Ligue Europa, Étoile Rouge de Belgrade - Stade Rennais, jeudi à 20h30. Pour ce tour de barrages de la Ligue Europa, Rennes se prépare à affronter le légendaire club serbe de l'Étoile Rouge de Belgrade dans un stade « Marakana » chauffé à blanc. Mladen Šolak journaliste pour l'agence de presse serbe Beta News Agency, dresse un portrait historique et tactique du prochain adversaire des « Rouge et Noir ».
L’histoire de l’Étoile Rouge de Belgrade (Crvena Zvevda) peut être séparée en deux périodes distinctes. La première s’étend de la création du club aux succès de 1991, en Coupe d’Europe des clubs champions et en Coupe intercontinentale. La seconde commence après cette saison clé dans l’histoire du club, et s’étend jusqu’à aujourd’hui.
Le club voit le jour au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, quand un groupe de membres des Jeunes antifascistes de Serbie décide de former une association sportive qui va bientôt devenir l’Étoile Rouge.
Au cours des années cinquante, les “Rouge et Blanc” s’imposent comme l’un des clubs dominants dans le football yougoslave, puis se forgent rapidement une réputation à l’échelle européenne au cours des années soixante. Mais c’est une décennie plus tard que les premiers grands succès continentaux arrivent, avec une demi-finale de Coupe d’Europe des clubs champions en 1971 et une finale de Coupe UEFA en 1979.
Les années quatre-vingt sonnent les grandes heures du « Stade Marakana ». Les plus grandes équipes, telles que le Real Madrid, viennent se casser les dents sous la pression des 100 000 spectateurs (la capacité du stade a été réduite de moitié depuis, et s’élève maintenant à un peu plus de 50 000 places) du stade, et le club se développe alors et grandit pour asseoir sa domination sur la scène yougoslave tout en continuant sa montée en puissance en Europe, jusqu’aux titres européens et mondiaux de 1991.
Après l’euphorie de 1991 et les années de guerre, le contrecoup est violent pour le club, qui décline rapidement, passant des sommets du football européen et mondial au statut de second club de Serbie, derrière le Partizan Belgrade. Le club survit néanmoins, et réussit à glaner quelques titres sur la scène nationale, mais les succès européens semblent déjà bien lointains.
L’Étoile Rouge de Belgrade que Rennes va affronter ce jeudi doit son salut à l’administration de Vladan Lukić, l’un des héros des campagnes victorieuses de 1991. Lukić est arrivé à la présidence du club de la capitale serbe il y a deux ans, alors que l’Étoile Rouge semblait condamnée à l’écroulement, sans argent ni sponsors, et confrontée à de nombreux problèmes légaux et plaintes d’anciens joueurs demandant des compensations financières.
Durant cette période, le Partizan est devenu champion de Serbie quatre années de suite (la plus longue série dans l’histoire du club) tandis que l’Étoile Rouge ne remportait qu’une seule coupe nationale et perdait ses confrontations européennes contre le Slavia Prague ou le Slovan Liberec. Aujourd’hui, un succès contre Rennes et une qualification pour la phase de groupes de la Ligue Europa serat un succès retentissant pour un club encore fragile.
Les Supporters - Delije Sever
Les Delije (Делије, traduction française : Héros) est le surnom donné aux supporters de l’Étoile Rouge de Belgrade, à travers les différentes sections du club omnisports. Les difficultés rencontrées par le club serbe ont encouragé les supporters à se déplacer en masse pour les matches de leur équipe, avec une affluence moyenne de 15 000 supporters pour chaque match de SuperLiga serbe, bien au-dessus de la normale en Europe de l’Est. Contre Rennes cependant, l’affluence sera bien plus importante et le « stade Marakana » devrait être complet pour l’occasion. Dès lors, les Rennais peuvent se préparer à affronter une ambiance surréaliste, dans l’un des stades les plus chauds d’Europe.
Outre leur rivalité avec le club voisin, le Partizan Belgrade, dont les matches contre l’Étoile Rouge sont connus comme le « Derby éternel » (Serbe : Вечити дерби), les Delije ont également une union avec les supporters de l’Olympiakos Le Pirée (Grèce) et du Spartak Moscou (Russie), deux clubs qui portent les couleurs rouges et blanches et ont une majorité de supporters orthodoxes comme l’Étoile Rouge de Belgrade.
« Les étoiles de l’Étoile Rouge »
Au fil de son histoire, le club a exprimé sa reconnaissance envers ses anciennes gloires en leur attribuant les « étoiles de l’Étoile Rouge ». À ce jour, six étoiles ont été attribuées a Rajko Mitić (1945-1958), Dragoslav Šekularac (1955-1966), Dragan Džajić (1961-1975 puis 1977-1978), Vladimir Petrović "Pižon" (1972-1982), Dragan Stojković "Piksi" (1986-1990) et à l’équipe championne d’Europe et du monde en 1991.
L’entraineur de l’Étoile Rouge de Belgrade, le légendaire Robert Prosinečki, prône une formation en 4-1-4-1 ou en 4-5-1 avec de nombreuses passes par les milieux de terrain. Cependant, il existe encore un décalage entre le souhait du technicien croate de développer un jeu de passes rapides et attractif, et la capacité de ses joueurs à mettre en place ces tactiques. Les supporters serbes seront donc impatients de voir s’il a pu arriver à ses fins et mettre son système en place au cours de la trêve estivale.
Les joueurs de l’Étoile Rouge essaient d’apporter le danger par un jeu de passes répétées et une utilisation importante des latéraux Duško Tošić et Nikola Mikić. Prosinečki insiste sur le fait que son équipe doit jouer “au sol”, et il est clair que l’Étoile Rouge n’utilisera que peu de longs ballons aériens lors de cette double confrontation.
Rennes pourra donc s’attendre à rencontrer une équipe joueuse, qui essaiera de développer son propre football, autour de son trio de milieux créateurs composé d’Evandro, Dimitrijević et Kadu, tandis que la bataille entre l’ex-lensois Nenad Kovacević et les milieux de terrain rennais vaudra également le détour.
Gardien de but
Le Monténégrin Boban Bajković (26 ans) s’est surtout fait remarquer, jusqu’à la saison dernière, pour ses frasques nocturnes et ses relations avec des starlettes serbes plus que pour ses exploits dans les buts. Cependant, à l’arrivée de Prosinečki, Bajković a rapidement été intronisé titulaire, accumulant les bonnes performances et les exploits dans les buts de l’Étoile Rouge pour devenir le chouchou du Marakana.
Défense
L’arrière garde de l’Étoile Rouge a été considérablement chamboulée au cours des deux dernières saisons et compte aujourd’hui sur deux arrières latéraux rapides et puissants que sont l’ancien sochalien Duško Tošić et Nikola Mikić (26 ans tous les deux), un arrière droit doté de bonnes qualités techniques, qui fut transféré l’an dernier pour préparer le départ de l’ancien capitaine Pavle Ninkov, qui a finalement rejoint le Toulouse FC cet été.
Sauf retour de l’international ghanéen Lee Addy (21 ans) , qui se remet d’une malaria contractée en début d’été, la défense centrale devrait être composée de Milan Vilotić (25 ans) et Uroš Ćosić (19 ans). Vilotić, l’ancien capitaine qui a eu une année difficile puisqu’il a guéri d’un cancer la saison dernière avant d’entrer en conflit avec Prosinečki cet été, a été suivi par de nombreux clubs européens durant plusieurs saisons et sera certainement déterminé à montrer sa valeur lors de cette double-confrontation avec Rennes. Le second défenseur central, Uroš Ćosić, est un pur produit du centre de formation de l’Étoile Rouge, mais il fut transféré au CSKA Moscou pendant la crise financière qui a affecté le club serbe. De retour à Belgrade pour un prêt d’une saison, il semble promis à une grande carrière professionnelle.
Milieu de terrain
Pour beaucoup, ce secteur de l’équipe est la meilleure arme de Robert Prosinečki. Il est composé du puissant milieu défensif et capitaine de l’équipe, Nenad Kovačević (31 ans), de retour en Serbie après plusieurs années à Lens, de l’étoile montante du football serbe, le milieu offensif Darko Lazović (21 ans), du milieu créatif Miloš Dimitrijević (27 ans), connu pour sa qualité de passe, et de l’ancien joueur de Flamengo, Evandro (25 ans).
Devant eux, le très physique milieu offensif colombien Cristian Borja (23 ans) tentera d’imposer sa puissance face à la défense rouge et noire.
Cependant, si Prosinečki decidait d’aligner une formation un peu moins offensive, une place serait surement faite dans l’effectif pour le jeune milieu défensif Srđan Mijailović (18 ans). Le brésilien Kadu (25 ans) pourrait également jouer un rôle dans cette confrontation si Evandro devait manquer à l’appel.
Attaque
C’est dans ce secteur que Prosinečki aura le moins de questions à se poser. Son option numéro 1 est Andrija Kaluđerović (24 ans), le meilleur buteur de l’équipe la saison dernière (17 buts), qui a déjà marqué trois buts lors du tour de qualification contre Ventspils.
Le second choix sera Bruno Mezenga (23 ans), la nouvelle recrue du club arrivé cet été de Flamengo, et qui a également marqué lors des deux matches contre Ventspils.
L’entraineur
La plus grande star de cette équipe reste sans conteste son entraineur, Robert Prosinečki (42 ans), ancien international yougoslave puis croate, un technicien génial qui a joué, notamment, pour le FC Barcelone et le Real Madrid.
Au cours de sa carrière de joueur à l’Étoile Rouge de Belgrade, il était l’un des piliers de la fabuleuse génération 1991 du club, et eut une influence majeure dans le plus grand succès de l’histoire du football serbe, la victoire en Coupe d’Europe des clubs champions. Il a ainsi acquis un statut de légende vivante auprès des Delije, et quelle que soit l’issue de sa carrière d’entraineur, il restera l’une des icônes du Marakana.
Un homme à surveiller : Miloš Dimitrijević
Transféré à l’Étoile Rouge cet été, le fils de l’ancienne icône du Partizan Belgrade Zoran Čava Dimitrijević espère enfin saisir sa chance de prouver son talent sur la scène européenne, à 27 ans, en jouant de grands matches face aux grandes équipes. Sa première opportunité se présentera au cours de ces deux matches contre le Stade Rennais.
Fort physiquement, doté d’une excellente qualité de passe, Dimitrijević aura à cœur de se montrer lors de cette confrontation, lui qui a débuté sa carrière à Nantes et aura connu les années noires du club ligérien avant un transfert et une expérience presque aussi difficiles à Grenoble. Il reviendra en France avec l’envie de prouver que ses qualités footballistiques sont bien au-dessus de ce qu’il a pu montrer lors de cinq difficiles années de professionnalisme dans l’hexagone.
Merci à Mladen Šolak
Sources : Wikipedia, www.delije-caffe.net
Crédit photos : fkcrvenazvezda.rs, belgraded.com
bizzz
16 août 2011 à 10h17Bonjour,
Je voudrai vous remercier pour ce super site. J’y passe tout les jours.
Encore un super article, qu’est ce que j’aimerai voir une ambiance comme ça au stade de la route de Lorient.
Louis G
16 août 2011 à 11h40Si le Stade Rennais réussit à bien s’en sortir de ses 2 confrontations avec l’Etoile Rouge de Belgrade :il aura fait un grand pas !!...mais il y a aussi les matchs de la Ligue1 à bien négocier en ce début de saison !!...pourra t’il gérer au mieux les 2 challenges ??...nous en serons fixés au soir de Rennes-Caen le 28/08...
generationvdb
16 août 2011 à 14h34Je confirme super site,
Super article,
Continuez, merci...
Forza Roazhon !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
oyéstmalo
16 août 2011 à 17h19Le match aller est il diffusé à la tv.Sinon quel site faut il aller sur internet ?merci
julcedmar
16 août 2011 à 18h01visiblement SOCHAUX est prefere au stade Rennais leur match passe sur Canal plus et Rennes pas prevu sauf changement. DREOSSI tance les journalistes, il n’a pas tord sur le fond mais ferait mieux de s’activer sur un avant centre, un vrai bien sur. nous sommes le 16.08, reste 14 jours, ca sent pas bon
christo3516
16 août 2011 à 18h12Personnellement l’UEFA commence a vraiment me casser les c....!
Le match aller qui a lieu en serbie, est a 20h30. Par contre le match retour est lui a 18h30, heure où beaucoup de personne travaillent encore donc comment voulez vous remplir un stade.
De plus j’ai appris que les tribunes proches des tribunes visiteurs étaient fermés pour des raisons de sécurité. Mais c’est quoi cette décision pourri !
Si vraiment il y a un risque c’est le déplacement des supporteurs serbes qu’il faut prohibé !!! Je ne vois pas pourquoi c’est le nombre de places rennaises que l’on diminu, le risque ne vient pas des rennais mais des serbes ! quand paris foutait le bordel l’année dernière, ils ont été interdits de déplacements alors pourquoi pas la meme chose là ?! après tout peu de Rennais vont prendre le risque d’aller en serbie pour le match alors ça serait tout a fait équitable.
Pile
16 août 2011 à 19h52Le match aller est-il diffusé et sur quelle chaîne ?
merci !
XxXTheFoxXxX
16 août 2011 à 20h09pour voir le match aller, aucune diffusion sur les chaines françaises, seul le retour sera diffusé sur canal plus sport.
par contre je serait content d’avoir des liens comme lors du dernier match d’europa league !!!!
pierrot35
16 août 2011 à 20h24C’est normal que le stade rennais ne sois pas diffusé vu le spectacle proposé par les rennais l’année dernière. Il faut viré des joueurs comme Doumbia et Mandjeck et mettre des joueurs plus technique au milieu comme le petit Pajot que je trouve très intéressent afin d’avoir une meilleur image au niveau des médias ainsi que du public car faut le dire on ne s’est pas régalé l’année dernière
pasc 65
16 août 2011 à 20h46je pense pouvoir voir le match sur le site myp2p par contre les commentaires ne sont pas en français
JUSTIN TV Sport
Mayool srfc
18 août 2011 à 11h39Juste pour info le match est retransmit sur daylimotion (source ouest france et staderennais.com). Allez le srfc ! même si ça va être balèze ce soir
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