Mercredi dernier, les joueurs de l’Académie du Stade rennais retrouvaient les jeunes placés sous la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) le temps d’un entraînement, pour un « match retour ». Un moment d’échange entre deux publics que tout sépare, réunis autour de ce qui les rassemble, le ballon.
Les maillots sont différents mais l’enthousiasme est le même au moment de fouler le synthétique de la Piverdière. Pour la seconde fois en un mois, les jeunes placés sous la Protection Judiciaire de la Jeunesse, des mineurs ayant fait l’objet d’une décision de justice et intégrés à cette initiative d’action éducative dans le cadre pénal, ont été conviés par le Stade rennais à un entraînement commun avec les jeunes du centre de formation. « Nous partageons les mêmes valeurs, d’inclusion sociale, de vivre ensemble. On a trouvé que c’était une belle occasion de mixer ces publics qui ont des histoires très différentes, pour partager un moment autour de ce que les adolescents adorent, un ballon. » explique Nadine Rolland, directrice territoriale de la PJJJ Ille-et-Vilaine / Côtes d’Armor.
Encadré par le responsable des U16 Lionel Levergneux, ces jeunes adolescents aux parcours bien différents sont réunis sur un temps d’entraînement dans le cadre du projet éducatif proposé par le club, à travers le programme « Bouge ! ». « Pour nous, c’est un moyen supplémentaire de leur rappeler qu’ils ont beaucoup de chance. Ils le savent, font beaucoup d’efforts mais parfois quand on est pris dans la machine à laver, on a tendance à l’oublier. » nous confie ce dernier. « Ça nous fait du bien, ça nous fait sortir de notre zone de confort. On est toujours tous ensemble donc de voir d’autres personnes, ça fait du bien. » explique quant à lui Kelvin Dongopandji, joueur U16 du Stade rennais.
Pour les jeunes placés sous PJJ, ce moment de plaisir et de partage n’est pas sans enjeu. D’ici quelques semaines, certains d’entre eux seront sélectionnés pour participer au Challenge Michelet, des Olympiades du sport axées sur les valeurs de citoyenneté, organisées au Touquet cette année. Cette expérience au centre de formation rennais fait donc également office de préparation. « Ça fait apprendre. Ils ont la chance d’être au Stade rennais parce qu’ils ont le niveau. Je regarde comment ils jouent. » explique Steven*. « Ils ne font pas la différence entre Stade rennais et nous. Pour eux c’est comme si on était au city. »
« Autour d’un ballon, les barrières tombent des deux côtés. » observe Romain Monnier, éducateur PJJ et encadrant dans l’équipe Michelet Grand Ouest. « Ce sont des jeunes du même âge, ils écoutent la même musique, s’habillent de la même façon. Les nôtres sont forcément plus impressionnés. » L’objectif recherché pour ces jeunes pour la plupart désormais non-scolarisés ou dans des dispositifs alternatifs, est quant à lui bien défini. « Nos jeunes ont parfois une difficulté dans le rapport à la loi. La pratique sportive est un contexte permettant de pouvoir évoluer avec un cadre, des règles, dans une logique d’échanges. » établit Nadine Rolland. « Voir le plaisir des jeunes que nous accompagnons, de se sentir considérés pour pouvoir jouer avec des jeunes qui potentiellement vont en faire leur métier, ce sont de belles dynamiques ayant forcément un impact sur le plaisir de ces jeunes. Pour nous c’est essentiel. » Romain Monnier prolonge cette idée. « Pouvoir faire partie d’un collectif, appartenir à un groupe, ce sont des choses dont ils n’ont pas du tout l’habitude. » Le temps d’un entraînement, c’était pourtant loin d’être évident. Sur un terrain de foot, et avec un ballon, rien n’est impossible.
*prénom d’emprunt
Crédit photo : Stade Rennais F.C.
Assurancetourix
13 avril 2023 à 13h06Rennes aurait du jouer contre Rome ce soir si l’entêté entraîneur n’avait pas agi de façon capricieuse face au Shaktar !!!
Il faudra rendre des comptes a la fin de la saison
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