En marge de la rencontre opposant le Stade rennais à l'AS Nancy-Lorraine, pour le compte de la 22e journée du championnat de France de Ligue 1, Stade Rennais Online vous propose de revisiter la carrière d’une personnalité commune à l’histoire des deux clubs, en l’occurrence celle de Jean-Luc Arribart.
Originaire de Rennes, où il est né le 9 mars 1955, Jean-Luc Arribart y a naturellement découvert le football. Jeune milieu de terrain, rapidement prometteur, il attend pourtant de souffler sa dixième bougie pour venir gonfler les rangs du Stade rennais, la grande équipe de sa ville natale. Attentivement encadré par les éducateurs du club stadiste, il progresse à la vitesse grand V et intègre dans la foulée les différentes équipes de jeunes. Il joue ainsi dans les catégories benjamin et junior du SRUC.
Au mois de mai 1972, la section football du Stade Rennais Université Club donne naissance au Stade Rennais FC, la section football, la seule qui soit professionnelle, se détachant des autres sports. Quelques mois plus tard, le club de la capitale bretonne inscrit son nom au palmarès de la Coupe Gambardella en juin 1973, et ce, pour la toute première fois de son histoire. Jean-Luc Arribart fait partie de cette splendide épopée et s’en souvient avec émotion : « C’est un magnifique souvenir car nous avions gagné dans la douleur. En demi-finale, nous avions concédé le nul 1-1 face à Monaco, avant de nous imposer quatre buts à trois en Principauté. Pour le dernier acte, nous retrouvions Brest. La finale à Quimper avait attiré plus de 15.000 spectateurs. Nous l’avions emporté aux tirs au but (NDLR : 1-1, 6 tirs au but à 5) ».
La jeune garde rennaise est alors entraînée par Frédo Garel, et compte dans ses rangs plusieurs jeunes joueurs très talentueux, qui deviendront d’ailleurs professionnels quelques années plus tard, comme Pierrick Hiard, Jean-Paul Rabier ou encore Christian Gourcuff. À cette époque, Jean-Luc Arribart évolue déjà en position d’arrière central et démontre de réelles qualités à ce poste. Malgré cette belle consécration sportive, il préfère obtenir son baccalauréat avant de se destiner totalement à sa passion du ballon rond. Son diplôme en
poche, il finit par prendre place au sein de l’équipe fanion du Stade rennais lors de la saison 1974-1975, aux côtés de Laurent Pokou et d’Houssaine Anafal notamment.
Il dispute ainsi son premier match professionnel à Reims, le 1er décembre 1974, à l’issue duquel le Stade rennais est défait sur le score de deux buts à un. Il joue ensuite trois rencontres supplémentaires et étonne de par sa maturité, malgré son jeune âge. Dans la foulée, il accompagne le club stadiste dans sa terrible descente aux enfers jusqu’en seconde division. Cette relégation à l’étage inférieur sera une aubaine pour le jeune joueur breton, puisqu’il devient l’un des titulaires rennais en fin de saison. Sérieux, appliqué, intelligent dans ses déplacements, il navigue régulièrement entre le milieu de terrain et la défense rouge et noire.
Bien conscient de ses qualités, il contribue grandement à la remontée du club parmi l’élite hexagonale au cours de l’exercice 1975-1976. Mais le retour en D1 se révèle extrêmement délicat pour le club phare de la Bretagne. Rennes enchaîne les mauvais résultats et retourne en D2 à l’issue de la saison. De son côté, Jean-Luc Arribart termine meilleur buteur du club avec six réalisations. Ce qui constitue un petit exploit, au vu du positionnement du joueur sur le terrain. Tout au long de la saison, il s’est logiquement imposé comme un élément indiscutable de l’arrière-garde bretonne. Polyvalent, il doit pourtant attendre la seconde partie du championnat 1977-1978 pour se spécialiser dans un rôle de défenseur central. Un poste qui lui convient à merveille, et où il met en valeur son art du placement.
Après quatre saisons professionnelles disputées sous la tunique des « Rouge et Noir », Jean-Luc Arribart est finalement transféré au Stade lavallois à l’aube de l’exercice 1978-1979, malgré l’intérêt prononcé des Girondins de Bordeaux pour s’attacher ses services. Il quitte donc son département natal pour rejoindre la Mayenne, et le club voisin de Laval, qui ne cesse de progresser depuis quelques années. Mieux, le Stade lavallois s’affirme de plus en plus sur l’échiquier national.
Associé à l’emblématique Jacques Pérais au sein de l’arrière-garde mayennaise, il devient un libéro intraitable sous les couleurs des « Tangos ». Titulaire indiscutable de la défense lavalloise, il est extrêmement régulier dans ses performances et obtient de ce fait la pleine confiance de son entraîneur Michel Le Milinaire, malgré une défense quelque peu perméable (73 buts encaissés au cours de la saison). La formation mayennaise se maintient alors péniblement parmi l’élite hexagonale. Contre toute attente cependant, le Stade lavallois réalise une très bonne saison l’année suivante, accrochant une satisfaisante douzième place au classement final de la première division. Malheureusement, les douze derniers mois de Jean-Luc Arribart se révèlent compliqués. Compagnon d’infortune de Patrice Bozon en charnière centrale, il ne dispute pas les dix dernières rencontres de championnat de son équipe. Il est en effet progressivement remplacé à son poste par Michel Sorin, futur défenseur symbole du Stade rennais FC des années 1990.
L’inéluctable divorce est finalement consommé après trois années passées en Mayenne. En 1981, Jean-Luc Arribart décide alors de rejoindre Reims, une équipe qui évolue en deuxième division. À cette époque, le mythique club champenois bataille pour retrouver son lustre d’antan, mais peine à occuper le haut du tableau de la seconde division. Le challenge est donc particulièrement intéressant pour Jean-Luc Arribart. L’objectif clairement affiché par les dirigeants rémois est de faire remonter le Stade de Reims en première division, et ce, le plus rapidement possible.
Avec le légendaire club champenois, Arribart participe à l’épreuve des barrages d’accession en D1 lors de l’exercice 1982-1983. Mais la formation rémoise échoue aux portes de la consécration face aux « Crocodiles » Nîmois. Après une troisième saison plutôt réussie en Champagne, Jean-Luc Arribart veut clairement retrouver la première division.
C’est alors qu’en 1984, un jeune entraîneur encore méconnu du nom d’Arsène Wenger, lui donne tout son crédit et veut en faire l’une des clés de voûte de la défense de l’AS Nancy-Lorraine. De ce fait, Jean-Luc Arribart signe un contrat en Lorraine, grâce à celui qu’il avait connu au sein de l’équipe de France universitaire, et avec qui il avait d’ailleurs participé à une demi-finale du Mondial de
cette même catégorie quelques années plus tôt. Alors âgé de 29 ans, il a la lourde charge de remplacer Philippe Jeannol au poste de libéro.
Dorénavant devenu défenseur de renom sur la scène nationale, il ne s’affole que très rarement sur le rectangle vert. Il est aussi doté d’une excellente vision du jeu, qui lui permet de relancer très proprement, et place ainsi régulièrement son équipe sur de bons rails. Également autoritaire lorsque cela est nécessaire, il devient rapidement l’une des pièces maîtresses de l’équipe entraînée par Arsène Wenger, le futur entraîneur emblématique des « Gunners » d’Arsenal. Sous les couleurs nancéiennes, il dispute soixante-quatorze matches et inscrit trois buts, entre 1984 et 1986. Il joue au total deux saisons pleines en Lorraine, où il met en avant ses qualités de sang-froid ainsi que son excellente relance des deux pieds. Associé alors à Albert Cartier, il permet au club lorrain de se maintenir assez tranquillement parmi l’élite.
Défenseur expérimenté, Jean-Luc Arribart signe ensuite un contrat à l’US Orléans, avec un intéressant projet de reconversion à la clé, mais l’expérience ne s’avère pas concluante. Puis, après une dernière saison disputée à Laval en D1 (20 matches, 4 buts), Jean-Luc Arribart décide de mettre un terme à sa carrière professionnelle de joueur, à l’issue de l’exercice 1987-1988. Une fois l’univers du football professionnel mis de côté, Jean-Luc Arribart continue cependant de rouler sa bosse, mais en tant que joueur amateur cette fois. En effet, sa passion dévorante du football est restée intacte, et il a, qui plus est, toujours des fourmis dans les jambes.
Il tente ainsi deux nouvelles aventures au sein du football amateur. Ce grand passionné du ballon rond s’envole alors pour La Réunion, où il intègre l’effectif des Léopards de Saint-André. Il foule les terrains de « L’ile intense » durant trois mois, avant de rebrousser finalement chemin. La courte parenthèse refermée, il devient quelques mois plus tard entraîneur-joueur de l’équipe de Châlons-sur-Marne. Un club avec lequel il réussit l’étonnante performance d’une accession historique en quatrième division. Âgé de 35 ans, Jean-Luc Arribart met alors un point d’honneur à sa belle destinée footballistique.
Dans la foulée, il s’occupe des intérêts de footballeurs professionnels durant huit années, avant d’enfiler sa panoplie de consultant l’espace de dix-huit mois sur la chaîne payante Canal+. Puis, entre décembre 1999 et octobre 2000, il devient succinctement le directeur technique du Racing Club de Lens. Mais son aventure chez les « Ch’tis » tourne court et se termine carrément en eau de boudin. Quelques mois plus tard, il commente la Coupe du monde 2002 en Asie dans un premier temps, puis la Ligue des champions, au côté de Christian Jeanpierre. Toujours sur le petit écran, il devient ensuite consultant football pour Eurosport ainsi que pour Europe 1, avant de devenir consultant technique de l’émission "Téléfoot" à partir de janvier 2004. En parallèle, il participe également à l’élaboration des commentaires de la série des jeux vidéos "Pro Evolution Soccer" (jusqu’à PES 6), toujours en compagnie de son acolyte, Christian Jeanpierre. Jean-Luc Arribart est désormais journaliste à plein temps de la chaîne Eurosport, où il occupe le poste de consultant, métier dont il est devenu l’un des acteurs les plus reconnus de la scène télévisuelle sportive française.
1968-1978 : Stade rennais FC
1978-1981 : Stade lavallois
1981-1984 : Stade de Reims
1984-1986 : AS Nancy-Lorraine
1986-1987 : US Orléans
1987-1988 : Stade lavallois
1988 : Léopards de Saint André
1988-1991 : Olympique de Châlons-sur-Marne
Sources :
- « Le Stade rennais, fleuron du football breton » de Claude Loire, Ed. Apogée.
- www.stadelavallois-museum
- eurosport.fr
Sources photos :
- srfc.frenchwill.fr
- forum footnostalgie
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