ENTRETIEN / Omar Da Fonseca : « Dembélé et Camavinga peuvent encore progresser »

Dimanche 21h00, le Real Madrid affronte le FC Barcelone pour un nouveau Clásico, en Liga. Une rencontre à suivre en exclusivité sur les antennes de beIN SPORTS, commentée notamment par Omar Da Fonseca. A cette occasion, SRO a voulu avec le consultant de la chaine faire un point sur les deux joyaux passés par le Stade rennais, Ousmane Dembélé et Eduardo Camavinga.

Omar, dimanche le Stade rennais aura deux représentants lors du Clásico, Ousmane Dembélé, et Eduardo Camavinga.

Le Stade rennais devrait être fier ! Ce sont deux représentants d’un football agréable à voir, pas trop mécanisé. Le Stade rennais a fait deux bons produits faisant de la bonne publicité au football français, et au football en général. J’aime ce genre de joueurs.

Doit-on s’attendre à les voir sur le terrain l’un contre l’autre dimanche ?

Oui. Dembélé sera titulaire ou remplaçant, mais jouera assurément. Camavinga, ça m’étonnerait qu’il démarre, mais il rentrera comme à chaque fois. C’est un joker bis très très présent aussi.

Que penses-tu de la première saison d’Eduardo Camavinga ?

Il a très bien endossé le côté autorité, personnalité, tempérament. Je ne l’ai jamais vu fragilisé de par peut-être l’influence ou le caractère un peu plus important des joueurs du Real Madrid. Il a toujours avec lui cette espèce d’insouciance, de vouloir jouer comme il sait jouer. D’ailleurs, il a été plus ou moins chatouillé car 2-3 fois il a voulu sortir balle au pied dans une zone un peu plus défensive ou il a tenté un petit dribble dans des situations un peu plus délicates. Mais c’est un joueur contradictoire car il n’a pas un physique imposant. Son envergure ne permet pas de dire « wow, attention ». Mais avec son activité, cette espèce de hargne, c’est un joueur teigneux. Il arrive à s’imposer. Il manie très bien le ballon, avec un pied gauche raffiné. Il attire les regards, tu sais qu’il sait jouer au football. Sa première saison est je crois, très positive. Il a fait plus ou moins l’unanimité au sein des journalistes, supporters et coéquipiers. C’est parfait pour lui.

Pour toi, est-il à la hauteur du Real Madrid ?

Evidemment, oui. Dès le début, je pensais qu’il montrerait plus d’application que d’inspiration et d’invention. S’il veut faire un geste technique, il va essayer de tenter le risque plutôt qu’une passe appliquée. Ça prouve qu’il a le niveau dans son bagage technique, mais aussi car il n’a pas peur de se tromper. Je préfère qu’il joue le risque, l’audace.

Peut-il prendre une place au sein du milieu Kroos-Casemiro-Modric ?

Les trois ont beaucoup de kilomètres au compteur. Kroos, je pense que l’année prochaine ça deviendra de plus en plus dur. Modric aussi. Camavinga passe par une étape d’apprentissage. S’il peut absorber 20-30% de ce que fait Modric, il sera même indiscutable en équipe de France.

"Ce sont des joueurs qui ont un contact au ballon vraiment au-dessus de la moyenne"

Quel regard portes-tu sur la situation d’Ousmane Dembélé ?

C’est une gazelle, une gazelle qui réfléchit parfois un petit peu moins. C’est un joueur admirable, imprévisible, qui a une espèce d’influence. Souvent il se fait chatouiller car on dit qu’il y a du gâchis, car il représente ce joueur qui tente le dribble, l’action, et que parfois le supporter veut qu’il s’arrache, qu’il soit teigneux. Lui aime bien traiter la balle, il sait que les joues de la balle sont contentes quand elles sont entre les pieds de Dembélé. Il a montré malgré sa condition, sa fin de contrat, qu’il a pu se détacher de ça, c’était pas gagné. Il peut te proposer de grandes actions. Il peut faire des actions extraordinaires où tu te lèves et tu applaudis, mais on attend qu’il soit le joueur des grands matchs, des grandes séries. C’est là qu’il faut qu’il passe le cap. Je ne sais pas si ce sera à Barcelone ou ailleurs. C’est un joueur qui représente le foot, il sait tout faire en étant assez frêle. Les deux (Dembélé et Camavinga) n’ont pas une envergure… J’aime bien ça. Maintenant il faut souvent faire de la musculation... La plupart des joueurs, leur musculature ne rentre pas dans leur corps, ils ont des muscles partout. Ce n’est pas leur cas, ce sont des joueurs qui ont un contact au ballon vraiment au-dessus de la moyenne.

Lequel des deux attends-tu le plus sur cette rencontre ?

Dembélé a cette spécificité d’attaquant, de buteur, décisif. S’il dépasse les limites de l’enjeu, son jeu est plus gratifiant. Il va créer du danger offensif tandis que Camavinga est un peu dans une zone où il faut organiser, couvrir, défendre, un peu plus ingrat ou moins reconnu. Mais Camavinga sait faire beaucoup de choses. Je ne sais pas qui j’attends le plus mais qu’ils soient tous les deux les meilleurs joueurs et qu’on voit un match avec des buts ! Il faut qu’il y ait des buts sinon ça ne nous intéresse pas (rires).

Ils n’ont pas le même poste et le même âge, mais selon toi, lequel a le plus gros potentiel ?

Les deux peuvent encore progresser, il faut qu’ils assimilent. Ce ne sont pas des joueurs qu’on peut enfermer, il ne faut pas les enfermer dans des cases. Je crois que ce sont des joueurs envahis par l’inspiration, l’impulsion, l’invention. J’espère qu’on ne fera pas le contraire, les robotiser et les mettre dans des cases, avec des statistiques, etc. Les deux ont encore à prouver.

Qui remportera le Clásico : le FC Barcelone d’Ousmane Dembélé ou le Real Madrid d’Eduardo Camavinga ?

Je ne sais pas du tout ! Pour ne pas qu’il y ait d’histoires, il vaut mieux qu’il y ait match nul 2-2 ou 3-3 et que les deux marquent !

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