Même en pratiquant un football de qualité, les Rennais ne parviennent pas à prendre des points, la faute à un sérieux problème de réalisme devant le but. Vraiment, dominer n'est pas gagner...
...c’est encore plus vrai contre Auxerre qui même à domicile, a l’habitude de laisser les commandes du jeu à son adversaire pour mieux le surprendre, grâce à un certain réalisme. Le réalisme, justement... « En Bourgogne pour ne pas gâcher » pouvait-on lire hier matin dans Ouest-France. Un titre prémonitoire pour des Rennais qui continuent de faire du réalisme la dernière de leur qualité. Emmenés par un Kim Källström des très grands soirs, les “Rouge et Noir” ont raté à plusieurs reprises l’occasion d’ouvrir le score. « On a eu des occasions, comme à l’OM, comme face à Nancy, mais encore une fois nous n’avons pas réussi à les concrétiser, c’est notre défaut actuel. » déplore le latéral stadiste Jean-Joël Perrier-Doumbé. Et souvent dans cette situation, à trop gâcher, on finit par payer. Marseille, Nancy et donc Auxerre sont autant d’équipes à avoir su profiter des maladresses bretonnes. Après de telles rencontres, supporters, joueurs, dirigeants rennais ont de quoi nourrir de sérieux regrets. Car c’est indéniable, le potentiel est là, on ne peut pas se créer autant d’occasions, et pas que sur coups de pieds arrêtés, sans un minimum d’intentions dans le jeu. De quoi rester sur sa faim, vraiment, comme l’exprimait Laszlo Bölöni à l’issue de la rencontre : « Je suis à la fois satisfait et déçu. Satisfait tout d’abord par notre schéma tactique qui a parfaitement fonctionné. Nous n’avons pas été mis en difficulté par Auxerre, tout en montrant une bonne qualité de jeu, avec une bonne circulation du ballon. En revanche je suis déçu car nous n’avons pas concrétisé nos actions au bon moment et quand Auxerre a fait la différence, c’est devenu plus difficile. » Même son de cloche pour son homologue auxerrois Jacques Santini, qui a souligné la bonne prestation de ses adversaires : « Je crois que les Rennais peuvent être déçus de ne pas rapporter quelque chose de ce déplacement en Bourgogne. Ils ont été présents et maîtres du jeu jusqu’au penalty. Je dois dire que les Bretons nous ont bien mis en difficulté car nous avons eu énormément de mal pour venir près de leur but. »
Toutefois, les défaites se suivent mais ne se ressemblent pas.
Lors de la réception de Nancy, les hommes de Bölöni n’avaient « pas maîtrisé le match » dixit l’entraîneur franco-roumain. Outre le manque d’efficacité récurrent, les coéquipiers de Faty, capitaine hier soir, s’étaient cassés les dents face à un mur lorrain qu’ils n’avaient jamais vraiment su contourner. En revanche, à Marseille et à Auxerre, Rennes s’est montré plus cohérent et davantage entreprenant dans son jeu. Le Stade Rennais plus joueur à l’extérieur, qui l’eut cru ? La raison : l’adversaire, qui quand il vient route de Lorient, a tendance à bétonner. Ce qu’il faut pour parvenir à décanter une situation, c’est un coup de pouce du destin. Une épaule qui traîne, une motte de terre devant le gardien, une décision arbitrale favorable. Pour Bölöni, pas de doute, M. Malige a commis une erreur : « Je suis persuadé que Pieroni a joué la simulation sur le penalty, et l’arbitre est tombé dans le piège. A tel point que nous avons eu après un arbitrage de compensation. Mathis ne méritait pas son carton rouge, mais seulement un jaune. » De son côté, le principal intéressé est tout aussi catégorique...mais dans l’autre sens : « Sur le penalty, le défenseur me tire vers l’arrière, et me coupe dans mon élan, il y a bien penalty. » Et but. Les “Rouge et Noir” alignent leur troisième défaite de rang, et sans marquer le moindre but. Avec dès mardi un 16èmes de finale de coupe de France à jouer, compétition qui voit son importance grandir au fur et à mesure que Rennes chute dans le classement, les Rennais auront intérêt à se montrer plus réalistes. Ben oui, faut pas gâcher, ils en savent quelque chose.
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