Le Stade Rennais reçoit l'AS Cannes, dimanche à 17h45, au stade de la route de Lorient, dans le cadre des trente-deuxièmes de finale de la Coupe de France 2011.
L’Association sportive de Cannes est officiellement créée en 1902. D’abord club omnisports, la section football voit le jour sept années plus tard. L’AS Cannes se fait rapidement une renommée dans l’hexagone en remportant la Coupe de France en 1932, après avoir battu le RC Roubaix (1-0) en finale à Colombes. L’année suivante, le club cannois obtient le statut professionnel et dispute le premier championnat de France de football de Division 1 (composé de deux groupes à l’époque), et termine même vice-champion derrière Antibes.
Le club de la Bocca se maintient durant les dix années suivantes au sein de l’élite hexagonale (pour deux places de cinquième au classement en 1934 et 1935) avant d’être rétrogradé en seconde division au terme de l’exercice 1948-1949. Dix-huitième et bon dernier de D1, l’ASC doit repartir sur de nouvelles bases. S’en suit une longue période de somnolence pour le club provençal, seize années durant lesquelles Cannes lutte dans l’antichambre du football français. Après avoir terminé sur le podium de la seconde division (troisième) derrière Nice et le Red Star lors de la saison 1964-1965, le club retrouve enfin la Division 1. Joie de courte durée puisque le club du bassin cannois sera relégué dans la foulée, n’arrivant à faire mieux qu’une dix-neuvième place au classement général, synonyme de retour au purgatoire.
Il faut ensuite patienter vingt-et-une longues années avant de retrouver l’ASC sur le devant de la scène, grâce à une très belle troisième place de D2 acquise lors de la saison 1986-1987, et après avoir obtenu son ticket pour l’élite par le biais de l’épreuve des barrages aux dépens du FC Sochaux (0-1 puis 2-0). L’AS Cannes évolue alors quatre saisons supplémentaires en Division 1, avec au passage une très belle quatrième place en 1990-1991* et une première qualification pour une coupe européenne. Pourtant, l’année suivante n’est pas du même acabit pour le club cannois, dix-neuvième de D1, il est rétrogradé en seconde division aux côtés de Rennes et Nancy. Souhaitant faire le chemin inverse le plus vite possible, Cannes engage Luis Fernandez comme entraîneur, termine finalement second de son championnat de D2 (groupe A), et accède à la D1 après une énième victoire lors du troisième et dernier tour des barrages (succès face à Valenciennes 2-0 puis 1-1).
À cette époque, l’AS Cannes fait le pari de miser sur son centre de formation, qui devient rapidement l’un des plus performants de France et voit éclore pléthore de futurs internationaux en puissance (voir plus bas). Pour son retour parmi l’élite, l’ASC réalise une magnifique saison avec en guise d’apothéose, une seconde qualification pour l’Europe. Finalement, quatre autres saisons en D1 se succèderont avant le déclin du club provençal. Au terme de l’exercice 1997-1998, l’ASC est une nouvelle fois relégué en seconde division. Elle y reste trois saisons avant de descendre en National et abandonne son statut professionnel en 2004. Cela fait maintenant dix saisons consécutives que le club cannois évolue dans le championnat du National, avec comme objectif de retrouver le chemin de la Ligue 2. Dans son histoire, l’ASC a disputé vingt-deux saisons en Division 1, et s’avère être un club historique du championnat de France de football.
Rennes 1 - 1 Cannes
Division 1, 36ème journée
10 mai 1991
Stade de la route de Lorient
Affluence : 8 000 spectateurs
Buts : Omam-Biyik (60ème s.p.) pour Rennes, Guérit (48ème) pour Cannes
- Rennes : Hiard - Denis, Sorin, Oosterveer - Le Dizet, Rico, Paillard - Huard (Senoussi, 72ème), P. Delamontagne (Traoré, 86ème), Omam-Biyik, Ribar. (Entr. : Keruzoré)
- AS Cannes : Dussuyer - Sassus, Dréossi, Fernandez, Ferri - Guérit, Durix, Milinaric (Stopyra, 75ème) - Bray (Daniel, 75ème), Zidane, Simba. (Entr. : Primorac)
Côté palmarès, outre la Coupe de France glanée en 1932, la vitrine cannoise est ornée de deux coupes Gambardella, conquises à quarante années d’intervalle, en 1955 et 1995. Sur la scène continentale, l’AS Cannes aura disputé la Coupe UEFA à deux reprises. À chaque fois, l’ASC aura réussi à passer le premier tour sans encombre, avant d’être éliminée en seizièmes de finale. Lors de leur première épopée en 1991, les protégés de Primorac seront sortis par les Russes du Dynamo Moscou (0-1 puis 1-1), puis quatre années plus tard par les modestes joueurs autrichiens du VfB Admira Wacker Mödling (1-1 puis 2-4). Par ailleurs, de grands noms du football français et européen sont passés par le club de la Bocca. Franceschetti (alias le "Sanglier du maquis"), Koot, Asanovic, Ayache, Stopyra, Omam-Biyik, Alen Bokšić, Priou, Micoud, Vieira, Zidane, Frey ont fait vivre au club provençal ses plus belles heures de gloire.
Dans l’histoire, 22 rencontres (16 en D1, 4 en D2, 1 en barrages, 1 en Coupe de France) ont été disputées entre Rennais et Cannois au stade de la route de Lorient, pour un bilan qui s’avère plutôt positif pour le club phare de la Bretagne. D’ailleurs, pour confirmer cette tendance, les quatre dernières rencontres en première division se sont toutes soldées par des victoires stadistes. Lors de la dernière confrontation officielle entre les deux clubs, datant de l’exercice 1997-1998, les "Rouge et Noir" avaient pris le dessus dans un match "à six points" alors que les deux équipes se trouvaient dans une situation périlleuse au classement. Les protégés de Guy David avaient "scoré" deux fois par l’Allemand Patrick Weiser puis par Nicolas Goussé (meilleur buteur du club cette saison-là avec neuf buts).
La défunte épreuve des barrages mettra aussi aux prises les deux clubs en 1993. Au match aller le 28 mai, Cannes se rend à Rennes. Luis Fernandez, l’entraineur de l’ASC, a prévu de jouer en 3-6-1 et essuie les critiques... ce à quoi l’ancienne star du Mondial 1986 rétorque : "Pour les barrages, il faut savoir gérer sur les deux matches, l’aller et le retour. J’ai donc choisi d’aligner une équipe très regroupée pour jouer le contre à fond. Il fallait que je calcule un peu. Je n’allais pas mettre trois attaquants pour me faire abattre !". Il fait aussi le choix judicieux de ménager sa doublette d’attaque Madar-Priou (38 buts lors de la saison régulière) en les faisant seulement jouer 45 minutes chacun, afin qu’ils soient frais pour le match retour. Cannes l’emporte 1-0 et prend une option sur la qualification.
Quatre jours plus tard au stade Pierre-de-Coubertin, les Rennais sont corrigés au match retour, sur le score net et sans bavure de 3 buts à 0, grâce au doublé de Franck Priou et à un but de Johan Micoud. Les Cannois réalisent ce soir-là un véritable festival sans qu’à aucun moment les "Rouge et Noir" ne semblent en mesure d’inquiéter leur adversaire. Rennes reste en seconde division et patientera une année supplémentaire avant de retrouver l’élite. De son côté, Cannes obtiendra son précieux sésame pour la D1 quelques jours plus tard contre Valenciennes.
Avant l’opposition de dimanche prochain, les deux équipes ne se sont rencontrées qu’une seule fois en Coupe de France, lors de la saison 1933-1934. Les joueurs stadistes s’étaient alors imposés sur le score de 2 buts à 0 en huitièmes de finale de l’épreuve, lors d’un match disputé sur terrain neutre, à Bordeaux. Espérons que les statistiques générales soient de bon augure et que le Stade Rennais débute un beau parcours dans la compétition reine.
- Équipe rennaise lors du dernier Rennes - Cannes en 1997/1998 : Heurtebis - Brinquin, Rossi, Capron, Silvestre - Viaud (Grégoire, 74ème), Bigné (Maroselli, 81e), Huard - Weiser, Diawara (Darcheville, 46ème), Goussé.
Bilan des Rennes - Cannes en D1 : 16 matches, 8 victoires rennaises, 5 nuls et 3 victoires cannoises. 28 buts marqués par Rennes, 20 par Cannes.
Dernier buteur rennais (en D1) : Nicolas Goussé (le 24 janvier 1998 à la 80ème minute)
- 1997/98 (D1) : Victoire de Rennes 2-0 (Weiser et Goussé)
- 1996/97 (D1) : Victoire de Rennes 3-0 (Guivarc’h (2) et Papura)
- 1995/96 (D1) : Victoire de Rennes 3-2 (André, Huard et Cyprien / Horlaville (2))
- 1994/95 (D1) : Victoire de Rennes 3-1 (Pollet csc, Gourvennec et Grassi / Denis csc)
- 1992/93 (Barrages D1) : Victoire de Cannes 1-0 (Capoue)
- 1991/92 (D1) : Match nul 0-0
- 1990/91 (D1) : Match nul 1-1 (Omam-Biyik / Guérit)
- 1965/66 (D1) : Match nul 2-2 (Dubaële et Pellegrini / Lachot et Ferrier)
- 1957/58 (D2) : Victoire de Rennes 5-1 (br : Waloryszek (2), Méano et Cuissard (2) )
- 1955/56 (D2) : Match nul 1-1 (br : Le Dren)
*AS Cannes, saison 1987-1988.
Sources :
- Site officiel de l’AS Cannes
- « Le Stade rennais, fleuron du football breton » de Claude Loire, Ed. Apogée.
Crédits photos :
- forum footnostalgie
Louis G
6 janvier 2011 à 06h55Le vieux Club formateur de quelques stars du football français dont Zidane se retrouve d’une façon incompréhensible en National !!...même si le bilan des rencontres avec le club phare de Bretagne est positif , il serait prudent de prendre ce match très au sérieux et que le Stade Rennais montre à son public pour le 1er match de la nouvelle année , un visage plus séduisant que celui de l’an passé !!...
Attention à cette équipe. Elle est pratiquement à la porte de la Ligue 2 et peut monter une marche, cette année, en Mai. Il faut voir son palmarès et la bobine de son entraineur !
A Rennes, Cannes peut très bien faire un festival !
Ajouter un commentaire