Il y a 10 ans presque jour pour jour, Paul-Georges Ntep rejoignait le Stade rennais en provenance de l’AJ Auxerre. En trois ans passés au SRFC, l’attaquant arrivé avec l’étiquette de jeune talent de Ligue 2 aura connu la meilleure saison de sa carrière, l’équipe de France, mais aussi une blessure tenace ayant joué sur le reste de son parcours. Passé par Wolfsburg, Saint-Étienne, Kayserispor, Guingamp puis Boavista ces dernières années, Ntep a posé en septembre ses valises au Ho Chi Minh City FC. À 31 ans, l’ancien Rennais, rare dans les médias, s’est entretenu avec SRO, au Vietnam. Son premier derby face à Nantes, son but mémorable de la tête face à Reims, la finale de Coupe de France 2014… Première partie d’une interview fleuve.
Le 28 janvier 2014, tu signais au Stade rennais. Dans quel état d’esprit étais-tu à ce moment là ?
Excité. Très excité. J’ai connu une éclosion tardive en début de carrière, et après ma première saison en Ligue 2, ça a commencé à se bousculer, ce qui n’était pas trop le cas quand j’étais en jeunes. Aujourd’hui on parle beaucoup de « cracks », mais j’ai mis du temps, je suis arrivé tard en centre de formation. J’étais celui qui avait fait de bonnes choses mais devait prouver. On m’a donné ma chance, je l’ai saisi, et c’est allé vite. Quand Rennes vient aux renseignements en décembre (2013), je vois ça comme une grosse opportunité, j’ai envie d’évoluer en Ligue 1. J’ai aussi une autre proposition en Championship avec Queens Park Rangers, financièrement très intéressante, avec l’optique de jouer en Premier League au bout de 6 mois avec un projet de montée. Mais j’avais vraiment envie de jouer en Ligue 1 car c’est ce que je regardais quand j’étais petit. Évoluer en Ligue 1 c’était pour moi un objectif. Avec Queens Park Rangers, on avait un accord verbal sur les termes d’un contrat, mais quand Rennes est venu, j’ai dit « direction Rennes ».
Quelle image avais-tu du Stade rennais ?
Un bon club avec l’habitude de former et de lancer des jeunes, une bonne réputation. Je les avais joué en CFA, ils m’avaient fait une grosse impression. Je crois qu’il y avait (Yacine) Brahimi, une grosse équipe, ça jouait bien. À l’époque c’était un très bon club tremplin pour découvrir la Ligue 1. Je ne connaissais pas du tout la région. Ils avaient une bonne gestion, c’était un club stable.
Qui était Paul-Georges Ntep à ce moment ?
C’était le petit jeune qui faisait parler de lui en Ligue 2, et commençait à être sur la carte du football. C’était une époque différente. Aujourd’hui il y a les réseaux sociaux, c’est beaucoup plus décuplé qu’à cette époque. On parle vite des jeunes, même très jeunes. À cette époque, j’arrive j’ai 21 ans, j’ai les yeux grands ouverts, j’entends le montant (du transfert), je me dis « woah c’est un truc de ouf ». Alors que quand je vais en équipes de France (jeunes), on parle déjà d’eux pour de grosses sommes.
Tu arrives en même temps que Ola Toivonen et Kamil Grosicki en janvier pour ce qui est un gros mercato de la part du club. Quel était le message des dirigeants à cette époque ?
Quand on arrive, on nous dit que le club est dans une position qui n’est pas conforme aux attentes, que ça grince un peu des dents. On nous fait venir pour essayer de relancer la machine au plus vite, apporter du sang neuf et bien finir la deuxième partie de saison. On nous fait quand même ressentir qu’il y a une urgence de résultats, en accord avec le basculement que le club essayait d’impulser. Il a mis du temps à venir, mais il s’est aujourd’hui très bien dessiné.
Tu marques ton premier but contre Nantes (victoire 3-0) le 23 février 2014. Est-ce qu’il y a mieux que ça pour se mettre le public dans la poche ?
(Il sourit.) C’était le moment parfait. Juste avant, je fais mon retour à Auxerre en match de coupe. Le match de Nantes, je l’avais coché sur le calendrier. J’avais suivi ce qu’il s’était passé au match aller avec les supporters. Le match retour, je recevais des messages « tu viens d’arriver, on compte sur toi, c’est le moment ». J’ai toujours évolué depuis jeunes avec ce truc qu’un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. Il y a des moods différents pour des matchs, et sur celui-là tu le ressentais complètement. Entre l’ambiance dans les tribunes, l’attente avant, les messages que tu reçois, la tension qu’il y a, tout. Quand on arrive là-bas, un, deux, trois… (Sourire.) Surtout qu’on était dans une période compliquée, donc arriver à mettre 3-0 dans un derby, ça donne un peu plus d’air, de confiance, et ça permet par la suite de travailler un peu plus sereinement. Il n’y a pas meilleur moyen de se faire remarquer quand on est jeune et qu’on débute en Ligue 1.
23/02/2014 : le Stade Rennais FC explose le FC Nantes à la Beaujoire (0-3).
Ntep (16'), Konradsen (63'), Toivonen (90')
34 169 spectateurs
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— MattCharp ROUGEmémoire 1965 1971 2019 (@mattcharp) February 23, 2022
La célébration, c’était prémédité (doigt sur la bouche en direction de la tribune nantaise avant d’aller fêter avec le parcage) ?
Pas du tout, parce que je ne peux pas dire que j’avais une quelconque animosité contre le public nantais, car je n’étais pas là sur la phase aller. Tu arrives dans un stade, tu débutes, tu entends les gens qui te disent des mots, c’est bon enfant. Ce n’est pas que j’ai quelque chose contre les Nantais. Ce sont des trucs qui se font sur le moment, le public était chaud, derrière son équipe. Nous on était un peu en difficulté, on sentait qu’il y avait de l’animosité. Ce n’est même pas du chambrage, c’est juste, voilà, on calme un peu les ardeurs. Après, la vague de supporters rennais qui descend sur toi… Franchement quand je revois les images, c’est un très bon souvenir. Tu vois la joie, le déchainement de tout le monde, nous entre joueurs. C’est un match qui nous a fait du bien et m’a beaucoup donné confiance. J’avais commencé mes premiers matchs sur le côté droit, je n’étais pas à mon aise. Après ce but là, je me suis vraiment senti comme joueur à part entière de Ligue 1.
On a l’impression que cet esprit de derby se perd un peu avec le temps chez les joueurs, parfois même en France plus généralement. Qu’est-ce qui faisait qu’à cette époque, tu as pu t’en imprégner rapidement ?
Ça dépend de tout un chacun. Je l’ai vécu d’une certaine manière. Des joueurs ne sont pas forcément du club ou du pays et ne vont pas avoir ce même truc. Tu prends Ola (Toivonen) ou Kamil (Grosicki) qui viennent de l’étranger, ce match là, ils se disent que c’est un derby. Mais vu qu’ils ne sont pas du coin, peut-être qu’ils ne peuvent pas le vivre de la même façon. Je pense que ce sont aussi beaucoup les supporters qui font les derbys. Quand tu sais qu’il y a une grosse attente autour de certains matchs… En Bretagne il y a beaucoup de derbys régionaux, mais celui de Nantes, quand j’y étais, tu ressentais plus une pression, une atmosphère, même quand on gagnait, que d’autres. Donc je pense que c’est plus l’extérieur qui fait ressentir ça aux joueurs, et s’imprégner de ça. Chaque joueur est différent. Certains ont besoin de se chercher un truc pour basculer mentalement, d’autres prennent ça comme un match comme un autre. Moi, j’aimais bien les matchs à tension, à enjeu, où j’avais de l’attente, un adversaire en face de moi qui me faisait me dire que c’était un duel aujourd’hui. C’étaient des matchs qui m’excitaient, des matchs où tu cherches à te mettre en valeur.
Ça explique aussi peut-être que tu aies toujours été décisif à la Beaujoire (3 victoires) ?
À chaque fois, un supporter peut te dire un truc en tribune que tu vas entendre, tu vas le prendre contre toi et t’en servir. Ou bien dans la préparation tu peux recevoir l’énergie que le public va te transmettre. Ce sont des trucs qui me servaient, mais c’est différent pour chaque joueur. Nantes, à l’extérieur… C’était un public qui mettait de l’ambiance, donc comme on dit, ce sont des matchs où tu as envie de mettre la clim (Rires.) Après, il faut des rivalités pour amener du piment, mais ça reste un match, du foot, un plaisir. Il ne faut pas non plus que ça déborde. Il y a des moments (en France, ndlr) où ça déborde, et ça dépasse l’entendement. De la rivalité, de la friction ok, mais tant que ça reste dans le respect. Moi on peut dire que c’était du chambrage, mais je n’ai manqué de respect à la famille de personne, à l’intégrité de personne. Avoir des derbys c’est bien, mais quand c’est dans l’excès… Ça devrait être une belle fête, que ce soit dans la défaite ou la victoire. Pendant 90 minutes, il faut utiliser cette énergie là de manière positive. Quand tu vois des matchs où les entraineurs sont agressés avant le match parce que des gens sont trop excités ou vont laisser aller leurs émotions, c’est dommage.
Si je te parle du 17 mai 2014, ça te dit quelque chose ? (Date de son but de la tête contre Reims, seul face au but)
(Il sourit.) C’est le dernier match de la saison à Reims c’est ça ? Là pour le coup, ce n’est vraiment pas du chambrage. Ça n’a rien à voir avec les joueurs ou les supporters de Reims. C’est juste que je m’étais toujours dit que j’allais le faire. Je l’ai répété, les gens le comprennent ou ne le comprennent pas. Dans ma tête, j’étais encore le petit jeune qui allait faire parler de lui. Jusqu’à 17 ans je jouais en amateur ou au quartier avec mes potes, ce sont des choses que tu as l’habitude de faire. Quand j’arrive, on est à peine 4 ans après que j’ai signé mon premier contrat aspirant à Auxerre. Mes souvenirs du quartier sont encore frais. J’avais marqué un but comme ça en jeunes, et je m’étais toujours dit, « vas-y je vais le faire ». Et ça s’est présenté 6 mois après que j’arrive en Ligue 1, et je l’ai fait. Aujourd’hui, si ça se représente, je ne vais pas faire la même chose, car je l’ai fait une fois. Ce n’était pas du chambrage, c’était un accomplissement personnel. C’est un truc que tu fais une fois dans ta vie pour marquer le coup. Ce ne sont pas des occasions qui se présentent souvent. Même moi, quand c’est arrivé, je me suis dit « mais non ! » (Rires.) Quand le gardien sort, que je la touche, que je me retourne et que je vois que personne ne me suit, je me suis dit « mais non ! » Entre l’entrée de la surface et le moment où je vais vers la ligne, où je prends l’info, je me dis « je le fais ? Je le fais pas ? ». Arrivé sur la ligne, je le fais. J’hésite parce que je me dis que c’est trop beau pour être vrai. Puis après je me dis « hey, on ne vit qu’une fois ».
Face à Reims, @PGNtep réalise un rêve de gosse en marquant un but de cours de récréation en pros. Après une sortie ratée du gardien, Ntep file au but, arrête le ballon sur la ligne et marque de la tête.#SRFC pic.twitter.com/PJ6UxJsmzj
— UN JOUR IL Y A... (@SRFChistoire) May 17, 2020
Tu aimerais voir quelqu’un le refaire ?
J’ai vu un mec le faire, en Coupe de France, quelques années après, je crois que c’était Concarneau (Herman Koré, le 7 décembre 2015 en coupe de France face à Châteaubriant, ndlr). J’ai trouvé ça drôle. J’avais lu aussi que George Best avait dit que c’était son rêve de mettre un but comme ça. Ce sont des trucs que tout le monde a déjà pensé à faire. C’est bon enfant. Après il y aura toujours quelqu’un qui va le prendre contre lui parce qu’il est en train de perdre, et ça se comprend. Quand je mets ce but et que les Rémois après viennent, je sais que ce n’est pas parce qu’ils ont un problème contre moi, Paul-Georges Ntep, mais parce que je viens de mettre un but pour le 3-0, à domicile en fin de saison, devant le public… Après bon, ça reste sur le terrain. Après, chacun rentre chez lui, personne ne m’a dit « on te retrouve à la sortie ». Ça reste bon enfant pour moi. Que les gens en fassent des débats, que le coach me sorte… Je peux comprendre, mais ce n’était pas pour du buzz, manquer de respect à qui que ce soit. C’était un accomplissement personnel, c’est tout.
Quelques jours plus tôt, tu perds avec Rennes la finale de la Coupe de France 2014 face à Guingamp. Comment as-tu vécu ce moment ?
Frustration. C’est ce qui me vient à l’esprit parce qu’à l’approche du match, la préparation, beaucoup de supporters étaient venus parce que c’était un derby, en Coupe de France, et quand pendant la préparation tu vois que tu n’es peut-être pas amené à débuter, alors que tu commençais à prendre tes marques dans un championnat que tu découvres… Il (Philippe Montanier, le coach, ndlr) était parti avec Kamil (Grosicki) et Ola (Toivonen), et on en revient à ce qu’on disait précédemment sur des joueurs étrangers qui arrivent et qui ne saisissent pas l’importance, l’aspect derby de certains matchs. Je pense que c’est ce qui nous a fait défaut face à Guingamp cette année-là. Eux sont vraiment rentrés dans le match en se disant « c’est un derby, on va vous marcher dessus ». Nous, on n’avait pas ce mental là. Tu prends un but en première mi-temps, et derrière on a bégayé pour revenir dedans. Ils mettent un deuxième but, et c’était une équipe qui jouait avec certaines valeurs, solide. Et on a perdu, je pense, moi, sur l’aspect mental et c’est vraiment quelque chose qui m’a frustré parce que je suis le petit jeune qui arrive, commence à se faire remarquer, et tu te dis qu’en 5 mois à peine « j’ai l’occasion de gagner mon premier titre ». Sur le papier on est donné un peu gagnants même si en championnat on n’est pas bien, parce qu’on est Rennes, que le budget, que le recrutement. Eux montrent plus d’envie que nous. Donc au final c’est de la frustration.
Tu ne débutes pas ce match et entre à la 52e minute à la place de Kamil Grosicki. On est dans quel état d’esprit lorsqu’on rentre à 0-2 en finale avec 40 minutes restant à jouer ?
Tu te dis que t’es sur France 3 et qu’on ne sait jamais. C’est le moment de tout donner. Tu es jeune. Tu peux être frustré, avoir une boule au ventre, mais tu rentres, tu veux montrer quelque chose. C’est un match au Stade de France, je suis de la région parisienne donc j’ai des gens que je fais venir me voir. J’avais fait venir mes parents du Cameroun pour ce match. Je voulais qu’ils rentrent en se disant qu’ils avaient vu leur fils faire de bonnes choses au Stade de France.
Du stade, on avait l’impression que le match pouvait durer des heures, que Rennes n’aurait pas su inverser la tendance. As-tu senti cette impuissance de l’équipe sur le terrain ?
Sur le terrain, tu sentais qu’ils étaient plus solides que nous, et qu’on n’a pas eu ce supplément d’âme. On avait une situation difficile en championnat, on débute le match avec quelques joueurs étrangers, quelques joueurs qui dans leur tête n’étaient peut-être plus là la saison prochaine, pas mal de choses qui font que cette finale on ne la débute pas dans le même état d’esprit qu’eux. Un but, deux buts, 80 000 supporters… Tu commences à te dire « non mais attends on va perdre ». Ça préparait les préparatifs en cas de victoire, tu penses à plein de trucs parasites qui font qu’au final, tu déjoues. Pour moi franchement, ça ne s’est joué qu’au mental. Ce n’est pas parce qu’ils étaient forcément plus forts que nous. Quand après j’ai eu l’occasion de reparler de ça avec des gens de Guingamp (où il a joué la saison 2020-2021, ndlr) et qu’ils m’ont dit quelle avait été leur causerie pour ce match là… Je me suis dit « ah ouais, tout s’explique ». Ils ont commencé avec une envie que nous on n’a pas eu. Je n’y ai pas participé, mais la finale face au PSG (2019), Rennes est le petit poucet et pourtant sur le match elle n’est pas volée la finale. Parfois ça se joue à l’envie, et à la réussite aussi.
Comment on peut aborder une finale sans une envie à 100% ?
C’est juste qu’en face ils avaient plus envie, c’est tout. Quand dans une équipe tu as 2-3 joueurs qui se disent que l’année prochaine ils ne seront plus là, que 2-3 qui n’ont pas la culture de mesurer l’enjeu qu’est un derby en finale de coupe de France, c’est compliqué. Je pense aussi qu’à l’époque, dans le club il n’y a pas cette exigence qu’il y a l’air d’avoir aujourd’hui. Cette culture de la performance qu’il n’y avait pas. Aujourd’hui quand tu as gagné une fois, que tu as l’habitude de te qualifier, d’être présent dans les grands rendez-vous, forcément tu abordes les matchs différemment. Quand j’étais au Stade rennais, on était dans une étape intermédiaire où le club essaye de basculer dans ce qu’il est aujourd’hui, et je pense que ça a été un apprentissage, même s’ils avaient déjà perdu une finale avant. Quand derrière tu gagnes face au PSG, c’est qu’ils ont retenu les leçons.
Tu as regardé la finale de 2019 ?
Oui, obligé.
En ayant grandi à Paris, tu étais pour qui ?
Non, moi c’est Rennes qui m’a fait. Aujourd’hui quand je parle avec des gens, c’est Paul-Georges Ntep du Stade rennais. Je ne suis pas quelqu’un qui est supporter d’une équipe. J’apprécie le PSG car je suis Parisien et que c’est l’un des stades où j’allais quand j’étais jeune, avec la maison de quartier. Mais Rennes pour moi, ça restera toujours Rennes. J’étais content pour le club, pour les gens que je connaissais au club, la ville, je trouvais ça mérité. C’est un club où je pense que les gens travaillent bien. Il y avait une bonne atmosphère, une envie de bien faire pour réussir, c’est comme une consécration. Le propriétaire a toujours été un amoureux, derrière le club. J’étais vraiment content. Un peu jaloux on peut le dire (Rires.), parce que tu te dis « p*****, j’y étais, on a eu l’occasion et on n’a pas réussi ». Mais j’étais content.
En 2014, comment vit-on les heures qui suivent une défaite comme celle-ci ?
Déception, interrogation… La famille te redonne un petit boost, mais quand tu rentres et qu’on te dit tout ce qui avait été préparé, envisagé, et que tu te dis que tu ne vas rien voir de tout ça… Tu n’as pas envie de sortir de chez toi. Pas dans le sens où tu as peur, mais c’est juste comme si la marche du temps s’était arrêtée et que tu ne trouves pas d’intérêt à faire autre chose que repenser à ce que tu aurais dû faire, pu faire différemment. Tu as l’impression d’avoir laissé tomber des gens. Il y avait du monde, une bonne ambiance au stade. C’est comme toute défaite, tout échec dans la vie, parfois tu le sur-vis. L’élimination en barrages que je connais ensuite avec les Espoirs, ce sont vraiment des moments durs à vivre. Tu ne portes pas juste le poids de ton échec à toi. Tu rates une passe, un but, tu peux essayer de t’en remettre. Quand tu as l’impression d’avoir laissé tomber toute une ville, c’est forcément dur.
Pourtant 4 jours plus tard, vous battez le PSG (1-2) au Parc des Princes…
La chance qu’on a eu, c’est qu’on joue très rapidement après. Le fait de gagner et d’acquérir le maintien au Parc, ça fait passer la pommade mais ça rajoute aussi des « et si… ». « Et si on entame ce match comme on l’a fait face au PSG, la même hargne, la même ténacité… ». Mais après c’est comme ça, une finale tu la joues, le coach tente quelque chose. Si ça prend, tout le monde dit « hallelujah ». Si ça ne prend pas, il faut vivre avec.
Combien de temps ça te hante une finale comme ça ?
(Il réfléchit). Pendant longtemps ça reste dans un coin de ta tête car c’est l’occasion de remporter un premier trophée, et des gens font toute une carrière sans trophée. Tu joues pour l’amour du football mais aussi pour tenter de gagner des trucs. C’est une occasion qui te passe sous le nez et tu te dis que c’était là, à portée de main. Après, j’ai connu un enchainement de choses favorables, je suis passé à autre chose. Pour moi c’était la cerise sur le gâteau. Déjà t’es en Ligue 1, tu as fait de bonnes choses, ne rumines pas.
Retrouvez demain la seconde partie de notre entretien avec Paul-Georges Ntep, sur SRO
Crédit Photo : Ho Chi Minh City FC.
ShabShab
17 janvier à 10h25Malgré la fin en eau de boudin, ce joueur me laisse un excellent souvenir !
Quelle percussion, quelle envie, il me faisait vibrer jusqu’au clapping, c’était quelques »chose.
Il aurait pas un petit frère pour dynamiser notre attaque ??
CondateFan
17 janvier à 11h17Oh, mais ne serait-ce pas celui pour qui Kali signifie désormais et avant tout le nom d’une déesse hindouiste, qui nous gratifie de cette entretien. Eh bah la voilà la premiere signature du mercato. Celle de Thomas Rassouli. De retour de prêt. Enfin de loin.
Où il a rencontré Vishnu, Krishna, et Paul George donc.
Qui, ce dernier, comme le lieutenant Dan ou monsieur Rambo avant lui, découvre le Vietman. Choix de carrière pour le moins surprenant de la part de Ntep, mais je suppose qu’on en saura plus sur son mode de vie actuel et de footballeur professionnel à Ho Chi Minh City FC dans l’épisode de demain.
En attendant, c’était un plaisir de revoir cette tête plongeante extraordinaire de PGNT.
tetel46
17 janvier à 11h48NTep, joueur prometteur dont la carrière se termine ...en eau de boudin.En dehors de sa parenthèse rennaise il n’a rien montré. Dommage !!
John.p
17 janvier à 14h29Si notre super Flomo se débrouille bien il devrait le faire venir la dernière journée du mercato ,pour pas cher.
roberto69
18 janvier à 09h56Très bon joueur, sympathique, bonne mentalité.
Cette blessure a mis un terme à son ascension sportive, dommage.
Sa période faste aura été celle de Rennes (cela change de certains joueurs qui ont étés bons partout sauf à Rennes).
J’ignorais qu’il était partit au Vietnam, je le pensais encore au Portugal.
31 ans c’est encore jeune, bonne suite de carrière à lui.
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