Kana-Biyik, la force tranquille

Bilan (1ère partie). À mi-saison, Stade Rennais Online fait un point sur chaque individualité de l'effectif de Frédéric Antonetti. Pour cette première partie, ce sont les gardiens et les défenseurs qui sont mis au révélateur. Entre le renouveau de Nicolas Douchez, la surprise Jean-Armel Kana-Biyik, la malédiction des arrières gauche rennais... Point complet.

Gardiens

Cet été, on s’imaginait un tout autre match entre Nicolas Douchez et Johann Carrasso. Fragilisé par sa dernière saison, Douchez n’avait pas trop apprécié la décision du staff technique du club de recruter Carrasso pour préparer l’avenir. Au lieu d’exprimer trop longuement son amertume sur la place publique, l’ancien toulousain a répondu de la meilleure des manières en retrouvant son niveau d’antan, qui en avait fait, à l’époque, l’un des cinq meilleurs gardiens hexagonaux.

Portier de la défense la moins perméable de Ligue 1 (11 buts encaissés), Douchez rassure en cette phase aller. Moins mis à contribution que la saison passée, plus décisif comme face à Valenciennes, la solidité défensive est aussi un facteur important de son renouveau. Perturbé par une blessure à l’aine, il a décidé, d’un commun accord avec le club, de se faire opérer à l’aine le 21 décembre dernier. Une indisponibilité qui a permis à Carrasso de faire son baptême dans l’élite française. Une première réussie pour l’ancien montpelliérain, malgré la défaite du Stade rennais. Au cours de cette rencontre, il a démontré que le club ne s’était pas trompé à son sujet il y a quelques mois. La relève de Douchez est assurée.

Quant à Abdoulaye Diallo, il espérait certainement un autre scénario après avoir signé professionnel en avril dernier. Après son titre de champion d’Europe avec l’équipe de France U19, le portier rennais avait laissé entendre qu’un prêt était envisageable afin de progresser et de passer un pallier. Mais la direction avait alors préféré prêter Cheick N’Diaye au détriment de son jeune espoir. De son côté, le Sénégalais ne joue pas au Paris FC (National) depuis qu’il a atterri en terre francilienne.

Défenseurs

Pour sa première saison en tant que titulaire, Romain Danzé ne déçoit pas. Bien au contraire. Les inquiétudes étaient nombreuses autour de lui, notamment sur le volet défensif, mais le Breton répond parfaitement aux attentes des dirigeants et des supporters rennais. D’une frappe sèche, il a même inscrit l’un des plus beaux buts stadistes de ce début de saison. Si l’on pouvait se permettre de lui faire un petit reproche, ce serait de ne pas voir plus souvent sa qualité de centre en zone offensive. Ses prérogatives ont également évolué puisqu’il possède le statut de vice-capitaine. En tout cas, Danzé n’a rien à envier aux deux dernières saisons de Rod Fanni, qui a signé il y a quelques semaines à l’Olympique de Marseille.

En charnière centrale, la belle surprise vient de Jean-Armel Kana-Biyik qui est en train de se faire un prénom à Rennes après le passage de son illustre oncle François Oman-Biyik. Puissant, sûr dans le domaine aérien, impressionnant dans les duels, l’ancien havrais est actuellement indéboulonnable en défense centrale. Et dire que sa venue avait été accueillie avec scepticisme. Sa relance reste son petit pêché mignon, mais n’oublions pas qu’il n’a que... 21 ans. Il est récompensé de son premier semestre par une réalisation face à Valenciennes. Bonne pioche de la part de la cellule de recrutement rennaise.

À ses côtés, Kader Mangane rassure par sa présence et la puissance athlétique qu’il dégage, par son charisme et par son gabarit. Impérial au cours de la préparation estivale et en début de saison, il a perdu un peu de sa superbe à cause de pépins physiques récurrents. Plusieurs fois, le capitaine rennais a dû se résoudre à jouer alors qu’il n’était pas à 100 % de ses moyens. Comme son compère Kana-Biyik, l’un des deux buts de Mangane - contre Sochaux - offre les trois points à Rennes dans le temps additionnel d’une rencontre.

Au poste de latéral gauche, on espérait Souprayen mais on a finalement eu Kévin Théophile-Catherine. Touché à la hanche juste avant le lancement de la saison, le premier est supplanté au profit du deuxième qui surprend, par la suite, tout son monde. Milieu de terrain reconverti latéral droit au cours de sa formation, Théophile-Catherine débute sur le flanc gauche en Ligue 1. Progressivement, il devient plus qu’une alternative et Frédéric Antonetti apprécie son sens du dévouement et sa polyvalence sur le plan défensif, même s’il ne donne pas entière satisfaction offensivement, étant droitier et positionné sur le côté gauche. Contre Lyon, c’est lui qui remplace numériquement Mangane dans l’axe, et ce avec succès même s’il concède le coup-franc du but égalisateur. Il est stoppé dans son élan début décembre à cause d’une blessure peu habituelle au muscle fessier, mais revient dans l’équipe de départ pour le dernier match de l’année à Caen.

La défense décimée par les défections, Samuel Souprayen est lancé dans l’élite face à l’Olympique lyonnais. Ce soir là, il s’en sort très bien au devant de Jimmy Briand, qui ne parviendra pas à déstabiliser une seule fois le vainqueur de la Coupe Gambardella 2008. Petit à petit, le Réunionnais s’installe dans son couloir avant que la malédiction des arrières gauche rennais ne refasse surface. Blessé aux adducteurs, il doit déclarer forfait après le déplacement à Bordeaux le 12 décembre dernier. C’est donc Yassine Jebbour qui découvre le haut niveau. Après un début de saison en demi-teinte en CFA, l’ancien pensionnaire de l’INF Clairefontaine fournit ensuite des performances plus conformes à son potentiel. Possédant des qualités certaines dans l’utilisation du ballon et affichant des progrès constants défensivement, il doit gagner en agressivité à l’avenir pour passer le pallier qu’on lui promet.

En réserve, Laurent Huard n’est pas mécontent de compter sur Bira Dembélé qui donne un peu plus de consistance à son secteur défensif. Auteur d’une prestation de haute volée face à La Vitréenne, il impose notamment dans le domaine aérien. Frédéric Antonetti lui a déjà indiqué qu’il ne le convoquerait pas en équipe première. Approché dernièrement par Le Havre, son départ au mercato hivernal serait une perte considérable pour la réserve rennaise, ce qui est loin d’être le cas de John Boye. Prolongé une nouvelle fois d’un an en début de saison, on se demande comment le club insiste sur son cas. Une progression peu visible depuis son arrivée et des égarements défensifs à foison.