la Gambardella ?
C’est naturel. Ici, c’est une compétition un peu particulière vu l’histoire du club. Les dernières saisons ont donné des émotions avec des parcours intéressants, donnant de l’envie à ceux ne pouvant pas la jouer. Il y a cette notion de transmettre aux générations d’en-dessous. Ma génération des 2006-2007, certains ont participé en tant qu’acteurs, d’autres en spectateurs à la campagne de la saison dernière. Forcément, ça leur donne envie à eux aussi d’écrire leur histoire. Au Stade rennais, on voit ce vécu d’expérience, ça fait les choses bien. On parle de la Gambardella, mais on y vient quand c’est le moment.
Comment jugez-vous l’évolution du niveau de ce groupe cette saison ?
C’est particulier, le groupe Gambardella et le groupe championnat. J’ai la chance d’en avoir au quotidien. Ceux qui ont été performants sont montés dans un autre groupe. D’autres patientent un peu. J’ai la chance qu’il y ait un super état d’esprit, mais c’est aussi une marque de fabrique. Ce sont de bons mecs, courageux, ambitieux. Après, il y a cette évolution, on commence en début de saison, on souffre un peu parfois, et au fur à mesure des minutes jouées, c’est là qu’on voit l’évolution et le développement des joueurs. En Gambardella, on le voit un peu moins car c’est ponctuel. Un des matchs référents a été celui contre Guingamp, et c’est là qu’on voit l’évolution.
Sentez-vous un club mobilisé autour de l’objectif Gambardella ?
C’est vrai. Quand on écoute les garçons passés par la Gambardella, c’est la « coupe du monde des jeunes ». Kurt Zouma dans un documentaire, ou Kylian Mbappé l’ont dit, on a envie car ce sont des choses qui marquent une génération, une formation. Ici, oui. L’instant d’un moment, je bénéficie de tout le travail d’une académie. On parlait des joueurs les plus talentueux, « Pierrot » (Bourdeau) et William (Stanger) (entraineur et entraineur adjoint du groupe pro 2, ndlr) les ont la quasi-totalité du temps, et moi l’instant d’une semaine, d’un match, je dois assembler tous ces garçons d’horizons différents pour performer et réussir ensemble. Je suis simplement le mec qui essaye de faire bien vivre les choses, et je suis à bénéficier de tout le travail fait par Laurent Viaud (entraineur U17, ndlr) en dessous, William et « Pierrot » au-dessus. Denis Arnaud (directeur du centre de formation) nous fait fonctionner en équipe. C’est facile. Dimanche, tout le monde sera là. Cet ADN, cette expérience, ont montré que c’était quelque chose d’important, qu’on y donne de l’importance, qui fait du bien à l’académie et au club.
C’est votre première saison au Stade rennais. En quoi ce club est différent de vos clubs précédents ?
J’ai eu des expériences différentes, un contexte à chaque fois avec de bonnes choses, d’autres à améliorer. Le Stade rennais, on dit souvent à l’extérieur « ah si ça réussit, si autant de jeunes joueurs jouent en équipe première, c’est parce qu’ils mettent plus d’argent chez les jeunes, qu’on prend les meilleurs jeunes et c’est tout simple ». C’est un peu aigri, et un peu le regard que j’avais de l’extérieur. Puis quand on met le pied dans la structure, on comprend pourquoi il y a cette réussite. La formation fait partie prenante du projet club. Tout est aligné, de tout en haut à en bas. On est là pour une entité plus que pour des cas personnels. On se dit que c’est tellement simple de réussir, encore faut-il être capable de le faire. Dans beaucoup de clubs, ce n’est pas le cas.
Trouvez-vous que le niveau des jeunes ici est si supérieur à ceux des autres clubs ?
Maintenant en France, il y a vraiment des bons joueurs partout. On s’en rend compte en championnat, en Gambardella, on va s’en rendre compte en jouant l’Olympique de Marseille. Il y a de très bons jeunes, on est un pays qui forme très bien. J’avoue que c’est assez facile de se dire « ah, celui-là on va le retrouver ». S’il fait les choses correctement, et si les choses qu’on maitrise moins en tant que formateurs se passent bien, je parle de tout ce qui est en dehors, il y a de très bons profils, de bons joueurs. Mais aussi tout ce qui est mis autour d’eux est fait pour les faire réussir du mieux possible afin de les amener à jouer en équipe première chez nous.
Quand on est en quart de finale de Gambardella, l’objectif c’est déjà la victoire finale ?
Est-ce que quand on est à Rennes, on pense à autre chose ? Je ne pense pas. Quand on est dans un club d’élite, qui vise à chaque fois le succès, forcément nous les coachs on doit être dans cet ADN là. Amener les joueurs dans cet ADN là. Vouloir être en permanence les premiers. Une compétition, quand on la commence, si c’est pour dire « on verra si ça se passe bien », non. Quand on commence une compétition, c’est pour essayer d’être le plus performant. Après, dans le football on peut faire tout très bien, malheureusement si un jour on rencontre quelqu’un qui fait très très bien… Ça ne dépend pas que de nous, ça dépend de l’adversité, de beaucoup de choses. Misons sur nous, au lieu de miser sur l’arbitrage ou ce que l’adversaire propose. C’est un peu le fil conducteur que j’ai voulu essayer de donner, sans oublier qu’à chaque fois c’était le match qu’on allait jouer qui était le plus important. Aujourd’hui il n’y a que Marseille, 90 minutes pour le faire, peut-être même des tirs au but, mais c’est la priorité.
Ce sera le dernier match à domicile, quoi qu’il arrive cette saison (si demi-finale, Rennes jouera à l’extérieur). Est-ce un point sur lequel vous allez appuyer chez vos joueurs ?
Ça a été un point important dans notre réussite. L’année dernière, recevoir Auxerre, je n’étais pas au club mais j’ai vu le match, j’ai ressenti et on nous en parle encore. Ça a été la même chose quand on a reçu Guingamp. Il y avait un stade qui était là pour nous voir réussir, et ça a gêné, ça a influé sur le comportement de Guingamp. On va surtout miser sur nous. C’est une nouvelle étape, bien se focaliser sur ce qu’on va essayer de maitriser, pour essayer d’être le plus performant et se donner le maximum de chances face à l’Olympique de Marseille.
Les joueurs du groupe pro 2 susceptibles de venir dans ce groupe seront-ils des joueurs sur lesquels vous vous appuierez davantage ?
C’est dur d’être leader, surtout à ces âges-là. Souvent, on veut porter, emmener, écrire une nouvelle histoire qui va rester gravée. À ce jeune âge, c’est assez compliqué de se donner beaucoup de responsabilité. Il y a des garçons qui amènent. Certains sont plus facilement capables d’être des relais de nos consignes. Mais avec le staff et le club, on a très tôt essayer de dire que cette année il n’y aurait pas de super-héros. Le super-héros ça va être le résultat, le collectif et ce qu’on va réussir à faire ensemble. Chaque victoire, c’est parce qu’on l’a fait ensemble, et qu’on perde ou qu’on gagne, ça se fera ensemble.
Crédit Photo : Stade Rennais F.C.
CondateFan
29 mars à 10h17Mal réveillé. La vue qui baisse. Ou un peu des deux probablement. Et j’ai bien cru qu’il s’agissait d’une compétition en hommage à ce jeune peigne-cul qu’on voit beaucoup à la télévision eructer quelques bêtises et, sur un facheux malentendu, futur premier ministre du pays.
Eh bien pas du tout. Parce qu’en fait, lunettes proprement ajustées sur mon nez, et mon café ingurgité, j’ai réalisé qu’on parlait de Manu Gambardella, instigateur du foot pro en 1932 au côté du rennais Odorico, et ancien patron de la trois F à qui cette coupe de france junior des clubs est dédiée depuis 1954.
Et j’apprends maintenant que, pour cette édition 2023-2024, l’entraîneur rennais de cette équipe engagée en Gambardella doit composer son groupe avec des U17 mais aussi des joueurs qui évoluent en Pro 2.
Alors forcément, la question que tout le monde se pose, Tambouret est-il assis le cul entre deux chaises ?
Dodo
29 mars à 11h21Meilleur que Genesio
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