Yacine Brahimi, une équation à plusieurs inconnues

Depuis quelques mois, les Fédérations algérienne et française se livrent une lutte sans merci pour attirer Yacine Brahimi sous leur maillot national respectif. Ce sujet se rajoute à celui de son avenir à Rennes, sur lequel il reste plusieurs incertitudes. Stade Rennais Online fait le point sur sa situation, qui pourrait prendre un tournant dans les prochaines semaines, selon les décisions du joueur.

Un jeune espoir à fort potentiel

Passé par l’INF Clairefontaine, Brahimi rejoint le centre de formation du Stade Rennais en juin 2006. De suite, le Parisien d’origine se distingue par ses qualités d’élimination, sa clairvoyance et son influence dans les équipes de jeunes du club.

Deux ans plus tard, le meneur de jeu sera mis sous le feu des projecteurs en remportant la Coupe Gambardella avec Yann M’Vila, Samuel Souprayen et consorts. Cet après-midi là, il entérinera définitivement tout le bien que l’on pensait de lui en réalisant une prestation de haute volée contre le Bordeaux de Gabriel Obertan (3-0).

Déjà dans le viseur de nombreuses écuries étrangères, le joueur signe un contrat professionnel de trois ans après le sacre en Gambardella. Victime de la concurrence à l’étage supérieur, Brahimi continuera son apprentissage en équipe réserve durant la saison 2008-2009, avant de clamer son envie d’acquérir du temps de jeu chez les professionnels.

Une année de prêt qui attise les convoitises

Prêté à Clermont-Foot, Brahimi rejoint une formation de milieu de tableau de Ligue 2 dans le but de progresser et de parfaire ses gammes au plus haut niveau sous la coupe de Michel Der Zakarian.

D’entrée, le scepticisme des supporters clermontois s’évaporera lors des premières partitions du meneur de jeu rennais. Placé le plus souvent dans une position excentrée, Brahimi montera progressivement en puissance en devenant plus incisif dans les zones de vérité.

Au cours de la saison, certaines équipes du gratin du football européen dont Arsenal et le Real Madrid dépêcheront des émissaires pour superviser le jeune espoir rennais. Ce qui ne le laisse pas insensible, comme il le laissait entendre dans le quotidien Ouest-France, le 29 décembre dernier : "Ça fait toujours plaisir mais je suis loin de tout ça. Je ne m’en occupe pas. Je ne sais même pas si je serai encore titulaire lors de la deuxième partie du championnat avec Clermont. Donc, pour l’instant, je me concentre là-dessus".

Brahimi, un avenir en club non éclairci

Dans les même colonnes, Brahimi avouera également ne pas savoir "s’il retournerait à Rennes" à l’issue de son prêt. Une phrase simple, qui laisse transposer une réelle volonté de pouvoir s’exprimer au sein de l’élite française.

Sous contrat jusqu’en juin 2011, le joueur est en quelque sorte en position de force devant son employeur, qui ne pourra rien - ou presque - lui refuser tant le gamin de Montreuil a des choses à revendre sur le rectangle vert. Il est indéniable que l’année prochaine, Brahimi fera partie de l’effectif professionnel rennais, et qu’il fera partie des plans de Frédéric Antonetti.

Les deux parties devraient se rencontrer dans les prochaines semaines afin d’établir un plan de carrière, afin que chacun y trouve son compte. Il ne serait pas dans l’intérêt du joueur de partir sous d’autres cieux, alors que son club formateur pourra lui donner certaines garanties. Celles que les grandes formations européennes ne pourront pas lui fournir.

Le meneur de jeu stadiste évoluera dans l’ombre de Jérome Leroy, son mentor, dans le but de reprendre les clés du jeu rennais dans les années à venir, avec l’ambition bien évidemment de les saisir dès la saison prochaine.

Duel fratricide pour Brahimi

Lors de la 30eme journée de Ligue 2, Clermont-Foot arrache un succès précieux sur les terres istréennes (1-3). Dans ce match, Brahimi délivrera une passe décisive et se muera en buteur en donnant un avantage significatif à sa formation devant les yeux de Rabah Saâdane, le sélectionneur de l’Algérie.

Faisant partie de la short-list de Saâdane en vue de la Coupe du Monde 2010, qui se déroulera en Afrique du Sud en juin prochain. Brahimi avait laissé entendre sa volonté de le "convaincre" dans le but de participier à la plus grande compétition internationale.

Seulement voilà, changement de discours quelques jours plus tard dans le France Football du 27 mars. Evoluant sous le maillot tricolore depuis les -16 ans, Brahimi a indiqué qu’il ne se voyait pas porter à court terme les couleurs algériennes : "C’est une grande fierté, mes parents sont originaires d’algérie. Mais, je suis né en france et j’y ai fait toutes les classes en sélections de jeunes. Alors, si on m’appelle pour évoluer en équipe d’algérie, je n’irai pas pour l’instant, car je ne veux pas brûler les étapes. Mon objectif est de rejoindre l’Equipe de France Espoirs".

Ses déclarations font actuellement grand bruit en Algérie, qui voyait en Brahimi le futur meneur de jeu des « Fennecs ». Contacté par le média algérien Music Rai, le jeune espoir stadiste a tenté d’apaiser la tension : "A l’heure actuelle, je ne ferme aucune porte à l’Algérie. Mais, je ne me sens pas encore prêt à répondre à l’appel de la sélection. J’attends un geste significatif de la fédération, et par la suite je déciderai".

D’après la même source, une cellule de la Fédération Française de Football ferait actuellement le forcing pour ne pas voir le jeune Brahimi rejoindre son pays d’origine. Passé par l’ASB Montreuil (1997-2001) le Paris Saint-Germain (2001-2005) et l’INF Clairefontaine (2003-2006) avant de poser ses bagages à Rennes, le milieu offensif rennais doit faire face à des choix cornéliens avant même que sa carrière ne soit lancée.