Les espoirs rennais sortent en quantité et sont de qualité. Le travail effectué par l'équipe du centre de formation est récompensé.
Le 31 mai 2003, le Stade Rennais remportait pour la deuxième fois de son histoire la Coupe Gambardella après celle acquise trente ans auparavant. A l’issue de la finale, Landry Chauvin laissait apparaître dans ses propos une réelle satisfaction en qualifiant ce succès de « mérité ».
Plus qu’un match, c’est toute une compétition que les jeunes pousses rennaises avaient survolée en s’imposant à chaque tour par un minimum de deux buts d’écart. Dix-huit buts inscrits pour seulement deux encaissés en sept rencontres, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette victoire ne faisait que confirmer le talent de cette génération qui un an plus tôt, déjà, inscrivait une première ligne à son palmarès en devenant championne de France des -18 ans. Et l’on pourrait même attribuer à ces joueurs, pour la plupart fraîchement sortis du centre de formation, le titre de champion des réserves professionnelles obtenu la saison passée. Soit trois trophées en trois ans, cela prouve d’ une certaine régularité porteuse d’espoirs.
Revenons à cette finale gagnée face aux Strasbourgeois en coupe Gambardella. Le onze de départ aligné par Landry Chauvin se voyait être le suivant : Chaigneau (cap), Letoux, Macé, Bourillon, Faty, Dugaz, M’Vuemba, Bru, Briand, Gourcuff, N’Guéma. Dans cette équipe, trois joueurs n’ont à ce jour pas (encore) foulé les pelouses de Ligue 1 (Letoux, Macé, Dugaz) [note : Letoux et Macé évoluent maintenant à Lorient alors que Dugaz n’est plus au Stade Rennais]. A titre de comparaison, les Alscaciens en comptaient dix, le seul Mouloungui ayant déjà cotoyé le plus haut niveau national. Ces données sont le reflet parfait de la richesse du vivier “Rouge et Noir” ainsi que de sa politique principalement fondée sur l’intégration des jeunes au sein de l’équipe première.
Arrivé en provenance du Sporting de Lisbonne en juillet 2003, il n’est pas impossible que Laszlo Bölöni ait visionné le match couronnant le parcours exemplaire des coéquipiers de Faty, Bourillon & Co en Gambardella. Le technicien roumain a depuis lancé bon nombre de jeunes joueurs dans le bain de la Ligue 1. Et s’il ne leur a pas permis de découvrir le haut niveau français, c’est grâce à lui qu’ils s’y sont habitués. Jimmy Briand, par exemple, n’a joué qu’un match de championnat avec l’équipe première lors de la saison 2002-2003 (Paris SG 0 - 0 Stade Rennais, 37ème journée). La saison suivante, dirigé cette fois-ci par Bölöni, cet attaquant rapide a pu augmenter son temps de jeu sans toutefois affoler les chiffres : six matchs pour un but, le dernier inscrit par les Rennais lors du parcours 2003-2004. Cette saison, celui qui est né un jour après la Fête du Travail ne chôme pas, ou plutôt, moins que les années précédentes. Avec deux titularisations (Rennes-Toulouse et Lyon-Rennes) et sept entrées en jeu à son actif, Jimmy Briand progresse, à tous les niveaux.
Mais la révélation de ces derniers mois chez les jeunes rennais reste sans aucun doute Jacques Faty. Utilisé à neuf reprises sous l’ère Halilhodzic, l’actuel international Espoir a considérablement “explosé” l’année suivante puisqu’il a disputé pas moins de trente-trois matches ! Actuellement, il en est à vingt-neuf dont vingt-cinq titularisations.
Mais à Rennes, l’effectif est tellement jeune (moins de 23 ans de moyenne d’âge pour Lille - Stade Rennais par exemple) qu’on trouve plus jeune que jeune. Si les Faty, Briand ou encore N’Guéma, n’ont fait “que” gagner du temps de jeu en Ligue 1 avec Bölöni, d’autres ont découvert ce qu’était le haut niveau français. Parmi eux, Arnold M’Vuemba et Yoann Gourcuff. Le premier cité en est déjà à huit apparitions en Ligue 1, son total de l’an passée. Quant au second, il a déjà doublé son nombre de matches en championnat (dix-huit cette année contre neuf la saison passée). A cette flopée de jeunes joueurs s’en ajoutent d’autres, tout aussi novices dans le milieu professionnel mais le fréquentant moins. On pensera à Tanagro (une entrée en jeu la saison passée mais aucune cette année) et Bru (trois matches l’année dernière, aucun cette année). Stéphane M’Bia et Moussa Sow ont quant à eux eu droit cette saison à quelques minutes en Ligue 1.
A en croire le nombre de joueurs sortis du centre de formation puis passés pros, le Stade Rennais mérite son nom de club formateur. Encore faut-il que cette jeunesse rennaise perce pour pouvoir conjuguer quantité et qualité. Chiche ?
P.-S.Par roy keane
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