Contrats. Outre Alexandre Even, les orientations concernaient de nombreux joueurs, présents dans le groupe espoirs. Avant la fin de la saison, au terme de laquelle la réserve du club n'a plus rien à convoiter ni à craindre, bilan complet sur ces éléments, issus des générations 1993, 1994 et 1995 qui jouaient cette année une parcelle de leur avenir avec deux options possibles : la poursuite ou la fin de l'aventure rennaise.
- Recalé
Il ne fait pas bon d’être jeune gardien au Stade rennais. Depuis Abdoulaye Diallo, chez les 1992, aucun portier des générations suivantes n’a validé son rêve, l’effleurant juste du bout des doigts. Après Devis Epassy (1993), Imbad Ahamada l’a appris à ses dépens. En deux ans, les titularisations en CFA2 se sont fait rares. Zéro pointé en 2012-2013, guère mieux la saison d’après (six à ce jour). Avec Abdoulaye Diallo et Cheik Ndiaye en rotation, qui venaient chercher un peu de temps de jeu avec les espoirs, il ne restait que des miettes pour les autres. Et encore moins cette année avec Maxime Pattier, né en 1996, qui a renversé toute sa confrérie comme un vulgaire jeu de dominos. À cet effet, le Stade rennais, loin d’être dupe et bien conscient de détenir l’un des meilleurs gardiens de sa promotion en France sinon le meilleur (allô la FFF ?!?), est en train de lui confectionner une piste aux étoiles, objectif lune.
Pour en revenir à Imbad Ahamada, qui n’a rien à voir avec Ali le Toulousain, ce n’est pas un mauvais gardien en somme. Il a du « jump », une capture de balle mode sangsue et délivre toujours quelques réflexes salvateurs en restant bien ancré sur sa ligne de but. Ça, ce sont les bons points. Pour aller plus haut, il devra crever l’abcès de son manque de confiance. Pour le reste, beaucoup de joueurs avant lui sont passés par un accroc avant de revenir plus forts, plus matures, guidés par une conviction que le meilleur est toujours à venir et surtout que le pire se glissera un jour dans les archives. Et on a beau dire ce que l’on veut, ça n’arrive pas toujours qu’aux autres...
- Recalé
Quelque part, ça lui pendait au nez. Au bout du compte, il restera toujours un petit goût d’inachevé. Certains diront qu’on n’a pas encore tout vu de Junior Assoumou, d’autres estimeront que ses insuffisances actuelles l’auraient condamné à un moment ou un autre dans le labyrinthe de la formation rennaise. Avec son physique de mastodonte donnant l’impression d’avoir été directement sculpté dans un baobab, il est déjà armé pour en découdre dans le football d’adultes. Son problème réside non pas dans ses qualités footballistiques, plutôt dans son travail défensif, beaucoup trop léger. Pour un élément qui a été replacé au poste de latéral gauche il y a quelques années, les imperfections étaient trop apparentes. On ne sent pas chez lui cet amour de défendre, comble pour un défenseur, ni la volonté de dominer le combat avec sa charpente de boxeur catégorie poids lourds, alors que si le déclic prenait le dessus...
Très en vue à Ploufragan l’été dernier, Junior Assoumou n’a pas surfé sur cette exposition et s’est retrouvé à l’écart du voyage de la Coupe Gambardella, au profit de Namakoro Diallo (1996) qui, après deux années de blessure, prend son destin en main en multipliant les performances d’excellente facture. À l’arrivée, c’est une énorme désillusion pour Junior Assoumou, ancien milieu de débordement, qui n’a pas su rebondir dans la deuxième partie de saison, accumulant les pâles prestations en CFA2. Après sept saisons au Stade rennais, une page se referme. En attente d’en rouvrir une autre...
- Recalé
Cela ne faisait plus aucun doute. Ses deux années stagiaires ont été pour le moins bizarres, difficiles à cerner, à l’image du profil de ce joueur. Sa dernière année, en tant qu’aspirant, avait donné lieu à quelques espoirs au poste d’avant-centre, celui qui lui correspond (peut-être) le mieux, au final. Wesley Saïd blessé, Régis Le Bris le convie dans l’axe et, là, le déclic est apparu comme par enchantement. Il claque alors but sur but, pratiquement un par match, et l’absence de Saïd, très embêtante au préalable, se retrouve reléguée au second plan. Mais, quand tout va bien, il y a toujours un impondérable qui vient vous narguer, vous prouver aussi qu’il est plus fort que tout le reste...
Une blessure aux côtes, contractée en avril 2012, le stoppe net. Exit la forme du moment, exit la progression. L’an dernier, malgré son statut de stagiaire, Anouar El Guennouni passe son temps du côté de la DSE, gérée par Christophe Gadby. En compagnie de Fahad Said Bacari, exilé depuis au Stade lavallois, il termine conjointement meilleur buteur de l’équipe amateur du club (12 buts). Après, c’est comme tout, la confiance s’érode à force d’être écarté du groupe espoirs. Ceci dit, Laurent Huard, le coach de la CFA2, l’a rappelé un peu plus cette saison, du fait que peu de joueurs se soient démarqués en attaque. Mais, pendant qu’il se réadaptait au niveau fédéral, le sablier, lui, ne l’a pas attendu.
Anouar El Guennouni ne répondait tout simplement pas aux critères d’admission du Stade rennais. Cela ne veut pas dire, pour autant, que ce ne sera pas le cas dans d’autres clubs, concernant un joueur qui était le cœur de cible de nombreux clubs français avant son arrivée en Bretagne.
- Recalé
À l’instar d’Anouar El Guennouni, son cas était réglé depuis fort longtemps. Au départ, le CV est enchanteur. Il arrive de l’INF Clairefontaine, centre de préformation le plus réputé du pays. Certes, ce n’est pas un gage de réussite, mais quand même. Et forcément, pour ce type de recrutement qui nécessite un coût élevé pour le club (en fonction de la concurrence), le jugement se réalise avec le peigne fin. Frêle sur le plan physique, Steve Furtado a montré de la percussion, sans pour autant la fixer dans le temps. La faute peut-être à son déficit physique. Pour un ailier, il marque peu et le rayon des passes décisives ne rattrape pas le premier manque. Pour percer ailleurs, il devra renflouer ses statistiques personnelles car, au bout du compte, l’analyse portera toujours sur cet aspect. Surtout chez un joueur offensif.
Pourtant, Steve Furtado détenait une singularité et un avantage à Rennes. Dans les équipes jeunes, et ce dans toutes les catégories actuelles, le Stade rennais a cette fâcheuse manie de ne pas insérer des ailiers dans son carnet de commandes, a contrario des milieux offensifs centraux qui s’empilent à foison. Au point que, à un moment de leur formation, certains sont toujours contraints de se décaler sur un côté, histoire de contenter tout le monde. Adrien Hunou et Quentin Rouger l’ont fait par le passé. Hugo Jacquemin, à titre d’exemple, le fait en ce moment alors que son apport serait certainement plus rayonnant dans l’axe, par rapport à ce qu’il dégage. Actuellement, avec le départ de Steve Furtado et en attente de la génération 1999, on compte très peu d’ailiers : Ousmane Dembélé (1997) est un des plus prometteurs. Joueur de débordement, Thibault Chrétien (1997) semble avoir un avenir au poste de latéral droit, au regard de ses caractéristiques personnelles (endurance...) et de son récent replacement. Quant à Armand Laurienté (1998), qui peut aussi pourvoir la fonction, ses convocations ont été épisodiques cette saison en U17 Nationaux.
- Cas particulier (nouvelle licence amateur, expirable en juin 2015)
Ce fut la belle histoire de la saison dans ce groupe. L’année d’Ambroise Gboho peut se résumer à l’histoire d’un jeune joueur, sans aucune prétention, qui vient faire un essai pour la DSE du club il y un an. Banco ! Alerté par ce recrutement, Laurent Huard veut impérativement voir le joueur qui, quelques mois plus tôt, avait effectué un bon parcours en Coupe Gambardella avec le FC Chauray, modeste club de la couronne périurbaine de Niort. Pas en entretien individuel pour parler de la pluie et du beau temps, mais bien sur le pré vert. Essai de nouveau, cette fois en CFA2, avec les espoirs. Banco ! C’est ainsi que cet Ivoirien d’origine, parachuté sur le sol français pour fuir l’insurrection de son pays en 2004, a disputé sa vingtaine de matches avec la réserve du club. L’an prochain, il signera une autre licence d’un an en faveur du Stade rennais, pour transiter entre les amateurs et les espoirs.
Attaquant pouvant évoluer dans l’axe ou sur un côté, Ambroise Gboho joue principalement sa carte de la détermination. Il a encore besoin de se canaliser dans la gestion de ses efforts pour être plus performant dans la surface adverse. En tout cas, ce garçon jovial a filé un très bon coup de main cette saison à Laurent Huard. Interrogé par Ouest-France en février, il se confiait. « Je ne sais pas si je prends encore conscience de tout ça. Je fais des matches en tant que titulaire, je joue à Rennes, c’est magnifique ! » Rafraîchissant.
- Admis (contrat stagiaire d’un an, expirable en juin 2015)
Cette reconnaissance de la part de son club formateur, Justin Gru l’attendait depuis longtemps. Et elle venue. Pour la première fois, ce jeune joueur touchera une compensation financière durant sa formation, ce qui lui permettra de se concentrer pendant un an sur le football.
Il y a quelques semaines, nous vous avions déjà fait part des paliers qu’il passait avec aisance depuis deux ans. Une juste récompense pour ce garçon instable au départ de sa formation à cause de sa fragilité physique, enfin en paix avec un corps longtemps rebelle.
Intelligent dans son jeu, Justin Gru maîtrise bien ses émotions cette année chez les fédéraux. Très consistant dans son approche défensive, malin parfois, le Chavagnais peut se regarder dans la glace et se dire qu’il a fait la part de son job. La seule grimace provient du quart de finale de la Coupe Gambardella, à Reims (3-0, le 6 avril), où il fut à côté de ses pompes, comme beaucoup d’autres. L’an prochain, on le jugera dans un rôle de cadre en CFA2. Possible qu’il se fasse aspirer par le haut quand on voit son affinité enthousiaste sur le terrain avec Séga Coulibaly (1996). Par le passé, le Stade rennais a formé de très bons défenseurs centraux, à l’unité. Pour le coup, il est en train de façonner une charnière de haut niveau. Assez rare pour passer à côté...
- Admis (contrat pro d’un an + deux en option, expirable en juin 2015 (si non levée de l’option)
Et dire qu’il y a encore un peu plus d’un an, pas grand-monde n’aurait misé son maigre Livret Jeune sur lui. Que dire à part qu’il a follement progressé, fermant le clapet à beaucoup de personnes. Comme quoi, la progression d’un jeune, quel que soit son niveau d’origine, est une remise en cause permanente. Sous l’égide de Julien Stephan, l’entraîneur des U19 Nationaux, qui voyait en lui un Mickaël Pagis en croissance avant même qu’il n’accède au groupe espoirs, Pierre-Yves Hamel a passé un énorme cap à partir du moment où il a été fixé quelque part. À partir du moment aussi où il a senti le vent de la confiance en bas de sa nuque.
Baladé un peu partout lors de ses premières années au centre de formation (sur un côté ou en retrait de l’attaquant de pointe), le Finistérien a pris une réelle envergure au poste d’avant-centre. Il marque (beaucoup), bosse pour les autres et offre de multiples solutions, que ce soit dans la profondeur, la surface ou bien encore dos au but. Dans ce domaine, il détient un match référence en CFA2, contre le Stade brestois (1-1, le 20 octobre dernier), où il avait excellé au détriment de Timothée Dieng et Johan Martial, chargés de sa surveillance. Autre qualité, parmi d’autres : il se montre très agressif dans la zone de finition, à l’image de ses deux récentes réalisations face à Hérouville (2-2, le 12 avril), facette primordiale pour un chasseur de son espèce.
Opéré au genou en décembre, après s’être blessé en amical contre le Poiré-sur-Vie fin octobre, Pierre-Yves Hamel est revenu sur la pointe des pieds en février, estimant que son indisponibilité de quatre mois pourrait jouer en sa défaveur dans le verdict final. Mais non, le Stade rennais lui propose son premier contrat professionnel d’un an, avec deux années en bonus sous forme d’option, avec la forte volonté de le conserver l’an prochain avec le groupe CFA2. Pourquoi ? Lui établir un programme spécifique car, malgré ses diverses aptitudes, ce jeune attaquant a besoin de gagner en ossature physique, notamment en haut du corps pour amortir les coups, qui seront plus rudes chez les pros. Un prêt à l’extérieur, même au Vannes OC (partenaire du club) ne donne aucune garantie de temps de jeu. Franck Héry, par ailleurs non conservé, est bien placé pour le savoir...
Là, le petit-fils de Jean Combot a l’occasion de montrer que son club formateur a raison de lui faire confiance. Et de lui la rendre en faisant une année pleine en CFA2, tout en restant à la disposition de Philippe Montanier. Elle est pas belle la vie ?
- Recalé
11 : c’est le nombre d’années passées au Stade rennais par Pierre Lemonnier. Et il n’y aura pas de douzième. Manifestement, il était temps que la croisée des chemins prenne forme afin que le joueur, ambitieux, s’émancipe et construise sa carrière de footballeur, hors de Rennes. L’an passé, l’envol avait été repoussé à plus tard puisque le club lui offrait la possibilité de continuer pendant un an, toujours en qualité de simple amateur. Après, cette nouvelle union devait permettre au jeune défenseur central de prendre encore plus de responsabilités auprès du noyau juvénile de Laurent Huard. Mission validée d’après l’entraîneur rennais. « Tous les deux, nous sommes contents de l’année passée ensemble. Lui a pu enchaîner les matches, il a été bien. Et, de mon côté, je trouve qu’il a rempli le contrat. Et quand on s’est rencontré, on était vraiment content mais on ne va pas le freiner dans son objectif de trouver un autre challenge. »
Exemplaire tout au long de son marathon, Pierre Lemonnier laissera l’image d’un joueur loin des standards habituels, pas forcément le meilleur, mais doté d’un mental et d’une persévérance qui font très souvent la différence à l’heure du bilan. Car, sur la ligne finale, le talent ne fait pas tout. S’il conserve cette force, on le retrouvera quelque part. Mais voilà un joueur qui ne fera pas tâche, ni aucun bruit, dans un groupe. Et, au moins, avec lui, vous saurez toujours où vous irez.
Combattant sur le terrain, aérien dans l’impact, celui qui peut passer un coup de main sur le flanc droit de la défense, même s’il est plus à l’aise dans l’axe, a surpris énormément de monde en défonçant toutes les portes d’un des centres de formation les plus reconnus en France, se frayant toujours une place au milieu des joueurs cartés élites (qui ont un contrat), sans que cela ne porte à contestation. Tiens, si on avait un « Ballon d’eau fraîche SRO », on le lui décernerait pour l’ensemble de son œuvre et sa simplicité. Kenavo !
- Recalé
Avec la liberté accordée l’an dernier à Kévin Beauverger, on se disait que le chemin était balisé pour ce latéral gauche, à la qualité de centre chirurgicale. Ce ne sera pas le cas puisque le Stade rennais, qu’il avait rejoint en juillet 2009, a décidé de ne pas donner suite à son cursus de formation. Ces dernières semaines en CFA2, il avait délaissé son poste d’origine à gauche pour celui de droite, où il était évidemment moins à l’aise. Ses prestations s’en ressentaient, tout comme son apport, beaucoup moins abondant alors que son pied gauche restait une arme dans la construction et dans la variété du jeu offensif de son équipe.
Il avait pourtant le profil idéal pour s’installer, à court ou moyen terme, dans l’effectif professionnel. Surtout que la rareté est la spécificité principale de son poste, lequel ne fournit pas pléthore de promesses à moins d’y mettre le prix. En clair, le risque n’était pas grand pour le Stade rennais de lui proposer un an à l’ombre du titulaire de l’équipe première. Jusqu’à mercredi, il était à l’essai à Dijon, son club d’origine, en compagnie de Pierre Lemonnier.
Au niveau du Stade rennais, il se peut que Steven Moreira, souvent utilisé avec succès à gauche, devienne la doublure officielle de Cheick Mbengue l’an prochain. À moins qu’un recrutement, à l’image de celui d’Emerson, ne soit dans les tuyaux.
mvilayann34
24 avril 2014 à 20h41Je ne l’ai jamais vu jouer mais vu la description qu’ils en font pourquoi avoir recalé Antoine Tchang-Tchong.
Les latéraux a rennes ca a toujours été un problème,Antoine Tchang-Tchong est apparemment assez technique et une très bonne qualité de centre c’est deja pas mal
wil35
24 avril 2014 à 21h28Décisions toute logiques excepté pour tchang tchong.
Louis G
25 avril 2014 à 06h53J’avais un faible pour Pierre Lemonnier compte tenu de sa longévité au Stade Rennais....mais les responsables du Club sont mieux placés que moi pour en juger de son avenir footballistique et éventuellement l’aider à trouver un point de chute où il pourra s’épanouir !!...
manila
25 avril 2014 à 07h07Merci Duhault, tes commentaires sur les jeunes joueurs du club sont toujours très instructifs.
C’est vrai que l’on a toujours des problèmes pour avoir de bons latéraux dans ce club, surtout qu’ils sont très importants dans le foot moderne.
On parle de Foulquier mais il n’est même pas titulaire à Grenade.
Il faut vraiment que le club en fasse la priorité du recrutement à défaut d’avoir un réservoir de qualité en formation.
Wass d’Evian ou Corchia de Sochaux sont des pistes.
Korrigan
25 avril 2014 à 16h53Wil35 j’imagine que tu es mieux placé que les formateurs qui ont vu jouer les jeunes depuis plusieurs années, pour savoir qui doit rester et qui doit partir...
Super article merci Duhault.
tenma
26 avril 2014 à 12h00Korrigan ... Wil35 donne son avis c’est tout ! il a bien le droit, c’est même l’objet de ce forum ! Pourquoi les formateurs du stade rennais auraient-ils toujours raison ... des expériences récentes montreraient qu’ils n’ont pas la science infuse, eux non plus !
Moi à mon avis aussi il fallait garder ce latéral qui j’espère s’épanouira ailleurs pour qui sait (je blague) revenir à Rennes (quand on le rachètera à Nancy MDR) !
Allez SRFC !
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