Stade Rennais Online

L’abécédaire de la saison rennaise (2ème partie)

Sylvain 10 juin 2009 à 21h11

Suite et fin de l'abécédaire que Stade Rennais Online vous propose en guise de bilan de la saison des « Rouge et Noir ». Retrouvez aujourd'hui les lettres N comme Naming à Z comme « Zéro ? ».

N comme... Naming

Naming
Nom masculin. Pratique commerciale héritée de la langue anglaise, et qui consiste à donner à une enceinte sportive le nom d’une marque ou d’un sponsor. Encore relativement peu pratiqué en France, le naming aurait pu s’implanter à Rennes - moyennant 30 millions d’euros répartis sur cinq ans -, sans une certaine défiance politique et associative.
À défaut, reporté sine die.

O comme... Occasions manquées

Ça aurait pu être le V de Vendanges, ou le I de Inefficacité. Encore très malhabile devant le but adverse, l’attaque rennaise aura été le point faible de l’équipe tout au long de la saison. Au-delà des attaquants eux-mêmes, c’est sans doute toute l’animation offensive qui a failli, quand la défense fut longtemps irréprochable.
En auront résulté un nombre improbable de matches nuls (le plus gros de Ligue 1, à égalité avec Toulouse) qui s’est cependant tassé sur la fin de saison (un seul lors des neuf dernières journées). Lorsque l’on constate que le Stade Rennais n’aura perdu qu’un seul match de plus que le champion bordelais, le nombre de matches nuls concédés laisse d’immenses regrets.

P comme... Physique défaillant

À Rennes, on a bien connu ces dernières années la grosse blessure qui éloigne durablement des terrains, testée deux fois par Jeunechamp, mais aussi par Barbosa, Bourillon, Danzé ou encore Marveaux ; désormais on connaît aussi les petites blessures qui s’enchaînent et empêchent leurs victimes d’aligner plusieurs matches de compétitions d’affilée. Initiée par John Mensah, cette tendance a vite été récupérée par Julian Esteban, puis par Asamoah Gyan. Multi-récidivistes de l’escapade à l’infirmerie, les deux attaquants auront traversé (à des niveaux certes différents) cette saison 2008-2009 comme des fantômes.
Au rayon grosses blessures, le Stade Rennais n’aura cependant pas été épargné, entre celle de Briand en fin de saison, ou celle qui aura privé Marveaux de la quasi-totalité de l’année.

Q comme... Questions

Au crépuscule de cette saison 2008-2009, de nombreuses questions se posent. Quel impact de la non-qualification européenne sur le mercato rennais ? Quels joueurs partiront ? Quels joueurs arriveront ? Quelle réussite pour Antonetti dans son nouveau rôle d’entraîneur du Stade Rennais ? Quels objectifs pour 2009-2010 ? La nouvelle saison permettra t-elle de remporter (enfin) un trophée ou d’atteindre la troisième place du classement, voire mieux ? Et caetera...

R comme... Ruée

Ruée, c’est le mot qu’il convient d’employer devant l’ampleur de la demande concernant les billets pour la finale de la Coupe de France. On se souviendra de cette file d’attente monstre, le matin du 28 avril, devant les guichets de la Route de Lorient, certains n’ayant pas hésité à passer la nuit sur place. Qui a dit que le Stade Rennais n’a pas de public ?
On aura aimé ce véritable raz-de-marée partant de Bretagne pour s’abattre sur l’Île-de-France, le 9 mai. On aurait espéré que le résultat sportif ait encouragé le développement d’une ferveur autour du club. Car il faut bien le reconnaître, au-delà de l’identification régionale, ce qui fait défaut au Stade Rennais pour conquérir de nouveaux supporters, c’est un palmarès.

S comme... Sow

Parti en prêt à Sedan en 2007-2008, Moussa Sow en sera revenu transfiguré. Lui qui n’avait montré son talent que par intermittences depuis ses débuts professionnels a littéralement explosé cette saison, terminant meilleur buteur rennais que ce soit en championnat (9 buts) ou toutes compétitions confondues (13 réalisations). Rapide, puissant, souvent adroit, Sow s’est progressivement imposé en attaque, et fait désormais figure d’option sérieuse pour le poste d’avant-centre. Mieux encore, le Franco-Sénégalais a montré à de nombreuses reprises son caractère décisif, ses buts et ses passes décisives ayant rapporté de nombreux points dans l’escarcelle rennaise. 2009-2010 devra donc être l’année de la confirmation, avec un nouveau statut à assumer désormais.

T comme... Tergiversations

Re-signera ? Re-signera pas ? Les tergiversations autour du futur de Guy Lacombe auront marqué la deuxième partie de saison. La proposition faite début janvier par le club à son entraîneur n’aura finalement jamais trouvé de réponse nette et précise. En continu, le technicien indiquera qu’il souhaite avoir des certitudes concernant l’effectif 2009-2010, puis parlera de sa place au sein de l’organisation du club. La presse, elle, se fait écho de désaccords sur le salaire proposé et les primes d’objectifs... Lacombe recule peu à peu la date butoir de sa réponse. « Fin avril nous y verrons plus clair sur notre position sportive », indique t-il le 28 mars, évoquant sans le dire la demi-finale de Coupe de France pour laquelle le club venait de se qualifier.
Passée la qualification à Grenoble... toujours rien. Et c’est après le Stade de France que l’on devinera, sans qu’il le dise vraiment, que la période rennaise de Lacombe touchait à sa fin. Il y a quelques semaines, le technicien indiquait - en marge de sa signature à Monaco - que sa décision de quitter la Bretagne était prise dès février. Tout ça pour ça...

U comme... UEFA

Une fois encore, le Stade Rennais n’aura pas montré grand chose sur la scène européenne. Éliminés en poules lors de leurs deux premières participations à la Coupe UEFA, les "Rouge et Noir" ont cette fois sombré dès le premier tour. Au-delà de l’élimination face à Twente, on retiendra deux choses.
D’une part que la participation à la Coupe Intertoto aura contraint le Stade Rennais à débuter sa saison plus tôt et plus intensément que les autres clubs, rendant l’exercice 2008-2009 particulièrement long pour certains joueurs ; d’autre part que les ressources mentales qui ont égayé la première partie de saison rennaise ont peut-être trouvé leur source dans cette double confrontation face à Simferopol. La victoire à domicile y aura été acquise au bout du temps additionnel, quand la qualification ne fut certaine qu’au bout d’une séance de tirs au but interminable (10 à 9) où les Rennais auront été proches de la correctionnelle.
Mine de rien, ces déplacements improbables au fin fond de la Norvège, de la Bulgarie ou de l’Ukraine nous manquerons l’an prochain.

V comme... Visionnage

Qui n’a pas oublié la fameuse Commission de visionnage, censée punir les tricheurs non-sanctionnés, suspendre les joueurs passés entre les mailles du filet arbitral malgré des actes violents ? Sa mise en place début 2009 aura fait autant de bruit que sa mise aux oubliettes fut silencieuse. La faute à qui ? À l’ambiguïté de son rôle initial (qui se sera finalement réduit à l’examen d’actes totalement ignorés par les arbitres lors des matches, en définitive un rôle quasi nul) et sans doute pour bonne part aux contestations en règle qui ont accompagné ses décisions, de la part des entraîneurs et surtout des présidents de club.
Et le Stade Rennais dans tout cela ? Il aura joué le rôle du dindon de la farce, ayant eu en Moussa Sow le seul joueur suspendu par cette fameuse Commission de visionnage. La faute à qui ? Aux dirigeants rennais, qui auront préféré un recours devant le Tribunal arbitral du sport à un simple appel de la décision. Manque de chance, toutes les décisions ayant fait l’objet d’un appel furent annulées, le TAS choisissant lui de confirmer la sanction.

W comme... Wiltord

Si un joueur fait bien l’objet de controverses à Rennes, c’est "l’enfant prodigue" du club, Sylvain Wiltord. Revenu en grande pompe en août 2007 en conclusion d’un interminable feuilleton, l’ancien attaquant de l’Équipe de France fut la deuxième victime des vapeurs lacombiennes, coupable de ne pas avoir répondu de façon suffisamment satisfaisante aux exigences de l’entraîneur à moustaches. Écarté après avoir oublié de laisser ses rancœurs au vestiaire, son départ semblait dès août 2008 totalement inéluctable. Après une approche - proprement éconduite - du FC Nantes, l’ancien lyonnais préféra rejoindre Marseille en janvier, pour y jouer le même rôle qu’à Rennes : celui de G.O. du vestiaire, grand frère pour les jeunes joueurs, et joker ponctuel sur les terrains.
Seule différence - de taille - ses rapports avec Éric Gerets semblaient nettement moins conflictuels qu’avec Guy Lacombe. Cela n’empêchera pas l’OM de le laisser libre sur le marché des transferts pour cet été. Il faut dire qu’avec un salaire aussi confortable que le sien, Wiltord fut sans doute le titulaire du BAFA le mieux payé de France cette saison.

X comme... le facteur X

Le facteur X, l’inconnue qui fait qu’un match se gagne ou se perd, qu’une balle frappe le poteau plutôt qu’elle ne rentre en lucarne, qu’un joueur se blesse, ou qu’il en blesse un autre... autant de choses qui font qu’une saison est ratée ou réussie. La chance est un facteur déterminant dans ce sport, et on aurait parfois tendance à l’oublier.

Y comme... Yann M’Vila

On peut désigner le milieu de terrain comme le symbole d’une génération prometteuse qui n’a pas pu/su prendre sa chance cette saison. Des vainqueurs de la Coupe Gambardella, seuls Théophile-Catherine, Lasimant et Camara auront pu faire leurs premiers pas chez les professionnels, pour un temps de jeu proche du néant. M’Vila, Le Tallec, Brahimi ou encore Souprayen attendront. Dans le même temps, de nombreux joueurs de la même génération fleurissaient un peu partout sur les terrains de l’hexagone : Sertic (Bordeaux), Feghouli (Grenoble), Gassama (Lyon), Mollo et N’Koulou (Monaco), A. N’Diaye (Nancy), Boudebouz (Sochaux), Sissoko (Toulouse)...
Pour un club qui a la réputation d’être formateur, le lancement des jeunes cette saison aura été assez réduit. Puisse la saison prochaine les voir exploser au plus haut niveau.

Z comme... Zéro ?

Au final, quel bilan peut-on tirer de la saison rennaise ? Si riche en promesses, si décevante dans sa conclusion.
L’équipe fut longtemps dans le coup pour la course à l’Europe ; finaliste d’une coupe nationale, ce qui n’était plus arrivé depuis 1971 ; invincible pendant dix-huit rencontres de rang ; auteur de son record de points en Ligue 1...
Et pourtant, son bilan approche du zéro pointé : pas de trophée (en échouant devant une équipe de Ligue 2) ; pas de qualification européenne ; un effectif à reconstruire avec un changement d’entraîneur et sans doute de nombreux départs côté joueurs...

Difficile de répondre, et les avis sur la question sont sans doute aussi nombreux que le Stade de la Route de Lorient compte de places.

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