Guidolin : « On ne méritait pas de gagner »

Ligue Europa, Udinese 2 - 1 Stade rennais. Après la victoire de son équipe face au Stade rennais, Francesco Guidolin, l'entraîneur de l'Udinese, a reconnu que ses adversaires bretons « auraient dû rentrer avec un meilleur résultat » de leur déplacement en Italie.

- Le Lay présent, Dréossi sur ses terres :
Au cours de la journée de jeudi, la délégation rennaise présente sur place a reçu le renfort d’un élément en la personne de Patrick Le Lay, venu assister à la rencontre. C’est la première fois cette saison que le président du Stade rennais fait le voyage pour assister à une rencontre européenne à l’extérieur des "Rouge et Noir", lui qui était absent à Rustavi puis à Belgrade.
Le Lay a donc pu suivre la rencontre au côté de Pierre Dréossi, lequel a vécu un moment particulier avec ce voyage. En effet, la région d’Udine n’est autre que le berceau de sa famille, qui a ensuite émigrée dans le Nord de la France.

- Toujours pas de victoire en poules :
Après quatre victoires sur Rustavi puis l’Étoile rouge, le Stade rennais a concédé à Udine sa première défaite européenne de la saison, la deuxième toutes compétitions confondues. Pour sa troisième participation à la phase de poules de la C3, le Stade rennais ne compte donc toujours pas de victoire. En 2005, les "Rouge et Noir" de Laszlo Bölöni avaient bouclé leur parcours européen avec quatre défaites en autant de rencontres (contre Stuttgart, le Rapid Bucarest, Donetsk et le PAOK Salonique), alors qu’en 2007, Pierre Dréossi puis Guy Lacombe avaient obtenu deux nuls à domicile (Brann Bergen puis le Dinamo Zagreb) et deux revers à l’extérieur (Bâle puis Hambourg).
Réussir à briser cette série lors du prochain match sonnerait comme un petit exploit, sachant que c’est l’Atlético de Madrid qui se rendra en Bretagne dans quinze jours.

- Maigre affluence :
Rude contraste entre les tribunes surchauffées du Marakana serbe et celles à moitié vides du stadio Friuli d’Udine. La visite du Stade rennais n’a en effet pas fait recette auprès des supporters du club italien, même si l’on note que l’enceinte n’avait déjà pas fait le plein lors de la visite d’Arsenal il y a quelques semaines.
Au total, ce sont 9 000 à 10 000 spectateurs qui ont garni les tribunes d’un stade qui peut en contenir près de 30 000... et sonnait donc considérablement le creux.

- Un petit goût d’Osasuna...
Youssouf Hadji buteur en coupe européenne, ce n’est pas une nouveauté sous les couleurs rennaises. Titularisé pour la première fois depuis son transfert de Nancy, l’attaquant marocain s’est illustré par une belle activité et par un but, le cinquième de sa carrière avec le Stade rennais. Lors de son premier passage, Hadji avait en effet inscrit un but en Coupe UEFA, lors de la venue de l’Osasuna Pampelune, donnant plus d’ampleur au score à six minutes de la fin du match (3-1).
Hasard des choses, l’arbitre de cette victoire face aux Espagnols était le même que celui que l’UEFA avait désigné pour diriger la rencontre de ce jeudi soir. Comme face à Osasuna en 2005, c’est le Roumain Pavel Cristian Balaj qui était au sifflet.

- ... et un soupçon de Sochaux :
Scénario catastrophe pour Frédéric Antonetti en fin de rencontre. Blessé à l’épaule, Razak Boukari a logiquement dû sortir du terrain, un peu moins d’un quart d’heure après avoir fait son entrée en jeu. Un incident qui a lourdement pesé sur la fin du match, permettant à l’Udinese de prendre définitivement la mainmise sur le jeu, et d’aller remporter la victoire. Un incident qui n’aurait pas eu la même conclusion si les trois remplacements rennais n’avaient pas été effectués, conséquence indirecte de la sortie prématurée de Mangane.
Toutes proportions gardées, le scénario de jeudi soir présente quelques similitudes avec la déroute observée à Sochaux à la fin du mois de janvier dernier (1-5). Là aussi, Antonetti avait dû faire face à la blessure tôt dans le match de Dalmat, puis avait précocement réalisé ses trois changements... avant de voir Mangane sortir sur blessure à la cuisse. À Bonal, le scénario avait cependant été encore plus catastrophique, avec l’expulsion de Douchez et un Tettey obligé de finir la rencontre dans les buts.

- Quatre cartons, pas de conséquence immédiate :
Pavel Cristian Balaj n’a pas été tendre avec les Rennais jeudi soir, lesquels ont reçu pas moins de quatre cartons jaunes (Danzé, Dalmat, Tettey et Kembo). Des sanctions qui sont moins lourdes de conséquences que lors de la phase éliminatoire précédente. En effet, plutôt que deux cartons jaunes, ce sont désormais trois avertissements qui sont désormais nécessaires pour qu’un joueur soit suspendu lors de ces matchs de poules. Avec cinq matchs à jouer, les joueurs avertis ce jeudi ont de quoi voir venir.

- Dalmat, roi de la passe en profondeur :
Titularisé pour la deuxième fois de la saison, Stéphane Dalmat a offert à Youssouf Hadji sa cinquième passe décisive de l’exercice. Un total décidément impressionnant pour un joueur qui n’a cumulé que 225 minutes de temps de jeu effectif, ce qui donne une moyenne d’une passe décisive donnée toutes les 45 minutes.
Encore une fois, on note que que cette passe décisive vient - comme trois des quatre précédentes - sur un ballon envoyé en profondeur. On note aussi que le bénéficiaire est à chaque fois différent, ou presque. Seul Pitroipa a pu exploiter deux offrandes de Dalmat, les trois autres bénéficiaires se nommant Féret, Kembo, et donc Hadji.

- Retour en France ce vendredi :
Comme face à Belgrade, la délégation rennaise a pris son temps pour revenir en France après la rencontre. Les "Rouge et Noir" ont ainsi réalisé un décrassage quelques minutes après la rencontre, avant de passer la nuit sur place. Le retour n’est programmé qu’en ce vendredi après-midi, et il sera déjà temps de commencer à préparer la réception de l’AS Nancy-Lorraine, dimanche au stade de la route de Lorient.

- Rennes et Udinese, les exceptions :
De par leur résultat ce jeudi soir, le Stade rennais et l’Udinese font figure d’exceptions dans leurs pays respectifs.
Le Stade rennais est en effet le seul club français à s’être incliné sur la scène européenne cette semaine, après les victoires de Marseille face à l’Olympiakos (1-0), de Paris contre Salzbourg (3-1), et les matchs nuls de Lyon face à l’Ajax Amsterdam (0-0) et de Lille contre le CSKA Moscou (2-2).
À l’inverse, l’Udinese est le seul club italien à avoir obtenu la victoire. L’Inter Milan s’est en effet incliné contre Trabzonspor (0-1), alors que l’AC Milan à Barcelone (2-2), Naples à Manchester City (1-1) et la Lazio contre Vaslui (2-2) ont tous concédé le match nul.

- Guidolin : "On ne méritait pas de gagner" :
Après la rencontre, l’entraîneur de l’Udinese, Francesco Guidolin, a reconnu que son équipe s’en était très bien sortie en parvenant à prendre les trois points de la victoire face aux Rennais. « On ne méritait pas de gagner, a affirmé le technicien italien. Rennes aurait dû rentrer avec un meilleur résultat, il faut le reconnaître. On a gagné grâce à une paire de jolies actions, avec de la ruse et de l’efficacité. Si on avait eu le même taux de réussite contre Arsenal, peut-être aurait-on joué hier en Ligue des champions... »

- Antonetti : "Avec plus d’expérience..." :
De son côté, Frédéric Antonetti a mis en exergue le manque d’expérience de son équipe sur la scène européenne, et a fait valoir sa déception au coup de sifflet final. « Quand votre équipe fait une telle production et que vous perdez, vous êtes forcément déçu. Je prends cette compétition pour une occasion de s’aguerrir, on a un manque d’expérience évident. Avec plus d’expérience, ce match on le gagne. On a été tous surpris de dominer Udinese dans le jeu. La réussite était pour l’Udinese et pas pour nous... Il faut nous forger le caractère, le Stade Rennais a besoin de franchir un cap mental. Quand j’ai fait rentrer Montano, c’était un changement prévu, car nous jouons des matches tous les trois jours. Je pensais qu’on pouvait gagner, Montano déborde bien, d’ailleurs, et c’est là que Boukari se blesse », a regretté l’entraîneur rennais.

- Source déclarations : AFP
- Crédit photo : Alberto Vicario