L’Unvez Kelt sous le choc après un mystérieux incendie

L'Unvez Kelt, petit frère du RCK créé en 2008, a perdu tout son matériel dans un incendie qui a détruit un local du stade vendredi. La section d'animation du club « Allez-Rennes » est également touchée. L'impact de cet incendie s'en ressentira face à Lyon dans un stade où l'ambiance peine déjà à décoller, tandis que l'origine du sinistre demeure mystérieuse.

Vendredi, 3h50, au stade la route de Lorient : trente-cinq pompiers sont appelés pour éteindre les flammes qui lèchent le bas de la tribune Ville de Rennes. Quelques heures plus tard, le personnel du Stade rennais découvre les dégâts : deux locaux sont dévastés. Dans l’un d’eux étaient entreposés d’anciens panneaux publicitaires utilisés avant l’installation des panneaux électroniques (et utilisés ponctuellement pour la Coupe de France). Dans l’autre, tout le matériel du groupe de supporters Unvez Kelt, ainsi que la sono de la section animation du club Allez-Rennes sont partis en fumée.

Pour le groupe Unvez Kelt, qui a entamé sa troisième saison au sein de cette tribune, c’est le choc. « On venait de préparer un tifo géant pour le match Rennes-Lyon, qui nous a couté plus de 600 € », explique Christopher, le président de l’association. « Le plus beau tifo depuis le début de notre existence », renchérit Julien, un autre responsable d’Unvez Kelt. « Financièrement cela va être très dur pour nous », rajoute le président.

« Ce sont trois années d’économies qui sont parties en fumée dans l’incendie. Et puis le temps passé... des après-midis entiers à peindre ce tifo. Moralement, cela va être difficile de s’en remettre, même si il ne faut pas exagérer, il n’y a pas mort d’hommes. » Dès la fin de matinée, sur le forum de SRO, les premiers supporters ultras traduisaient le choc et la déception, tandis que les autres exprimaient les premiers messages de soutien au jeune groupe de supporters qui emporte la sympathie générale pour tenter d’animer depuis trois ans un stade apathique.

« On a pris un coup moralement »

Si le Stade rennais a tenu à minimiser rapidement ce sinistre, son origine n’en reste pas moins mystérieuse. Il est vrai que l’impact de l’incendie est très limité pour le club, celui-ci ayant touché des locaux techniques, et à peine touché les toilettes de la tribune Ville de Rennes bas. Il n’aura par ailleurs aucune répercussion sur la tenue de la rencontre face à l’OL et sur l’accueil du public. L’origine accidentelle est donc de suite évoquée par le club [1].

Cette thèse paraît pourtant bien étrange pour le président d’Unvez Kelt : « Il y avait des produits inflammables dans notre local car on venait de terminer le tifo. La peinture utilisée était mélangée avec du white spirit, un simple mégot aurait donc pu l’enflammer. Mais on a plié le tifo hier après-midi. J’ai moi-même fermé la porte du local à 16h00 et l’incendie s’est déclaré au milieu de la nuit. Le délai me paraît bizarre. S’il y avait eu une mauvaise manipulation, cela aurait pris feu tout de suite. Je ne fume pas, il n’y avait pas de prise électrique à proximité, pas de source de chaleur. Je ne vois pas comment le local aurait pu prendre feu accidentellement. Je ne veux pas dire non plus que l’incendie est criminel, mais à part des drapeaux, des bâches, des tambours, et des mégaphones sans piles, il n’y a pas grand chose dans le local. »

Après les relevés de la police scientifique, les forces de l’ordre mènent l’enquête. Dans l’attente d’une éventuelle conclusion, « il va falloir se reconstruire, comme au début », explique Christopher. « On se réunit samedi pour se remotiver, remonter la pente, et retrouver des fonds le plus rapidement possible. On va arrêter les tifos pendant un moment, et cela risque d’avoir un impact sur l’ambiance (plus de tambour, ni de mégaphone). » Cantonné jusqu’alors dans un petit local, le groupe n’a « même plus d’endroit pour se retrouver. On a vraiment pris un coup moralement. »

Notes