C'est un secret de polichinelle : le Stade Rennais éprouve les pires difficultés à tirer profit de ses déplacements, loin de son stade fétiche. Flamboyants à la maison, les « Rouge et Noir » se montrent souvent mal à l'aise hors de leurs bases. Mais le nul obtenu à Lille, et ce grâce à en majeure partie à une assise défensive (provisoirement ?) retrouvée laisse à penser que de meilleures sorties sont possibles. Et cela éviterait au fidèle supporter stadiste son lot de contradictions...
Depuis l’ouverture du championnat, seuls les voyages en terre corse (1-1 à Ajaccio et nul sur le même score à Bastia), à Bordeaux et à Lille (deux tristes 0-0) ont permis au Stade Rennais de ne pas rentrer bredouille d’un déplacement. Autant dire qu’un si faible rendement loin du Stade de la Route de Lorient ne promet habituellement pas de bonnes choses. Mais chez les “Rouge et Noir”, on cultive à la perfection l’art du paradoxe. Trente-cinq points pris à domicile, et souvent avec la manière, pour seulement quatre à l’extérieur, à croire que le match se joue durant le voyage. Les plus pessimistes d’entre nous affirmeront que sans ce parcours médiocre hors de ses bases, (pire équipe du championnat avec Bastia et moins bonne attaque, toujours avec le club corse) le club aurait pu prétendre plus haut, beaucoup plus haut. Chez les moins ambitieux, on se contente de ce classement qui aurait pu être plus bas, beaucoup plus bas sans cette efficacité à la maison (meilleure équipe et attaque la plus prolifique du championnat chez elle).
Avec de telles contradictions, quoi de plus normal que de ne pas trouver trace de séries positives depuis le début de la saison. “Victoire-nul-victoire”, voilà une suite qui depuis longtemps était inconnue des joueurs rennais. Pas étonnant quand on sait qu’ils se sont déjà inclinés à neuf reprises à l’extérieur. Mais depuis le 27 février dernier et ce déplacement à Lille, certaines choses ont semble-t-il changé. Certes, les Bretons n’ont pu ramener qu’un point au terme d’un match rendu difficile par la météo mais « il s’est passé quelque chose dans l’esprit » comme l’expliquait Jeunechamp à l’issue de ce match. Un 0-0 n’a rien d’exceptionnel en soi. Sauf quand il est obtenu avec difficulté. Difficulté relative mais difficulté quand même. Dominé par son homologue lillois, le Stade Rennais a « fait preuve d’une grosse solidarité » pour reprendre les termes d’Étienne Didot. De son côté, Bölöni annonçait avant le match qu’« il [fallait] rester discipliné » pour conclure à l’issue des 90 minutes : « Nous avons su résister ». Arnaud Le Lan qui déclarait avant ce match de la 27ème journée que « Lille [était] avant tout une force collective » pensait-il que son club pouvait également s’enrichir de cette qualité ?
Depuis, les Stadistes ont joué contre Monaco en Coupe de France (0-1 a.p) et face à Sochaux (3-0) en championnat. Rien de bien bouleversant me direz-vous. Toujours est-il que la défense rennaise se montre de moins en moins perméable pour afficher à l’inverse une certaine solidité. Les deux seuls buts encaissés lors des quatre dernières rencontres - l’un d’une frappe de loin, l’autre en prolongation - sont là pour en attester. Un joueur comme Adailton, qui ne cesse de progresser tant sur le plan sportif qu’au niveau de l’acclimatation n’est pas étranger à ce bon rendement défensif.
Et pour enfin gagner à l’extérieur, il faudra inévitablement faire preuve de discipline, de solidarité pour faire de ce groupe “Rouge et Noir” une force collective. Des termes que des Rennais commencent à connaître. En attendant de découvrir ce qu’ils recherchent depuis l’avant-dernière journée de la saison passée : une victoire à l’extérieur.
P.-S.Par roy keane
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