À l'été 2008, ils sont dix-huit. Dix-huit joueurs de la génération 1993, qui débutent leur cycle de formation à l'ETP Odorico. « Beaucoup d'appelés, peu d'élus », dit-on. Retour sur leurs parcours respectifs afin de vérifier cet adage...
Légende : Rennes - Brest en championnat 14 ans fédéraux, le 27 octobre 2007. En rouge, de gauche à droite, Eliott Sorin, Dimitri Foulquier, Daouda Gérard et Cyril Durand.
L’histoire commence avec onze ados qui gambadent sur un terrain de la Piverdière. Des joueurs qui ont pour point commun leur année de naissance : 1993.
Au milieu, un joueur pas encore formé physiquement, mais qui semble déjà avoir trois poumons et dont la foulée semble allonger des jambes déjà tentaculaires : arrivé quelques mois auparavant en Bretagne, Abdoulaye Doucouré s’empare du ballon pour décaler immédiatement l’un de ses coéquipiers, côté droit.
Le destinataire est arrivé de Guadeloupe quelques semaines plus tôt : Dimitri Foulquier, positionné milieu offensif. Il déborde facilement son vis-à-vis, rentre dans la surface, puis centre en retrait.
Axel Ngando s’empare du ballon. Son gabarit gracile n’est pas mis à mal par ceux de ses adversaires, comme lui tout juste sortis de l’enfance : le meneur de jeu contrôle, dribble, élimine, frappe, et marque.
Cette scène s’est sans doute répétée des dizaines de fois lors de la saison 2007-2008, la première passée par les trois joueurs en Bretagne. Elle aurait pu se répéter lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2013, remportée par les Bleuets de Paul Pogba, pour peu que Doucouré n’en ait pas été privé par une vilaine blessure. Elle aurait également pu se reproduire quelques années plus tard au Roazhon Park, en Ligue 1, si les trois joueurs avaient tous réussi à s’imposer avec leur club formateur.
Mais pour tous les joueurs qui rentrent en centre de formation, la route qui mène vers le haut niveau est tortueuse. Chaque année, plusieurs éléments quittent leurs camarades pour suivre un chemin différent. Parfois pour mieux rebondir sportivement, tandis que d’autres doivent enterrer leurs rêves de football professionnel.
En 2008, 18 joueurs de la génération 1993 entament ainsi leur cycle de formation au Stade rennais. Huit ans plus tard, beaucoup ont dû mettre de côté leurs aspirations initiales. Retour sur leurs parcours, avec l’éclairage de leur ancien coéquipier David André, l’un des quatre gardiens de but de cette génération.
Pour ce gardien originaire des Antilles, l’aventure bretonne s’est arrêtée très rapidement. Début 2008, il est repéré par le Stade rennais lors de la Coupe nationale des 14 ans, où il brille sous les couleurs de la Martinique. Problème, il y a déjà trois gardiens au sein de la génération 1993 : les locaux David André et Niall Burdon, ainsi que Devis Epassy, recruté à l’INF Clairefontaine. Axel Farès ne parviendra pas à se départir de son statut de numéro 4, et quitte le club dès 2009.
Il est alors recruté par l’AS Saint-Étienne, mais ne parvient pas à percer non plus dans le Forez. Depuis, le jeune gardien est retourné en Martinique, et joue dans le championnat local, à un niveau équivalent à la Division d’honneur, notamment avec le Golden Star de Fort-de-France.
L’avis de David André : « Il a eu du mal à s’adapter complètement, et du coup ça a été dur pour lui de s’exprimer sur le terrain. En plus, il s’est blessé au bras en milieu de saison, donc ça a coupé sa progression. Il n’a pas eu beaucoup de chance. »
Pour lui aussi, l’aventure rennaise s’arrête rapidement, dès 2010. Après avoir débuté sous les couleurs de Bréteil-Talensac, il fait toutes ses classes au Stade rennais, et évolue dans le couloir gauche. Après avoir quitté les Rouge et noir, il tente sa chance à Vannes, et se rapproche très près du monde professionnel, en étant retenu pour une rencontre de Ligue 2, sans toutefois rentrer en jeu. « Autant à Rennes, j’étais loin des autres. Autant à Vannes, je ne suis pas passé loin, regrettait-il dans une interview accordée à Ouest-France en 2015 [1]. Mais je sais aussi que je me suis relâché, que je me suis cru arrivé. Si je n’ai pas signé pro, c’est que je me suis craqué quelque part... » Au final, la chance passe. Benoît Ardhuin finit par quitter Vannes et ses rêves de professionnalisme en 2013. « Je voulais reprendre mes études et donc revenir dans un club sur Rennes. J’ai eu deux-trois contacts. J’ai choisi l’OC Cesson car je voulais jouer tous les week-ends et trouver un groupe qui vivait bien. Après mes déboires à Vannes, j’ai repris du plaisir tout de suite. » [2] Il est aujourd’hui l’un des cadres du club cessonnais, qui a obtenu sa montée en DH à l’issue de la saison.
L’avis de David André : « J’ai joué dans toutes les catégories avec lui. Ça a fait bizarre quand il est parti, car c’était le premier des "anciens" à partir. Il a toujours bossé à l’entraînement et en match. Je pense qu’il aurait mérité de finir les trois saisons au centre, mais il a aussi voulu tenter sa chance à Vannes, donc ça avait du sens pour lui de partir. »
Arrivé très jeune au Stade rennais, Alexandre Huot y fait toute sa formation. Joueur extrêmement polyvalent, il joue milieu offensif à son entrée au centre, avant de reculer au poste de latéral. En 2011, jugé trop juste, il n’est finalement pas conservé par le club. Il tente alors sa chance à Tours, dont il intègre le centre de formation, mais l’expérience tourne court. Dès 2012, il rejoint Alençon, pour y évoluer en DH de Basse-Normandie. « Ça m’a servi de tremplin. J’avais envie de voir autre chose, j’y suis resté deux saisons », expliquait-il en 2014 [3]. Un tremplin car Alexandre Huot monte alors d’un cran et retrouve la Bretagne, en signant à Dinan-Léhon (CFA2). La saison suivante lui permettra de se mettre en lumière, le club costarmoricain affrontant Guingamp en Coupe de France en janvier 2015.
L’avis de David André : « Pour moi, c’est le joueur qui a le plus changé durant ses années au centre, tant sur le plan du foot que sur le plan humain. On le voit bien aujourd’hui, car c’est l’un des premiers à avoir fondé une famille. Pour lui comme pour moi, la L1 était probablement à un niveau trop élevé, mais je l’aurais bien vu en National ou dans une top CFA. Aujourd’hui, il joue en CFA2 et a un bon job, donc tout roule ! »
Originaire de Chartres, Christopher Graffin passe par le pôle de préformation de Châteauroux avant d’être recruté par le Stade rennais en 2008. Mais la malchance s’en mêle pour ce milieu de terrain, qui se fracture le fémur et reste indisponible durant un an. En 2011, il n’est pas conservé par le club et choisit de rejoindre Alençon pour une saison. « Je recherchais un club qui pouvait m’offrir du temps de jeu, explique t-il alors [4]. Comme j’ai eu mon bac STG, cette année, je vais me consacrer au foot. J’espère ainsi être repéré par un club pro du coin pour relancer ma carrière. » Un vœu qui restera finalement pieux, car Christopher Graffin quitte finalement l’Orne pour rejoindre La Rochelle, un club de DH, dès 2012. Après y avoir joué durant quatre saisons, sa carrière a pris un coup d’accélérateur cet été, puisqu’il a été recruté par le club vendéen de Fontenay, en CFA. En championnat, il retrouvera... la réserve du Stade rennais, promue à ce niveau.
L’avis de David André : « Je me souviens d’un mec vraiment sympa et très agréable à vivre. Il adorait faire des blagues et rigoler. Je pense que le club attendait beaucoup de lui, mais je ne sais pas si le monde pro l’attirait plus que ça. Il a toujours bossé et a beaucoup donné, mais je ne suis pas certain que la motivation était là à 100 %. Je suis très content de voir qu’il a signé en CFA, ça pourrait être un nouveau départ pour lui car c’est vraiment un joueur avec des grosses qualités. J’espère vraiment qu’il va s’imposer. »
Comme pour Christopher Graffin, la malchance va décider du parcours de cet attaquant originaire de Rennes, et dont le frère Kévin a lui aussi fréquenté le centre de formation quelques années plus tôt. Arrivé dès 2001 au Stade rennais, il empile les buts chaque saison, mais finit par enchaîner blessure sur blessure à partir de la catégorie U17. Malgré une fracture tibia-péroné, puis une rupture des ligaments croisés, il parvient à revenir à la compétition, mais il n’est finalement pas conservé par le club en 2011.
Comme Benoît Ardhuin, il tente alors sa chance à Vannes, mais ne s’y impose pas. Durant quatre saisons, il joue ensuite avec des clubs de CFA2 de la région Centre, Thouars et Bourges... et subit une nouvelle rupture des ligaments croisés en 2013. Cet été, il a fait son retour sur Rennes, puisqu’il jouera la saison prochaine à la Tour d’Auvergne, où il remplacera Antoine Caroff en attaque.
L’avis de David André : « C’était l’un des grands espoirs du club. Il marquait à tout-va dans toutes les catégories. J’ai commencé le foot à 8 ans en poussin avec la TA Rennes, et pour mon tout premier match, on jouait le Stade rennais sur le stabilisé de Bréquigny. Dans cette équipe du Stade à l’époque, il y avait Cyril et Lindsay Rose. Les deux jouaient en attaque. Je ne me souviens plus lequel avait marqué 8 buts et l’autre 5, mais au final on a perdu 13-1 et j’ai failli arrêter le foot avant même d’avoir commencé… »
Plus encore que Christopher Graffin et Cyril Durand, le parcours de François Rio a été marqué par les blessures et la malchance. Originaire de la presqu’île de Rhuys, dans le Morbihan, il s’illustre parmi les meilleurs joueurs bretons de sa génération, notamment avec les équipes du VOC. Recruté par le Stade rennais en 2008, ce milieu de terrain se blesse rapidement après son arrivée, et va enchaîner les pépins durant ses trois saisons à Rennes, avec pas moins de deux ruptures des ligaments croisés.
Non conservé par le club en 2011, il retourne alors à Vannes... et est victime d’une troisième rupture des croisés ! « Les blessures m’ont fait mettre une croix sur une carrière au haut niveau », convient François Rio en 2014 [5]. Il rejoint alors l’Espérance de Theix (Morbihan), « un club avec une bonne ambiance, et qui dispose de structures exceptionnelles », dont il devient le capitaine, et passe rapidement ses diplômes pour devenir éducateur auprès des jeunes, tout en espérant pouvoir entraîner un jour à haut niveau.
L’avis de David André : « Dans toutes les catégories de jeunes, il était LE joueur de Vannes dont on avait peur. Il avait une très bonne technique et était petit et rapide. Il était vraiment difficile à arrêter. Durant ses années au centre, il a tout de suite été très à l’aise et faisait blague sur blague. Il était pote avec tout le monde. Il a pensé partir aux USA après sa dernière année au centre, mais il aime beaucoup trop la Bretagne pour partir. Je pense qu’il se plaît bien dans ce qu’il fait maintenant, près de ses proches et toujours dans le foot. »
Le début de carrière de ce défenseur originaire du Tarn est particulier, et synonyme de gâchis. Avant même d’arriver en Bretagne, son parcours est sinueux, ayant porté successivement les couleurs de Castres, Toulouse, Albi, Montpellier et Sète ! Recruté par le club en 2007, il est alors l’un des meilleurs espoirs français à son poste, et est même capitaine en équipe de France des moins de 16 puis des moins de 17 ans.
Mais rapidement, les choses se gâtent : le Stade rennais le juge trop petit pour occuper un poste dans l’axe, et souhaite le repositionner sur l’aile gauche. Refus du joueur et de la famille, avec qui les relations se tendent. « Je vous mentirais si je disais que cela ne m’a pas vexé, reconnaissait Yamnaine en novembre 2011 [6]. Encore maintenant, je pense que l’on ne m’a pas donné les bons arguments. C’est vrai qu’à ce moment-là, j’étais un peu immature du fait de mon âge, ce qui est normal. C’est seulement plus tard que j’ai vraiment commencé à comprendre ce qui pouvait m’être utile. » Écarté par le club, il joue en DSE avec l’équipe C jusqu’à la fin de son contrat aspirant, en 2011.
Il s’exile alors en Italie, à Parme puis à l’AS Rome, dont il fréquente les équipes de jeunes sans parvenir à s’imposer chez les pros. Prêté en D2 belge, au RWDM Brussels, en 2013-2014, il s’illustre finalement... en devenant champion du monde militaires, dans une équipe renforcée par des joueurs chômeurs, grâce à un partenariat avec l’UNFP. L’an dernier, Wesley Yamnaine jouait à l’AS Fabrègues, en CFA2.
L’avis de David André : « Son parcours est sans hésitation le plus fou de nous tous ! Ce qui ne m’étonne pas tant que ça. Wesley, c’est tout ou rien. Il vient du sud et ça se sent, il a le sang chaud, comme on dit. Il était absolument incroyable en défense durant ses premières années au Stade. Mais après, il y a eu des désaccords avec le club et ça a tout chamboulé. En tout cas, c’était un très bon mec et il aurait vraiment mérité de percer. Peut-être qu’il aura encore une chance, je l’espère pour lui ! »
Né d’un père irlandais et d’une mère française, Niall Burdon grandit dans l’agglomération rennaise, et porte les couleurs de L’Hermitage, de Vezin-le-Coquet du Rheu avant d’intégrer le Stade rennais en 2007. Un an plus tard, il fait partie des quatre gardiens de la génération 1993, et s’affirmera rapidement comme le numéro 2 dans la hiérarchie, derrière Devis Epassy. Très attaché à ses racines irlandaises, ce fan du Celtic Glasgow est même sélectionné en équipe d’Irlande des moins de 16 ans. Pour autant, la concurrence lui barre la route du haut niveau, d’autant que son statut de joueur local le dessert : « Tous les gars de la région avaient des contrats amateurs, explique-t-il dans les colonnes de France Football quelques années plus tard. Personne n’était stagiaire pro, contrairement à ceux venant de Paris ou d’ailleurs. » Après avoir atteint le groupe espoir, il quitte finalement le club en 2012, « gentiment viré » selon ses propres termes.
Il lance alors sa carrière pro en Irlande, jouant d’abord en D4, avant de signer à Shelbourne, où il fait ses débuts en première division locale. Après un court passage au Luxembourg, où il gagne la coupe nationale avec Differdange, il choisit de suivre un cursus mêlant soccer et études aux États-Unis, au Fort Lewis College, dans le Colorado. Après cette expérience, il rentre en France pour poursuivre ses études, et remise (temporairement ?) ses gants au placard.
L’avis de David André : « Avec Niall, on était très amis et en concurrence en même temps. C’était une situation un peu spéciale, mais ça s’est vraiment bien passé. On a tout vécu pendant toutes ces années, et on s’est mutuellement soutenu donc pour lui je n’ai qu’un mot : merci.
Il avait le potentiel pour aller encore plus haut je pense, mais les places sont tellement chères que c’est vraiment compliqué. En même temps, notre génération n’a pas eu trop de chance, vu qu’Abdoulaye Diallo a signé pro à 17 ans… Ça a un peu fermé la porte à tout le monde. »
Eliott Sorin est un enfant du club. Fils de Michel, frère d’Arthur, il y débute à l’âge de six ans et y réalisera l’intégralité de sa formation. Milieu de terrain, il figure initialement parmi les meilleurs espoirs français à son poste, et porte le maillot des Bleus des moins de 16 aux moins de 18 ans. Pourtant, s’il parvient logiquement à se frayer un chemin jusqu’au groupe espoir, la marche suivante est un peu trop haute, malgré 15 matchs disputés avec la réserve en 2012-2013. Au printemps 2013, il prend les devants : « Trois mois avant la fin de mon contrat, le club m’a dit qu’il n’allait rien me proposer. Par l’intermédiaire d’Erik Edman, je suis allé faire un essai en Suède, à Helsingborg. » [7]
L’expérience dure quelques mois, avant un retour en France. Direction Dijon. Élément clé de la réserve bourguignonne, il en profite pour découvrir le haut niveau. Il fait ainsi six apparitions sous le maillot de l’équipe pro dijonnaise, dont deux en Ligue 2. Insuffisant néanmoins pour se voir proposer un contrat pro. Libre de tout engagement, il choisit de revenir en Ille-et-Vilaine : « J’ai jugé que c’était le bon moment pour commencer une autre vie et reprendre mes études, explique Eliott Sorin. Je manquais d’expérience pour trouver un club de National ou de Ligue 2. » La saison dernière, il était ainsi titulaire en CFA avec l’AS Vitré, dans une équipe dirigée par son père.
L’avis de David André : « On avait l’impression qu’il n’avait jamais un jour sans, un jour où il se sentait moins bien. C’était un vrai talent, avec un abattage énorme au milieu. Il a toujours été très doué, avec une vraie intelligence de jeu. Il sait où se placer et anticipe très bien. En même temps, il n’a pas trop le choix, car il est très, très lent… Je crois que même nous, les gardiens, on était plus rapides ! Il lui a peut-être manqué un peu de taille et de force physique pour plaire à des coachs de L1. »
Né au Mali, Daouda Gérard grandit à La Bouëxière, au Nord-Est de Rennes, après avoir été adopté à l’âge d’un an et demi. Sollicité de longue date par le Stade rennais, il préfère longtemps rester dans les rangs du club local, et joue encore deux ans à la TA Rennes avant de finalement céder aux sirènes du SRFC en 2007. Grâce à ses grandes qualités de défenseur, costaud et solide dans les duels, il fait son chemin jusqu’au groupe espoirs, et est proche d’obtenir un contrat pro que le club ne lui proposera finalement jamais.
En 2013, le Stade rennais lui soumet un contrat amateur d’un an, mais Daouda Gérard refuse. « J’ai bien senti que ça ne leur ferait pas grand-chose si je partais », affirme-t-il quelques mois après [8]. « J’avais envie de connaître un nouveau groupe, une équipe première de club, ajoute-t-il plus tard [9]. De plus, je souhaitais découvrir un niveau supérieur et les conditions qu’ils me proposaient ne me convenaient pas. » Ce niveau supérieur, ce sera Plabennec en CFA. Puis, après une excellente première saison à cet échelon, l’AS Vitré de Michel Sorin, connu lorsqu’il jouait à Rennes. « J’avais d’autres propositions de CFA et au-dessus, mais j’ai porté mon choix sur l’AS Vitré naturellement. » Son passage dans la cité bretillienne se passe beaucoup moins bien, émaillé de nombreuses blessures. Il tentera de se relancer cette saison à l’étage inférieur, avec la TA Rennes, qu’il retrouve neuf ans après l’avoir quittée.
L’avis de David André : « C’était le comique de la bande, il faisait rire tout le monde ! Un vrai animateur de vestiaire. C’était vraiment top d’avoir un mec comme ça avec nous dans la vie de tous les jours. Dans le même temps, il était très costaud sur le terrain. Il avait des grosses qualités dans les duels. Un vrai défenseur. Je suis persuadé que s’il fait une ou deux grosses saisons, il peut encore jouer plus haut ! »
Formé à l’école de l’INF Clairefontaine, ce franco-camerounais intègre le Stade rennais en 2008. Gardien au physique massif, à l’aise sur sa ligne, il passe par le Red Star et le Paris FC avant d’arriver en Bretagne. Sa première année est difficile : « Je suis arrivé ici un peu comme un touriste. Ce n’est qu’après que j’ai pris conscience que j’avais envie de percer à Rennes. Je me reposais trop sur mes facilités », reconnaissait-il cinq ans plus tard [10]. La prise de conscience arrivée, il s’impose comme le meilleur gardien parmi les quatre de la génération 1993. Sa progression est alors linéaire, et lui permet d’atteindre le statut de titulaire en CFA2. Mais l’aventure rennaise finit par s’arrêter pour lui en 2013, faute de place chez les pros.
Il rejoint alors Lorient, en tant que gardien de la réserve. Une succession de blessures chez ses coéquipiers lui permet même d’apparaître à plusieurs reprises sur le banc en Ligue 1, sans rentrer en jeu. Non conservé à l’issue de la saison 2013-2014, il joue ensuite en D3 espagnole, puis à Avranches (National) en tant que doublure.
L’avis de David André : « Devis, il lui a fallu un temps d’adaptation. Mais une fois qu’il s’est habitué à Rennes et aux exigences du centre, il a pu vraiment se développer en tant que joueur et en tant que personne. Il a pris de plus en plus confiance, et ça s’est tout de suite ressenti. Il avait deux faces : il était très blagueur et relax - je me souviens encore de lui chantant du Céline Dion en cours... -, mais une fois sur le terrain ce n’était plus du tout pareil. Le changement était flagrant, et mentalement il était vraiment très costaud. »
À vrai dire, Pierre Lemonnier ne figurait pas parmi les joueurs ayant intégré le centre de formation en 2008. S’il jouait déjà au club, ce défenseur originaire de Bazouges-la-Pérouse n’évoluait alors qu’avec la section amateur. Mais, après une excellente saison 2008-2009, il est finalement intégré à la section élite, et ne la quittera plus. « J’ai intégré le centre de formation un an après les autres. C’était déjà une grande nouvelle pour moi et ma famille », se souvient le joueur en 2013 [11].
Joueur de devoir, sorte de "défenseur à l’ancienne", capable d’évoluer dans l’axe comme à droite, il rattrape son retard et finit par s’imposer comme titulaire avec la réserve en CFA2, à force de travail. « Mon père m’a toujours dit de me battre. Je n’oublie pas que mes parents ont un métier difficile (agriculteurs, NDLR). Ils n’ont jamais voulu que je vive la même chose qu’eux. C’est pour ça que je me bats. » En 2013, le club ne lui propose pas de contrat professionnel, mais Pierre Lemonnier choisit de rester au Stade rennais par le biais d’un contrat amateur, avec comme mission d’encadrer les plus jeunes.
Laissé libre en 2014, il s’engage avec la réserve de Dijon et, comme Eliott Sorin, est proche d’y intégrer le groupe pro. Aligné une fois en Coupe de France, il reste plusieurs fois sur le banc lors de rencontres de Ligue 2, mais quitte la Bourgogne en 2015. Direction alors Granville et le CFA2. Un choix qui lui a permis de vivre une belle aventure en Coupe de France la saison dernière : titulaire, il a participé à l’élimination de Laval et de Bourg-en-Bresse, avant de tomber, avec les honneurs, contre Marseille en quarts de finale. Il jouera en CFA l’an prochain avec le club manchois.
L’avis de David André : « C’est celui qu’on n’attendait pas du tout ! Il a de vraies qualités de défenseur, et il a énormément travaillé. Sa technique balle au pied s’est beaucoup améliorée, et physiquement il est devenu imposant. Vu qu’il arrivait après tout le monde, il était un peu discret au départ, mais il a toujours su se faire respecter. Et puis, plus les années passaient, plus il a pris confiance. Après son départ du Stade, je trouve son parcours vraiment très réfléchi. Son match en Coupe de France m’a vraiment impressionné, il a été très costaud. »
Natif des Côtes d’Armor, Kévin Beauverger fait ses classes dans plusieurs clubs de l’ouest de Rennes (Pleumeleuc, Bédée et Montauban) avant de rejoindre le Stade rennais en 2007. Il s’impose rapidement comme le latéral gauche titulaire de cette génération. Malgré une pubalgie tenace qui plombe sa saison 2010-2011, le défenseur se fraye un chemin jusqu’au groupe CFA2, dont il devient le capitaine lors de la saison 2012-2013. Régulièrement convié eux entraînements des pros, il se voit même offrir une apparition en Ligue 1, lors d’un déplacement à Valenciennes en mai 2013. N’entrant pas dans les plans du club, il n’est finalement pas conservé quelques semaines plus tard, à l’issue de son contrat stagiaire.
Kévin Beauverger rejoint alors le FC Lorient, qui lui offre une place de titulaire avec sa réserve (qu’il contribue à faire monter en CFA en 2014), et des facilités au niveau scolaire pour suivre un BTS. Après deux ans en Morbihan, il rejoint l’US Saint-Malo (CFA). « Au départ, je cherchais un club de National ou de Ligue 2 pour rester dans le monde pro, expliquait le latéral gauche après sa signature il y a un an [12]. Mais je n’avais pas fermé les portes à un club structuré de CFA, ambitieux et organisé. » Après avoir manqué de peu la montée en National la saison dernière, il retrouvera ses deux anciennes équipes, Rennes et Lorient, en championnat de France amateur cette année. Et peut toujours rêver de retrouver un jour cette Ligue 1 à laquelle il a déjà goûté.
L’avis de David André : « Au départ, rien ne laissait penser qu’il allait jouer en pro. Mais c’est un tel bosseur qu’il a réussi à faire ce qu’on n’attendait pas forcément de lui. Il était sérieux en classe - je ne devrais pas dire ça, mais il a aidé pas mal de monde en maths -, et sur le terrain il donnait toujours tout. Il avait un impact et on savait qu’on était "safe" avec un mec comme lui à gauche. C’était un vrai leader, il avait les mots justes. Ce serait sympa de le voir titulaire en National, voire même un peu plus. »
Son arrivée à Rennes débute par un imbroglio. Car Franck Héry, fils de Bruno Héry, ancien pro à Guingamp, est avant tout un enfant de l’EAG, où il joue de 1999 à 2007. Entré au pôle espoirs de Ploufragan... il est finalement débauché en 2007 par le Stade rennais, où il arrive un an plus tard. Ses débuts en Ille-et-Vilaine sont timides, et son potentiel ne s’exprime que progressivement au milieu de terrain, au poste de relayeur, voire de meneur de jeu. Devenu un membre régulier de l’équipe réserve (31 matchs en l’espace de deux saisons), Franck Héry se voit finalement proposer un contrat professionnel par le club. « C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail et de sacrifices, se réjouit-il alors [13]. Mais le plus dur reste à faire maintenant. »
Le plus dur, car Philippe Montanier ne compte pas sur lui. Direction Vannes, pour un prêt en National qui s’avère peu judicieux. En difficulté en championnat, le club morbihannais est relégué en CFA (et doit même déposer le bilan et repartir en DSE lors de la saison suivante), et Franck Héry ne s’y impose pas. Laissé libre par le Stade rennais après son unique année de contrat pro, il rejoint alors... Guingamp, dont il intègre la réserve, sous statut amateur. Convaincant lors de la saison 2014-2015, il se voit offrir un deuxième contrat pro par l’EAG, et fait ses débuts en Ligue 1 en octobre 2015. Repositionné défenseur central, il jouera cette saison en National, prêté aux Herbiers.
L’avis de David André : « Il était plutôt réservé au départ, et s’est ouvert petit à petit au fil des années. Il a malgré tout été toujours plutôt discret. Sa première année a été un peu compliquée, mais je pense que c’était dû à son physique car il a grandi d’un coup. C’est pour ça qu’il a mis un peu plus de temps pour montrer complètement son potentiel. Et puis, il jouait plus haut sur le terrain, quasiment en n°10 au départ, alors qu’on voit aujourd’hui qu’il est probablement plus à l’aise quand il est plus reculé, voire même derrière. Il a le profil des bons défenseurs centraux aujourd’hui : grand, bon de la tête, avec une bonne technique balle au pied pour les relances… »
À son arrivée au Stade rennais, Axel Ngando a tout du surdoué : une fine technique balle au pied, de l’élégance sur le terrain, et des titres de meilleur joueur gagnés à la pelle en tournoi avec les équipes de jeunes du PSG. "Chipé" au club de la capitale par les Rouge et noir, le Francilien débarque dès 2007 au centre de formation, et y forme un trio de copains avec Foulquier et Doucouré, arrivés en même temps que lui. « Le Stade rennais avait plus une image de formateur que le Paris Saint-Germain, se justifie-t-il en mars 2012 [14]. Après, leurs installations étaient superbes, mais en voyant un peu plus loin, je me suis dit que Rennes était la meilleure solution si je voulais côtoyer le monde professionnel. »
Du reste, sur le terrain, il impose ses qualités de meneur de jeu, et fait sans souci son chemin vers les pros. Que le club lui propose, dès 2012, un contrat pro de trois ans est totalement logique. Mais la marche suivante sera plus compliquée à gravir. Après l’avoir longtemps ignoré, Frédéric Antonetti le lance en L1 le 2 février 2013. Et quels débuts ! Pour son premier ballon, il égalise dans un derby joué au Moustoir contre le FC Lorient (2-2). Pourtant, malgré ce coup d’éclat et des prêts plutôt positifs à Auxerre puis à Angers, Axel Ngando ne totalisera que 4 apparitions, et 67 minutes de jeu sous le maillot rennais. En août 2015, le club finit par le transférer à Bastia. Si son temps de jeu a augmenté, il ne s’est pas, pour l’heure, encore totalement imposé en Corse.
L’avis de David André : « Axel, c’est le technicien. Il a cette touche de balle particulière, il est beau à voir jouer. Il n’y avait aucun doute qu’il signerait pro. En plus de cela, il a toujours eu l’hygiène de vie et la motivation nécessaires. Il était très pro dès le départ, ce qui était impressionnant pour un joueur de 14 ans. C’est quelqu’un de très ouvert et agréable. Il pourrait parfois être presque "trop gentil". Je pense qu’il lui reste encore à s’étoffer, autant physiquement que mentalement. Une fois qu’il aura ça, je pense qu’il a les mêmes qualités qu’un Yacine Brahimi, et qu’il peut donc aller très haut. »
Dimitri Foulquier est repéré par Patrick Rampillon lors de la Coupe nationale des 14 ans. Il joue alors sous le maillot de la Guadeloupe, l’île dont il est originaire, en étant surclassé. En 2007, il fait le voyage vers la métropole, et s’installe en Bretagne. Le choc est rude. « Au début, c’était dur, racontait-il en 2011 [15]. Tout a changé pour moi : le climat, les amis, le football, tout. J’ai eu la chance d’avoir un coach (Franck Haise, NDLR) qui m’a aidé, de même que le personnel du centre. » Milieu droit à l’origine, il est progressivement replacé en défense. En 2010, ses qualités sur le terrain et son sérieux dans les études lui valent d’obtenir le titre de meilleur joueur du centre de formation. Tout s’enchaîne alors très vite : première titularisation en Ligue 1 en octobre 2011, puis premier contrat pro en décembre, une semaine après avoir crevé l’écran en Ligue Europa, lors d’un match disputé au stade Vicente Calderón contre l’Atlético Madrid. Un an et demi et quelques matchs de L1 plus tard, il est sacré champion du monde des moins de 20 ans, en compagnie d’Axel Ngando... et marque même le tir au but décisif en finale.
Pourtant, si son profil est grandement apprécié de Frédéric Antonetti, il ne rentre pas dans les plans de Philippe Montanier. Prêté à Grenade, en Liga espagnole, il y est définitivement transféré en 2014. Depuis, il est devenu un titulaire régulier dans son équipe, même s’il est régulièrement ballotté entre le couloir droit et le couloir gauche.
L’avis de David André : « Un monstre physique, et un gros chambreur. Au départ, il était tellement au-dessus avec sa puissance qu’il s’est longtemps appuyé dessus. Puis, petit à petit, il s’est concentré sur sa technique pure balle au pied. Malgré ses qualités énormes au départ, lui aussi a beaucoup travaillé pour arriver où il est. Il a fait un bac S, ce qui montre le sérieux et la discipline qu’il s’est imposé. On savait qu’il passerait pro, mais il a su faire en sorte de ne pas tomber dans les pièges, comme tant d’autres joueurs… Aujourd’hui, je pense qu’il va s’imposer totalement en Liga, ou sinon je le verrais bien revenir en L1. Je pense que pas mal de clubs auraient besoin d’un arrière droit comme lui. »
Originaire des Yvelines, où il joue au côté du futur milanais M’Baye Niang, Abdoulaye Doucouré est recruté par le Stade rennais en 2007, un an après avoir échoué au test d’entrée de l’INF Clairefontaine. Attaquant lorsqu’il jouait aux Mureaux, il est repositionné au milieu de terrain dès son arrivée en Bretagne. Ses capacités physiques exceptionnelles, alliées à ses progrès sur les plans techniques et tactiques, le propulsent parmi les meilleurs espoirs du club, appelé régulièrement en bleu dès les moins de 17 ans.
À l’automne 2010, alors qu’il commence à intégrer le groupe CFA, sa progression est stoppée par une rupture des ligaments croisés. De retour la saison suivante, il est le premier joueur de la génération 1993 à passer professionnel, en juillet 2011, dans la foulée d’un tournoi de Ploufragan dont il est élu meilleur joueur. Pour autant, "Douc’s" mettra longtemps à obtenir la confiance de Frédéric Antonetti, qui le lance presque par dépit, après un échec en finale de Coupe de la Ligue, en avril 2013. S’il fait forte impression pour ses premières apparitions chez les pros (comme Ngando, il marque d’ailleurs lors de son premier match, contre Brest), le milieu de terrain a le malheur de subir une nouvelle rupture des croisés quelques semaines plus tard.
De retour en décembre, il devient sans doute le joueur le plus emblématique de l’ère Montanier, devenant incontournable au milieu de terrain : son positionnement très haut, quasiment comme meneur, lui permet de mettre en avant ses qualités offensives (16 buts et 12 passes décisives en 84 matchs) et sa capacité à répéter les efforts, mais met également en lumière ses lacunes techniques. Si son apport restera controversé auprès des supporters, il n’échappe pas à Watford, qui obtient son transfert le 1er février dernier. Au final, Abdoulaye Doucouré aura été le joueur de la génération 1993 le plus utilisé chez les pros, et celui qui aura rapporté le plus en indemnité de transfert.
L’avis de David André : « Lui, Axel et Dimitri, on savait tous qu’ils allaient passer pros. Ils étaient tellement au-dessus… Lui aussi a fait tout ce qu’il fallait pour ne pas tomber dans les pièges. Il ne parlait pas forcément énormément, mais sur le terrain on voyait tout de suite qu’il avait quelque chose. Et puis il a six poumons, donc ça aide ! Il gagnait toutes les courses de cross-country quand on était au collège, contre des mecs qui faisaient de l’athlé toute l’année... »
« J’ai joué au Stade de 10 à 18 ans. En 13 ans, j’ai profité d’une place laissée libre pour jouer le tournoi de Plomelin et me "montrer". J’ai été pris au centre de préformation, et puis après une année en 14 ans fédéraux plutôt réussie, j’ai continué au centre. Je savais dès le départ que ça allait être très compliqué à cause de ma taille (David André mesure aujourd’hui 1.76 m, NDLR), mais j’y croyais vraiment. J’ai été surclassé quelques fois en 16 ans nationaux en 2007-2008, et durant ma première année au centre, j’ai joué cinq matchs à ce niveau, malgré la présence de Vincent Dorel dans la génération précédente, et la concurrence des trois autres gardiens dans la mienne. C’est en 2009-2010 que les choses ont commencé à changer pour moi : j’ai commencé l’année capitaine de l’équipe vu que j’étais le plus vieux, mais j’ai fait deux ou trois matchs moyens et je n’ai plus jamais rejoué à ce niveau. Vu qu’il y avait Niall et Devis devant moi qui avaient plus "d’avenir", je n’ai plus jamais eu ma chance. C’est ce que je regrette le plus, je pense.
En 2011, le fait de ne pas être conservé par le club n’avait rien d’étonnant, vu que j’étais "trop petit pour le poste", et j’avais déjà préparé des plans avant la fin de l’année. J’étais donc en contact dès cette époque avec une agence qui envoie des joueurs aux États-Unis, mais ils m’ont dit qu’il serait mieux d’attendre. Du coup, j’ai fait une année de droit en étant deuxième gardien à l’AS Vitré. Mais j’avais la tête aux USA, je n’ai pas fait une bonne année sur les plans scolaires et sportifs, et je me suis fait complètement avoir, vu que mon départ aux USA a capoté, pour des problèmes administratifs. Je me suis retrouvé sans rien, et je suis parti à Monaco en Business School un peu par hasard. Je me suis entraîné pendant un temps avec l’équipe C de l’AS Monaco, avec Stéphane Porato comme entraîneur des gardiens, mais j’ai vite arrêté, car j’avais besoin d’une vraie coupure. Au final, j’ai eu de la chance, car j’ai reçu un appel de l’entraîneur de l’université de Saint Louis (Missouri), et j’y suis parti en janvier 2013. J’y ai passé trois ans, en obtenant mon diplôme et en jouant dans l’équipe universitaire. Ça a probablement été ma meilleure décision, et c’est quelque chose que je conseille à tout joueur qui ne passe pas pro. Pour moi, le plus important c’était les cours, donc je n’ai jamais cherché à continuer dans le foot là-bas, mais il y a d’énormes opportunités. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai trouvé un job dans une grosse entreprise de tech à Saint Louis, et j’ai commencé à travailler en avril dernier.
Si je revenais en 2008 et qu’on me proposait de retourner au centre de formation, je le ferais les yeux fermés. Le centre, ce sont trois années vraiment compliquées. On est un peu coupé du monde et de la vie sociale "normale" des jeunes de 15-18 ans, mais au final on fait ce qu’on aime tous les jours. Ma situation n’a pas forcément toujours été évidente, mais j’ai obtenu un bon bac et le foot m’a permis de venir aux USA, donc jamais je ne regretterai de l’avoir fait. »
En 2012, pour compléter son groupe espoirs, le Stade rennais engage deux joueurs issus de la génération 1993 pour une durée d’un an.
L’attaquant Thomas Izerghouf, arrivé en provenance de Troyes, ne réussira pas à s’imposer sur la durée avec l’équipe réserve (21 matchs, 12 titularisations, 2 buts). Il n’est pas conservé par le club, et part jouer à Valence (CFA) puis Sablé-sur-Sarthe (CFA2). L’an dernier, il a pris la direction de la Belgique, pour y jouer à Namur (D4). Pour la saison prochaine, ce franco-algérien s’est engagé avec Maasmechelen (D2).
Maxime Morice, joueur de couloir gauche, arrive en provenance des États-Unis, où son père Pierre, ancien du FC Nantes, a terminé sa carrière et posé ses valises. Né dans le Minnesota, il étudie dans la prestigieuse université de Yale avant d’arriver au Stade rennais. Il ne parviendra pas à y percer, avec un seul match joué en CFA2. Passée cette expérience, "Max" Morice rentre aux USA pour y reprendre ses études.
[1] Lire : Benoît Ardhuin, l’autre chemin.
[2] Lire : En tête à tête avec… Benoît Ardhuin.
[3] Lire : Alexandre Huot, l’atout jeunesse.
[4] Lire : Alençon met le grappin sur Graffin.
[5] Lire : François Rio, un capitaine impliqué.
[7] Lire : Eliott Sorin, la vie d’après.
[8] Lire : Daouda a changé de monde.
[9] Lire : Daouda Gérard, de La Bouëxière à l’AS Vitré.
[11] Lire : Pierre Lemonnier, ce n’est pas fini !.
[12] Lire : Beauverger sera dans son jardin.
[14] Lire : Axel Ngando, l’élégance à l’état brut.
Maxime
27 juillet 2016 à 08h13Merci pour cet article hyper interessant !!
Louis G
28 juillet 2016 à 06h27Article intéressant qui met bien en exergue les difficultés pour devenir footballeur professionnel...Il faut beaucoup de travail et de sacrifices et même avec cela, les plus doués comme par exemple Axel Ngando n’arrivent pas forcément à s’imposer...Il faut aussi un peu de chance...Le centre de formation permet aux jeunes de pratiquer leur sport favori et aussi d’y faire des études...Ainsi ceux qui ne réussissent pas au foot peuvent néanmoins faire leur « trou » à l’instar d’un David André dont les témoignages sur ses collègues au Centre , dans cet article, sont très intéressants
Artmorik
30 juillet 2016 à 18h54Oui , oui il faut énormément travailler , mais je pense que dans leurs parcours certains n’ont pas rencontré Madame la chance , tout simplement ...Ou alors on eut la malchance de croiser des entraineurs pardon des coachs qui avaient un système de jeu dans lequel ils n’avaient pas place : je pense à Mr Montanier qui n’avait que le mot jeune à la bouche mais qui tardait à faire entrer des pépites sur le terrain et par contre des pieds carrés avaient leurs places
Malo
31 juillet 2016 à 08h04Il faut des qualités techniques et physiques, mais aussi être bien entouré, et se dire que ce n’est pas parce que l’on a eu une sélection en U 19 par exemple que on va se retrouver en sélection nationale .... Le sélectionneur U 19 ne regarde que les jeunes des meilleurs centres de formation de L1 ... Alors que les Clubs anonymes regorgent d’excellents joueurs qui ont raté leur intégration ... Souvent pour un gabarit jugé insuffisant ... Tout le monde ne grandit pas à la même vitesse ... Ne confondons pas surdoué et précoce !
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