Stade rennais-Le Havre / Genesio : « Rien n’est exclu avant la date fatidique »

À deux jours du match face au Havre, Bruno Genesio est revenu en conférence de presse sur le point ramené de Lens, sur le mercato et sur quelques cas individuels.

Comment s’est passée la semaine après ce match nul à Lens ?
Quand on a seulement un match par semaine, ça permet d’avoir plus de temps pour préparer les matchs et de mieux les travailler. On a aussi un retour sur celui qui vient de passer, avec des échanges, le ressenti des joueurs. Avec le recul, on peut dire qu’on a pris un bon point à Lens. On aurait pu faire mieux, avec un peu de réussite et sans un grand gardien, mais on aurait aussi pu faire moins bien, donc le résultat est logique.

Quelles raisons avez-vous trouvé pour expliquer cette entame de match ratée ?
Ils ont du mal à l’expliquer. On a perdu beaucoup de ballons dans des zones médianes et ça a favorisé le jeu préféré des Lensois, à savoir les transitions rapides vers l’avant. Le but encaissé très tôt a aussi pu nous fragiliser et donner de la force aux Lensois. On a repris de la maîtrise en cours de première période, mais sans être dangereux, c’est resté assez stérile. C’était beaucoup mieux en seconde, avec beaucoup d’occasions. Mais quand on regarde les statistiques avant la pause, ils ont aussi très peu de tirs, c’était assez fermé des deux côtés.

Ce qui a pu vous rassurer, c’est que l’équipe ne soit pas affolée en gardant ses principes de jeu.
C’est un point positif car je pense qu’on aurait certainement sombré après une entame aussi catastrophique les saisons précédentes. L’équipe a su se remettre dedans petit à petit, sans trop s’affoler. On a réussi à revenir au score, ce n’était pas très fréquent. Je trouve qu’il y a beaucoup de choses positives dans ce match face à un adversaire qui est aussi taillé pour le haut de tableau.

Comment expliquez-vous cette progression, en tout cas sur ce match ?
On respecte tous les adversaires, mais on a parfois avec le staff surestimé certains adversaires sur des matchs contre des équipes du haut de tableau. Ce qui a pu être transmis aux joueurs. Notre équipe prend aussi un peu d’expérience, même si elle reste jeune. On a des joueurs qui commencent à accumuler des matchs et qui ont vécu certaines situations. Ça rend les choses toujours plus faciles à gérer.

Devez-vous surtout vous améliorer dans le jeu sans ballon ?
Oui, dans le jeu sans ballon sur certaines situations défensives, tout à fait. On a une grosse marge de progression là-dessus, on le travaille régulièrement, même si notre jeu basé sur la possession avec une domination haute fait que l’on s’expose souvent à des attaques rapides, des contres, ce qui est plus difficile à gérer.

Les coups de pied arrêtés défensifs sont-ils un autre axe de progression ?
Alors, si on regarde bien, c’est surtout les deuxièmes ballons qui posent problème, on ne défend pas très bien, on se tourne et on ne prend pas suffisamment de place pour contrer les frappes. Sur les premiers duels, dans l’ensemble, on a touché les ballons. Il faut revoir deux choses : la gestion des seconds ballons, être capable de les sortir, et nos renvois de la tête qui ne sont pas suffisamment nets.

Les entrants ont aussi fait du bien à Lens, on pense à Nemanja Matic. Est-ce qu’il est prêt à démarrer un match et apporte-t-il déjà ce que tu attendais de lui ?
On verra dimanche pour répondre à la première question. Il apporte ce qu’on attend d’un joueur de cette expérience : il amène du calme, de la sérénité, et ce n’est pas faire offense à ceux qui étaient sur le terrain avant et qui ont fait le boulot. Je le précise parce que lorsqu’un joueur arrive avec beaucoup de lumière sur lui, il faut aussi tempérer sur ceux qui sont là et qui ont fait le travail. Il nous a en tout cas beaucoup apporté sur sa sérénité, sa lecture du jeu, sa science tactique sur certaines compensations. C’est presque inespéré d’avoir un joueur comme ça à Rennes aujourd’hui.

Qui sera le remplaçant de Warmed Omari, forfait pour ce match ?
Il joue axe droit donc dans mon esprit, c’est Christopher Wooh qui aura sans doute l’occasion de s’exprimer dans l’axe dimanche. Jeanuel est gaucher, c’est difficile de faire jouer deux gauchers dans l’axe. On a confiance en Christopher qui a souvent répondu présent quand on a fait appel à lui.

Comment comptez-vous gérer le temps de jeu de Matić ?
Avec des joueurs de cette expérience, ça se fera aussi sur un échange avec lui. On a un effectif de qualité avec des joueurs proches les uns des autres dans chaque secteur. Ce sera important de concerner le maximum de joueurs, on ne peut pas faire une saison avec un onze type. Nemanja se connaît parfaitement, ce sera à nous d’être intelligents.

Qu’avez-vous pensé de la première de Ludovic Blas ?
Il a eu du mal à se situer, il est rentré beaucoup trop tôt vers l’intérieur du jeu alors qu’il aurait été plus intéressant face à une défense à cinq de garder de la largeur. Il ne faut pas oublier qu’il manquait de temps de jeu à cause de sa suspension contre Metz, ce qui m’avait contraint de ne pas le faire jouer lors du dernier match de préparation. C’était son premier match officiel avec nous, il y a aussi une charge émotionnelle supérieure. Je n’ai pas trop l’habitude de juger individuellement mes joueurs sur un match, il a complètement notre confiance et on sait pourquoi il est venu ici.

Avec le départ de Jérémy Doku, c’est maintenant à lui de jouer ?
Oui, on l’a pris en anticipation d’un départ de Jeremy. Maintenant, ce n’est pas le seul capable de jouer à ce poste.

Le départ de Doku va-t-il changer des choses dans votre style de jeu offensif ?
Oui, c’est différent. On sait qu’il est capable de faire des différences énormes sur des un contre un, mais on a déjà été confrontés malheureusement à son absence. Lors de ma première année, il n’avait quasiment pas joué à cause de ses blessures. Forcément, ce sera un jeu différent à la fois pour celui qui va jouer à sa place et pour ceux qui sont autour. On avait l’habitude de lui laisser un maximum d’espace pour qu’il puisse jouer ses un contre un, là on va avoir plus de jeu combine à faire avec l’apport des latéraux. Le latéral droit va devoir apporter plus de solutions.

Peut-on s’attendre à un match qui ressemblera à celui contre Metz ?
On peut le penser, mais je ne suis pas dans la tête du coach du Havre. On peut le penser s’il maintient sa défense à cinq, mais j’ai l’habitude de dire qu’on doit se concentrer sur nos points forts à domicile et imposer notre jeu.

Si le mercato s’arrêtait aujourd’hui…
(Il coupe.) Ah ce serait bien, ce serait magnifique, si ça pouvait même s’arrêter encore plus tôt…

Vous seriez content de l’effectif si c’était le cas ?
Oui, pour l’instant je suis content de l’effectif à ma disposition. Il reste sept jours, je pense qu’il serait temps qu’on se penche sur les dates du mercato. Pas nous, les entraîneurs, car tout le monde se fout de ce qu’on pense, mais ce serait bien d’être plus tranquille quand on commence la saison parce que ça crée des problèmes dans la tête de certains joueurs et c’est normal.

Numérique avec le départ de Matthis Abline en prêt, vous ne cherchez pas un attaquant ?
Pour l’instant, ce n’est pas dans les réflexions. On aura une recrue bientôt j’espère, le plus tôt possible, avec le retour de Martin Terrier.

Arthur Theate a-t-il émis le souhait de partir ?
Non, il n’a aucune volonté de partir. Maintenant, rien n’est exclu tant que la date fatidique n’est pas arrivée, tout est possible pour tout le monde.

Avez-vous eu une discussion avec Flavien Tait qui n’a pas participé aux deux premiers matchs ?
Je lui parle assez régulièrement, c’est un joueur avec lequel j’ai une très bonne relation, comme avec tout le monde dans l’effectif. C’est une situation difficile à vivre, quand vous êtes joueur, vous souhaitez être sur le terrain. Maintenant, ça fait aussi partie d’une carrière et des éléments qu’on doit surmonter en espérant qu’on puisse trouver une solution pour lui assez rapidement.

En cas de départ, sera-t-il remplacé ?
Oui, peut-être même que sans départ, il y aura une arrivée. J’avais dit que je ne parlais pas du mercato (Il sourit.)

On a vu Guela Doué entrer au milieu de terrain à Lens. Est-ce qu’il vous a surpris pendant la préparation ?
Surpris, ce n’est pas le mot. Déjà la saison dernière, pour être franc, mon jugement avait évolué. Je disais souvent à mon staff qu’il avançait, progressait. On s’était donné le temps de la préparation et des amicaux pour voir s’il allait continuer de progresser et s’il pouvait éventuellement remplir ce rôle-là, il m’en a donné la garantie sur cette période. C’est pour ça qu’on a pris la décision de le conserver et de le mettre sur le poste de latéral droit avec Lorenz. C’est un garçon qui ne vient pas à l’entraînement pour prendre l’air, il vient pour progresser, il se fixe des objectifs et se donne les moyens de les atteindre. Je pense que c’est important quand on a un joueur formé au club qui répond aux critères recherchés à un poste de ne pas aller chercher ailleurs. C’est mon avis et c’est aussi un des piliers du club. Si on décide de le garder, c’est qu’on a en tête qu’il est capable de jouer à tout moment.