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Dominique Vésir : « D’excellents souvenirs »

Jean 2 février 2015 à 19h14 7 commentaires

Interview. Ancien joueur du Stade rennais de 1981 à 1984, après un passage à Saint-Étienne et à Valenciennes, Dominique Vésir a aujourd'hui totalement décroché du monde du football. L'ex-milieu de terrain revient sur sa carrière, ses années à Rennes, et sa nouvelle vie.

Présentez-vous en quelques mots. Qu’est-ce qui vous caractérise ?

Dominique Vésir : Je suis né le 19 janvier 1956 à Pau. Je suis papa de deux filles, Gaëlle et Mélodie. Je suis un assoiffé de vie et de connaissances et, parce que j’aime apprendre, je pense être un passionné de découvertes.

Vous avez remporté le concours du jeune footballeur à 16 ans puis signé à Saint-Étienne, comment avez-vous vécu vos débuts de joueur ?

Depuis l’âge de 7 ans jusqu’à 16 ans, j’ai été accompagné par mon entraîneur, monsieur Jean Larqué. J’ai vécu l’exigence des entraînements, les joies du jeu avec mes copains d’enfance et la fierté des premiers succès. C’est cet homme - monsieur Jean Larqué, véritable éducateur bénévole - qui m’a amené à remporter le concours du plus jeune footballeur en 1970 puis le concours du jeune footballeur l’année suivante (1971, année où, grâce à un penalty d’André Guy, le Stade rennais avait remporté la Coupe de France 1 à 0 aux dépens de l’Olympique Lyonnais). À 17 ans à Saint-Étienne, après avoir obtenu mon baccalauréat (condition imposée par mon père), j’ai rencontré l’impératif du résultat, la dure réalité de la concurrence des professionnels mais également tout ce qui est nécessaire à une discipline sportive de haut niveau.

Comment s’est déroulé votre passage à l’ASSE, alors en haut de l’affiche ?

C’était le premier club de l’époque au niveau des infrastructures, des équipements techniques et médicaux. Et surtout il était, avec Nantes, le club à aligner sur le terrain le plus de joueurs formés dans son centre de formation. Pour ma part, j’ai très peu joué en équipe première puisque je suis parti de Saint-Étienne à 21 ans pratiquement après notre titre de champion de France en 3e division. J’ai conservé de ces années d’apprentissage avec notre entraîneur monsieur Robert Philippe de vraies bases que j’ai pu faire fructifier lors de mon service militaire au Bataillon de Joinville avec monsieur Guy Briet, entraîneur de l’équipe de France militaire et autre « accoucheur » de joueurs [NDLR : notamment passé par Troyes en tant qu’adjoint puis Saint-Étienne, Tours, Gueugnon et Le Puy-en-Velay. Son expérience au Bataillon de Joinville constitue les prémices de sa carrière d’entraîneur]. Sans faire partie de la légendaire équipe des « Verts », j’ai eu bien du plaisir à 18 ans de pouvoir assister à des rencontres de coupe d’Europe devenues presque légendaires.

C’est à Valenciennes que votre carrière a pris un tournant : vous êtes devenu une pièce maîtresse de l’entre-jeu nordiste. De quelle manière s’est déroulée votre adaptation ?

En effet, le tournant s‘est produit à Valenciennes, même si le déclic était survenu en équipe de France militaire. Après une première saison difficile au sein du club de Valenciennes, nous avons vécu une belle aventure de copains très bien guidée par l’entraîneur de l’époque Erwin Wilczek [NDLR : avant d’arriver dans le Nord, Wilczek fut le coach de la sélection nationale de Pologne durant huit ans]. Le fait d’être nommé capitaine du groupe m’a sûrement apporté en maturité. Ce furent trois belles années à Valenciennes, tant avec mes camarades de club qu’avec les supporters toujours présents au stade dans une région très durement touchée par les licenciements et les drames sociaux des années 1980 !

Comment avez-vous été approché par le Stade rennais ? Pourquoi avoir signé ?

Ma mémoire me fait défaut, mais je crois que c’est le président Dimier et monsieur Voisin (trésorier de l’époque) qui m’avaient contacté. Le Stade rennais avait de grandes ambitions et s’était donné les moyens de retrouver l’élite. Mon passage à Rennes fut contrasté. Cela se passait très bien avec le public du stade de la route de Lorient que j’appréciais aussi, mais le successeur de monsieur Garcia, le nouvel entraîneur Jean Vincent [NDLR : entraîneur du Stade rennais de 1982 à 1984, passé par Nantes, Bastia, Lorient et la sélection nationale de la Tunisie, notamment] ne semblait pas partager l’enthousiasme du public à mon égard.

Lors de votre première saison, vous formiez une triplette redoutée avec Zajaczkowski et Llorens en D2. Par quel moyen expliquez-vous cette entente si rapide entre vous ?

Je crois que, de manière générale, j’ai toujours eu besoin de bons camarades pour bien jouer ! Zaja et Llorens étaient de très bons gars et de joyeux « chambreurs » comme je les aime : des gens qui aiment rire sans se prendre au sérieux. Notre entente s’est faite sans problème. Mais je précise qu’ils n’étaient pas que cela, Zaja était un très bon milieu défensif avec de grandes capacités physiques. Quant à Llorens, très malicieux, il avait un excellent bagage technique et un beau sens du jeu.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en Bretagne ?

D’excellents souvenirs ! Les supporters, d’abord, qui adoraient le beau jeu de football. De bons copains : Jean-Noël Dusé, Pierrot Sither, François M’Pelé, Farès Bousdira… Mes amis de la ferme de Melesse où j’habitais : la famille Pinel. Et puis votre belle région où j’avais même pensé m’installer après ma carrière sportive.

Avez-vous gardé contact avec des joueurs et/ou entraîneurs que vous avez côtoyés ?

Très peu. J’ai quitté le milieu du football et je n’en parle d’ailleurs plus. Sauf aujourd’hui avec vous ! Néanmoins j’ai gardé des liens avec monsieur Guy Briet à qui je rends visite chaque année en Bourgogne. Même si l’on se voit peu, je n’ai jamais coupé le lien avec mon compère Patrick Bas, l’ancien gardien de but du Matra Racing avec qui j’ai joué en équipe de France militaire et à Valenciennes. Georges Franceschetti, ancien capitaine du Sporting Club de Bastia, est un ami qui vient parfois au Pays basque où j’habite et à qui j’aime rendre visite avec ma moto sur son « île superbe ».

Dans quel domaine avez-vous travaillé après votre retraite sportive, à 29 ans ? Que faites-vous dorénavant ?

De 16 ans à 30 ans, j’ai joué au football. De 31 ans à 50 ans, j’ai travaillé dans l’assurance. À 51 ans, j’ai fait un choix de vie ! J’ai tellement entendu les gens dire : « à la retraite, je ferai tout ce dont j’ai rêvé pendant que je travaillais » que j’ai préféré anticiper ! En traversant l’Espagne à pied, j’ai lu un jour sur un mur : « Mieux vaut vivre ses rêves que rêver sa vie ! ». Comment vous dire ? Un peu comme si j’avais décidé de travailler moins pour vivre mieux... Il serait trop long de vous expliquer tout ce que je fais aujourd’hui. Disons que l’océan, les voyages, la moto, le théâtre, la pelote basque qui me passionne, la lecture, la pratique de l’aïkido avec l’étude de Gérard Blaize, et quelques autres choses que je continue à apprendre... et à transmettre accompagnent mes journées.

Suivez-vous encore les résultats du Stade rennais ? L’actualité du club ?

Vous répondre oui serait mentir, mais pas plus le Stade rennais que d’autres. Je suis vraiment sorti du football. Néanmoins, bonne route à vous, aux supporters du Stade rennais et bien que cette expression ait été dépréciée depuis quelques temps : très sincèrement, merci pour ce moment !

À lire aussi : Un poison nommé Vésir

7 commentaires

  1. Louis G
    3 février 2015 à 06h50

    Dominique Vésir fait parti des joueurs que j’ai apprécié au Stade Rennais...je remercie Jean de nous en parler car j’ignorais son passé de footballeur avant de venir à Rennes et j’apprécie de savoir ce qu’il est devenu aujourd’hui...apparemment il n’a pas eu de problèmes de reconversion et semble mener une vie saine en continuant à apprendre et à découvrir...c’est ce que j’aime de la part de nos anciens joueurs du Stade Rennais : une reconversion heureuse et avoir des projets même en étant retiré de leur passion de footballeur professionnel...

  2. klosediepanzer
    3 février 2015 à 10h50

    superbe annee que cette monte la avec des joueurs comme Bousdira ou Vicky Peretz....

  3. l’étoile
    3 février 2015 à 10h53

    Comme tous les anciens, je me souviens bien de Vézir. Je m’étais déplacé voir le stade rennais qui jouait à Reims, le stade avait été battu 2 à 0. Nous étions accompagné d’une famille Lencoise, et supportrice de FC Lens. Nous étions en Aout 81
    Je découvrais avec mon fils le stade Reims qui m’avait tant fait rever fin des années 50, l’oreille collée au poste de TSF.
    Bon désolé, je pense que ca n’intéresse personne

    « Souvent Rouge de Honte. Longtemps Noir de Rage.
    Mais toujours supporteur en Rouge et Noir »

  4. the miz
    3 février 2015 à 20h20

    Toujours sympsa de revoir des anciens « stadistes ».

    Pour ma part je ne l’ai pas connu puis que étant né en 1981,dur dur ;)

  5. chalala93
    5 février 2015 à 14h15

    Joueur élégant que ce mr vésir, un joueur à la feret un peu , techniquement très au dessus du lot , pas tombé sur la meilleure période du stade rennais , mais qui peut se targuer d être tombé sur une bonne période chez nous :)ravi d avoir lu son devenir , c est tjrs intéressant de se replonger dans nos souvenirs.

  6. artmorik
    8 février 2015 à 09h12

    c’était un « Monsieur » technique !!
    Quand je vois les pieds carrés de certains de nos rennais présents je suis mort de rire

  7. Fontaine
    11 juillet 2016 à 21h06

    Très sympa de lire les quelques lignes de Dominique vezir..moi j’étais gosse a l’école st pierre a Melesse je devais avoir 8 ans et passionne de foot je suis venu frappé à ta porte pour un autographe, tu m’avais fais rentrer 2 mns chez toi j’étais fou de joie et c’est un moment pour qui pour quoi qui me revient en tête chaque fois que je passe devant cette grande maison en pierre..Nico fontaine

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