Il était dit que l'entame de championnat serait décisive. Pierre Dréossi l'avait martelé en pré-saison, rééditer les performances des deux années précédentes rimait avec proscription. Le premier match fit craindre le pire, mais les choses se mirent en place petit à petit, au point de voir s'installer un certain optimisme pour la suite de la saison. Mais après ce mois d'août satisfaisant, s'ouvre une période automnale décisive à bien des égards.
Si l’on avait dit à Pierre Dréossi début août que son Stade Rennais pointerait un mois plus tard à la sixième place du classement, nul doute que le manager général rennais aurait signé des deux mains.
En ouverture du championnat, les « Rouge et Noir » concédaient leur habituelle défaite inaugurale face à des Nancéiens qui se révéleront par la suite comme étant bien loin de l’image de faire-valoir qu’on avait voulu leur accoler quelques semaines plus tôt.
Si malheureuse était cette défaite, elle faisait écho à une série de matches amicaux mi-figue, mi-raisin, entre victoires étriquées, fond de jeu hésitant, et défaites systématiques face aux autres équipes de L1 (Le Mans, Caen et Bordeaux).
_ Pourtant, les prémices d’un bon fond collectif s’étaient déjà fait sentir. Les automatismes restaient à créer, mais l’on avait vu - notamment contre Caen - des bribes de combinaisons offensives prometteuses, avec un Jérôme Leroy à court de forme mais déjà omniprésent dans la création.
Critiquée pour sa prestation face aux Lorrains, la défense réussit à se ressaisir rapidement. Sous la mitraille au soir du 4 août, Petter Hansson retrouva un début de grâce aux yeux des observateurs en offrant au Stade sa première victoire de la saison, face à Saint-Étienne.
Deux nuls méritoires et deux victoires méritées suivront. Pas face à des foudres de guerre certes, mais une série d’invincibilité quand même, et un club replacé en première moitié de tableau pour son meilleur début de saison depuis près de quarante ans.
Un constat s’impose néanmoins au vu du déroulement systématique des matches rennais : l’inconstance.
Si brillant qu’il puisse être par moment, le jeu rennais a du mal à s’installer dans la durée. Vingt minutes de folie par-ci, quarante-cinq de belle maîtrise par-là, mais jamais de match réellement accompli. Et des trous, béants, pendant lesquels l’équipe semble encore bien vulnérable.
La défense en béton armé construite l’an passé a été fortement remaniée à l’inter-saison, et les aspirations de Dréossi étant plus offensives désormais, elle peut moins compter sur l’attaque pour gêner la première relance adverse.
Assurément, le temps joue en faveur des Rennais de ce point de vue, l’assimilation des deux derniers arrivants (Wiltord et Emerson) étant sensée donner plus de solutions offensives, l’accumulation des entraînements devant également cimenter le bloc-équipe, et affiner l’entente des joueurs devant.
Reste que le menu s’annonce copieux. La Coupe de l’UEFA arrive, et avec elle des semaines à deux matches que la majorité de l’effectif n’a pas l’habitude de gérer.
C’est en grande partie ici que devra se vérifier l’apport d’expérience par les recrues de l’inter-saison. Les Wiltord, Pagis ou Leroy doivent montrer, au même titre qu’un Cheyrou, qu’ils savent encadrer leurs jeunes coéquipiers et les tirer ici d’un traquenard en Bulgarie, ou là d’une élimination en coupe face à plus petit que soi.
La grande question reste de savoir si le Stade Rennais peut jouer sur plusieurs tableaux, et combien de temps. La richesse nouvelle de l’effectif doit lui permettre d’atteindre ses objectifs, reste à savoir dans quelles proportions.
La Coupe de l’UEFA doit servir de tremplin au club pour se crédibiliser sur le plan national et international ; la Coupe de la Ligue peut l’amener à garnir enfin sa vitrine d’un nouveau trophée ; enfin le championnat n’est évidemment pas à délaisser.
Comment Pierre Dréossi réussira t-il à gérer le turn-over qu’il annonce vouloir instaurer ? Là encore, la question reste entière.
En octobre et novembre, si les « Rouge et Noir » parviennent à se défaire du Lokomotiv Sofia, ils devront gérer à la fois la phase de poules de l’UEFA, et des adversaires en championnat tels que Paris, Le Mans, Lens, Bordeaux ou encore Lyon, sans parler d’un prochain déplacement à Lorient qui ne s’annonce pas des plus simples.
À l’issue de cette période difficile, on en saura beaucoup plus sur ce Stade Rennais et ses potentialités.
- 16/09 : Lorient - Stade Rennais (L1)
- 20/09 : Lokomotiv Sofia - Stade Rennais (UEFA, 1er tour aller)
- 23/09 : Stade Rennais - Sochaux (L1)
- 26/09 : Clermont - Stade Rennais (Coupe de la Ligue, 16èmes)
- 04/10 : Stade Rennais - Lokomotiv Sofia (UEFA, 1er tour retour)
- 06/10 : Paris SG - Stade Rennais (L1)
- 20/10 : Stade Rennais - Le Mans (L1)
- 25/10 : UEFA, phase de poules, 1ère journée
- 27/10 : Lens - Stade Rennais (L1)
- 31/10 : Coupe de la Ligue, 8èmes de finale
- 03/11 : Stade Rennais - Monaco (L1)
- 08/11 : UEFA, phase de poules, 2ème journée
- 10/11 : Bordeaux - Stade Rennais (L1)
- 24/11 : Stade Rennais - Lyon (L1)
- 29/11 : UEFA, phase de poules, 3ème journée
- 01/12 : Valenciennes - Stade Rennais (L1)
- 06/12 : UEFA, phase de poules, 4ème journée
- 08/12 : Strasbourg - Stade Rennais (L1)
- 15/12 : Stade Rennais - Caen (L1)
- 20/12 : UEFA, phase de poules, 5e journée
- 22/12 : Toulouse - Stade Rennais (L1)
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