Alban Gréget : « La famille Pinault est très engagée, ils suivent de très près »

Présent pour la présentation d’Arnaud Pouille, le président du conseil d’administration Alban Gréget a été interrogé sur plusieurs thèmes.

Pourquoi avoir opéré ce changement à la présidence maintenant ?

Le rôle de l’actionnaire et du conseil d’administration, c’est de s’assurer qu’on a toujours les bonnes personnes aux bons endroits. On a eu un beau parcours avec Olivier, et objectivement on ne peut que le remercier. On a pensé qu’un oeil neuf, avec l’expérience qu’apporte Arnaud aujourd’hui du sport de haut niveau, il a une vision assez structurée des choses, notamment dans l’accompagnement de la performance. À partir du moment où on avait la bonne personne, il n’y avait jamais de bon moment pour faire de changement. La philosophie de la famille Pinault est plutôt, quand on a pris une décision, la mettre en oeuvre aussi vite que possible.

Julien Stéphan est-il menacé ?

L’arrivée d’Arnaud est totalement indépendante du choix d’un entraineur. Arnaud et Frederic vont gérer, et se poser les questions que tous les dirigeants peuvent se poser sur leur coach.

L’Europe est-il toujours l’objectif de cette saison ?

Le projet reste le même, accrocher les places européennes dès cette saison et le plus souvent possible. C’est un témoin de la performance et on rentre dans des compétitions qui font vibrer les supporters. Le deuxième pan du projet est la formation, et le ciment de tout ça c’est les émotions pour la Bretagne, mettre ce club au service de son territoire. C’est le projet de la famille Pinault.

Quel regard portez-vous sur le travail de Frederic Massara ?

Je ne suis pas le plus grand spécialiste de football dans cette salle, donc je vais essayer de rester à ma place. Ce que je peux vous dire c’est que Frederic a quand même essayer d’avoir des joueurs français, de Ligue 1. Il y en a regardé tout un tas mais il se trouve que les conditions n’étaient pas réunies. Elles peuvent être diverses, viennent du joueur, des agents, du club vendeur. Il n’avait pas dans sa feuille de route d’exclure des joueurs français. Je pense qu’il a voulu aller chercher des joueurs qui avaient envie de rejoindre le projet, avec des qualités définies avec le coach. Ils ont beaucoup parlé tout l’été avec le coach. Nous, on ne valide pas le choix de recrutement, on valide une stratégie globale. Elle était d’avoir une équipe aussi solide que possible à notre niveau.

Arnaud Pouille aura t-il les mains totalement libres pour s’entourer du staff qu’il souhaite ? Est-ce que le groupe mettra un peu plus d’investissements pour l’accompagner dans cet effort ?

Nous avons une conception dans le groupe d’avoir des dirigeants, et ça c’est clair, et d’ailleurs vous avez eu assez peu la parole de l’actionnaire en direct parce qu’à chaque fois que vous la demandez, on vous répond un peu la même chose : à partir du moment où on a des dirigeants, ils représentent le club, l’engagent, le défendent, et en parlent mieux que nous. Sur les moyens, il y a un effort consenti depuis plusieurs années, qui se poursuit. Il y a eu un gros investissement dans l’effectif joueurs sur de nombreuses années. Il y a eu de belles sorties cette année et c’est le résultat d’un investissement constant, et on a continué à réinvestir, en tout cas dans l’effectif joueurs. Et il y a tout ce qui peut être fait autour, sur la partie infrastructures pour être le plus attractif et compétitif possible. Dès janvier cette année, les travaux de la Piverdière pour les pros vont être livrés. On va faire revenir le centre de formation pour être sûr qu’il soit aussi attractif que possible dans les infrastructures en plus de la qualité de ses éducateurs de sa formation. On va continuer cet investissement et il est déjà bien engagé. Et quant à l’autonomie d’Arnaud, elle est pleine et entière. Evidemment il viendra, je pense, voir ses actionnaires pour des arbitrages quand il y aura besoin, mais il va diriger.

Est-il prévu qu’un jour, François-Henri Pinault ou François Pinault viennent parler du Stade rennais ?

Je suis ici en tant que président du conseil d’administration, donc président non exécutif. C’est mon rôle aussi d’animer les travaux du conseil mais aussi les réflexions sur la direction générale et l’organisation du club. Les Pinault sont eux très engagés, vous le savez, ils suivent de très près. Mais ils ne veulent pas prendre la parole à la place des dirigeants, pour le club.

Est-ce vous qui avez pensé à Arnaud Pouille avant de le faire valider ?

C’est une discussion qu’on a eu effectivement avec François-Henri Pinault.

Vous vous connaissiez avant, avec Arnaud Pouille ?

Non, ce n’est pas une connexion personnelle. Mais plutôt, quels sont les dirigeants de Ligue 1 compatibles avec l’ADN du club, et qui représentent un système de valeurs et de compétences qui nous parlent. On a une petite short list de gens dont on se sent a priori plus proches. Ensuite on s’est rencontrés.

Quel regard portez-vous sur la potentielle reprise du Paris FC par la famille Arnault ?

Si ça se confirme, on a envie de leur souhaiter la bienvenue, tout simplement. C’est une bonne nouvelle pour le football français d’avoir des actionnaires qui ont des moyens, sont professionnels, et s’intéressent à des clubs.