Festival rennais dans le Doubs

Ligue 1, Sochaux 2 - 6 Stade rennais. La septième journée de Ligue 1 a été le cadre d'un véritable festival offensif rennais face à Sochaux. Une réussite jamais vue à l'extérieur en L1 depuis plus de dix ans, et qui confirme les bonnes dispositions en attaque du Stade rennais cette saison.

- Joyeux anniversaire Teddy !
Triste anniversaire pour Teddy Richert. Le capitaine sochalien a vécu un cauchemar le jour de ses 37 ans. Pas spécialement fautif sur les buts rennais, le portier doubien a en revanche été totalement laissé à l’abandon par sa défense à plusieurs reprises. Pour couronner le tout, son défenseur Mathieu Peybernes lui aura fait cadeau de deux penalties à arrêter. En définitive, une soirée à oublier pour le vétéran de l’effectif sochalien.

- Soirée record ?
Ce n’est évidemment pas tous les soirs que l’on voit une équipe l’emporter sur le score de 6 buts à 2 lors d’un match de Ligue 1 à l’extérieur. Déjà, lors de la première journée de championnat avec la belle victoire acquise à Dijon (5-1), l’attaque rennaise avait affolé les compteurs. Cette fois, elle s’est mise au niveau des meilleures performances réalisées par le Stade rennais loin de ses bases en Ligue 1. La dernière fois que Rennes avait marqué six fois en une rencontre de Ligue 1 hors de la route de Lorient, c’était à Guingamp (6-1), le 17 mars 2001. Un score qui constitue toujours un record pour le Stade rennais, à égalité avec une victoire à Metz (6-1 là aussi) en août 1948.
Côté sochalien, cela faisait également longtemps que pareille déroute n’avait pas été connue au stade Bonal. Selon Opta, il faut remonter au mois de septembre 1976 pour en trouver trace. Sochaux s’était incliné sur le même score de 2-6 face au FC Nantes. C’était donc il y a 35 ans.

- Montaño seul meilleur buteur :
En trompant Richert à deux reprises, Victor Hugo Montaño a inscrit son premier doublé en Ligue 1 avec le Stade rennais, le deuxième toutes compétitions confondues après celui marqué contre Cannes en Coupe de France (7-0). Une performance qui le propulse seul en tête du classement des buteurs rennais cette saison en Ligue 1 (4 buts) et toutes compétitions confondues (7 buts).
On soulignera le sang-froid dont a fait preuve l’attaquant colombien, après avoir vu son premier penalty - réussi en force sous la barre - être retiré par l’arbitre. La deuxième fois, Montaño a choisi de tirer côté gauche, alors que Richert avait anticipé une deuxième "mine" dans l’axe, et était resté debout au milieu de ses buts.

- Le festival offensif continue :
Après une saison 2010-2011 pauvre en buts, ce début d’exercice 2011-2012 sonne comme un vrai feu d’artifice offensif. En douze rencontres depuis le début de saison, le Stade rennais a marqué pas moins de 31 buts, soit 2.5 en moyenne par match. Meilleure attaque de Ligue 1 avec dix-sept unités (devant Montpellier, quinze), le Stade rennais reste toujours l’une des plus mauvaises défenses (onze buts encaissés). Dans ce domaine, le "dernier de la classe" est cependant désormais... le FC Sochaux, à égalité avec Ajaccio (quinze buts encaissés).
On notera enfin que tous les titulaires du secteur offensif rennais se sont illustrés en marquant ce mercredi. Tous sauf étonnamment... Jonathan Pitroipa, qui n’a pas non plus donné de passe décisive.

- M’Vila se rattrape :
Maladroit en début de match avec plusieurs passes manquées, Yann M’Vila est monté en puissance au long de la rencontre, prenant progressivement le pas sur Marvin Martin et Kévin Anin. Fautif sur le but marqué par Butin, le milieu de terrain rennais s’est ensuite rattrapé offensivement.
C’est ainsi lui qui initie le troisième but rennais, lançant Théophile-Catherine sur le côté gauche grâce à une longue passe à ras-de-terre dont il a le secret, avant d’offrir une passe décisive à Jirès Kembo pour le dernier but de la soirée. C’est la première passe décisive réussie par M’Vila cette saison, lui qui en avait offert deux l’an dernier.

- Benoît Bastien, nouveau visage de la Ligue 1 :
À 28 ans, Benoît Bastien est un nouveau venu dans le paysage de la Ligue 1. Ce jeune arbitre n’évolue dans l’élite que depuis le début de la saison, et avait dirigé précédemment les matchs Brest - Évian et Caen - Toulouse. En Ligue 2 l’an dernier, M. Bastien ne dirigeait donc que son troisième match dans l’élite.

- Boye blessé ?
S’il fallait retenir un point négatif de la soirée de mercredi, il s’agirait sans doute de la blessure endurée par John Boye. En seconde mi-temps, le défenseur ghanéen a vu Modibo Maïga lui marcher sur la cheville, ce qui ne l’a pas empêché de finir le match. Au coup de sifflet final, le défenseur a néanmoins été le dernier rennais à rejoindre les vestiaires, avec un gros bandage sur la cheville et le soutien de deux membres du staff médical.
Une certaine inquiétude plane donc sur le joueur, d’autant plus avec les blessures de Mangane et Mavinga. Si ce dernier n’est pas remis de sa contracture à la cuisse, il y a toutes les chances de voir Yassine Jebbour être titularisé à gauche face à Saint-Étienne dimanche, Théophile-Catherine glissant dans l’axe.

- « L’ASNL connection » :
Pour la première fois depuis le retour à Rennes de Youssouf Hadji, l’international marocain était titularisé en même temps que Julien Féret. Les deux joueurs n’ont pas tardé à faire valoir leur entente au sein de l’attaque rennaise, Hadji ayant délivré une passe décisive à l’adresse du Costarmoricain pour le but du 3-2.
Du reste, les deux joueurs se sont particulièrement illustrés face à Sochaux. L’un comme l’autre ont totalisé à l’issue de la rencontre un but, une passe décisive, et un penalty provoqué.

- Une malédiction qui prend fin :
Après avoir mis fin à sa série d’insuccès à Marseille, le Stade rennais a mis un terme à ses revers à Sochaux. Douze ans que les "Rouge et Noir" ne s’y étaient pas imposés en championnat. Douze ans que Bigné, Nonda et Le Roux, les trois buteurs de ce dernier succès (3-0), attendaient des successeurs. En une soirée, les attaquants rennais ont même marqué plus de buts que lors des dix matchs de cette série d’insuccès réunis (cinq réalisations étalées sur une décennie).
Après la lourde défaite concédée en janvier dernier dans le même stade, le succès de ce mercredi a même un petit parfum de revanche pour une équipe rennaise qui avait, ce soir-là, mal joué et subi une grosse dose de malchance.

- Camara retrouve le Stade rennais :
Quelques semaines après avoir été transféré de Rennes à Sochaux, Abdoul Camara a retrouvé ses anciens coéquipiers. L’ailier gauche, qui avait clamé quitter la Bretagne pour ne plus endosser un rôle de joker qu’il n’acceptait plus, ne s’est pas encore imposé dans le Doubs. Face au Stade rennais, Camara est rentré pour la dernière demi-heure, et attend toujours sa première titularisation avec Sochaux.
Sur le terrain, l’ancien rennais ne fut jamais réellement en mesure d’amener le danger dans la défense stadiste. Il retrouva d’ailleurs face à lui Yacine Brahimi pour un duel savoureux entre deux éléments qui se connaissent par cœur (faisant partie de la même génération au centre de formation). Brahimi, lui, faisait son retour sur les terrains après sa blessure au péroné. Le franco-algérien a joué le dernier quart d’heure du match pour sa première apparition de la saison en Ligue 1.

- Des penalties... cette fois pour Rennes :
Si souvent confrontée à pareille situation depuis le début de la saison, la défense rennaise n’a cette fois pas concédé de penalty ce mercredi. Au contraire, ce sont Youssouf Hadji puis Julien Féret qui sont allés provoquer la faute auprès de Peybernes.
Pour trouver trace de deux penalties sifflés en faveur des "Rouge et Noir" dans un même match, pas besoin de remonter très loin en arrière. La dernière fois, c’était face au Stade de Reims en Coupe de France, et Agassa avait sorti le grand jeu contre Brahimi puis Leroy. Cette fois, Richert n’a pas eu la même réussite que le portier rémois.
Cette année, comme en 2010-2011, il n’y a semble t-il aucun tireur désigné côté rennais. Sur les cinq penalties obtenus depuis le début de la saison, il y a eu... cinq tireurs différents. Boukari puis Féret ont manqué leur tentative, avant que M’Vila puis Montaño et Hadji ne réussissent les leurs. L’an dernier, Rennes avait obtenu huit penalties, tirés par sept joueurs différents.

- Antonetti regrette la première mi-temps :
En conférence de presse d’après-match, Frédéric Antonetti a montré sa satisfaction suite à la large victoire de son équipe. Mais l’entraîneur rennais a déploré que ses joueurs n’aient pas fait la différence au terme d’une première période qu’ils avaient déjà largement dominé. « C’est largement mérité même si le match aurait pu être plié à la mi-temps, a affirmé Antonetti. Quand on a autant d’occasions, il faut être efficace. Nous avons été performants dans l’utilisation du ballon. À 2-2, j’étais énervé et je l’ai dit aux joueurs à la mi-temps. On ne pouvait pas continuer après nos deux matches face à Nancy et Udine sans gagner. J’espère que cette victoire fera office de déclic pour les joueurs. C’est en tout cas un passage pour grandir ».

- Autocritique sochalienne :
Du côté des vaincus, on était davantage enclin à reconnaître ses propres erreurs plutôt que les mérites rennais. « D’habitude, nous allons chercher haut les ballons. Ce soir, on ne l’a pas fait, c’est dommage, a reconnu Marvin Martin. Les consignes étaient de ne pas chercher l’adversaire mais nous avons trop subi et lorsque nous avons pressé vers l’avant, il était trop tard ». Même son de cloche chez le milieu de terrain Vincent Nogueira. « Tactiquement, c’était du bon Rennes mais nous avons surtout fait trop d’erreurs. Si nous avions joué plus haut, peut-être le match aurait-il été différent », a affirmé le Sochalien.

- Rennes est deuxième !
Bonne opération pour le Stade rennais au classement. Grâce à sa victoire, il gagne cinq places pour s’installer en deuxième position, deux points derrière le leader montpelliérain. Les Rennais profitent des faux-pas de Lyon (0-1 à Caen), Toulouse (1-1 à Saint-Étienne), Lille (1-1 à Bordeaux) et Lorient (1-1 contre Auxerre). Ils passent également devant Paris grâce à cette victoire par quatre buts d’écart, passant à une différence de but de +6.
Dimanche prochain devant les caméras de Canal+, l’équipe de Frédéric Antonetti pourrait jouer la première place du classement face à Saint-Étienne, à condition que Montpellier ne batte pas Paris samedi soir à la Mosson. L’an dernier, c’est lors de cette huitième journée et déjà devant Canal+ que Rennes s’était emparé de la tête du championnat face à Toulouse (3-1).

- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr
- Source déclarations : ouest-france.fr