Stade Rennais - Rodez. Une affiche qui s'annonce déséquilibrée pour ce quart de finale de la Coupe de France. Derrière les discours de circonstance incitant à la prudence se cache pourtant une occasion unique de figurer dans le dernier carré d'une compétition qui pourrait enfin venir enrichir le palmarès du Stade Rennais. Au-delà de cette hypothèse en forme de souhait, il s'agira évidemment de bien appréhender ce match face au club aveyronnais. Analyse des tenants et des aboutissants de la rencontre.
De larges sourires illuminaient les visages rennais il y a une semaine et demie. Certes, la belle victoire acquise face à Auxerre y était pour quelque chose. Mais ces sourires étaient encore accentués par l’annonce du tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de France, effectué alors que se jouait la deuxième mi-temps du match.
En recevant Rodez, le Stade Rennais s’est sans nul doute offert le « meilleur tirage possible », quoiqu’en disent Lacombe et ses hommes, dans leur habituel discours de prudence.
Bien sûr, on ne prendra pas de haut un adversaire qui a prouvé sa valeur en éliminant brillamment le Paris Saint-Germain au tour précédent. Si Rodez avait eu le privilège de recevoir à nouveau, un surplus de méfiance aurait été de mise, et les mots « piège », « traquenard », auraient été de sortie. Par chance - et il en faut lors d’un parcours en coupe - le Stade Rennais aura l’honneur de recevoir pour la troisième fois de suite.
La chance, c’est aussi de voir ses principaux rivaux s’éliminer entre eux. Bien sûr, cela ne servira à rien si le Stade Rennais ne se qualifie pas, mais l’assurance de voir au moins deux formations de Ligue 1 (dont Lille ou Toulouse) tomber en quarts a dû permettre à Guy Lacombe de se frotter un peu plus les mains.
Paradoxalement, il est relativement difficile de tomber dans l’excès de confiance. Les exemples du passé ont montré à maintes reprises que c’est lorsque la voie semble la plus dégagée que le Stade Rennais s’est pris le plus magnifiquement les pieds dans le tapis.
Quand on pense National et Coupe de France, on pense évidemment à ce match qui avait vu Romorantin s’imposer après prolongation Route de Lorient. La même saison, les « Rouge et Noir » avaient aussi réussi l’exploit de se faire éliminer par Reims (Ligue 2) en quarts de Coupe de la Ligue, là aussi à domicile.
Autres temps, autres mœurs, l’effectif de Guy Lacombe semblant avoir acquis une solidité mentale dont n’était pas doté celui de Pierre Dréossi à l’époque. Depuis le début de saison, nombreux ont été ceux qui loué l’état d’esprit de compétiteur d’un Hansson ou d’un Bocanegra. C’est incontestablement un facteur important dans une compétition à élimination directe.
Au-delà de ça, on a très vite vu que la Coupe de France est l’un des objectifs majeurs du club cette saison. Plutôt que d’appliquer un turn-over comme cela avait été le cas en Coupe de la Ligue, l’entraîneur rennais a aligné à chaque match un onze ressemblant trait pour trait à celui qu’il aligne habituellement en championnat. Contre Rodez, à un stade aussi avancé de la compétition, il est peu probable de le voir dévier de cette ligne.
Des qualités mentales, les joueurs du RAF (Rodez Aveyron Football) n’en manquent sans doute pas. En s’aventurant Route de Lorient, les Ruthénois n’auront pas grand chose à perdre. C’est là la grande différence avec les tours précédents.
Guy Lacombe a eu beau râler contre les tirages au sort, affronter Sochaux, Saint-Étienne et Lorient n’était pas une si mauvaise affaire. Plus préoccupées par leur maintien en championnat, ces trois formations avaient manifestement la tête ailleurs, et avaient le mérite d’arriver avec l’étiquette « opposition potentiellement importante » sur le front.
Ce mercredi, c’est un tout autre challenge qui attend les Rennais, dans un match qui sentira « enfin » la Coupe de France, face à une équipe méconnue et dont les joueurs donneront le maximum. Ces derniers ne sont pas non plus à mésestimer. Le Championnat National est peuplé de joueurs ayant goûté aux centres de formation d’équipes professionnelles, et Rodez ne fait pas exception. Ayant vu la porte du haut-niveau se refermer devant eux, ces joueurs ont d’autant plus « faim » en affrontant des clubs de l’élite.
Au final, il s’agira de maîtriser la fougue ruthénoise pour réussir à imposer sa patte sur le match. S’il s’impose ce mercredi, le Stade Rennais aura fait un pas supplémentaire vers la finale, et ne sera plus qu’à 90 minutes de son premier match au Stade de France.
Incapable de se qualifier pour une finale de coupe depuis que celles-ci sont jouées dans l’enceinte dyonisienne, le Stade Rennais doit bien ça à un public dont l’attente se mesure en décennies. Surtout, un éventuel succès couronnerait enfin l’un des clubs les plus réguliers sur la scène nationale depuis cinq ans.
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